Guinée: l’État rachète et prend le contrôle totale de la Société de Télécom Areeba Guinée SA

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(CROISSANCE AFRIQUE)-En Guinée, une nouvelle étape majeure a été franchie en ce qui concerne la gestion des services de télécommunication, puisque le gouvernement guinéen a officiellement repris le contrôle total de l’entreprise de télécommunications Areeba Guinée SA. 

Ce changement significatif a été marqué par un décret important qui a été signé par le président Mamadi Doumbouya, dont l’image a été largement diffusée dans les médias pour accompagner cette annonce. Ce décret, qui a été rendu public le jeudi 11 décembre, confère à l’État guinéen le droit de détenir l’intégralité du capital social de l’entreprise, suite à l’acquisition des actions précédemment détenues par le groupe MTN, une multinationale de télécommunications bien connue.

Le décret, qui a été lu lors du journal télévisé de 20h30, apporte des précisions essentielles dans son article 2, stipulant que « cette acquisition confère à l’État 100 % du capital social et des droits de vote de la société Areeba Guinée SA, lui permettant d’exercer le contrôle et d’avoir un statut d’organisme public ». 

Cette déclaration souligne non seulement la portée de cette acquisition, mais également l’intention du gouvernement de renforcer sa position dans le secteur stratégique des télécommunications. De plus, un second décret, celui-ci fixant les statuts de l’entreprise, a également été présenté, marquant ainsi une étape décisive dans la transformation de Areeba.

 À présent, Areeba se transforme formellement en « une société publique anonyme avec conseil d’administration, dotée de la personnalité juridique, de l’autonomie financière et de gestion », ce qui crée un cadre juridique solide pour son fonctionnement futur et souligne l’engagement du gouvernement envers le développement et la régulation du secteur des télécommunications national.

Ces décrets, qui prennent effet immédiatement, mettent officiellement fin à la mesure conservatoire qui était en vigueur depuis le rachat des parts de MTN, une opération qui a eu lieu en décembre 2024. Cette mesure conservatoire avait été instaurée pour permettre à l’entreprise de continuer à exercer ses activités dans un cadre légal et sécurisé, tout en attendant une décision définitive qui déterminerait l’avenir de l’opérateur sur le marché. 

Les décrets vont également confirmer la sortie d’un actionnaire minoritaire qui avait été envisagée dans des discussions précédentes, marquant ainsi un tournant significatif pour la structure de propriété de l’entreprise. Ce processus de reprise totale des parts intervient à un moment où le gouvernement guinéen envisage depuis plusieurs années la création et le lancement de Guinée Télécom, qui sera le successeur de l’opérateur historique SOTELGUI, reconnu pour ses nombreuses années de service dans le pays. 

Ce lancement du nouveau service, qui avait été initialement prévu pour le début de l’année 2023, a été sujet à de nombreux retards et a depuis été reporté à 2024, puis à 2025. D’après les autorités compétentes, ce retard et la lenteur du processus sont dûs à plusieurs défis majeurs qui restent à surmonter, parmi lesquels se trouvent le vieillissement des infrastructures existantes et leur obsolescence manifeste, ce qui complique considérablement la mise en place d’un réseau de télécommunications moderne et efficace pour la population.

Les autorités compétentes n’ont pas encore fourni de précisions quant à la possibilité de maintenir le lancement de Guinée Télécom, alors que l’État, dans sa stratégie de régulation et de gestion du secteur des télécommunications, détient désormais un opérateur télécoms entièrement opérationnel qui offre de nombreux services. Plusieurs/options stratégiques se présentent à lui, incluant l’idée d’une éventuelle fusion des actifs des deux entités, ce qui pourrait potentiellement renforcer leur position sur le marché et optimiser leurs ressources.

 Il est intéressant de noter qu’une approche similaire a été mise en œuvre avec succès au Bénin, où la Société béninoise des infrastructures numériques (SBIN) est chargée de fournir les services de gros, tandis que sa filiale Celtiis joue un rôle actif sur le marché grand public, démontrant ainsi l’efficacité d’une structure hybride dans l’optimisation des services de télécommunications. 

Notons qu’il convend de mentionner qu’Areeba pourrait également représenter un actif financier précieux qui pourrait être mobilisé ultérieurement dans le cadre d’une stratégie de levée de fonds, permettant ainsi de soutenir le développement futur des infrastructures et des services télécoms dans la région.

Zangouna KONE

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