Depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, la liste des responsables qui ont démissionné, ont été contraints de partir ou ont tout simplement été mis à la porte commence à être longue. On a appris ce mardi 13 mars 2018 par un tweet présidentiel le départ de Rex Tillerson, secrétaire d’Etat. Mike Pompeo, directeur de la CIA, prend la relève à la tête de la diplomatie américaine.

La semaine dernière, c’était Gary Cohn, le conseiller économique du président Donald Trump, qui démissionnait. Ce mardi, c’est au tour du ministre des Affaires étrangères Rex Tillerson d’être limogé.

Son départ était pressenti depuis des semaines. Le président américain l’a confirmé sur son réseau social préféré. Donald Trump informe que Mike Pompeo, directeur de la CIA, est son nouveau secrétaire d’Etat.

« Il fera un travail fantastique ! Merci à Rex Tillerson pour ses services ! Gina Haspel deviendra la nouvelle directrice de la CIA, la première femme choisie à ce poste. Félicitations à tous ! », écrit M. Trump sur Twitter.

« Le secrétaire n’a pas parlé avec le président ce matin et il ignore les raisons (de son limogeage), mais il est reconnaissant d’avoir pu servir, et continue à penser que servir le public est une tâche noble qu’il ne faut pas regretter », a réagi Steve Goldstein, un haut responsable du département d’Etat.

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« Nous nous entendions bien mais nous avions des désaccords »

Depuis les jardins de la Maison Blanche, le président américain a évoqué Rex Tillerson. « Nous nous entendions bien mais nous avions des désaccords, a lancé Donald Trump. Quand vous regardez l’accord sur le nucléaire iranien, je pensais qu’il était horrible, il pensait qu’il était OK. »

Rarement, dans l’histoire américaine, le mandat d’un secrétaire d’Etat aura été aussi chaotique et tumultueux que celui de Rex Tillerson. « Des rumeurs indiquaient le départ prochain de Rex Tillerson. Il avait même dit qu’il partirait au bout d’un an. Il y avait une certaine inimitiée entre les deux hommes, cela devait arriver », explique Simon Grivet, historien des Etats-Unis.

Des points de vue diamétralement opposés

L’ex-chef du géant pétrolier ExxonMobil n’est jamais arrivé à faire réellement fonctionner ses propres équipes. Encore aujourd’hui, de nombreux postes restent vacants au département d’Etat. Au fil des mois, ses points de vue diamétralement opposés à ceux du président créent un malaise que la Maison Blanche ne cherche même pas à dissimuler. Par exemple, Rex Tillerson voulait que Washigton reste membre signataire de l’accord de Paris sur le changement climatique alors que Donald Trump décide d’en sortir.

A plusieurs reprises, le secrétaire d’Etat se prononce en faveur d’un dialogue avec la Corée du Nord, alors que le président, lui, s’engouffre dans les tirades guerrières vis-à-vis de Pyongyang. L’ironie de l’histoire veut qu’à l’heure où une rencontre entre Donald Trump et Kim Jong-un est effectivement à l’ordre du jour, Rex Tillerson est prié de faire ses bagages, séance tenante.

« La collaboration était très complexe sur le dossier nord-coréen, où l’on voyait le président dire, faire des choses et contredire publiquement sur Twitter son ministre des Affaires étrangères », conclut Simon Grivet.

Les négociations avec la Corée du Nord approchent

Rex Tillerson avait pris la tête du département d’Etat américain à l’arrivée du candidat républicain à la Maison Blanche en janvier 2017. Il s’agirait désormais de renouveler l’équipe diplomatique aaméricaine avant les négociations avec la Corée du Nord.

Quant à Gina Haspel, elle était jusqu’à présent directrice adjointe de la Central Intelligence Agency (CIA). Son ancien patron, qui prend la tête de la diplomatie américaine, s’est déclaré « profondément reconnaissant ».