(CROISSANCE AFRIQUE)-Le Sénégal fait face à un défi économique majeur lié à l’endettement massif de ses entreprises parapubliques. En 2023, ces entreprises accumulent une dette qui met à mal les finances publiques, avec des conséquences potentielles sur la consolidation budgétaire du pays. La dette totale des 23 entreprises parapubliques a atteint 1 380,8 milliards FCFA à la fin de l’année 2023.
Cette situation est d’autant plus préoccupante à l’heure où le gouvernement cherche à stabiliser l’économie et à assurer une croissance durable. Cela représente une diminution par rapport à 2022, où la dette s’élevait à 1 447,9 milliards FCFA. Cette tendance laisse entrevoir des efforts pour maîtriser l’endettement, bien que le niveau global reste alarmant. Environ 9% de la dette publique totale du pays est désormais imputable à ces entités.
L’endettement des entreprises parapubliques se compose à 65% d’emprunts extérieurs, qui totalisent 899,8 milliards FCFA. En revanche, les emprunts intérieurs représentent seulement 35% de la dette totale. Cette forte dépendance aux créanciers étrangers pose un risque considérable pour la souveraineté économique du Sénégal. De plus, les fluctuations des taux de change peuvent accentuer la pression sur les finances de ces entreprises.
Parmi les acteurs majeurs de l’endettement, Petrosen et Sogepa se distinguent nettement. Petrosen, la compagnie pétrolière nationale, affiche une dette de 590,4 milliards FCFA. Sogepa, quant à elle, est en seconde position avec 315,2 milliards FCFA. En outre, Senelec et Air Sénégal enregistrent respectivement 147,4 milliards et 104,1 milliards FCFA de dettes. Ces entreprises font face à des défis financiers significatifs qui pourraient altérer leur fonctionnement.
La lourde dette des entreprises parapubliques a des répercussions directes sur la consolidation budgétaire du Sénégal. Le volume considérable de la dette accumulée pourrait limiter la capacité du gouvernement à investir dans d’autres secteurs critiques tels que l’éducation et la santé. La nécessité de restructurer ces entreprises afin de résorber l’endettement sera donc un enjeu majeur pour l’État. De plus, le risque d’une mauvaise gestion budgétaire pourrait affecter la confiance des investisseurs étrangers.
Pour faire face à cette crise de la dette, le nouveau gouvernement devra adopter des mesures courageuses de restructuration. La réduction de l’endettement passera par des réformes structurelles dans la gestion des entreprises publiques.
Notons que l’amélioration de leur rendement et l’optimisation de leurs opérations seront essentielles pour restaurer la viabilité économique. Cette approche pourrait également contribuer à renforcer la confiance dans les institutions publiques du Sénégal.
Moussa KONE