Secteur privée: la saga d’une pépite

Date:

C’est  le mal de notre pays. Contrairement à la Côte d’Ivoire, qui les incube mieux et les accompagne, le Sénégal manque cruellement d’entreprises de taille intermédiaire (ETI)  et encore plus de champions sous régionaux qui exportent vers les pays limitrophes de la zone UEMOA.

 Les raisons sont bien connues : 98% des unités économiques sont des PME et TPE, un code du travail tatillon voire inadapté , fiscalité dissuasive et frilosité des investisseurs, concurrence de l’état dans la sphère privée, système financier  bancaire local  non adaptée  …et malheureusement pour les entrepreneurs, des décideurs  politiques qui  ont mis trop de temps à comprendre comment fonctionnent les entreprises», les fonctionnaires et politiciens décident au Sénégal du sort de l’entreprise avec un patronat local trop accommodant.

Dans ce contexte, une entreprise est parvenue à forcer son destin en se donnant les moyens de sa future croissance et bien sûr de son expansion dans la sous-région tout en anticipant les tendances de consommation de notre classe moyenne c’est EDK.

Sa prouesse est inédite dans un contexte de morosité sur les marche’ de la dette et de l’épargne dans les pays de la sous – région,  cette pépite sénégalaise diversifiée dans la distribution des produits pétroliers et de denrées est parvenue à lever 10 milliards de Fcfa pour investir dans sa future croissance et créer des emplois. L’entreprise qui vient de démarrer une franchise dans le fast food  anticipe  la manne pétrolière et gazière avec   l’ambition d’accompagner les autorités dans la transformation des hydrocarbures issues de nos fonds marins et du plateau continental. Son self made man de PDG sans affiliation visible avec le patronat classique  est un capitaine d’industrie teigneux, très iconoclaste ; d’une agressivité qui rappelle Franck Riboud en France. Son style de marketing hyper  éprouvé force le respect.    

Au Sénégal le besoin en capitaux moyens et longs pour l’économie est estimé à plus de 950 milliards de FCFA l’année et notre secteur financier et bancaire peine à mobiliser annuellement 300 milliards pour le financement de l’économie. Avec la Covid 19 l’éviction des emprunts publics du trésor public  prive notre secteur prive’ de liquidité et d’encours à court terme pour leur trésorerie. Il est plus qu’urgent au  sein de  l’UEMOA de revoir le calendrier et les implications des appels à l’épargne publique de nos états  sur notre seule place financière.   

D’ailleurs c’est cela qui fait la prouesse et la validation du business modèle de la pépite locale qui par le biais de la SGI invictus Capital à réussi à créer l’enthousiasme sur ses futurs revenus et son retour sur investissement au point de dépasser le carnet d’ordre porté pour la société d’intermédiation.  

Pour le secteur privé local, la levée de fond de 10 milliards d’EDK   est un baromètre de taille dans un contexte  macro-économique difficile en raison de l’inflation, des taux d’intérêt qui remontent  dans notre  sous – région qui attend moins de 3,5% de croissance économique en 2023.  

Après cette course d’obstacles forts bien réussie, il ne serait pas trop d’envisager la future cotation de l’entreprise à la bourse d’Abidjan rejoignant ainsi l’opérateur de téléphonie Sonatel Senegal.  L’etat et le privé  avec cette belle réussite d’EDK se doivent de faire l’état des lieux des mécanismes de capital – investissement et en parallèle  de private equity plus adaptés aux entreprises de taille moyenne qui par définition avoisine un niveau de chiffre d’affaires entre 5 à 15 milliards de FCFA. Il faut donc briser l’asymétrie sur cette catégorie d’unités économique pour l’accès aux financements, les ETI  emploient souvent plus de 1000 personnes et plus donc des opportunités pour nos jeunes et nos diplômés.   

La CDC et le Fondis ne doivent plus être frileux dans l’accompagnement de cette nouvelle catégorie d’entreprise de taille moyenne, l’épine dorsale de notre secteur  secteur privée en transition  avec des yankees comme D.K.  

Nous expérimentons un renouveau dans le tissu productif local  les medias et la presse  économique doit en faire les échos pour mieux vendre le made in Senegal et surtout ce SENEGAL qui se lève tôt et qui gagne.    

                                                        Moustapha DIAKHATE

                                                        Ex Cons. Special Pm                                                        Cons. Et Expert Infrastructure

croissanceafrik
croissanceafrikhttps://croissanceafrique.com
Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Partager:

Populaires

Lire aussi
RELATIFS

Côte d’Ivoire: GE Vernova lance un logiciel de gestion des émissions de carbone 

(CROISSANCEAFRIQUE)-- Le logiciel de gestion des émissions de carbone...

Gouvernance Budgétaire au Sénégal: le « projet » adoube la Cour des Comptes

(CROISSANCE AFRIQUE)-C’est l’innovation majeure du programme Diomaye 2024, solidifier...

Maroc: le groupe Sonasid affiche un résultat net en baisse de 24% en 2023

(CROISSANCE AFRIQUE)- Au Maroc, le Conseil d'Administration de Sonasid...

Tuberculose au Mali: le nombre de cas notifié en 2023 est de 8266 contre 7897 en 2022

(CROISSANCE AFRIQUE)-A la conférence de presse, tenue mercredi 27...