Au Cameroun, le chiffre d’affaires des sociétés Telecom a atteint 2 milliards de dollars en 2024

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Cameroun, les données officielles fournies par l’Observatoire annuel 2024 du marché des communications électroniques, récemment publiées par l’Agence de Régulation des Télécommunications (ART), révèlent une affirmation et une consolidation significative de la place du secteur des télécommunications au sein de l’économie nationale. 

Le document de référence met en lumière un chiffre d’affaires global impressionnant qui « a franchi la barre des 1 022 milliards de FCFA (1,8 milliard USD), soit une croissance remarquable de 18 % par rapport à l’année précédente », tout en soulignant que « la part du secteur dans le PIB national progresse à 3,16 %, confirmant ainsi son rôle essentiel en tant que pilier économique de notre pays ». 

L’ART insiste sur le fait que cette dynamique de croissance s’inscrit dans un contexte d’investissement soutenu et en constante évolution. En effet, « les investissements ont bondi de plus de 35 %, atteignant près de 194,5 milliards de FCFA », principalement grâce aux efforts et aux initiatives des opérateurs concessionnaires, qui restent des acteurs majeurs de ce secteur en pleine expansion. Ce climat d’investissement témoigne de la confiance croissante des investisseurs dans le potentiel du marché.

Dans le détail, il est intéressant de noter que le marché est largement dominé par l’utilisation des services mobiles, qui concentrent l’essentiel des usages et des revenus, en faisant ainsi un véritable moteur de croissance. L’Observatoire indique qu’il y a « plus de 31,5 millions d’abonnements actifs » en 2024, montrant à quel point la téléphonie mobile est devenue une commodité essentielle pour la population. Alors que le trafic continue d’augmenter, la demande en services innovants et en connectivité de qualité ne cesse de croître, renforçant ainsi l’importance de ce secteur dans le développement socio-économique du Cameroun.

À l’inverse, le fixe continue de perdre du terrain, une tendance qui soulève des inquiétudes parmi les acteurs du secteur des télécommunications. L’Agence note avec une certaine gravité que « les abonnements filaires reculent et la télédensité reste extrêmement faible », une situation qui persiste malgré une augmentation significative du trafic voix, ce qui pourrait indiquer une déconnexion entre les services traditionnels et les besoins modernes des consommateurs. Les revenus de ce segment stagnent et ne parviennent pas à montrer des signes de reprise, confirmant, selon l’ART, « la difficulté de ce segment à rivaliser avec la dynamique du mobile », qui semble capter l’attention et l’intérêt grandissants des utilisateurs.

En parallèle, la croissance la plus soutenue concerne l’internet, un domaine qui connaît une véritable révolution numérique. « Plus de 15 millions d’abonnements sont recensés, dominés à 99 % par le mobile », ce qui témoigne du virage pris par les utilisateurs vers des services flexibles et pratiques. Pendant ce temps, « le trafic data progresse de 26 %, porté par une consommation toujours plus intense », une consommation qui semble inextinguible et qui créée de nouvelles habitudes chez les consommateurs de tous âges. 

Les revenus liés à l’internet augmentent ainsi « de près de 19 % », une hausse encourageante, même si l’Observatoire souligne avec une certaine inquiétude que « les fournisseurs d’accès traditionnels voient leurs recettes reculer », ce qui les met en difficulté face à la concurrence des opérateurs mobiles intégrés qui, en offrant des services combinés, séduisent une clientèle de plus en plus variée.

Sur le plan des infrastructures, l’ART recense « plus de 4 700 sites » d’infrastructures passives, « largement dominés par IHS qui capte l’essentiel des revenus », un leader indiscutable dans ce secteur qui influe considérablement sur la concurrence. Le segment du transport bénéficie, pour sa part, de la mise en place de nouvelles technologies qui promettent d’améliorer la qualité et la rapidité des services fournis aux utilisateurs finaux. Cette dynamique de croissance contraste fortement avec la situation du fixe, soulignant l’évolution rapide des besoins et des préférences des consommateurs dans un paysage numérique en constante transformation.

L’Agence n’élude pas les fragilités préoccupantes qui affectent le secteur des télécommunications. En effet, elle met en lumière des problèmes cruciaux, tels que « la concentration du marché mobile », qui soulève des inquiétudes sur la concurrence équitable entre les différents acteurs, ainsi que « la marginalisation du fixe », qui traduit un déséquilibre grandissant entre les services fixes et mobiles. De plus, l’Agence souligne l' »absence de données complètes de certains opérateurs », un manque qui « fragilise la transparence du suivi sectoriel » et rend difficile l’évaluation rigoureuse des performances et des pratiques des acteurs du marché. 

Dans ce contexte, elle note également que « les tarifs de détail demeurent rigides malgré la baisse des coûts d’interconnexion », ce qui peut entraver l’accessibilité pour les consommateurs. Enfin, elle observe que les fournisseurs d’accès internet « peinent à rivaliser avec la puissance des opérateurs mobiles », laissant transparaître la difficulté pour ces derniers à maintenir un équilibre compétitif dans un environnement de plus en plus dominé par les grands opérateurs du mobile.

Abdoulaye KONÉ 

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