L’amende colossale de 3,3 milliards de dirhams (près de 285 millions d’euros) infligée à Maroc Telecom en février dernier par l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) pour pratiques anticoncurrentielles a passablement irrité l’actionnaire de référence de l’opérateur historique marocain des télécoms, le groupe émirati Etisalat, actionnaire de l’opérateur marocain à hauteur de 53% contre 22% à l’Etat marocain.
Cette amende record représente autant de dividendes sur les bénéfices de l’exercice 2019 qui sont ainsi amputés. A ce montant, il faut ajouter 1,8 milliard de dirhams (155 millions d’euros) de contribution de Maroc Telecom au fonds spécial Covid-19.
A Abu Dhabi, la colère l’emporte désormais sur l’étonnement des premières semaines suivant la sanction. Inutile de préciser que les dirigeants d’Etisalat sont très mécontents. Il faut rappeler que cette amende fait suite à une action intentée depuis 2017 par Inwi, troisième opérateur télécoms au Maroc, détenu majoritairement par la holding royale Al Mada contre Maroc Telecom pour obstruction à la mise en œuvre du dégroupage de la boucle locale afin d’ouvrir encore plus les services du téléphone fixe à la concurrence.