(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Nigéria , les autorités annoncent la confirmation par la justice de 220 millions USD d’amende infligée à Meta. Le 25 avril, un tribunal nigérian a confirmé une amende de 220 millions de dollars, soit 132,6 milliards FCFA, à l’encontre de Meta, la société mère de Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger.
Cette sanction fait suite à des violations répétées des lois nationales sur la protection des données personnelles. La décision soutient les conclusions de la Commission fédérale de la concurrence et de la protection des consommateurs (FCCPC), qui avait dénoncé en juin 2024 les pratiques jugées ‘invasives’ de Meta sur ses plateformes Facebook et WhatsApp.
La justice nigériane a également ordonné à Meta de verser 35 000 dollars, équivalant à 20,2 millions FCFA, en compensation des frais d’enquête, réalisée en collaboration avec la Commission nigériane de protection des données (NDPC) entre mai 2021 et décembre 2023, selon plusieurs sources internationales.
L’enquête a mis en lumière des pratiques préjudiciables à l’égard des consommateurs nigérians, incluant le partage non autorisé de données personnelles, des restrictions imposées aux utilisateurs ainsi qu’un abus de position dominante sur le marché nigérian du numérique, comme l’a confirmé Adamu Abdullahi, directeur général de la FCCPC.
Ondaje Ijagwu, porte-parole de la FCCPC, a qualifié cette décision de ‘juste’, en soulignant que toutes les preuves avaient été soigneusement examinées. ‘Le tribunal a conclu que les actions de Meta constituaient des violations des droits des consommateurs, ce qui reflète nos conclusions’, a-t-il précisé. Bien que Meta conteste cette décision, la société est tenue de s’acquitter de l’amende d’ici la fin juin, sous peine de sanctions supplémentaires.
Cette condamnation vient s’inscrire dans un contexte de pression accrue sur Meta à l’échelle internationale. Deux jours avant la décision nigériane, l’Union européenne avait infligé une amende de 200 millions d’euros à Meta pour des infractions similaires au Règlement général sur la protection des données (RGPD).
Au Nigeria, où près de 164,3 millions d’abonnements à Internet étaient recensés à la fin mars dernier, les plateformes de Meta sont régulièrement critiquées pour leur gestion controversée des données personnelles.
Notons que cette décision marque un tournant dans l’engagement du Nigeria à faire respecter sa souveraineté numérique et à protéger ses citoyens des abus des grandes entreprises technologiques. Elle pourrait également inciter d’autres régulateurs africains à adopter une approche plus ferme.
Alors que le continent se positionne comme l’un des marchés numériques les plus dynamiques au monde, le verdict nigérian envoie un message clair : l’impunité des géants technologiques en matière de données personnelles touche à sa fin.
Korotoumou Sylla