(CROISSANCE AFRIQUE)- Au Mali, le solde du compte de capital s’est stabilisé, atteignant 77,3 milliards de FCFA en 2022. Cette stabilité contraste selon la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) avec les fluctuations observées dans d’autres secteurs financiers. Cependant, la relance continue sur les financements extérieurs indique des vulnérabilités potentielles pour l’économie malienne à long terme.
Ainsi, les transactions économiques et financières entre le Mali et le reste du monde en 2022 ont révélé des tendances significatives, marquées par un déficit de la balance des paiements. Selon les données publiées par la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), ce déficit s’est chiffré à 462,7 milliards de FCFA, en forte augmentation par rapport aux 57,8 milliards de FCFA de 2021. Cette situation évoque des défis importants pour l’économie malienne, évidents à travers l’évolution des différents comptes de la balance des paiements.
Par ailleurs, le solde global de la balance des paiements du Mali a été affecté par une combinaison de déficits dans plusieurs secteurs économiques. L’aggravation du déficit, passant de 57,8 milliards de FCFA en 2021 à 462,7 milliards de FCFA en 2022, souligne la nécessité d’une analyse approfondie des flux financiers. La situation des comptes courants et financiers, ainsi que les impacts des investissements étrangers, sont des facteurs clés qui méritent une attention particulière.
Quant au compte des transactions courantes, il a enregistré un déficit de 920,3 milliards de FCFA en 2022, représentant 7,9% du PIB. Ce chiffre constitue une détérioration par rapport à 2021, où le déficit était de 814,3 milliards de FCFA, soit 7,6% du PIB. Cette augmentation du déficit témoigne des déséquilibres croissants dans les échanges commerciaux et les transferts de capitaux.
Malgré ces défis, le Mali a enregistré une croissance du PIB de 3,5% en 2022, en amélioration par rapport aux 3,1% en 2021. Ce développement a été soutenu par une augmentation de la production céréalière. Cependant, le taux d’inflation a également augmenté, atteignant 9,7% en 2022, au-delà de la norme de 3,0% établie par l’UEMOA.
Toutefois, les investissements directs ont eu un impact significatif sur les flux financiers, enregistrant des flux nets de 401,3 milliards de FCFA, contre 657,9 milliards de FCFA en 2021. Cette diminution souligne l’importance d’une approche stratégique pour attirer les investissements nécessaires au développement. Les décisions d’investissement direct sont cruciales pour l’avenir économique du pays.
Aussi, les créances nettes des institutions de dépôt sur les non-résidents ont diminué de 459,1 milliards de FCFA entre 2021 et 2022. Cette réduction est inextricablement liée à la situation de la Banque Centrale et soulève des inquiétudes sur la stabilité financière. La performance des autres institutions de dépôt a atténué l’impact global, mais reste insuffisante pour compenser cette baisse.
En effet, la position extérieure globale du Mali a été estimée à -8.166,6 milliards de FCFA en 2022, comparativement à -7.299,0 milliards de FCFA l’année précédente. Cette détérioration est attribuable à une augmentation des passifs financiers envers les non-résidents, illustrant les défis continuels auxquels fait face l’économie malienne. Une attention doit être accordée à la gestion de ces passifs pour stabiliser la situation économique.
Notons que l’année 2022 a été marquée par un ensemble de défis économiques pour le Mali, avec des déficits croissants qui nécessitent des réformes structurelles. Les indicateurs économiques montrent des signes de stress sous-jacents, rendant impératif le renforcement des politiques économiques et financières afin d’engendrer une croissance durable et équilibrée.
Daouda Bakary KONE