Sommet de Luanda | Construire une Afrique souveraine : les dirigeants continentaux s’unissent pour financer la connectivité et l’intégration

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Le troisième sommet sur le financement du développement des infrastructures en Afrique s’est ouvert aujourd’hui à Luanda avec un appel à l’action retentissant des dirigeants africains, qui ont souligné que la libération du plein potentiel du continent en tant que moteur de la croissance mondiale dépendait de la réduction de son énorme déficit de financement des infrastructures.

Dans son discours d’ouverture, S.E. João Manuel Gonçalves Lourenço, président de la République d’Angola et président de l’Union africaine (UA), a souligné que l’Afrique doit investir entre 130 et 170 milliards de dollars par an pour jeter les bases d’une croissance durable. « Nous devons passer des paroles aux actes », a exhorté le président Lourenço. « Ce sommet représente une étape décisive vers la mobilisation des ressources nécessaires pour renforcer la connectivité et l’intégration à travers notre continent. »

Co-organisé par la Commission de l’Union africaine (CUA) et l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD) sous le thème « Capital, corridors, commerce : investir dans les infrastructures pour la ZLECAf et la prospérité partagée », le sommet vise à accélérer les projets stratégiques et « bancables » qui feront progresser la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), un marché unifié d’1,4 milliard de personnes.

Une nouvelle phase d’autodétermination africaine

Dans son discours prononcé lors du sommet de Luanda, le président de la Commission de l’Union africaine, S.E. Mahmoud Ali Youssouf, a souligné que l’Afrique entre dans une nouvelle phase d’autodétermination, dans laquelle le continent doit prendre en main le financement, la planification et la mise en œuvre de son propre développement. Il a souligné que les investissements dans les infrastructures ne sont pas seulement techniques, mais aussi profondément politiques et stratégiques, essentiels à la souveraineté économique, à la compétitivité et à l’unité de l’Afrique. Soulignant les progrès réalisés dans le cadre du PIDA, il a appelé à la mise en place d’un écosystème africain pour le financement du développement grâce à la mobilisation des ressources nationales, à une participation accrue du secteur privé et à un meilleur accès aux fonds climatiques.

Faisant écho à l’urgence, le président de la Commission de l’Union africaine a présenté les investissements dans les infrastructures comme un impératif profondément politique et stratégique pour la souveraineté économique de l’Afrique. « Nous passons d’une logique d’assistance à une logique d’alliance, dans laquelle les partenaires alignent leur engagement sur les priorités définies par l’Afrique elle-même », a-t-il déclaré. Il a conclu par une vision forte : « Ce que nous construisons ici, ce ne sont pas seulement des routes et des ponts. Nous construisons une Afrique connectée, confiante et souveraine. »

Une dynamique de Dakar à Luanda : des paroles aux actes

Mme NardosBekele-Thomas, DG de l’AUDA-NEPAD, a fait état de progrès significatifs depuis le précédent sommet à Dakar, au Sénégal. Elle a annoncé que l’UA, en collaboration avec des institutions financières africaines, avait déjà levé 1,5 milliard de dollars pour réaliser des projets transfrontaliers à fort impact.

« La leçon tirée de Dakar est claire : nous ne pouvons plus traiter le financement comme un marché fragmenté d’accords dispersés. Nous devons le transformer en une stratégie unifiée », a déclaré Mme Bekele-Thomas. Elle a présenté en détail de nouveaux instruments financiers, notamment le Fonds de développement de projets de l’Alliance pour des infrastructures vertes en Afrique, qui a réalisé une première clôture de 118 millions de dollars et est géré par Africa50.

Lors du dialogue des dirigeants qui a suivi l’ouverture, la commissaire de l’Union africaine chargée des infrastructures et de l’énergie, S.E. Lerato Dorothy Mataboge, a délivré un message convaincant sur le cheminement de l’Afrique vers la transformation structurelle. Elle a rappelé aux participants que les aspirations économiques de l’Afrique, de l’industrialisation à l’intégration, dépendent de la solidité des infrastructures qui relient et autonomisent ses populations. « Nous ne pouvons pas parler de l’Afrique que nous voulons sans d’abord construire les infrastructures dont nous avons besoin. Les fondements de la prospérité reposent sur ce que nous construisons aujourd’hui : nos routes, nos réseaux électriques, nos réseaux numériques et nos ports. Pour réaliser nos ambitions, nous devons adopter deux principes : donner la priorité au financement, aux compétences et à l’innovation africains dans le domaine des infrastructures, et faire avancer les projets qui favorisent l’industrialisation. Ce n’est qu’alors que nous pourrons véritablement mesurer nos progrès à l’aune de la manière dont nous avons construit et industrialisé notre continent. »

Accords et dollars : des engagements concrets annoncés

Le Sommet est allé au-delà du dialogue pour obtenir des engagements concrets, marqués par la signature de trois protocoles d’accord (« MOU ») clés :

  1. Un partenariat entre l’Association africaine de sécurité sociale et l’AUDA-NEPAD afin de canaliser les fonds de pension africains vers les infrastructures continentales.
  2. Un protocole d’accord avec Qatar Airways établissant une dotation de 500 millions de dollars pour les énergies renouvelables et l’industrialisation alignée sur le climat.
  3. La création de l’Angola Export and Trade Facility afin de promouvoir la coopération régionale et le commerce.

Accélération de la conclusion d’accords dans des « salles de négociation » dédiées

L’une des principales caractéristiques du Sommet est la mise en place de « salles de négociation » spécialement désignées, où les investisseurs participent à des réunions de présentation organisées et spécifiques à chaque secteur pour 13 projets avancés et quasi bancables dans les domaines de l’énergie, des TIC, de l’eau et des transports. Ces sessions sont conçues pour faciliter une diligence raisonnable approfondie et accélérer la conclusion financière des projets.

Le IIIe Sommet sur le financement du développement des infrastructures en Afrique marque un tournant décisif, témoignant de la volonté unifiée de l’Afrique de financer son propre destin et de construire l’avenir prospère et interconnecté que mérite sa population.

Pour les demandes des médias : 

  1. Mme ZipporahMaubane| Agence de développement de l’Union africaine-NEPAD, responsable de la communication et du plaidoyer. E-mail :ZipporahM@nepad.org . Site web : www.nepad.org
  2. Mme BezayitEyoel| Analyste de l’information | Département des infrastructures et de l’énergie | Commission de l’Union africaine | E-mail : BezayitE@africanunion.org|
  3. M. Gamal Eldin Ahmed A. Karrar| Responsable principal de la communication | Direction de l’information et de la communication (ICD), Commission de l’Union africaine | E-mail : GamalK@africanunion.org

Direction de l’information et de la communication | Commission de l’Union africaine I Site web : www.au.int | E-mail :DIC@africanunion.org |   Addis-Abeba, Éthiopie | Suivez-nous : Facebook | X | Instagram | YouTube

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Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne dont un mensuel disponible dans les kiosques à journaux) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

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