Qui pourrait imaginer une seconde que la Banque de la République du Mali (B.R.M) puisse empêcher le Président Modibo KEITA d’accéder aux ressources de l’État pour financer les dépenses publiques ?
Et pourtant c’est ce qui se passe. Depuis le 09 Janvier 2022, les « avoirs » de l’État Malien auprès de la Banque Centrale commune aux huit (8) pays de l’UMOA sont gelés. Par cette sanction prise par les Autorités monétaires de l’UMOA, le Mali ne peut plus accéder à ses ressources en « dépôt dans ses comptes ouverts dans les livres comptables de « notre » Banque Centrale.
Quel mépris ? Quel acte de « recolonisation » clairement notifié aux huit (8) membres, à travers la sanction infligée au Mali ?
Le ciel nous tombe sur la tête !!! Qui pourrait imaginer une seconde que la Banque de la République du Mali (B.R.M) puisse empêcher le Président Modibo KEITA d’accéder aux ressources de l’État pour financer les dépenses publiques ?
Non !!!. C’est la preuve que les huit (8) pays n’ont pas de monnaie, par conséquent pas de Banque Centrale.
Il ya des affronts dans les relations, qui n’ont d’autre réponse que la rupture définitive. Ils signifient tout simplement le manque de solidarité, d’intérêt à y rester, donc la fin du partenariat. Le Mali doit quitter le FCFA et remettre en circulation sa monnaie. Il a l’expérience de gestion d’une monnaie.
Ceux qui craignent l’apocalypse qui surviendrait après la sortie, peuvent d’ores et déjà, regagner l’autre côté de la mer. Puisqu’ils seraient nés pour ne jamais connaître de difficultés, ni de souffrances.
Nos sœurs et frères des Régions du Nord et du Centre paient de lourds tribus depuis bientôt 10 ans : embargos, tueries, viols, déplacés et réfugiés, privations d’écoles, de santé, d’activités économiques, incendies de récoltes, pillages de troupeaux, toutes sortes de traitements inhumains et dégradants.
Et sans scrupules, des gens assis dans leurs salons craignent des difficultés liées à l’embargo, au changement de monnaie.
L’objectif final recherché dans les politiques d’intégration économique, c’est d’arriver à la construction d’un « marché unique », c’est à dire, un espace économique exempt de toutes entraves douanières fiscales, de travail et autres. La « monnaie unique » permet de supprimer les entraves liées à la circulation des capitaux comme les taux de change, les taux d’intérêt, etc.
Depuis plus de 45 ans qu’elles existent, les échanges intracommunautaires dans chacun des deux espaces communautaires, dépassent difficilement 20%. Et qu’est ce qu’on échange ? Des produits artisanaux, agricoles, d’élevages, de pêche, etc. Peu de fabrications industrielles.
Que pourrait-il arriver à un pays qui quitte ces espaces économiques ?
Peu de choses.
En outre, le Ghana, la Guinée, la Mauritanie, le Nigeria sans compter le Maghreb, commercent tous avec les deux espaces communautaires, chacun dans sa monnaie.
Osons agir pour prendre en mains notre indépendance. Osons sortir du CFA. Il est très difficile de se développer avec une « monnaie d’autrui ». Le propriétaire de cette monnaie pourrait utiliser la « servitude volontaire » à laquelle on s’est soumis, pour nous asphyxier financièrement comme bon lui semble./.
Siné DIARRA Expert comptable Essayiste.