(CROISSANCE AFRIQUE)-L’économie de la zone de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) traverse une période critique marquée par des difficultés à restaurer sa compétitivité.
Cette situation est particulièrement mise en lumière par les données récentes de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), qui signalent une continuation de la tendance vers une perte de compétitivité, malgré les efforts discrets pour y remédier.
Aussi, le rapport de la BCEAO indique une hausse du taux de change effectif réel (TCER) de 9,2% au quatrième trimestre de 2023, succédant une augmentation de 12% le trimestre précédent. Cette évolution traduit une dégradation continue de la compétitivité de l’UEMOA, un phénomène qui persiste depuis le début de l’année 2023.
Par and, l’appréciation du franc CFA, monnaie commune aux huit pays membres de l’Union, est identifiée comme une des principales causes de cette perte de compétitivité. Bien que les facteurs spécifiques de cette appréciation n’aient pas été explicitement discutés, il est implicite que ses répercussions nuisent sérieusement à la balance commerciale, exacerbant la situation déjà préoccupante des réserves de change de l’UEMOA.
Par rapport à d’autres devises, le franc CFA s’est fortement apprécié, avec des augmentations notables face au naira, à la livre turque, au rand sud-africain, au yuan chinois, à la roupie indienne, et au cedi ghanéen. Cette dynamique pose un défi supplémentaire à la compétitivité externe des économies de l’UEMOA.
Un différentiel d’inflation favorable, de 4,8 points de pourcentage, entre l’UEMOA et ses principaux partenaires commerciaux a légèrement atténué la perte de compétitivité. En effet, le taux d’inflation dans l’Union était de 2,3% au dernier trimestre de l’année 2023, comparativement à une moyenne de 7,1% chez les pays partenaires.
Toutefois, la dégradation de la balance commerciale et le niveau insuffisant des réserves de change, ne couvrant que trois mois d’importations, mettent en évidence la fragilité économique de l’UEMOA. Cette situation alarmante appelle à une réflexion profonde sur les mesures à adopter pour redresser la compétitivité de la zone.
Pour surmonter ces défis, une stratégie multifacette s’impose, nécessitant des réformes structurelles, des améliorations dans la politique monétaire et un renforcement des infrastructures économiques.
Pour rappel, la collaboration entre les États membres et un engagement ferme vers l’innovation et l’adaptabilité sont essentiels pour redynamiser la compétitivité de l’UEMOA et assurer une croissance économique durable.
Zangouna KONE