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Kenya : les transactions d’argent mobile enregistrent une hausse de 50% en glissement trimestriel

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Les transactions financières via le mobile money au Kenya ont atteint 2,1 milliards de shillings (20,2 millions  de dollars) au cours des trois derniers mois, soit une hausse de 50 % par rapport aux 1,4 milliard de shillings (13,5 millions de dollars ) enregistrés l’année écoulée.

Dans  le  communiqué  du vendredi 27 septembre, l’Autorité des Communications du Kenya, a révélé que  « 80% des transactions ont été effectuées sur M-Pesa, plateforme gérée par le plus grand opérateur de téléphonie mobile du Kenya, Safaricom, détenue à 35% par Vodacom, une société sud-africaine ».

Si l’on se fie aux statistiques de l’agence, la part de marché de Safaricom était passée de 65,4% un an auparavant à 63,5% en trois mois.

La société, souligne-t-elle, comptait  33,1 millions d’abonnés à la fin du mois de juin, contre 29,7 millions en juin 2018.

https://www.financialafrik.com/2019/09/27/kenya-les-transactions-dargent-mobile-enregistrent-une-hausse-de-50-en-glissement-trimestriel/

Le régulateur a également   informé  que la part de marché d’Ateltel, le plus proche concurrent de Safaricom, était de 24,6% au cours du trimestre, contre 21,4%  précédemment.

Le nombre de cartes SIM actives au Kenya, s’élevait à 52,2 millions fin juin, contre 45,5 millions un an auparavant, a-t-il révélé.

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La BOAD approuve de nouveaux engagements

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Ouagadougou, le 25 septembre 2019. Le Conseil d’Administration de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) s’est réuni pour sa 114ème session ordinaire dans les locaux de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) à Ouagadougou (Burkina Faso), sous la présidence de Monsieur Christian ADOVELANDE, Président du Conseil d’Administration, Président de la BOAD.

Après avoir approuvé le procès-verbal de sa 113ème réunion qui s’est tenue le 20 juin 2019 à Cotonou (Bénin), le Conseil a examiné l’arrêté des comptes   intermédiaires de la Banque au 30 juin 2019, et les Directives générales pour l’actualisation des perspectives financières 2019-2023 et la préparation du budget-programme 2020-2022 de la BOAD.  Il a également pris connaissance du compte-rendu de la 31ème réunion du Comité d’Audit, et de la situation de l’utilisation des ressources mobilisées par la BOAD au 31 juillet 2019.

Les administrateurs ont approuvé sept (7) nouvelles opérations pour un montant total de 79, 808 milliards FCFA, dont 59,808 pour le financement de projets, dix (10) milliards de FCFA pour une avance globale spécialisée, et dix (10) milliards au titre d’une contre garantie partielle d’une facilité à court terme. Ces opérations portent à 5 769, 108 milliards FCFA, le cumul des engagements (toutes opérations confondues) de la BOAD depuis le début de ses activités.

Les engagements approuvés portent sur le financement partiel des projets suivants :

  • Réhabilitation de la route Ouarack-Dahra en République du Sénégal. Le projet permettra de : i) améliorer la circulation sur la route en réduisant le temps de parcours d’environ 50% ; ii) réduire les coûts d’exploitation des véhicules d’environ 30% à partir de la première année de mise en service de la route ; et iii) assurer le désenclavement de la zone du projet.  Montant du prêt : 22 milliards FCFA ;
  • Première tranche du projet de viabilisation du site de Ouédo, dans le cadre de la construction de 10 849 logements sociaux et économiques dans la Commune d’Abomey-Calavi en République du Bénin.  L’objectif global du projet est de contribuer à l’amélioration du cadre de vie et à la réduction de la pauvreté. Sa mise en œuvre permettra de : i) rendre le site accessible par l’aménagement et le bitumage d’un réseau de voirie ; ii) doter le site de Ouédo d’un réseau fonctionnel de drainage des eaux pluviales ; iii) assurer une alimentation électrique continue et fiable pour répondre à la demande actuelle et future ; iv) assurer une alimentation de qualité en eau potable par l’installation de deux forages et la construction d’un réseau avec château d’eau et bâche de stockage ; et v) assurer un cadre de vie agréable aux futurs habitants.  Montant du prêt : 10 milliards FCFA ;
  • Construction de 519 salles de classe dans le cadre de la tranche d’urgence du projet de Construction et d’équipement d’infrastructures scolaires en République de côte d’Ivoire . Les objectifs spécifiques du projet sont, dans les localités concernées, de : i) faciliter l’accès du primaire aux élèves par la mise à disposition d’infrastructures à des distances ne dépassant pas 5 km entre deux (2) écoles ; et ii) rapprocher les élèves des infrastructures scolaires en étoffant le dispositif des établissements du secondaire par la réalisation d’un établissement centre pour trois (3) villages. Montant du prêt : 16 milliards FCFA ;
  • Promotion de la Finance Inclusive pour l’accès des populations à faibles revenus aux services financiers au Burkina Faso (PPFIB). Le projet a pour objet de favoriser l’accès aux services financiers à 300 000 bénéficiaires, à travers les institutions financières, notamment les Systèmes Financiers Décentralisés (SFD). Montant du prêt : 5 milliards FCFA ;
  • Construction et exploitation d’une centrale solaire photovoltaïque par la société KORHOGO SOLAIRE SA à Korhogo en Côte d’Ivoire. L’objectif du projet est de contribuer à assurer une meilleure couverture de la demande en énergie électrique de la Côte d’Ivoire tout favorisant la réduction des gaz à effet de serre. Montant du prêt : 6,808 milliards FCFA ;
  • Mise en place d’une avance globale spécialisée en faveur de la Banque de l’Habitat du Sénégal en vue du refinancement partiel du projet de construction et de commercialisation d’un complexe immobilier à Mbao, à Dakar par la société SERTEM IMMO SA. Cette avance permettra à la BHS de (i) accroitre son activité de financement à moyen et long termes de projets d’investissements productifs, en particulier le projet SERTEM RIDWAN Mbao et (ii) contribuer à l’augmentation de l’offre de logements à Dakar. Montant du Prêt : 10 milliards FCFA ;
  • Contre-garantie partielle d’une facilité à court terme octroyée par la Société Générale Côte d’Ivoire (SGBCI) à Côte d’Ivoire Energies (CI-ENERGIES). L’opération consiste pour la BOAD à contre-garantir SGCI pour couvrir partiellement l’émission, sur ordre de Côte d’Ivoire Energies, d’une garantie autonome de 31 milliards FCFA, en faveur d’AZITO ENEGIE SA (AZITO). Montant de l’opération : 10 milliards FCFA ; suivez le liens en bas



https://www.financialafrik.com/2019/09/27/la-boad-approuve-de-nouveaux-engagements/

Zambie : l’organe de régulation annule la licence du franchisé du groupe Vodafone

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En Zambie, l’organe en charge des communications a annoncé, jeudi 26 septembre, avoir annulé la licence accordée au détenteur de la franchise locale du groupe Vodafone, qui devra cesser ses activités à partir du 20 octobre 2019.

« L’Autorité de la technologie de l’information et des communications de la Zambie a annulé les licences de réseau et de service émises à Mobile Broadband Limited, commercialisées sous le nom de Vodafone Zambia Limited », indique-t-elle dans un communiqué. Motif, la société « a cessé de remplir les conditions d’éligibilité (…) en n’étant pas techniquement et financièrement capable de respecter les obligations et les conditions de la licence ».

En activité dans le pays depuis 2016, la société Afrimax, enregistrée sous le nom de Mobile Broadband Ltd, a annoncé en juillet dernier, qu’elle s’apprêtait à céder ses activités sur le marché de la téléphonie en Zambie. D’ailleurs, le pays n’est plus répertorié sur le site web du groupe Vodafone depuis quelques mois.

Nephthali Messanh Ledy

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https://www.financialafrik.com/2019/09/27/zambie-lorgane-de-regulation-annule-la-licence-du-franchise-du-groupe-vodafone/

Kristalina Georgieva au FMI: les dessous d’une nomination

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Christine Lagarde, managing director of the International Monetary Fund (IMF), right, speaks while Kristalina Georgieva, chief executive officer of the World Bank Group, listens during a panel discussion on the opening day of the Munich Security Conference in Munich, Germany, on Friday, Feb. 15, 2019. Cyber security is set to be one of the main themes at the annual security conference runs Feb. 15 to Feb. 18. Photographer: Alex Kraus/Bloomberg

Le Fonds monétaire international (FMI) a une nouvelle directrice générale. Il s’agit de la Bulgare Kristalina Georgieva, depuis 2017 directrice générale de l’Association internationale de développement (IDA), institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète, et de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD).

Titulaire d’une maîtrise de politique économique et sociologie au Haut institut d’économie Karl-Marx de Sofia, où elle obtint un doctorat en sciences économiques, elle a enseigné avant de rejoindre le Massachusetts Institute of Technology (MIT) pour accomplir des recherches en politique environnementale et enseigner au sujet des économies en transition. En 1993, elle intègre la Banque Mondiale pour un poste d’économiste en environnement. En 2004, elle devient directrice de la BM pour la Russie et en 2008, vice-président de l’institution. En 2010, elle s’éloigne temporairement de la Banque Mondiale hérite du portefeuille de commissaire de l’Union Européenne à la Coopération internationale, à l’Aide humanitaire et à la Réaction aux crises. Elle est ensuite nommée vice-présidente, chargée du Budget et des Ressources humaines dans la commission Juncker. Le 28 octobre 2016, elle démissionne de sa fonction de commissaire européenne pour retourner à la Banque mondiale, en tant que directrice générale.

uneCette dame de fer au parcours exemplaire s’est illustrée dans la restructuration de la Banque Mondiale et, s’agissant de l’Afrique, en 2017, dans le déblocage de 1,6 milliard de dollars pour lutter contre la famine au Nigeria et en Afrique de l’Est. Appartenant à la même école néolibérale pro- Trump, celle pour qui un poste de CEO de la Banque Mondiale fut créée sur mesure est, comme David Malpass, l’actuel président de ladite banque, issu des petites fiches du bureau oval de la Maison Blanche. Quand Jim Yong Kim fut forcé de démissionner, c’est elle qui assura l’intérim entre février et avril 2019 , le temps que Malpass s’installe. Depuis, nous le remarquons, la Banque Mondiale est engagée dans une entreprise de rajeunissement des effectifs de manière parfois violente. Les démissions s’accumulent. Les mises au placard aussi,cas du sénégalais Mahtar Diop, exilé à la vice-présidence de la Banque mondiale pour les Infrastructures depuis le 1er juillet 2018 mais sans emprise réelle sur les décaissements. Le département Afrique a subi beaucoup de secousses par ailleurs. D’ailleurs, l’on s’interroge sur le recyclage de certains cadres de la Banque Mondiale, aux CV légèrement gonflés pour certains, casiers judiciaires égratignés pour d’autres, à la Banque Africaine de Développement.

Du reste, Kristalina Georgieva, experte en environnement, n’en est pas moins néo-libérale, partisane de la “vérité des prix”, doctrine du FMI qui a mis l’Argentine à genoux et qui menace aujourd’hui l’Afrique. Envoyée sur les traces de Christine Lagarde, qui a démissionné pour aller présider la Banque centrale européenne (BCE), celle qui lorgnait l’ONU vient accorder les violons du multilatéralisme avec le nationalisme à la Trump. «Avec Kristalina, le FMI et la Banque Mondiale vont travailler étroitement au service du développement comme ils ne l’ont jamais fait auparavant », a déclaré David Malpass en prélude au pot de départ de la fonctionnaire bulgare. Faut-il le rappeler, David Malpass fut soutien de première heure du candidat Donald Trump, durant l’élection présidentielle américaine de 2016. Celui-ci le nomme sous-secrétaire du Trésor des États-Unis pour les affaires internationales en septembre 2017 et impose sa candidature en 2019. Sa feuille de route est, au delà de littérature des institutions internationales, de ramener la Banque Mondiale sous le giron de la doctrine “America First” si chère à l’actuel locataire de la Maison Blanche.

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La contrebande agricole : un commerce de l’ombre qui coûte cher à l’Afrique de l’Ouest

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Chaque année, des milliers de tonnes de produits agricoles passent illégalement les frontières, à l’insu des autorités douanières des pays ouest-africains. Profitant de la porosité des limites territoriales et parfois des failles dans les politiques étatiques, le phénomène reste un véritable casse-tête.

La contrebande agricole peut être considérée comme toute activité illégale d’échange de produits culturaux, dans le dessein d’échapper aux taxes ou impôts aux postes-frontières ou douanes. Alors que la contrebande agricole est assimilée au commerce transfrontalier informel dans certaines études, il convient de faire une nuance selon le Centre international pour le commerce et le développement durable (ICTSD).

1cacao CI Ghana

En général, la contrebande agricole prend la forme d’un commerce de réexportation de produits agricoles.

En effet, contrairement aux contrebandiers, les acteurs du commerce transfrontalier informel échangent des biens de valeur modeste souvent faible, en raison de contraintes comme le manque d’efficacité des circuits de commercialisation et de distribution.

Contrairement aux contrebandiers, les acteurs du commerce transfrontalier informel échangent des biens de valeur modeste souvent faible, en raison de contraintes comme le manque d’efficacité des circuits de commercialisation et de distribution.

« Ils ne sont pas forcément enregistrés officiellement en tant que chefs d’entreprise, mais dans la plupart des cas ne cherchent pas pour autant à contourner la législation, la fiscalité ou les procédures applicables », indique l’organisation.  

En général, la contrebande agricole prend la forme d’un commerce de réexportation de produits agricoles. « Elle permet d’importer formellement des biens dans un pays à faibles droits de douane ou à un faible coût, dans l’intention de les transborder clandestinement dans un autre pays voisin appliquant des taxes élevées, des taxes d’importation restrictives ou des services de facilitation des échanges coûteux », indique la Banque mondiale dans une étude publiée en 2014.  

Un manque à gagner réel

S’il reste difficile d’intégrer les flux de contrebande aux systèmes d’information statistique officielle, il n’en reste pas moins une activité lucrative pour les opérateurs.

Dans la région ouest-africaine, l’un des pays les plus touchés reste la Côte d’Ivoire. Son statut de premier producteur de cultures de rente comme le cacao et l’anacarde en fait un marché de choix pour de nombreux contrebandiers.

Dans la région ouest-africaine, l’un des pays les plus touchés reste la Côte d’Ivoire. Son statut de premier producteur de cultures de rente comme le cacao et l’anacarde en fait un marché de choix pour de nombreux contrebandiers.

Dans le cas du cacao, un flux important non déclaré traverse, chaque année, les frontières du pays vers ses voisins comme le Ghana, alors même que les deux pays n’autorisent l’exportation de fèves que par voie maritime. D’après les estimations des autorités ivoiriennes, sur une récolte de cacao de 1,47 million de tonnes en 2011/2012, un volume de 153 000 tonnes a été écoulé en contrebande. Ce stock représentait alors un manque à gagner d’environ 400 millions $ pour le segment d’exportation et 76 millions $ de recettes fiscales pour le gouvernement.

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Plus de 10% des récoltes écoulées en contrebande.

Loin d’être l’apanage d’acteurs disparates, ce commerce est structuré au sein de réseaux pouvant s’étendre et mener des opérations à grande échelle. Selon le rapport d’un Groupe d’experts de l’ONU datant de 2013, la contrebande se fait ainsi, non seulement à travers des villes de l’est, comme Niablé et Agbengourou, mais étend aussi son périmètre d’action jusqu’à l’ouest, dans des villes comme Daloa, Séguéla ou Duékoué.

« La plus grande partie du cacao est convoyée dans des camions de capacité moyenne de 5 tonnes qui transitent dès la nuit tombante. Habituellement, les trafiquants envoient par avance des groupes de motocyclistes pour scruter l’horizon », souligne le document.

« La plus grande partie du cacao est convoyée dans des camions de capacité moyenne de 5 tonnes qui transitent dès la nuit tombante. Habituellement, les trafiquants envoient par avance des groupes de motocyclistes pour scruter l’horizon »

Du côté de la filière anacarde, les autorités ont estimé, en 2011, les pertes fiscales à 3 millions $ et les recettes d’exportation de 130 millions $, pour un volume de 150 000 tonnes ayant franchi illégalement les frontières.

Au-delà de l’aspect financier, la contrebande agricole biaise la mesure réelle des efforts déployés par les filières concernées et fausse la perception des investisseurs ou des autorités, de la performance effective de produits agricoles.

Cette année, le pays annonçait des recettes de 244,5 millions $ grâce à l’exportation de 163 000 tonnes de noix de cajou, alors même que le pays n’en produit que 70 000 tonnes par an…

Les statistiques officielles de la filière de l’anacarde ghanéenne en 2016 en sont une parfaite illustration. Cette année, le pays annonçait des recettes de 244,5 millions $ grâce à l’exportation de 163 000 tonnes de noix de cajou, alors même que le pays n’en produit que 70 000 tonnes par an…

Des causes multiples

Si comme tout activité illicite, la contrebande agricole se joue des règles établies, son essor est aussi lié à des insuffisances au niveau des politiques intérieures ou régionales. Sur le plan intérieur, le principal moteur reste le différentiel de prix qui règne souvent entre pays pour un même produit agricole.  

3trafic cajou

La contrebande agricole biaise la mesure réelle des efforts déployés par les filières.

Dans le cas de la noix de cajou, alors que la Côte d’Ivoire appliquait un prix au kg de 500 FCFA, on estime qu’en 2018, la même quantité valait 900 FCFA au Burkina Faso et 1000 FCFA en Guinée-Bissau.

Dans le cas de la noix de cajou, alors que la Côte d’Ivoire appliquait un prix au kg de 500 FCFA, on estime qu’en 2018, la même quantité valait 900 FCFA au Burkina Faso et 1000 FCFA en Guinée-Bissau.

En outre, pour le cacao, en 2017, alors que le Conseil du Café-Cacao (CCC) a opté pour une baisse du prix au niveau de l’exploitation, à environ 1300 $ la tonne, le Ghana le maintenait à 1700 $ la tonne.   

A l’échelle régionale, la contrebande agricole est surtout liée à l’application de différents droits de douane entre pays membres d’une même zone économique.

S’agissant de l’Afrique de l’Ouest, de nombreux analystes pointent du doigt la difficulté de la mise en œuvre effective du Tarif extérieur commun (TEC) dans l’émergence d’un segment d’importation-réexportation de produits agricoles, dont le riz.  

En effet, si sur le papier, la céréale importée n’est taxée qu’à 10 % par les 15 pays de la région depuis 2015, le Nigeria, soucieux de réduire ses achats, a appliqué ces dernières années des droits de douane allant jusqu’à 60% pour protéger son marché.

En effet, si sur le papier, la céréale importée n’est taxée qu’à 10 % par les 15 pays de la région depuis 2015, le Nigeria, soucieux de réduire ses achats, a appliqué ces dernières années des droits de douane allant jusqu’à 60% pour protéger son marché.

Ce cadre réglementaire à géométrie variable a conduit nombre d’opérateurs à importer la céréale sur des marchés voisins plus attractifs du point de vue fiscal, avant de la réexporter vers le Nigeria. La contrebande de riz se déroulant entre ce dernier pays et le Bénin reste symptomatique de l’intensité du phénomène. Ce dernier qui abrite moins de 5 % de la population de son voisin est devenu, en 2018, le premier importateur de riz thaïlandais.

Et pour cause, l’essentiel de la marchandise destinée au Nigeria débarque d’abord au Port de Cotonou avant de transiter par la frontière de Sèmè, l’une des plus importantes. Pendant ce temps, les importations officielles du Nigeria ont diminué de 95% sur les quatre dernières années, selon les données rapportées par Bloomberg. « Le Bénin, dont les besoins nationaux sont estimés à 400 000 tonnes de riz par an, en importe chaque année en moyenne 900 000 tonnes et réexporte en contrebande plus de 500 000 tonnes sur le Nigeria », estime l’ICTSD.

Pas de solution miracle

Afin d’éradiquer le phénomène ou, à défaut, tenter d’en minimiser l’impact, certains pays de la région ont pris des mesures fortes. En mai 2018, la Côte d’Ivoire prenait une ordonnance interdisant l’achat, la vente, le stockage, l’écoulement ou la distribution sans agrément de produits comme le café, le cacao, l’hévéa, la noix de cajou et le coton.

En mai 2018, la Côte d’Ivoire prenait une ordonnance interdisant l’achat, la vente, le stockage, l’écoulement ou la distribution sans agrément de produits comme le café, le cacao, l’hévéa, la noix de cajou et le coton.

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https://www.agenceecofin.com/hebdop1/2709-69596-la-contrebande-agricole-un-commerce-de-l-ombre-qui-coute-cher-a-l-afrique-de-l-ouest

Mohamed Ali, le visage ambigu d’une nouvelle révolte égyptienne

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En quelques jours, à coup de vidéos sur YouTube, un Egyptien émigré en Espagne a convaincu ses compatriotes de s’attaquer au tabou ultime du régime du président Abdel Fattah al-Sissi : les manifestations anti-gouvernementales. Chef d’entreprise, acteur, opposant, le mystère autour de la vie de celui qui reconnait avoir « été corrompu par le système » en a fait un escroc pour certains et un véritable guide pour les Egyptiens qui descendent dans la rue par milliers.

En Egypte, la semaine dernière, plusieurs personnes ont été arrêtées, dans plusieurs villes différentes, après avoir manifesté contre le gouvernement. Pratiquement inexistantes depuis qu’elles ont été interdites en 2013, après le coup d’Etat ayant permis au président Fattah al-Sissi d’accéder au pouvoir, ces marches de protestation semblent avoir sorti l’opposition égyptienne d’une torpeur longue de plusieurs années. Ce réveil, les opposants au régime le doivent certainement à Mohamed Ali.

1Mo Ali youtube

A coup de vidéos anti-gouvernementales diffusées sur les réseaux sociaux, l’Egyptien de 45 ans est devenu, grâce à ses appels à la manifestation, l’étincelle qui a ravivé la flamme de la protestation sous les pyramides.

Le dissident qu’attendait le bord du Nil

«Ces petites paroles qu’on murmure entre nous, à l’abri des oreilles indiscrètes… Eh bien pour une fois, quelqu’un l’affirme haut et fort, sans peur». Cette déclaration d’un jeune égyptien au lendemain des nombreuses marches contre le gouvernement est symptomatique du mélange d’émotions primaires suscitées par la situation sur le bord du Nil.

«Ces petites paroles qu’on murmure entre nous, à l’abri des oreilles indiscrètes… Eh bien pour une fois, quelqu’un l’affirme haut et fort, sans peur».

En effet, les manifestations ont premièrement provoqué une sorte de surprise collective. « Les gens étaient surpris eux-mêmes de se retrouver là, à manifester soudainement. Certains sont descendus en se disant qu’ils seraient sûrement seuls, mais que ça valait le coup de voir si d’autres avaient répondu à l’appel de Mohamed Ali ». Peu d’égyptiens s’imaginaient, même quelques minutes avant les marches, descendre protester contre le gouvernement dans la rue. Depuis l’interdiction de ce type de manifestation en 2013, les quelques contrevenants à cette règle de loi ont payé, lourdement, de leur liberté, leur désobéissance.

Depuis l’interdiction de ce type de manifestation en 2013, les quelques contrevenants à cette règle de loi ont payé, lourdement, de leur liberté, leur désobéissance. 

Y parvenir, sans en subir, dans un premier temps, le contrecoup tant redouté, a créé une sorte de joie. «On regardait la télé avec des amis, un match de foot. On s’est dit : tiens, allons-y, on verra bien. Et on s’est rapidement retrouvés au milieu d’une petite foule hostile au Président. J’avais peur, parce que c’est interdit, et en même temps, j’étais heureux d’être là, de vivre ça ». Puis viendra la peur. «Mes amis ont peur de sortir, peur de se faire arrêter. Ils ont peur d’écrire quoi que ce soit sur les réseaux sociaux ou même de parler. Ils ne répondent plus au téléphone, ils se terrent. Moi aussi, ils ont fini par me faire un peu peur. Pourtant, j’étais dans la rue vendredi dernier».

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« Moi aussi, ils ont fini par me faire un peu peur. Pourtant, j’étais dans la rue vendredi dernier».

Puis, finalement, il y a la colère, également à l’origine de la série d’évènements lancée au début du mois de septembre.

«Mes amis ont peur de sortir, peur de se faire arrêter. Ils ont peur d’écrire quoi que ce soit sur les réseaux sociaux ou même de parler. Ils ne répondent plus au téléphone, ils se terrent. Moi aussi, ils ont fini par me faire un peu peur.»

« Les Egyptiens n’en peuvent plus (de la pauvreté ; ndlr) et expriment leur ras-le-bol, alors que le président a été réélu l’année dernière sur des promesses économiques »«Le président nous a demandé de nous serrer la ceinture et on entend dire qu’il vit grassement avec sa famille.»C’est sur cette colère que Mohamed Ali chef d’entreprise égyptien émigré en Espagne, bâtira son personnage d’ancien enrichi du système, repenti, désormais engagé dans la dissidence. Presque sorti tout droit d’un film, le personnage fait mouche auprès d’une population restée trop longtemps spectatrice de son destin.

De corrompu du système au héros populaire

En Egypte, Mohamed Ali est certainement le personnage le plus célèbre de ces dernières semaines. Pourtant, avant le début du mois de septembre, il était encore, pour le grand public égyptien tout au moins, un parfait inconnu. Comme le suggère son nom, porté également par le boxeur le plus célèbre de l’histoire, l’Egyptien a cogné vite et fort. Il lui a suffi de quelques vidéos, la première diffusée le 2 septembre, pour se faire entendre. Au début, il ne s’agit que des vidéos d’un Egyptien émigré en Espagne qui critique le train de vie opulent de Fattah al-Sissi, président d’un pays, en pleine austérité économique. En effet, de 2016 à maintenant, le pourcentage de personnes vivant sous le seuil de la pauvreté a augmenté pour atteindre les 32,5 % de la population, selon l’agence de statistique CAPMAS.

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Il lui a suffi de quelques vidéos, la première diffusée le 2 septembre, pour se faire entendre.

Le discours est cinglant. « Fatah al-Sissi, tu es un despote et un échec. Tu affames le peuple ». Dans une série de vidéos devenues rapidement virales, Mohamed Ali accuse le président égyptien de s’enrichir illicitement et de faire profiter des finances du pays à ses proches, notamment sa femme. Le lanceur d’alerte accuse notamment le président de construire des palais pour son propre compte. Cette information, la nouvelle star des réseaux sociaux est bien placée pour l’avoir. Son entreprise Amlak a construit pour le compte du gouvernement de nombreux palais.

Cette information, la nouvelle star des réseaux sociaux est bien placée pour l’avoir. Son entreprise Amlak a construit pour le compte du gouvernement de nombreux palais.

Mais, cette information, comme toute l’histoire de Mohamed Ali, n’est pas livrée au grand public aussi simplement. Parce que le lanceur d’alerte ne s’est pas contenté de frapper fort et vite. Il s’est aussi assurer de frapper bien. En effet, le storytelling qui accompagne sa notoriété presque spontanée a l’air aussi contrôlé qu’un script. Au fil des vidéos, les informations sur sa vie seront filtrées, livrées au fur et à mesure, avant que la presse égyptienne ne complète les blancs.

En effet, le storytelling qui accompagne sa notoriété presque spontanée a l’air aussi contrôlé qu’un script. Au fil des vidéos, les informations sur sa vie seront filtrées, livrées au fur et à mesure, avant que la presse égyptienne ne complète les blancs.

Au final, on découvre que Mohamed Ali a 45 ans. Il est issu d’une famille de la classe moyenne du quartier d’Agouza, situé dans le gouvernorat de Gizeh. Son père, autrefois champion d’Egypte de culturisme et manager de l’équipe de culturisme égyptienne, a également travaillé comme vendeur d’or au Caire pour soutenir sa famille. Malgré tout, cette dernière n’était pas assez riche pour lui offrir une formation « de haute qualité ». Il abandonne son cursus en administration des affaires à l’Université du Caire après deux ans d’études et travaille dans 14 professions différentes avant de passer à l’industrie de la construction. L’intéressé est aussi un acteur. Il a joué dans quatre séries télévisées et trois films depuis 2013. Il a d’ailleurs collaboré avec le ministère égyptien de l’immigration pour réaliser « The Other Land », un film récompensé à de nombreuses occasions.

Mafia d’Etat, armes, corruption… le Soudan du Sud se noie dans son pétrole

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Le 17 septembre, le Soudan du Sud a obtenu un prêt de 600 millions de dollars auprès de la Chine. D’après les autorités, cet appui servira à « couvrir les frais de paiement des salaires des fonctionnaires pour les six prochains mois ». Une situation jugée honteuse par l’opinion publique locale quand on sait que ce pays possède de vastes réserves de pétrole et un potentiel économique parmi les plus importants du continent. Malheureusement, la plus jeune démocratie du monde croule sous le poids de la mauvaise gestion et de la grande corruption. Plongée au cœur d’un système où le pétrole qui coule à flots emporte les rêves de développement de 13 millions de Sud-soudanais.

En 2011, date de la création de la nouvelle fédération née de la sécession avec le Soudan, ses 12 millions d’habitants nourrissaient l’espoir d’une nation unie et prospère qui profitera pleinement de ses immenses réserves de pétrole dans un climat de paix. On estime les gisements prêts à être exploités à plus de 4 milliards de barils.

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L’espoir d’une nation unie et prospère.

Mais très vite, en 2013, le président Salva Kiir et son vice-président Rieck Machar tombent en désaccord sur la date d’une conférence portant sur la réconciliation nationale. Un évènement censé apaiser les tensions entre leurs différentes ethnies, préalable pour construire une nation. Le premier accuse le second d’avoir tenté un coup d’Etat et le limoge, lui et tout le gouvernement. Le second en retour, accuse le premier d’avoir des « tendances dictatoriales ». S’en suivra une rixe sans fin entre forces gouvernementales et rébellion commandée par Machar. Les affrontements feront plus de 400 000 morts et 4 millions de déplacés en cinq ans. Ceci, avant qu’un accord de paix ne vienne enfin siffler la fin des combats.

Les affrontements feront plus de 400 000 morts et 4 millions de déplacés en cinq ans. Ceci, avant qu’un accord de paix ne vienne enfin siffler la fin des combats.

Au milieu de ce chaos, le pouvoir exécutif a été géré dans le plus grand désordre et l’opacité, entrainant l’instauration de l’un des systèmes les plus corrompus du monde.

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L’un des systèmes les plus corrompus du monde.

Dans son rapport 2018, Transparency International, a d’ailleurs, placé le pays au 178e rang dans le classement des pays les plus corrompus du monde. 180 pays ont été étudiés dans ce cadre. Et ce ne sont pas les scandales qui manquent.

L’argent du pétrole nourrit la violence

Début 2017, un rapport des Nations Unies a montré que les recettes pétrolières qui ont affiché 243 millions de dollars entre mars et octobre 2016, ont quasiment été réinjectés dans l’achat d’armement pour lutter contre la rébellion de Machar.

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Un PIB par habitant de près de 240 dollars.

Ce système qui perdure depuis 2013, malgré un embargo européen sur les armes, a permis au pays de constituer une armée qui compte parmi les plus puissantes du continent. Paradoxal pour l’un des pays les plus pauvres du monde avec un PIB par habitant de près de 240 dollars.

Début 2017, un rapport des Nations Unies a montré que les recettes pétrolières qui ont affiché 243 millions de dollars entre mars et octobre 2016, ont quasiment été réinjectés dans l’achat d’armement pour lutter contre la rébellion de Machar.

Dans son classement 2019 des puissances militaires africaines, l’Organisation Global Fire Power (GFP) classe le Soudan du Sud à la 24e position en matière de défense.

En ce qui concerne l’embargo, il aurait été contourné en complicité avec l’Ouganda voisin selon le groupe d’investigation basé au Royaume-Uni Conflict Armament Research (CAR). Plus précisément, les enquêtes de la CAR lui ont permis de révéler que Juba a demandé l’aide du gouvernement ougandais pour acheminer dans le pays, des armes en provenance de la Bulgarie, de la Roumanie et de la Slovaquie. Or, l’Union européenne (UE) a étendu au Soudan du Sud l’embargo sur les armes qu’il avait imposé au Soudan en 1994.

Plus précisément, les enquêtes de la CAR lui ont permis de révéler que Juba a demandé l’aide du gouvernement ougandais pour acheminer dans le pays, des armes en provenance de la Bulgarie, de la Roumanie et de la Slovaquie.

« Nous avons des traces écrites depuis le lieu de fabrication, en passant par l’exportation vers l’Ouganda, le détournement vers le Soudan du Sud et la récupération des armes sur les champs de bataille (…) Ces armes sont arrivées à Kampala entre 2014 et 2015 », a indiqué James Bevan, directeur de la CAR.

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Enfant soldat (photo New-York Times).

Mais pendant que Juba fait son shopping, 5,5 millions de Sud-soudanais meurent de faim au Darfour et des pays donateurs se mobilisent pour lever des fonds afin de venir en aide à ces populations. Cette famine faut-il le rappeler, est l’une des nombreuses conséquences de la spirale de la violence dans laquelle est plongé le pays depuis 2013.

Mais pendant que Juba fait son shopping, 5,5 millions de Sud-soudanais meurent de faim au Darfour et des pays donateurs se mobilisent pour lever des fonds afin de venir en aide à ces populations. 

Il faut souligner que le pays tire 98% de ses revenus de la vente de l’or noir. D’ailleurs, la société publique du pétrole (Nilepet) a été accusée par Sentry, un groupe d’enquêtes piloté par l’acteur américain Georges Clooney et l’ONG Global Witness, d’être la principale source de financement de la guerre. « Depuis 2013, des millions de dollars de revenus pétroliers de la société publique ont été versés sur les comptes des services de sécurité, de politiciens pro-régime, de responsables militaires, d’agences gouvernementales et à des entreprises appartenant à des politiciens et à des membres de leur famille pour nourrir la crise. L’argent aurait également servi à financer une milice fidèle à Juba, qui est accusée de violations des droits de l’Homme », lit-on dans un rapport cosigné par les deux organisations.

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Des millions de dollars de revenus pétroliers détournés.

Sur ces décaissements, il y en a eu un de 80 millions de dollars qui a particulièrement retenu l’attention. Selon les documents obtenus par Sentry, cette somme a été versée à une milice avec pour motif le « maintien de la sécurité ». Alors que l’affaire fait grand bruit auprès des partenaires financiers du pays, Yiey Puoch Lur, directeur des relations publiques de Nilepet, a dénoncé « des propos mensongers ».

Au Soudan du Sud, l’état du réseau routier est tel qu’il faut 3 jours à un pick-up pour parcourir 1 000 km entre Juba et Bentiu, au Sud.

Lur a également accusé les deux entités d’avoir falsifié le registre de paie de l’entreprise. S’il n’a pas formellement nié l’existence de ces 80 millions de dollars, le responsable a fait remarquer que cette somme a plutôt été mobilisée pour la réalisation de projets communautaires tels que les routes, les écoles et les hôpitaux. Et de conclure : « nous ne pouvons pas financer la milice, cela ne fait pas partie de notre travail ».

Un circuit opaque des pétrodollars

«Nous avons découvert que les revenus provenant du pétrole ne sont pas déposés dans la banque du Sud-Soudan. Nous avons été surpris en tant que représentants du peuple à la lecture des conclusions de l’enquête. Cela signifie qu’il n’y a rien dans la banque et qu’elle ne sert à rien sinon quelques fonds provenant d’organisations internationales et des banques ». Ces déclarations sont celles d’un membre  du Comité parlementaire responsable de la planification financière et économique du Soudan du Sud, en date du 30 août 2017 au quotidien local Sudan Tribe. Il a souhaité garder l’anonymat pour éviter d’éventuelles représailles.

«Nous avons découvert que les revenus provenant du pétrole ne sont pas déposés dans la banque du Sud-Soudan ».

L’intervention a choqué l’opinion nationale. Les dirigeants ont même été interpellés pour réagir sur la question mais rien n’y fit.

Le 24 mars 2019, une source confidentielle des services de renseignement sud-soudanais a confié à l’agence de presse SSNA de la Syrie que la commercialisation du pétrole est gérée par un groupe de trois personnes proches du président Kiir. Selon ses explications, les hommes qui bénéficient de la confiance absolue du dirigeant, sont ceux qui dirigent le processus de vente du brut sur les marchés. Il leur a aussi été donné des pouvoirs illimités pour agir dans ce sens, ce qui fait du ministre et des responsables de Nilepet des marionnettes qui exécutent les consignes des trois hommes. « Ce sont eux qui négocient et paraphent les accords de vente du brut avec les firmes internationales et les gouvernements étrangers. Ils disent au ministère du Pétrole quoi faire. Ces gens fonctionnent comme une mafia », a expliqué la source dans une interview choc. 

« Ce sont eux qui négocient et paraphent les accords de vente du brut avec les firmes internationales et les gouvernements étrangers. Ils disent au ministère du Pétrole quoi faire. Ces gens fonctionnent comme une mafia »

Dans cette configuration, la question se pose de savoir quel est le rôle des compagnies productrices. A cette interrogation, la source répond « toutes les compagnies pétrolières étrangères font plus confiance à ces trois personnes qu’à notre ministère du Pétrole. Ce qui est troublant, c’est le fait qu’ils collectent généralement d’énormes prêts auprès des compagnies pétrolières en échange de la vente de pétrole ».

L’endettement frôle les sommets

Les informations sur le circuit des recettes pétrolières surviennent dans un contexte où une semaine plutôt, le FMI a averti Juba que l’accumulation des prêts garantis par le pétrole menace les efforts de relance économique et de retour à la paix. L’institution a indiqué que ces prêts sont généralement conclus « sans transparence », ce qui empêche le gouvernement d’effectuer les dépenses nécessaires pour maintenir l’économie à flot.

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https://www.agenceecofin.com/hebdop2/2409-69470-mafia-d-etat-armes-corruption-le-soudan-du-sud-se-noie-dans-son-petrole

« Nous assistons à un véritable processus d’harmonisation des codes miniers africains, à l’image du Mali» (Me Bourgeois)

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Au Mali, le gouvernement a adopté le 21 août 2019 un projet d’ordonnance portant code minier. Cette révision, qui intervient à un moment où le prix de l’or semble avoir établi un nouveau plancher à 1500 dollars l’once, viserait à augmenter de manière substantielle la contribution du secteur minier à l’économie. Charles Bourgeois, avocat au barreau de Paris, spécialiste du droit minier et cofondateur du cabinet Bourgeois-Itzkovitch, détaille pour l’Agence Ecofin la nouvelle charte minière malienne.

Agence Ecofin : Pouvez-vous nous présenter les principales modifications apportées par ce texte présenté comme une réforme du code minier de 2012 ?

Charles Bourgeois : Il me paraît tout d’abord important de souligner que ce texte ne modifie pas en profondeur l’ancien code minier (Loi n°2012-015 du 27 février 2012, NDLR), mais apporte plutôt un certain nombre de correctifs destinés à permettre une meilleure contribution de l’industrie minière au développement économique du Mali.

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« Toutes les parties prenantes sont conscientes de la nécessité d’augmenter la «part locale» des investissements miniers.»

Concernant l’attribution des titres miniers et la bonne gouvernance, l’une des modifications importantes portées par ce nouveau code minier est la suppression de l’autorisation de prospection et la modification de la durée de validité du permis de recherche et du permis d’exploitation de grande mine. La durée du permis de recherche passe ainsi d’une durée maximale (avec renouvellement) de 8 ans à 9 ans et le permis d’exploitation des grandes mines passe d’une durée initiale de 30 ans à 10 ans (renouvelable par période de 10 ans, jusqu’à épuisement des réserves).

Un autre apport important de ce texte porte également sur l’obligation de publier toutes les conventions minières conclues avec les opérateurs miniers sur le site internet du Ministère chargé des Mines et l’obligation pour tout titulaire de titre minier de se conformer aux principes et exigences de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), le Processus de Kimberley et la convention de Minamata sur l’utilisation du mercure.

« Un autre apport important de ce texte porte également sur l’obligation de publier toutes les conventions minières conclues avec les opérateurs miniers sur le site internet du Ministère chargé des Mines. »

Pour ce qui est du développement local et de la protection de l’environnement, à l’exemple d’autres pays de la sous-région comme le Burkina Faso, le nouveau code minier prévoit l’instauration d’un fonds minier de développement local, alimenté par une contribution de l’Etat à hauteur de 20% des redevances proportionnelles collectées, ainsi que par «les titulaires de titres miniers d’exploitation de mines […] à hauteur de 0,25% du chiffre d’affaires hors taxes au cours du mois ou de la valeur des produits extraits au cours du mois ».

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« En matière d’environnement, un accent important est mis sur l’obligation de réhabilitation des sites miniers. »

En matière d’environnement, un accent important est mis sur l’obligation de réhabilitation des sites miniers. En témoigne, par exemple, l’obligation faite aux titulaires d’un permis d’exploitation de grande mine d’alimenter un compte séquestre pendant les opérations afin de garantir la remise en état du site minier, mais aussi l’obligation de publier le plan de fermeture et de réhabilitation de chaque mine sur le site internet de la compagnie minière et du Ministère chargé des Mines. 

Enfin, concernant le régime fiscal, si la stabilité continue d’être garantie par le nouveau code minier, ce dernier limite désormais toutefois son bénéfice pour les détenteurs de permis d’exploitation de grande mine à la seule « période initiale de validité de son titre », soit à une durée maximum de 10 ans (a contrario, pour le permis de recherche, la stabilité du régime fiscal est garantie pendant la période de validité initiale du titre ainsi que pendant ses périodes de renouvellement).

« Le nouveau code réduit par ailleurs un certain nombre d’avantages fiscaux accordés aux titulaires de permis miniers.»

Le nouveau code réduit par ailleurs un certain nombre d’avantages fiscaux accordés aux titulaires de permis miniers, dont (1) la suppression pour les détenteurs de permis d’exploitation de l’exonération de la TVA pendant les trois premières années, à compter de la date de démarrage de la production et (2) la limitation de la période de réduction de 25% de l’impôt sur les sociétés, passant de 15 ans à 3 ans, suivant la date de démarrage de la production.

AE : Dans quelle mesure cette réforme peut-elle être mise en relation avec la vague de révisions des codes miniers actuellement en cours sur le continent africain ?

CB : Avec ce nouveau texte, le gouvernement malien semble s’inscrire dans un double processus de révision des codes miniers africains qui est à la fois sous-régional et continental. Sous-régional, car le nouveau code minier malien reprend un certain nombre de dispositions prévues par le code minier communautaire de l’UEMOA (Règlement n°18/2003/CM/UEMOA du 23 décembre 2003) auquel il fait d’ailleurs expressément référence. Continental ensuite, car le texte reprend plusieurs des recommandations émises dans la «Vision africaine des mines» adoptée par l’Union africaine en 2009, concernant notamment le renforcement des liens entre l’industrie minière et les communautés locales, et ce, afin de permettre une meilleure contribution de l’or au développement économique du pays.

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Fermeture des frontières Bénin-Nigeria : un jeu de la mort pour l’économie sous-régionale

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Le 20 août 2019, le Nigeria annonçait unilatéralement la fermeture partielle de sa frontière avec son voisin de l’Ouest, le Bénin. Raison invoquée : empêcher la circulation entre les deux pays des produits de contrebande qui inondent chaque jour le marché nigérian. Si cette mesure a d’abord semblé cibler l’ex-République du Dahomey, les inquiétudes commencent à surgir quant à une extension de ses conséquences à toute l’Afrique de l’Ouest, dont le Nigeria est le principal poumon économique.

« Le Nigeria ne pouvait plus croiser les bras !»

Ce n’est pas la première fois que le Nigeria décide d’une fermeture de ses frontières avec le Bénin. Pour certains Béninois, il s’agit même d’une situation assez récurrente, le géant de l’Est invoquant souvent le développement de son industrie locale, mais pas que…. Des épisodes de tensions électorales ou politiques avaient déjà conduit à de telles situations, pour des périodes plus ou moins courtes.

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Ce n’est pas la première fois que le Nigeria décide d’une fermeture de ses frontières.

En 2003, par exemple, dans le cadre de l’affaire Hamani Tidjani, un receleur qui convoyait des véhicules volés entre le Bénin et le Nigeria, Abuja avait décidé de fermer sa frontière. Une décision qui avait fait grimper le prix de l’essence de contrebande dite « kpayo », un carburant prisé par une grande partie de la population béninoise.

Ceci tient non seulement à la durée de la mesure, mais également à la fermeté affichée par les responsables nigérians qui veulent mettre fin à la contrebande entre les deux pays.

Malgré cette récurrence, la décision prise par l’Etat nigérian en août dernier semble particulièrement inquiéter les opérateurs économiques de la sous-région. Ceci tient non seulement à la durée de la mesure, mais également à la fermeté affichée par les responsables nigérians qui veulent mettre fin à la contrebande entre les deux pays. « Le Nigeria ne pouvait plus croiser les bras en regardant de tels pays prospérer au détriment de notre économie », avait assené le Contrôleur général des douanes nigérianes, le colonel Hamid Ali.

« Feed the nation »

Il faut dire que pour les autorités nigérianes, la nature des échanges frontaliers avec le Bénin constitue une menace permanente pour les politiques d’autosuffisance du pays. Preuve de cette méfiance affichée, Abuja avait déjà décidé, il y a quelques années, d’interdire l’importation par voie terrestre de véhicules neufs ou d’occasion pour lancer une industrie locale dans le secteur. Des véhicules qui transitent pour une bonne partie par la frontière béninoise. Cependant, cette fois-ci, c’est surtout dans le secteur alimentaire que semble se dérouler la petite guerre commerciale qui oppose les deux pays.

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La contrebande passe aussi par les bateaux.

En effet depuis plusieurs années, le Nigéria cherche à mettre en place sa stratégie d’autosuffisance alimentaire. Avec ses près de 200 millions d’habitants le pays le plus peuplé d’Afrique ne parvient pas à se nourrir et importe des produits à grand frais.

D’après les statistiques, en 2014, le Nigéria dépensait tous les ans environ 5 milliards $ pour importer de la nourriture. En septembre 2018, le ministre de l’agriculture Audu Ogbeh indiquait que ce montant atteignait les 22 milliards $.

D’après les statistiques, en 2014, le Nigéria dépensait tous les ans environ 5 milliards $ pour importer de la nourriture. En septembre 2018, le ministre de l’agriculture Audu Ogbeh indiquait que ce montant atteignait les 22 milliards $ pour importer de la nourriture, soit autant de devises qui quittent chaque année les réserves de change de ce pays largement pétro-dépendant.

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« Le Bénin est devenu la première destination du riz exporté par l’Inde et la Thaïlande.»

Avec l’opération « Feed the Nation » (Nourrir la nation), mise en place dans les années 1970, les gouvernements nigérians successifs ont essayé de faire décoller l’agriculture nigériane pour combler les besoins de ce vaste marché intérieur. De nombreuses mesures fiscales, douanières ou économiques ont été adoptées pour ce faire. En août 2003, par exemple, le Nigeria avait interdit l’importation de 44 catégories de produits (essentiellement alimentaires) en provenance du Ghana, du Togo et du Bénin. Un accord bilatéral fut plus tard signé en 2005 pour permettre aux entreprises béninoises d’exporter vers le Nigeria des produits fabriqués au Bénin, sans toutefois lever l’interdiction frappant les activités de réexportation.

Un accord bilatéral fut plus tard signé en 2005 pour permettre aux entreprises béninoises d’exporter vers le Nigeria des produits fabriqués au Bénin, sans toutefois lever l’interdiction frappant les activités de réexportation.

Il est à noter qu’en 2015, la Banque centrale nigériane a restreint l’accès aux devises pour 41 produits qui, selon elle, peuvent être produits au Nigeria. Une liste récemment complétée par les produits laitiers.

Rapport 2019 du CICR-Mali: Un constat alarmant

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Fidel à sa mission humanitaire, de protection des vies, de la dignité des victimes de guerre, de violence interne et de leur porter assistance, la délégation du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) Mali vient de publier son rapport semestriel au titre de l’année 2019, en vue d’informer l’opinion publique nationale et internationale sur la synthèse des activités qu’il a menées et la situation des populations dans les zones affectées par l’insécurité.


En effet, le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) est une organisation impartiale, neutre et indépendante qui mène une lutte perpétuelle à travers notre pays, en vue d’apporter son assistance aux victimes de guerre et de la violence interne. Face à cette mission noble, la Croix-Rouge a entrepris plusieurs activités humanitaires courant 2019.
Dans ce cadre, selon le premier rapport semestriel de l’année 2019 de la Croix-Rouge du Mali, l’année en cours a été difficile pour les populations affectées par les effets combinés du changement climatique et sécuritaire de notre pays car, signale le document,  « les violences de ces derniers mois dans la région de Mopti ont causé la mort de plusieurs personnes, de nombreux blessés et entrainé des conséquences psychologiques graves pour les rescapés.
Affectés par la spirale de violence et démunies à la suite de la destruction de leurs habitats et moyens de subsistance, des milliers de personnes ont été contraintes de quitter leurs villages, en quête de protection et d’assistance »
Il ressort aussi du rapport que les tensions intercommunautaires et l’insécurité ont considérablement affecté la libre circulation des personnes et des biens. ‘’Toute chose, qui a freiné les activités économiques des populations, déjà fragilisées par les aléas climatiques.’’
Aussi, du fait de l’absence de services sociaux de base, indique le CICR, l’accès aux soins de santé demeure toujours déplorable car, le nombre de blessés par armes à feu et engins explosifs a beaucoup augmenté dans les différents hôpitaux de notre pays.
Le CICR signale également que plusieurs centaines de personnes se déplacent vers d’autres zones en quête de sureté. Avec des ressources limitées en eau et en pâturages, la survie des personnes déplacées et des familles qui les accueillent demeure précaire.
Face à cette situation humanitaire préoccupante, le CICR invite l’Etat Malien à conjuguer ses efforts en vue de permettre à ces milliers de personnes de bénéficier d’une assistance humanitaire à travers le pays.
Selon le rapport, ces efforts ont porté leurs fruits car, indiquera-t-il, « 25. 598 déplacés ont bénéficié de l’amélioration de leurs conditions de vie et le renforcement de capacités entre janvier à juin 2019 dans le nord et le centre du Mali.
A cela s’ajoutent 1. 416 personnes traitées pour blessures, 35. 720 personnes ayant bénéficié de soins de santé primaire et 279 autres victimes de violence, (y compris sexuelle) ont reçu un soutien psychologique»
Toujours dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie de ces populations, le CICR signale que des avancées considérables ont été constatées dans le domaine d’adduction d’eau potable dans plusieurs localités comme Tessalit, Djounhan, Adjelhoc, Tassik Achibogo, Tin-Essako, Abeibara et Boghassa.
Rappelons que le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) est une organisation impartiale, neutre et indépendante, créée en 1863 qui a pour mission principale de minimiser les dangers auxquels les populations civiles sont exposés, prévenir ou faire cesser toute exaction commise à leur encontre, attirer l’attention sur leurs droits et faire entendre leur voix en vue de leur porter assistance.
Abdoul Karim Sanogo