(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, un événement d’une grande envergure est sur le point de se dérouler sous les auspices du président de la transition, le Général Assimi Goïta. En effet, celui-ci s’apprête à inaugurer officiellement la deuxième mine de lithium de Bougouni, désormais exploitée par la société minière nommée « Les Mines de Lithium de Bougouni SA (LMLB SA) ». Cette inauguration, prévue pour le lundi 3 novembre 2025, représente une étape cruciale dans le développement économique de la région de Bougouni, avec des investissements qui s’élèvent à (environ 65 millions USD) près de (37 milliards de FCFA).
En tant que filiale malienne, LMLB SA appartient entièrement à la société Kodal Mining UK Ltd («KMUK»), qui est elle-même détenue par deux importants actionnaires : Xinmao Investment Co. Limited («Xinmao») et Kodal Minerals ple («Kodal»), basée au Royaume-Uni. Selon un rapport technique récemment publié par les autorités au Mali, la société Xinmao Investment se présente comme une filiale britannique entièrement dominée par Hainan Mining Co. Limited («Hainan»), qui fait partie de l’ensemble plus vaste connu sous le nom de Groupe Hainan.
Ce dernier est à son tour rattaché à Fosun International Limited («Fosun»), ce qui en fait la plateforme industrielle centrale pour les opérations minières et les ressources naturelles au sein de l’empire économique de Fosun. Cette expansion minière revêt une importance stratégique majeure pour le Mali, en renforçant son rôle dans le marché international du lithium, un matériau essentiel pour la fabrication de batteries dans le cadre de la transition énergétique mondiale.
Le document a précisé qu' »En novembre 2023, KMUK a reçu une somme importante de 100 millions de dollars (environ 56,400 milliards de FCFA)résultant d’une transaction financière sécurisée par Hainan, ce qui a permis à Hainan d’acquérir une participation majoritaire de 51% dans KMUK. Cet investissement en capital conséquent a été exclusivement dédié à soutenir le financement nécessaire pour la construction de la Phase 1 du développement ambitieux de ce projet », précise-t-il avec insistance.
Dans le cadre de ces détails financiers et structurels, les sources fiables confirment à Croissance Afrique et estiment que « le capital social de LMLB SA est actuellement et stratégiquement réparti avec 65% détenus par Kodal Mining UK Limited et 35% par l’État du Mali, ce parcours incluant également des investisseurs nationaux qui jouent un rôle significatif. Sur le plan technique, il est important de souligner que le projet ambitieux a été méthodiquement conçu pour être divisé en deux phases distinctes d’exploitation. Notamment, la Société a brillamment mené à terme la construction de la Phase 1 du Projet de Lithium de Bougouni (PLB), marquant ainsi une étape cruciale, au cours du premier trimestre de l’année 2025. »
En outre, un aperçu détaillé est dédié au développement qui aborde en profondeur la constitution du projet minier de Bougouni. Selon les explications fournies par les autorités minières compétentes, « le projet ambitieux de cette deuxième Mine de Lithium » englobe trois gisements principaux : N’gouanala, Sogola-Baoulé et Boumou, chacun présentant des caractéristiques minéralogiques distinctes. Ces différences notables sont cruciales car elles déterminent les schémas de traitement spécifiques qui devront être mis en place pour une exploitation optimale.
Ainsi, les sources officielles du gouvernement malien précisent que « l’investissement pour cette phase initiale du projet est estimé à 65 millions de dollars « . Cette somme considérable est destinée principalement à l’exploitation intensive du gisement de N’gouanala, reconnu pour ses ressources en spodumène grossier, qui sont particulièrement riches. Ce projet prometteur représente une étape significative dans l’exploitation minière régionale, avec des retombées économiques et industrielles potentielles pour la région et le pays.
Le document, dont Croissance Afrique a pris connaissance, précise que le traitement du minerai de la deuxième mine de Bougouni « est réalisé par séparation par milieu dense (SMD), sur une période prévue s’étalant de 3 à 4 ans, notamment entre 2024 et 2027. Cette opération, dotée d’une capacité annuelle de 1,2 million de tonnes, vise à produire environ 770 297 tonnes de concentré de spodumène.
Parmi ces tonnes, 500 694 seront extraites au cours de la première phase grâce au procédé SMD. Quant aux 269 603 tonnes restantes, qui proviennent des résidus, elles seront traitées ultérieurement par l’unité de flottation dédiée, prévue pour être opérationnelle lors de la phase 2. » Par conséquent, l’objectif de la Société est de maintenir et prolonger ses activités à Bougouni, à travers un programme actif et continu de forage d’exploration et de développement. Ce programme ambitionne d’assurer la pérennité des opérations à long terme dans la région.
Parmi les éléments clés de l’opération SMD de la Phase I, on relève notamment que « l’opération minière se déroule en exploitation à ciel ouvert, mettant en œuvre des méthodes de forage et de dynamitage, appuyées par l’utilisation de camions ». Ces opérations s’inscrivent dans une stratégie globale visant à optimiser et maximiser l’extraction des ressources disponibles tout en respectant les standards de sécurité et d’efficacité industrielle.
Ce pendant, l’usine SMD située dans la région de Bougouni repose sur une prévision initiale quant à la durée de vie de la mine, qui est estimée à environ quatre ans. Pendant cette période, elle se concentre sur le traitement du matériau extrait du gisement de N’gouanala. Par la suite, une nouvelle usine de flottation prendra le relais pour traiter les minerais restants, prolongeant ainsi l’exploitation minière pendant environ six années supplémentaires au minimum, en raison du fait que le gisement de Boumou continue de révéler davantage de ressources.
Notons que l’étape de construction et de mise en service de l’usine est estimée à douze mois, comparativement aux vingt-deux à vingt-quatre mois nécessaires pour la mise en place de l’usine de flottation de la Phase 2. En ce qui concerne l’énergie, l’alimentation sur le site est générée au diesel et s’accompagne d’un réseau de distribution de basse tension.
Pour rappel, la charge énergétique installée pour ce projet particulier est évaluée à 6 MW, avec une demande moyenne continue qui atteint les 3,5 MW. Ces détails témoignent de l’ampleur et de la complexité de l’entreprise, nécessitant une planification minutieuse et un approvisionnement énergétique stable pour soutenir les opérations continues.
Daouda Bakary KONÉ /Envoyé Spécial à Bougouni

