UEMOA : le Prof Albert Honlonkou invite les journalistes à l’usage de la science économique dans la production d’articles de presse 

Date:

(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Bénin, depuis le lundi, les travaux de la Session de formation des journalistes économiques de l’Union économique et monétaire Ouest-africaine (UEMOA) se tient à Cotonou. Il faut signaler que pour la petite histoire, Cotonou est une ville vibrante, connue pour ses échanges commerciaux dynamiques et sa riche culture. A l’issue des travaux, il ressort que les médias doivent se focaliser sur l’analyse de la science économique dans la production des informations favorisant la bonne gouvernance économique et financière.

Cette formation capitale pour les journalistes est minutieusement axée sur divers aspects cruciaux tels que les politiques de l’Union, les mécanismes de gouvernance, les principaux indicateurs économiques, ainsi que les projets en cours et les défis contemporains affrontés par l’Union dans son ensemble. 

Dans cet événement de haut niveau, qui joue un rôle essentiel dans l’enrichissement des connaissances de ceux qui scrutent et analysent l’économie régionale, la participation se distingue par la présence non seulement d’experts de renom, mais aussi de professeurs d’université prestigieux. 

Ainsi, ces professeurs interviennent dans des domaines vitaux tels que la science économique interprétative et la gouvernance administrative et financière, fournissant une expertise approfondie qui éclaire les discussions. Parmi les éminents formateurs figure le professeur Albert Honlonkou, un enseignant chercheur respecté des universités béninoises. Son intervention apporte une perspective académique ancrée, enrichissant ainsi les débats avec son expérience et sa connaissance exhaustive du contexte local et régional.

Introduire l’usage de la science Économique dans la production d’articles économiques en faveur de la bonne gouvernance

Selon le professeur Honlonkou, il serait bénéfique d’introduire des principes de science économique dans l’analyse du journalisme en tant qu’activité économique. Cette approche contribuerait à éviter les phénomènes de corruption qui sévissent dans nos pays, notamment à travers l’implication renforcée des médias de l’Union. Il met en lumière les dangers des pratiques où des journalistes ou des rédactions sont financés dans le but de publier, ou au contraire de masquer, certaines informations. 

Par ailleurs, ces pratiques de « journalisme marron », caractérisées par des paiements directs pour couvrir un événement spécifique, nuisent considérablement à la confiance du public, tout en diminuant la qualité et l’intégrité de l’information diffusée. Le formateur Honlonkou se pose des questions cruciales à ce sujet. Il a également expliqué l’importance de la capture des médias par ce qu’il appelle les « élites économiques et politiques ». 

En effet, il souligne que de grandes entreprises industrielles ou des partis politiques influents ont tendance à financer des journaux pour faire valoir leurs propres intérêts. Cette étude, évoquée par le professeur Honlonkou, a engendré un débat au sein de la communauté des journalistes économiques de l’UEMOA, qui sont en train de se pencher sérieusement sur la question et de la discuter avec une attention toute particulière. Les retombées de cette réflexion pourraient avoir des conséquences notables sur l’évolution future des pratiques journalistiques dans la région, invitant à repenser les fondements mêmes de l’éthique de l’information.

Offre d’information et le Marché biaisé de la publicité

Albert Honlonkou a minutieusement expliqué le risque tout à fait significatif de biais systématique dans le traitement et la diffusion globale de l’information. Pour lui, ce phénomène pernicieux conduit inévitablement à un « marché biaisé », dans lequel l’offre d’information ne parvient plus à refléter, dans sa totalité, la diversité authentique des opinions plurielles existantes. 

Toutefois, ce problème complexe est en partie exacerbée par une focalisation inquiétante sur des stratégies publicitaires trompeuses et une corruption insidieuse, ainsi que par la dépendance financière vis-à-vis de certains annonceurs puissants. Dans ce contexte, un média se trouve dans l’obligation de s’autocensurer pour éviter de perdre un contrat publicitaire substantiel et rentable.

De plus, ce biais d’information prend appui sur une influence subtile mais tenace, qui atteint à termes l’indépendance éditoriale des médias concernés. Les effets économiques provenant de la corruption se traduisent par une perte de confiance du public, ce qui entraîne une baisse notable de la demande pour de l’information payante – un cercle vicieux qui aboutit à un sous-financement préoccupant. 

L’UEMOA et le Prof Honlonkou contre les Fakenews

En outre, des questions pressantes se posent concernant la désinformation galopante et les « fake news » qui sont souvent renforcées par des acteurs corrompus, générant ainsi une externalité négative potentiellement dangereuse pour la société dans son ensemble. Afin de pallier les différents défis auxquels le secteur du journalisme fait face aujourd’hui, le professeur Albert Honlonkou s’est adressé aux journalistes économiques en proposant des pistes de solutions innovantes et réfléchies pour renforcer la stabilité économique et la diversité éditoriale de cette profession essentielle pour la société. 

Selon lui, le marché du journalisme, à lui seul, ne suffit pas à assurer un financement stable, la transmission d’une information précise et variée, ainsi qu’une pluralité des voix, ce qu’il désigne comme un triangle d’incompatibilité. Ce constat souligne l’importance inévitable des interventions extérieures telles que l’engagement de l’État, l’octroi de subventions, la régulation des plateformes numériques, le soutien par le mécénat et la création de coopératives innovantes. 

Notons que ces mesures sont essentielles pour rectifier les imperfections du marché et garantir le rôle fondamental et démocratique de la presse dans une société en quête de transparence et de vérité. Cela prouve effectivement que la presse peut jouer un rôle primordial dans la gouvernance financière de nos États membres. Elle permettra également de favoriser les bonnes pratiques de bonnes gouvernance revendiquer par l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA).

Daouda Bakary KONÉ, envoyé Spécial à Cotonou 

croissanceafrik
croissanceafrikhttp://croissanceafrique.com
Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne dont un mensuel disponible dans les kiosques à journaux) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Partager:

Populaires

Lire aussi
RELATIFS

Mali : la BRVM annonce l’émission deux emprunts obligataires à hauteur de 100 milliards de FCFA

  (CROISSANCE AFRIQUE)- Au Mali, afin d'accélérer la dynamique de...

Au Sénégal, la  BERD annonce la nomination d’un chargé des opérations à Dakar

(CROISSANCE AFRIQUE)- La Banque européenne pour la reconstruction et...