J’ai
eu à participé à la réunion virtuelle d’urgence des ministres de la
Santé de l’Organisation de coopération islamique, qui s’est tenue jeudi,
9 avril, sur la pandémie du coronavirus. Les interventions des
ministres et des responsables des organisations internationales dont la
banque islamique de développement, étaient focalisées sur les efforts
déployés pour contenir les effets et protéger les vies humaines contre
le virus.
Le Groupe de la Banque islamique de développement a lancé un
programme d’aide aux pays membres et aux communautés musulmanes établies
dans d’autres pays d’une valeur de 2,3 milliards USD. Le programme
s’articule sur trois volets : la riposte à la pandémie, le
rétablissement et le retour à la vie normale. L’aide s’étale sur le
court, le moyen et le long terme. De même, la Banque islamique de
développement a mis l’accent sur le problème le plus important, à savoir
la santé. Quelque sérieux que soient les répercussions économiques,
elles demeurent des symptômes de la maladie ou des effets de celle-ci.
Le vrai défi qu’il est impérieux de relever est de trouver un vaccin et
d’appuyer les systèmes de santé pour protéger les vies humaines.
C’est pourquoi la Banque islamique de développement a lancé le 1er
avril une invitation en direction des scientifiques, innovateurs,
entrepreneurs, centres de recherche et universités à soumettre des
projets innovants pour lutter contre la pandémie du coronavirus et
atténuer ses retombées économiques et sociales. Les projets doivent
recourir aux technologies de la quatrième révolution industrielle comme
la chaîne en blocs, l’intelligence artificielle, les mégadonnées, la
robotique et l’impression 3D, pour surveiller et contrôler la
propagation du virus, améliorer les systèmes de surveillance médicale et
de soins, créer des systèmes innovants pour la gestion des chaînes
d’approvisionnement dans le secteur médical, mettre en place de
puissants moteurs de recherche sur l’approvisionnement en matériel
médical, adopter de nouvelles technologies pour la conception de
laboratoires biotechnologiques, développer des tests rapides et des
méthodes de dépistage à faible coût pour parvenir à des solutions de
dépistage précoce, de diagnostic et de prévention et pour renforcer et
améliorer les capacités des dispositifs opérationnels utilisés dans les
soins de santé.
Les idées et projets seront soumis à travers la plateforme mondiale Engage.
La banque les financera à partir du Fonds BID-STI (Transform) créé en
2018 avec un capital initial de 500 millions USD. Il convient de noter
que la banque et le Fonds de solidarité islamique pour le développement y
ont contribué avec 100 millions USD chacun. La banque s’emploie à
mobiliser les autres fonds des pays membres et non-membre et des
institutions internationales.
L’intérêt qu’accorde la Banque islamique de développement pour la
science, la technologie et l’innovation procède de deux considérations
fondamentales. D’abord, la banque s’attache à améliorer la vie des
personnes, réaliser leurs aspirations, et produire une différence sur
leurs vies – autant d’objectifs dont la réalisation passe par
l’innovation. Et cela est vrai aussi bien pour les personnes, que pour
les institutions et les pays. Puis, la science, la technologie et
l’innovation sont le moteur de la croissance économique et de la
création d’emplois, et fournissent des solutions aux problèmes de
développement, notamment pour les pays en développement, avec
l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs qui ouvrent de
nouveaux horizons au développement.
Partant, la Banque islamique de développement a mis en place en 2017
un système intégré pour la science, la technologie et l’innovation. Elle
entend réaliser trois objectifs. D’abord, encourager les innovateurs
pour qu’ils puissent réaliser leurs rêves et à bâtir leur avenir et
l’avenir de leurs sociétés et pays. Ces innovateurs sont dotés de
capacités intellectuelles créatives, mais manquent de toute forme de
soutien. Le deuxième objectif consiste à introduire l’innovation dans
toutes les opérations et activités de la banque pour accroître
l’efficacité et la performance, mais aussi pour réduire les coûts. Quant
au troisième objectif, il s’agit d’aider les pays membres à asseoir un
système intégré pour la science, la technologie et l’innovation qui
comprend les institutions, les stratégies, les politiques, les
procédures et le transfert des expériences réussies des autres.
Pour concrétiser ces objectifs, la banque a créé un département pour
la science, la technologie et l’innovation, une plateforme mondiale,
Engage, pour l’innovation à travers laquelle les entrepreneurs
soumettent leurs projets, un fonds, Transform, déjà mentionné, doté d’un
capital initial de 500 millions USD, pour financer les innovateurs à
différentes étapes de leurs projets et renforcer les capacités des
individus et des institutions, une unité de propriété intellectuelle qui
aide les innovateurs à obtenir des droits de propriété intellectuelle
sur leurs innovations, une académie de formation et de suivi des
innovateurs, et un conseil scientifique composé de scientifiques et
d’experts dans les Objectifs de développement durable, qui orientera la
banque vers les besoins du futur.
La banque a lancé la deuxième édition de l’appel à innovation le 1er avril 2019 sur la plateforme Engagequi a reçu plus de 5.000 candidatures de 173 pays. Les projets présentés couvrent les:
- ODD 1 (Pas de pauvreté)
- ODD 3 (Bonne santé et Bien-être)
- ODD 4 (Education de qualité)
- ODD 6 (Eau propre)
- ODD 7 (Energie propre et d’un coût abordable)
- ODD 9 (Industrie, Innovation et Infrastructure)
Il faut dire que le coronavirus a contraint le monde à vivre dans le
futur. Et le futur appartient à la science, la technologie et
l’innovation qui permettent de réduire le temps, l’effort et d’économise
sur les ressources, et partant d’améliorer la qualité et les conditions
de vie… c’est-à-dire d’atteindre le développement.