Un sondage réalisé par l’institut CSA pour Linkedin (1) montre l’impact du confinement sur les salariés français et ils ne sont pas en grande forme. Pourtant, le déconfinement n’apparaît pas comme une délivrance, une libération. 58 % des Français disent que le déconfinement est pour eux anxiogène, la proportion monte à 70 % pour les femmes.
Craintes pendant et angoisse pour l’après
64 % des Français disent avoir peur d’être exposé au virus. 43 % appréhendent de ne pas retrouver une vie normale et 19 % disent craindre l’impact sur leur vie professionnelle.
S’ils craignent la sortie du confinement, ce n’est pas parce que rétrospectivement cette période leur semble enviable, au contraire. Ce sondage montre l’ampleur de la détresse dans laquelle a été plongé une partie non négligeable de la population. Ainsi, 23 % des personnes interrogées indiquent avoir vécu rien moins qu’un sentiment de burn out. Les jeunes de 18 à 24 ans sont particulièrement exposés : ils sont 19 % à déclarer avoir été dans cette situation et surtout 27 % à se dire l’être au moment de l’étude.
Interrogés sur les raisons de cette situation, les salariés mettent en avant une surcharge de travail, citée par 23 % des personnes, les problèmes de santé rendant le confinement difficile (28%), mais aussi la difficulté à trouver un sens à sa vie pour près d’un tiers (31 %) ou l’inquiétude sur la situation économique et professionnelle (36%).
Le télétravail plébiscité malgré les problèmes
Car pour les autres, tout n’allait pas non plus pour le mieux dans le meilleur des mondes confinés. 28 % des Français interrogés se disent en plein bore out, soit, explique Linkedin « un état d’épuisement physique, émotionnel et mental du fait d’un sentiment d’ennui profond et continu ».
Le télétravail n’a pas toujours été un facteur de mieux disant. Ainsi, 48 % des télétravailleurs se disent plus isolés et 36 % plus stressés que d’habitude. Pas loin de la moitié d’entre eux (45 %) ont indiqué qu’ils travaillaient davantage et 41 % confient qu’ils ont plus de mal à déconnecter le soir. Il est visiblement plus facile de dire au revoir aux collègues et de rentrer à la maison que d’éteindre son ordinateur et de passer à des activités privées après une journée de travail à la maison. Seulement un quart (24 %) des télétravailleurs dit être exposé à l’ennui.
Il ne faudrait pourtant pas jeter le télétravail avec les inconvénients identifiés par les salariés. Tout semble indiquer dans ce sondage que les salariés français savent faire la différence entre le télétravail et ses avantages et la situation très particulière de télétravail continu et forcé lié à la pandémie et au confinement.
64 % des télétravailleurs souhaitent le faire davantage à l’avenir. La proportion monte à 80 % chez les 25-34 ans. Car le travail à distance a des avantages : 40 % se disent plus concentrés et 75 % déclarent avoir avec ce mode d’organisation un meilleur équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle.
Des envies de changement que les DRH devront gérer
C’est d’ailleurs la vraie demande à la sortie de cette épreuve. 45 % des salariés disent qu’ils y seront particulièrement attentifs désormais. Le confinement a été l’occasion de réflexions existentielles d’une grande ampleur. 24 % des actifs en poste disent vouloir en changer désormais et 22 % envisagent même un changement de voie professionnelle.
C’est dire que les RH qui sont encore plongées dans les plans de reprise ne sont pas prêts de voir le bout du tunnel des impacts de la crise du Covid 19. A moins que ces envies de changement ne durent aussi longtemps que les résolutions de bonne année…
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(1) Étude réalisée auprès d’un échantillon national représentatif de 1009 personnes âgées de 18 ans et plus. Méthode des quotas basée sur le sexe, l’âge, la profession de la personne interrogée, la stratification par région et la catégorie d’agglomération. Questionnaire auto-administré en ligne entre le 28 et 30 avril 2020.
A propos de linkedin
LinkedIn est un réseau social professionnel en ligne créé en 2002 à Mountain View (Californie). En 2019, le site revendique plus de 660 millions de membres issus de 170 secteurs d’activités dans plus de 200 pays et territoires et plus de 19 millions d’utilisateurs en France. L’entreprise est valorisée à 20 milliards de dollars en 2015. Le 13 juin 2016, Microsoft annonce le rachat du réseau social pour un montant de 26,2 milliards de dollars américains soit 23,3 milliards d’euros