(CROISSANCE AFRIQUE)-Aujourd’hui, l’éducation au Mali, comme dans de nombreux pays d’Afrique, fait face à des défis structurels majeurs qui exigent une réponse collective, multidisciplinaire et résolue. Malgré des avancées notables, plus de deux millions d’enfants âgés de 5 à 17 ans ne sont toujours pas scolarisés, et la majorité des jeunes de 15 à 24 ans restent analphabètes ou sous‑qualifiés pour répondre aux besoins du XXIᵉ siècle.
Les facteurs responsables sont multiples : pauvreté, insécurité, manque d’infrastructures, pénurie d’enseignants qualifiés, et absence parfois d’un environnement scolaire propice à l’apprentissage.
L’UNICEF note par exemple que les disparités entre filles et garçons persistant dans l’accès à l’éducation constituent un frein à l’égalité des chances, avec des taux d’inscription plus faibles chez les filles. Par ailleurs, les crises sécuritaires et environnementales notamment les attaques contre les écoles et les perturbations causées par les inondations ont fermés temporairement des milliers d’établissements, privant des centaines de milliers d’enfants de leur droit fondamental à l’éducation.
Ce constat soulève une vérité incontournable : aucune politique éducative durable ne peut être élaborée sans une collaboration étroite entre les États, les experts pluridisciplinaires et la société civile. La complexité du système éducatif exige des approches globales qui tiennent compte non seulement des politiques publiques, mais aussi des réalités sociales, économiques, linguistiques et culturelles de nos populations.
Nos responsabilités prioritaires
- Renforcer la gouvernance et l’utilisation des données Il est indispensable d’améliorer les systèmes d’information et de gestion de l’éducation pour appuyer des décisions fondées sur des données fiables, notamment pour la planification des enseignants et des infrastructures scolaires.
- Accroître l’équité et l’inclusion Il faut cibler les populations vulnérables, notamment les filles, les enfants déplacés et ceux vivant dans les zones affectées par l’insécurité, pour garantir une éducation inclusive et équitable.
- Mobiliser des expertises pluridisciplinaires Les solutions ne peuvent venir d’une seule discipline. Elles exigent l’apport d’économistes, pédagogues, spécialistes de la sécurité, gestionnaires, travailleurs sociaux et acteurs du numérique. Ensemble, ils peuvent concevoir des stratégies qui intègrent la technologie, la pédagogie innovante et la résilience face aux crises.
- Allier politiques éducatives et développement socio‑économique L’éducation ne doit pas être envisagée isolément. Elle doit être intégrée à une vision plus large de développement humain, d’emploi des jeunes, de santé et de gouvernance démocratique.
Un appel à l’action
À tous les dirigeants africains, et singulièrement à ceux en charge de l’éducation : notre responsabilité est collective. Nous devons écouter les voix de la jeunesse, mobiliser toutes les expertises, et bâtir des systèmes éducatifs qui soient non seulement adaptés aux réalités actuelles, mais qui préparent nos enfants à dominer les défis de demain.
Ce n’est pas seulement une réforme administrative que nous appelons de nos vœux : c’est une transformation profonde et concertée qui place l’apprenant au centre, guide l’élaboration des politiques par des données fiables, et fait de l’éducation un droit réellement accessible et pertinent pour tous.
Ensemble, faisons de notre système éducatif une fondation solide pour le progrès humain et économique de nos nations.
Souleymane Traoré
Entrepreneur digital, fondateur d’Espérance Digitale & Espérance TV
Éternel apprenant engagé pour la transformation éducative.

