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Coris Bank International annonce un dividende de 17,760 milliards de FCFA en 2024

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Coris Bank International (CBI), un établissement bancaire établi à Ouagadougou mettra en paiement le lundi 7 juillet 2025, au titre de l’exercice 2024, son dividende annuel global, un dividende global net de 17,760 milliards de FCFA. Cette information émane des responsables de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) où est cotée cette entreprise.

Dividende au titre de l’exercice 2024

  • Montant total net : 17,760 milliards FCFA
  • Nombre d’actions : 32 millions
  • Dividende net par action : 555 FCFA
    • En baisse par rapport à 2023 (790 FCFA)
  • Mise en paiement : Lundi 7 juillet 2025
  • Date ex-dividende : Jeudi 3 juillet 2025
  • Dernier jour d’achat avec droit au dividende : Mercredi 2 juillet 2025

Données boursières (24 juin 2025)

  • Cours de clôture : 10 290 FCFA
    (en baisse de 55 FCFA par rapport à la veille)
  • Volume échangé : 1 670 actions
  • Valeur totale échangée : 17 249 550 FCFA

Performances financières (Exercice 2024)

Indicateur20242023Variation
Résultat net48,00 milliards FCFA64,24 milliards FCFA-25,39 %
Résultat avant impôt49,20 milliards FCFA69,25 milliards FCFA-29 %
Coût du risque40,47 milliards FCFA23,47 milliards FCFA+72,46 %
Résultat brut d’exploitation88,22 milliards FCFA92,83 milliards FCFA-4,96 %
Produit net bancaire (PNB)130,98 milliards FCFA129,20 milliards FCFA+1,38 %
Total du bilan2 682,79 milliards FCFA2 488,60 milliards FCFA+7,80 %

Analyse financière rapide

Points positifs

  • Croissance du bilan : progression de +7,8 %, témoignant d’un développement de l’activité.
  • PNB en hausse : malgré un environnement plus risqué, le cœur de métier génère davantage de revenus.

Points de vigilance

  • Baisse significative du bénéfice net (-25 %) : montre une pression sur la rentabilité.
  • Hausse marquée du coût du risque (+17 milliards FCFA) : indique des provisions accrues pour créances douteuses ou une détérioration du portefeuille de crédit.
  • Dividende en baisse de 235 FCFA/action : logique, en lien avec le recul du résultat.

Indicateurs pour l’investisseur

  • Rendement du dividende brut (sur la base du cours de 10 290 FCFA) :

  \frac{555}{10\,290} \times 100 \approx \mathbf{5,39\%}

Interprétation : un rendement encore attrayant malgré la baisse du dividende, mais les risques opérationnels sont en hausse.


Conclusion

Notons que CBI reste une banque solide en termes d’assise financière, mais l’année 2024 a été marquée par une hausse du risque de crédit et une baisse de rentabilité. Le titre conserve un rendement intéressant, mais les investisseurs devront surveiller l’évolution du coût du risque et la capacité de la banque à redresser ses marges.

Moussa KONÉ

Afreximbank : Une décennie de transformation sous Benedict Oramah

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(CROISSANCE AFRIQUE)-À Abuja, le professeur Benedict Oramah a prononcé son dernier discours en tant que président d’Afreximbank, clôturant une décennie marquée par une croissance fulgurante et une profonde transformation stratégique de la banque panafricaine, le 26 juin 2025.

Croissance spectaculaire (2015–2025)

  • Actifs : +760%, passant de 5,5 à 43,5 milliards USD
  • Revenus annuels : de 450 millions à 3,2 milliards USD
  • Bénéfices nets : de 125 millions à 1 milliard USD
  • Capital des actionnaires : de 1 à 7,5 milliards USD

Bouclier économique face aux crises

Afreximbank s’est imposée comme acteur de dernier recours :

  • Crise des matières premières (2015–16) : 10 milliards mobilisés
  • COVID-19 : 8 milliards pour le continent, dont 2 milliards pour l’achat de vaccins
  • Crise russo-ukrainienne (2022–23) : 50 milliards engagés pour soutenir l’économie africaine

Innovation majeure : AfPAY, un système de paiements contournant les canaux financiers internationaux instables.

Moteur de l’intégration régionale

  • PAPSS : Système de paiement en monnaies locales déployé dans 16 pays, économisant 5 milliards USD/an
  • Fonds d’ajustement ZLECAf : 10 milliards pour aider à la transition vers le libre-échange africain
  • Commerce intra-africain : Sa part dans les prêts est passée de 3% à 32%

Pilier de l’industrialisation

  • Zones économiques spéciales via Arise IIP dans une douzaine de pays
  • Usine textile à Kano (Nigéria) : 250 000 emplois et 5 milliards d’USD d’importations économisés
  • Centre médical à Abuja : 300 millions USD investis + fonds de recherche de 600 millions

Harmonisation technique et normalisation

  • 500 standards industriels harmonisés
  • Programme panafricain de laboratoires de certification

Ouverture sur la diaspora

  • Intégration de 12 États caribéens à la banque (CARICOM)
  • Bureau régional ouvert à la Barbade

Doctrine d’indépendance : “African Best Practice”

Oramah rejette les modèles internationaux rigides, prônant un modèle africain centré sur :

  • Contrôle du capital
  • Prise de risque stratégique
  • Réappropriation des chaînes de valeur

Cap pour 2035 : 250 milliards USD d’actifs

Oramah passe le relais en exhortant les États à considérer Afreximbank comme un levier stratégique de souveraineté et non comme une institution secondaire dépendante des bailleurs extérieurs.

Yaya KONÉ

TROIS LEVIERS SIMPLES MAIS DÉCISIFS POUR RELANCER L’ÉCONOMIE AFRICAINE À COURT TERME

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Par Magaye GAYE
Économiste international

Une leçon apprise dans un garage

Cet après-midi, alors que je faisais réparer mon véhicule dans un garage
en Afrique, j’ai observé un mécanicien en train de souder une pièce métallique. Il travaillait avec des moyens simples, parfois rudimentaires, mais son geste était sûr, précis, maîtrisé. À côté, un jeune l’assistait, apprenait en silence.

Assis là, j’ai été frappé par une idée simple : nous avons sous nos yeux les ressources humaines pour relancer l’économie, mais nous les négligeons. Trois leviers me sont alors apparus, clairs, concrets, accessibles à court terme.

NE PLUS MARCHANDER LA PAUVRETÉ – VALORISER LE TRAVAIL ARTISANAL

Les mécaniciens, les menuisiers, les tailleurs, les plombiers, tous ces travailleurs du quotidien sont souvent sous-payés, humiliés, alors qu’ils sont indispensables. Il n’est pas rare qu’un artisan, après avoir terminé son travail, vous dise simplement : « Donne ce que tu peux. » Cela ne devrait plus être accepté. Quand un artisan vous donne un prix juste, donnez-le. Ou ajoutez même un peu plus. Ce geste, répété à l’échelle du pays, c’est de l’argent injecté directement dans les veines de l’économie réelle.

FORMER, ÉQUIPER, ACCOMPAGNER – DONNER LES MOYENS À NOS ARTISANS

Nos artisans sont pleins d’ingéniosité. Ils réparent des moteurs de voitures importees, adaptent des pièces complexes, trouvent des solutions là où l’industrie officielle baisse les bras. Mais ils travaillent seuls, sans formation continue, sans soutien technique. Il est temps de mettre en place des programmes nationaux de formation technique, d’envoyer des unités mobiles d’appui dans les quartiers et les zones industrielles informelles, et de développer l’apprentissage en alternance. Ils ne demandent pas la charité. Ils demandent les moyens de faire mieux ce qu’ils savent déjà faire.

INDUSTRIALISER PAR LE RECYCLAGE – PRODUIRE ICI CE QUE NOUS IMPORTONS

Pourquoi continuer à importer des pièces usées ou de mauvaise qualité alors que nous avons ici, sur place, des hommes capables de les reproduire, de les adapter, de les renforcer ? Il faut développer une industrie locale du recyclage, donner les moyens aux artisans de fabriquer certaines pièces de rechange, et réduire progressivement les importations dans les domaines où nous pouvons produire nous-mêmes. C’est par là que commencera l’industrialisation, à échelle humaine, maîtrisée, enracinée.

Le développement de l’Afrique ne commencera pas dans les grands hôtels ni dans les discours des sommets internationaux. Il commence dans les garages, les ateliers, les marchés. Il commence avec ceux qui travaillent avec leurs mains, leurs idées, leur courage. À nous de les reconnaître, de les soutenir, et de bâtir avec eux une économie plus forte, plus digne, plus juste.

CONFÉRENCE DE SÉVILLE : SORTIR DE L’ENDETTEMENT INUTILE ET BÂTIR UN FINANCEMENT AFRICAIN SOUVERAIN

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Par Magaye GAYE
Économiste international
ancien Cadre de la Boad

La Conférence de Séville, qui s’ouvre ce lundi 30 juin, suscite de nombreuses attentes. Organisée dans un contexte international marqué par des crises multiples — économique, sociale et financière —, elle met une nouvelle fois le financement du développement africain au cœur du débat mondial. Cependant, il est crucial de ne pas retomber dans les travers habituels : un dialogue qui tourne en rond, des diagnostics répétés sans avancées concrètes, ou des accusations unilatérales qui ne favorisent ni la responsabilité ni la coopération.

Plutôt que de chercher des boucs émissaires, il s’agit d’adopter une démarche constructive, reconnaissant les responsabilités partagées entre les partenaires internationaux, les institutions africaines et les acteurs locaux. C’est dans cette optique d’équilibre et d’efficacité que cette contribution propose une analyse des blocages actuels, ainsi que des pistes réalistes pour bâtir un système financier africain souverain, capable de soutenir durablement le développement. À cet effet, nous nous appuyons sur une expérience de près de vingt ans dans le domaine du financement du développement.

UNE CHAÎNE DE DYSFONCTIONNEMENTS MULTIPLES

Le diagnostic est lourd, structuré autour de plusieurs maillons. Tout d’abord, l’offre de financement est profondément inadaptée. Les banques commerciales, dominées par des capitaux étrangers, privilégient les financements de court terme, négligeant les besoins structurels des PME africaines. Les banques de développement sous-régionales comme la BOAD ou la BIDC restent trop peu nombreuses, avec des lignes de crédits insuffisamment tirées, souvent annulées ou soumises à des conditionnalités longues et rigides.

Les institutions de garantie (FSA, FAGACE…) manquent de ressources, tandis que la BRVM reste difficilement accessible à la plupart des entreprises africaines à cause de critères trop contraignants. Par ailleurs, les banques multilatérales de développement imposent des procédures si rigides que le taux moyen de décaissement ne dépasse pas les 60%, avec parfois 18 mois avant le premier décaissement.

À cela s’ajoute une qualité globalement insuffisante des projets : manque de fonds propres, faible culture du remboursement, absence de stratégie, défaillance de l’organisation. Le climat des affaires n’aide pas : réalisation des garanties judiciairement difficile, coûts élevés, et faible soutien public.

Enfin, la question monétaire est centrale : dans la zone CFA, la rigidité du franc CFA – qui privilégie la lutte contre l’inflation au détriment du plein emploi – empêche un véritable pilotage monétaire au service du financement du développement. Plus de 90% des acteurs économiques sont exclus du financement, notamment dans le secteur informel.

LE DÉFI MAJEUR : LA RESTRUCTURATION DE LA DETTE AFRICAINE

Aujourd’hui, la restructuration de la dette des pays africains est au cœur de la problématique du financement. De nombreux États voient leur capacité financière étouffée par des charges de dette élevées, souvent contractées dans des conditions peu transparentes ou non soutenables. Un agenda clair et ambitieux de restructuration est indispensable, visant à alléger le fardeau financier, rétablir la soutenabilité de la dette et libérer des marges de manœuvre budgétaires pour investir dans des projets à forte valeur ajoutée. Cette restructuration doit se faire dans un cadre multilatéral cohérent, avec la participation active des créanciers publics et privés, pour éviter des crises répétées et permettre une trajectoire durable de développement.

UNE AUTRE VOIE EST POSSIBLE

Il est temps de rompre avec la dépendance vis-à-vis de l’aide extérieure. Un slogan fort doit fédérer la vision : « Un financement africain pour des projets africains ». Cela suppose un changement de paradigme politique : compter d’abord sur nos ressources propres.

Cela passe par la création dans chaque pays de trois instruments financiers nationaux : une banque de développement, un fonds de garantie et un fonds de participation. Pour être viables, ces instruments doivent être bien gérés et alimentés par un mécanisme pérenne d’abondement : affectation de taxes spécifiques (tabac, télécoms, loteries, importations stratégiques) ou une part des réserves de la BCEAO.

Un pacte de succès entre les banques de développement nationales et celles sous-régionales (BOAD, BAD) est essentiel. Ces institutions régionales pourraient détenir une minorité de blocage et co-piloter la gouvernance avec des partenaires expérimentés (Tunisie, Maroc).

Le conseil aux promoteurs doit être renforcé par des centres de gestion agréés. Il faut revaloriser les projets en création (« green fields ») et mettre fin aux rejets systématiques. L’Afrique a besoin d’entrepreneurs responsables, formés, soutenus, et d’un vrai pacte de confiance entre porteurs de projets et bailleurs.

Enfin, des instruments alternatifs doivent être testés : tontines sectorielles pour PME, création d’une banque sous-régionale pour l’agriculture, dynamisation du marché des titres de créances négociables.

UNE COOPÉRATION INTERNATIONALE À REPENSER

Les flux financiers illicites coûtent à l’Afrique plus de 90 milliards de dollars par an. La corruption endogène (plus de 100 milliards détournés vers les paradis fiscaux) doit être dénoncée. Mais il faut aussi une responsabilité des institutions internationales. Le FMI, garant de la transparence, doit mieux suivre les processus d’endettement, comme le montre le cas du Sénégal. Quant à la Banque mondiale, une étude a révélé que 7,5% des décaissements sont réorientés vers les paradis fiscaux.

La communauté internationale doit aider à rapatrier ces fonds volés, en revoyant les législations qui bloquent les restitutions (en Europe, Inde, pays du Golfe…). De plus, les conditionnalités imposées par certaines multinationales avec le soutien implicite de bailleurs doivent être reconsidérées. Le cas des ressources pétrolières bradées est emblématique.

Il faut aussi poser un « devoir de vigilance » aux institutions financières : ne pas financer n’importe quoi, ni céder aux pressions politiques locales.

RESPONSABILITÉ AFRICAINE ET URGENCE DE RÉFORMES PROFONDES

Il est essentiel que l’Afrique prenne pleinement conscience de ses propres responsabilités. Trop souvent, les endettements excessifs ont servi à financer des projets politiques coûteux, sans retour économique ni impact social durable — stades, infrastructures inutiles, etc.

Le train de vie des États doit être revu, et les financements orientés vers des projets à forte rentabilité économique et financière. La création d’agences de notation nationales n’est pas une solution simple, car les conflits d’intérêts et le manque de transparence risquent d’aggraver la situation.

Dans un contexte mondial marqué par une crise de la dette, une croissance atone et des tensions de liquidité, l’Afrique ne peut plus dépendre des financements extérieurs traditionnels. Elle doit se recentrer sur ses propres forces et trouver en elle les ressources nécessaires pour financer son développement durable.

George Elombi, nouveau président d’Afreximbank : une succession stratégique au service de l’intégration africaine

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(CROISSANCE AFRIQUE)-L’annonce, tombée lors des 32e assemblées générales d’Afreximbank le 28 juin, s’impose comme une évidence stratégique. Les actionnaires de la banque panafricaine ont élu à sa présidence le Dr George Elombi, jusqu’alors vice-président exécutif chargé des services juridiques, de la gouvernance et des affaires institutionnelles.

À 60 ans, ce technocrate expérimenté devient le quatrième président d’Afreximbank depuis sa création en 1993. Il succède au Professeur Benedict Oramah, artisan de la transformation de la banque en un levier majeur de la résilience économique du continent, qui quittera ses fonctions en septembre 2025.

Un bâtisseur discret, mais essentiel

L’ascension de George Elombi ne doit rien au hasard. Il ne s’agit pas d’un parachutage, mais d’une reconnaissance méritée pour un homme qui, depuis près de trois décennies, a œuvré dans l’ombre à la structuration de la banque. Entré en 1996 comme juriste, il a gravi les échelons : Chief Legal Officer, Secrétaire exécutif, puis directeur exécutif pendant près de dix ans.

S’il reste peu connu du grand public, Elombi a joué un rôle central dans plusieurs innovations structurelles. Il a supervisé la création de filiales stratégiques renforçant l’action de la banque dans l’assurance, le financement industriel ou encore l’investissement. En tant que président du comité d’urgence Covid-19, il a dirigé la réponse d’Afreximbank face à la pandémie, mobilisant plus de 2 milliards de dollars pour l’achat et la distribution de vaccins en Afrique et dans la Caraïbe.


Un juriste panafricain au profil stratégique

Titulaire d’un doctorat en arbitrage commercial de la London School of Economics, après des études de droit à Yaoundé et à Londres, George Elombi incarne une nouvelle génération de technocrates panafricains, ancrés dans une double culture juridique et opérationnelle. Son expérience académique, notamment comme enseignant au Royaume-Uni, complète un parcours professionnel forgé dans la gouvernance continentale.

Ce bagage confère à Elombi la légitimité pour consolider les acquis du cycle Oramah : croissance continue des actifs, réponse agile aux chocs exogènes, élargissement des missions, soutien au commerce intra-africain et ancrage solide dans la ZLECAf. Il a récemment supervisé la mobilisation de 3,6 milliards de dollars d’equity au premier semestre 2025, témoignant de sa maîtrise des marchés et de la confiance qu’il inspire aux actionnaire.

Industrialisation, intégration, capitalisation : une feuille de route claire

Dans son discours d’acceptation, Elombi a fixé un cap sans ambiguïté : Afreximbank doit rester un moteur de la réindustrialisation de l’Afrique et un outil de reconquête de la dignité économique. Il s’est engagé à préserver cet « actif stratégique » et à faire progresser l’objectif fixé par son prédécesseur : porter les actifs de la banque à 250 milliards de dollars d’ici dix ans — contre 43,5 milliards en 2025.

Avec un bénéfice net record d’un milliard de dollars cette année et une assise capitalistique élargie, la banque entame cette nouvelle étape sur des bases solides. Si Oramah fut l’homme des ruptures et de l’expansion — à travers PAPSS, la raffinerie Dangote ou encore les zones économiques spéciales —, Elombi pourrait bien être celui de la consolidation, du déploiement structuré et de l’optimisation.


Une gouvernance exemplaire, signe de maturité institutionnelle

Le processus de sélection lancé en janvier 2025 a illustré un haut niveau de rigueur et de transparence. Un appel à candidatures international a été lancé avec le soutien d’un cabinet de recrutement de renom. Les candidats ont été auditionnés par le conseil d’administration, qui a soumis le nom d’Elombi à l’assemblée des actionnaires pour validation.

Ce processus fondé sur le mérite témoigne de la maturité des institutions financières africaines. Le choix d’un cadre historique, issu du continent, envoie un message clair : l’expertise existe en Afrique, et la relève s’y construit de l’intérieur.

La succession d’Oramah par Elombi illustre la stabilité institutionnelle d’Afreximbank, mais aussi son ambition d’entrer dans une nouvelle phase. Alors que les financements concessionnels se raréfient, que les tensions géopolitiques s’intensifient, et que l’Afrique revendique une meilleure place dans les chaînes de valeur mondiales, le rôle d’Afreximbank devient plus que jamais stratégique.

Notons que ce choix de George Elombi incarne cette Afrique qui s’organise, s’équipe de ses propres leviers financiers, et place sa confiance dans ses bâtisseurs pour conduire le changement.

Daouda Bakary KONÉ 

Mali: l’État à travers le projet PASEMA mobilise 60 milliards de FCFA pour la rénovation des réseaux d’eau potable vétustes gérés par la SOMAGEP

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, les autorités ont annoncé la mobilisation d’une enveloppe symbolique de 60 milliards de FCFA pour soutenir la rénovation des réseaux d’eau potable vétustes gérés par la SOMAGEP (Société Malienne de Gestion d’Eau Potable). Cette initiative a été révélée par l’honorable Assane Sidibé, membre du Conseil National de la Transition (CNT).

Ainsi, ce financement est lié au PASEMA, un projet pour la sécurité de l’eau au Mali, qui vise non seulement à rénover ces infrastructures vieillissantes pour réduire les fuites qui coûtent à l’État environ 11 milliards de FCFA par an, mais aussi à mettre en place des mesures supplémentaires telles que la création de retenues d’eau, la sécurisation des ressources hydriques, la lutte contre le dragage de cours d’eau, ainsi que l’installation de compteurs intelligents et d’équipements solaires.

« Le premier c’est le PASEMA, le projet pour la sécurité de l’eau au Mali. Un projet d’ampleur qui a mobilisé 60 milliards de FCFA qui va servir à rénover les réseaux vétustes de la SOMAGEP à travers la SOMAPEP (Société Malienne de Patrimoines de l’Eau Potable) pour réduire les fuites occasionnées par ces réseaux vétustes qui coûtent à l’État 11 milliards de FCFA par an », a déclaré l’honorable Assane Sidibé. 

En outre, l’honorable Sidibé a évoqué un second projet de loi visant à financer partiellement la boucle Nord de Mali 225, un système destiné à améliorer la distribution électrique autour de Bamako en permettant d’acheminer l’électricité de manière plus efficace et fiable.

Selon lui,  « d’autres composantes serviront à créer des retenues d’eau, à sécuriser l’eau, à lutter contre le dragage sur nos cours d’eau, à installer des conteurs intelligents, des équipements solaires aussi pour éviter les coupures », a-t-il déclaré.

Aussi, ces initiatives s’inscrivent dans la volonté du gouvernement d’améliorer les conditions de vie des populations, conformément à la lettre de cadrage du président de la transition, le Général Assimi Goïta, qui appelle à répondre aux besoins essentiels des citoyens.

« Les efforts que le gouvernement est entrain de fourni aujourd’hui, on voit que le CNT est en phase avec le gouvernement pour que à travers la ratification de ces textes de loi qu’on puisse améliorer les conditions de vie des populations, et dans l’axe 3, la lettre de cadrage du président de la transition, chef de l’État le Général Assimi Goïta a précisé qu’il faut qu’on aille à la satisfaction des besoins essentiels de la population. Et ces deux textes référant à l’approvisionnement à l’eau potable, l’approvisionnement à l’électricité, je pense que ça s’inscrire parfaitement en droite ligne à la mise en œuvre de cet axe », a expliqué Daniel Siméon Kelema, ministre Malien de l’agriculture.

Notons que les deux textes récemment adoptés soulignent l’engagement du CNT et de l’État dans l’approvisionnement en eau potable et en électricité, visant ainsi à améliorer le bien-être des Maliens.

Pour rappel, le parlementaire Assane Sidibé, a annoncé que ses projet de texte ont été adoptés pour la vulgarisation de ses secteurs vitaux, et cela, en droite ligne avec la vision du président de la transition, le Général Assimi Goïta.

Daouda Bakary KONÉ (Transcription video: Kadidia Doumbia)

Marché Financier de l’UMOA: le Sénégal mobilise 225,500 milliards de FCFA

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Une vue de Dakar

(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Sénégal, la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (DGTCP) a obtenu la somme de 225,500 milliards FCFA, sur le marché financier de l’UMOA, le vendredi 27 juin 2025. c’est à la suite de son émission d’adjudication ciblée de bons assimilables du trésor de 364 jours et d’obligations assimilables du trésor de 3 et 5 ans.

Selon l’Umoa Titres, l’émetteur avait mis en adjudication un montant de 205 milliards FCFA. A l’issue de l’opération, les soumissions globales des investisseurs se sont élevées à 264,302 milliards de FCFA. Ce qui correspond à un taux de couverture du montant mis en adjudication de 128,93%.

Ainsi, le montant des soumissions retenu est 225,500 milliards (essentiellement sur les bons et les obligations de 3ans) et celui rejeté à 38,802 milliards. Ce qui donne un taux d’absorption de 85,32%. La présente émission dans tous les pays membres de l’UMOA vise à mobiliser l’épargne des personnes physiques et morales en vue d’assurer la couverture des besoins de financement du budget de l’Etat du Sénégal.

Les investisseurs dont les soumissions ont été retenues, se retrouveront avec un rendement moyen pondéré de 7,21% pour les bons et 7,53% pour les obligations de 3 ans. Aussi, l’émetteur s’est engagé à rembourser les bons émis le premier jour ouvré suivant la date d’échéance fixée au 28 juin 2026. Les intérêts seront payés d’avance et précomptés sur la valeur nominale de ces bons.

Quant au remboursement du capital des obligations, il se fera à la date d’échéance fixée au 30 juin 2028. Le paiement des intérêts se fera par an selon le taux de 6,30% et ce dès la fin de la première année.

Notons que le montant total des émissions de bons et obligations du trésor levées sur le marché financier de l’UEMOA par le Trésor Public se situe s’élève à 1 037 milliards de FCFA depuis le début de l’année 2025. Cet émetteur est un bon emprunteur puisque plus de la moitié de ce montant a été remboursé par sans compter le paiement des intérêts qui se situe à 81 milliards de FCFA.

Daouda Bakary KONÉ

Télécoms: Onatel affiche une performance fulgurante de 7,48% au 1er semestre 2025

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(CROISSANCE AFRIQUE)- Le 24 juin 2025, le titre Onatel (Office National des Télécommunications du Burkina Faso) a enregistré la meilleure performance du marché des actions à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), avec une hausse de 7,48%.

Son cours est passé de 2 405 FCFA à 2 585 FCFA, traduisant une augmentation de 180 FCFA. Cependant, cette progression intervient dans un contexte où la société Onatel a connu une légère hausse de son résultat net pour l’exercice 2024, avec un bénéfice de 21,471 milliards FCFA, comparé à 21,129 milliards FCFA en 2023.

En revanche, le premier trimestre de 2025 a été difficile pour la société, affichant une chute de 29% de son résultat net à 3,745 milliards FCFA, par rapport aux 5,279 milliards FCFA du premier trimestre 2024. La hausse de son titre semble donc être davantage le résultat de spéculation de marché, d’autant que la société n’a pas encore annoncé la date de paiement du dividende pour l’exercice 2024.

En parallèle, Onatel occupe la première place du Top 5 des plus fortes hausses, suivi de près par les titres Unilever Côte d’Ivoire (+7,47% à 13 815 FCFA), CFAO Côte d’Ivoire (+3,03% à 680 FCFA), TotalEnergies Marketing Sénégal (+3,02% à 2 730 FCFA) et BOA Bénin (+2,81% à 4 575 FCFA).

Du côté des baisses, le Flop 5 est dominé par Filtisac Côte d’Ivoire (-5,66% à 5 000 FCFA), suivi par BOA Burkina Faso (-5,33% à 3 550 FCFA), AGL Côte d’Ivoire (-3,99% à 1 565 FCFA), SETAO Côte d’Ivoire (-3,70% à 520 FCFA) et Vivo Energy Côte d’Ivoire (-3,21% à 1 055 FCFA).

En termes d’activités sur le marché, la valeur totale des transactions a augmenté, atteignant 1,436 milliard de FCFA, par rapport à 1,313 milliard de FCFA le 23 juin 2025. Cependant, la capitalisation boursière du marché des actions a poursuivi sa baisse pour la deuxième journée consécutive, passant de 12 047,092 milliards de FCFA à 12 028,233 milliards de FCFA, soit une diminution de 18,859 milliards FCFA.

L’indice BRVM Composite a également reculé de 0,16%, s’établissant à 311,92 points, tandis que l’indice BRVM 30 a baissé de 0,16% à 155,87 points. En revanche, l’indice BRVM Prestige a enregistré une légère hausse de 0,18%, atteignant 131,54 points.

Notons que cette journée sur le marché des actions illustre les tensions et les opportunités qui coexistent à la BRVM, avec des phénomènes spéculatifs ainsi que des performances contrastées selon les sociétés.

Korotoumou Sylla

Marché Financier de l’UMOA : l’État ivoirien obtient 71,499 milliards de FCFA sur le marché financier de l’UMOA

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(CROISSANCE AFRIQUE)-En Côte d’Ivoire, la direction générale du trésor et de la comptabilité publique a mobilisé 71,499 milliards de FCFA sur le marché financier de l’UMOA lors d’une émission d’adjudication qui a eu lieu le 24 juin 2025.

Cette opération a été réalisée dans le but de financer son budget, en émettant à la fois des bons assimilables du trésor de 364 jours et des obligations assimilables du trésor de 3, 5 et 7 ans.

Initialement, l’émetteur avait mis en adjudication un montant de 65 milliards de FCFA, mais le total des soumissions a atteint 99,407 milliards de FCFA, ce qui représente un taux de couverture de 152,93%. Sur ce total, 71,499 milliards de FCFA de soumissions ont été retenues, tandis que 27,908 milliards de FCFA ont été rejetés, aboutissant à un taux d’absorption de 71,93%.

Les investisseurs ayant vu leurs soumissions retenues bénéficieront de rendements moyens pondérés variés : 6,98% pour les bons à court terme, 6,86% pour les obligations de 3 ans, 7,51% pour celles de 5 ans et 7,17% pour les obligations de 7 ans.

Quant au remboursement des bons émis, il est prévu pour le 23 juin 2026, le paiement des intérêts étant effectué d’avance et précompté sur la valeur nominale. Pour les obligations, le remboursement du capital interviendra le premier jour ouvré suivant les dates d’échéance respectives : 17 juin 2028 pour les obligations de 3 ans, 17 juin 2030 pour celles de 5 ans et 4 juin 2032 pour celles de 7 ans.

Aussi, le paiement des intérêts pour les obligations se fera annuellement, avec des taux de 5,70% pour les obligations de 3 ans, 5,90% pour celles de 5 ans et 6% pour celles de 7 ans, dès la fin de la première année.

Notons que cette réussite dans la levée de fonds témoigne de la confiance des investisseurs envers l’économie ivoirienne et de l’engagement du pays à financer ses projets de développement à travers des instruments financiers sur le marché régional.

Daouda Bakary KONÉ

Mali: l’État remboursera une dette de 28 milliards de FCFA à ses créanciers à partir du 12 juillet 2025, selon la BRVM

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, l’État s’apprête à effectuer un remboursement de près de 28 milliards de FCFA le 12 juillet 2025, qui comprendra à la fois le paiement des intérêts annuels et le remboursement partiel du capital lié à son emprunt obligataire intitulé « État du Mali 6,50% 2019-2027 ».

Cette information a été communiquée par la direction de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), où cet emprunt est coté.

Cet emprunt a été émis entre le 25 juin et le 5 juillet 2019, avec un montant nominal fixé à 100 milliards de FCFA et un prix de souscription de 10 000 FCFA par obligation. Les fonds levés ont été affectés à des investissements prévus dans le budget de l’État pour l’année 2019. Au total, 11 642 101 obligations ont été souscrites, représentant un montant global de 116,421 milliards de FCFA.

La date de jouissance de cet emprunt a été établie au 12 juillet 2019, et les investisseurs bénéficient d’un taux d’intérêt annuel de 6,50 % avec un remboursement du capital par amortissement annuel en séries égales, et un différé de trois ans.

Les responsables de la BRVM ont précisé que la fermeture des registres aura lieu le 12 juillet 2025. Ainsi, à partir du mercredi 9 juillet 2025, le titre « État du Mali 6,50% 2019-2027 » sera coté ex-coupon, ce qui signifie que les investisseurs qui acquièrent des obligations après cette date ne recevront pas le coupon d’intérêt correspondant.

Les intéressés ont jusqu’au mardi 8 juillet 2025 pour effectuer des achats afin de pouvoir bénéficier de ces intérêts, renforçant ainsi potentiellement leur portefeuille d’investissements.

Notons que ce remboursement s’inscrit dans les engagements financiers de l’État malien, cherchant à maintenir sa crédibilité auprès des investisseurs et à poursuivre son développement économique à travers des projets d’infrastructure et d’autres initiatives budgétaires.

Moussa KONÉ