(CROISSANCE AFRIQUE)-Le commerce international fait face à une situation critique, avec des hausses vertigineuses des prix du fret qui risquent d’engendrer une inflation mondiale importante. La pandémie mondiale a accéléré la transformation des modalités de travail et de consommation, mettant une pression inédite sur les chaînes d’approvisionnement et déclenchant ainsi un effet domino sur l’économie mondiale.
En plein cœur de cette tourmente, les frais de transport maritime ont explosé, triplant presque depuis mars dernier, ce qui souligne l’urgence d’une solution viable pour contenir cette crise. Ce phénomène, loin d’être anodin, pourrait avoir des répercussions durables sur le pouvoir d’achat des consommateurs et le coût de la vie à travers le globe.
Depuis fin mars, les prix du fret ont triplé, s’élevant à un niveau 286% supérieur à celui de juillet 2023. Le coût pour expédier un conteneur de 40 pieds depuis Shanghai vers divers grands ports mondiaux a atteint les sommets, exerçant une pression considérable sur les chaînes d’approvisionnement. Malgré une légère diminution par rapport au pic historique de septembre 2021, les tarifs actuels restent alarmants et mettent en péril l’équilibre économique mondial.
Le canal de Suez, point névralgique de la crise
La hausse fulgurante des prix trouve en partie son origine dans les tensions géopolitiques affectant le canal de Suez. Ce goulot d’étranglement crucial pour le transport maritime mondial a vu sa sécurité remise en question, obligeant ainsi de nombreuses compagnies à opter pour des itinéraires alternatifs, nettement plus coûteux et plus longs. Cette situation a non seulement exacerbé la crise des tarifs mais a également perturbé gravement les délais de livraison à l’échelle globale.
Le détournement des cargaisons et l’augmentation des délais de transport ont créé un déséquilibre significatif dans la gestion des conteneurs et la disponibilité des navires. Avec un nombre croissant de conteneurs vides retournant vers l’Asie, les industries peinent à maintenir le rythme des expéditions, ce qui génère des retards et des coûts additionnels pour l’ensemble des secteurs.
Face à cette crise, les compagnies maritimes ont tenté d’augmenter leur capacité en louant plus de conteneurs et en affrétant de nouveaux navires. Toutefois, ces mesures peinent à compenser la pénurie de capacités et à stabiliser les prix du fret. Cette réponse montre les limites d’une stratégie à court terme face à des défis logistiques et économiques d’une telle ampleur.
Notons que l’augmentation des coûts de transport se répercute inexorablement sur les prix des biens de consommation, accentuant ainsi le risque d’une inflation globale. Les conséquences directes se font déjà sentir dans de nombreux pays, où le pouvoir d’achat des ménages est menacé.
Pour rappel, seule une stabilisation des conditions géopolitiques et logistiques pourrait offrir un répit, en espérant que les acteurs économiques et politiques puissent apporter des solutions durables à cette crise qui touche l’ensemble de la population mondiale.
Daouda Bakary KONE

