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UEMOA : Poursuite de la tendance baissière du taux d’inflation en mai 2019

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La tendance baissière notée depuis le mois d’avril 2019 du taux d’inflation dans la zone de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) s’est poursuivie au mois de mai, selon les données de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).

Le taux d’inflation ressortirait, en rythme annuel, à -0,3% à fin mai 2019, après une réalisation de -0,4% au mois d’avril. Selon l’institut d’émission, « l’évolution de l’inflation en territoire négatif est principalement imputable à la poursuite de la baisse des prix des produits alimentaires dans la plupart des pays de l’Union, notamment les céréales locales en lien avec un meilleur approvisionnement des marchés induit par l’abondance des récoltes ». La BCEAO a ainsi noté un repli sensible des prix des céréales locales au Burkina (-29%), au Mali (-26%) et au Niger (-9%).

Les prix des tubercules et plantains se sont également inscrits en baisse au Togo (-7,9%).

Le phénomène de l’inflation négative est expliqué  également par le recul des prix relevés sous la rubrique  Communication, en rapport avec la révision à la baisse des tarifs notamment au Burkina et au Niger.

Mali: Le risque PME et les nouveaux dispositifs prudentiels

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Existe-t-il au Mali un risque systémique sur la clientèle PME-PMI?

Le Risque de Concentration du financement bancaire sur un même type de clientèle, pourrait-il être l’un des périls qui pèse sur le développement de l’économie malienne ?

Il s’agit de prêts à une clientèle à risque, les Petites et Moyennes Entreprises et autres Petites et Moyennes Industries (PME/PMI), avec des garanties insuffisantes, et à des taux moins préférentielsCe risque, comme ce fut le cas des subprimes aux Etats Unis à l’automne 2008, est à craindre et pourrait entraîner une crise de la liquidité majeure.


Ces lignes viennent en contribution à la compréhension de l’épineuse question de la Gestion du Risque de Contrepartie au sein de la banque particulièrement sur le financement des PME/PMI. Elles sont le fruit d’Etudes/Recherches et Lectures pour comprendre notre métier, lors de notre passage comme Analyste risques, puis comme Chargé d’Affaires Grandes entreprises.

L’objectif poursuivi ici, est de pouvoir présenter l’environnement épidémiologique du risque de crédit sur les PME/PMI au Mali, afin d’appréhender les avantages et inconvénients, pour la place financière malienne des nouveaux dispositifs du régulateur de l’UEMOA en terme de soutien au financement des PME /PMI et d’utilisation des Atténuateurs de Risques de Contrepartie issus des prescriptions bâloises.

D’ailleurs en novembre 2017 le régulateur, conscient du Risque PME/PMI, statua sur les règles d’admissibilité des créances des établissements de crédit au refinancement “instruction 006-09/2017”.

PARTIE 1 : LE RISQUE PME AU MALI

En plus de son caractère extraverti, l’économie malienne est caractérisée par sa grande dépendance : (1) aux Marchés publics d’une part ; (2) et par l’importance des fuites dans le système productif.

L’Etat se fait complice de cette situation par des exonérations à l’endroit des commerçants importateurs, alors que des substituts nationaux aux produits qui sont objet d’importation, alimentaires et habillement, existent dans le pays. Le manque de contrôle sur les produits importés et la distribution des marchés publics à des entreprises peu autonomes constituent des freins au développement et entrainent la concentration du financement bancaire.

En octobre 2018, les chiffres de la centrale des risques BCEAO, montrent que la clientèle Commerce gros/détail et Restaurant au Mali, composée majoritairement d’entreprises individuelles, représentaient 44% des financements bancaires maliens et 64% des Crédits recensés étaient à court terme.

En octobre 2017, ces chiffres étaient respectivement de 45% et 62%, ce qui montre une certaine résilience dans la tendance.

Dans le même temps, ils étaient comme ci-dessous au niveau de l’espace UMOA :

Répartition des crédits déclarés à la Centrale des Risques par secteur d’activité

I. Environnement général de la Banque

Le régulateur de la politique monétaire dans l’UEMOA, conscient de la présence d’un Risque autour du financement des PME/PMI, lança en 2013, déjà, le Bureau d’Information sur le Crédit (BIC).

(1) Le BIC – UEMOA, est une institution privée choisie sur appel d’offre international et lancée en mai 2013 par la BCEAO pour piloter le système de gestion des informations sur le crédit. Il est destiné à aider l’ensemble des institutions financières des huit pays de l’UMOA. C’est une première puisque jamais plus de deux Etats n’ont mis ensemble leurs informations sur le crédit.

Le but affiché est de recueillir toutes les données sur le crédit et de proposer un service de traitement et d’analyse sur la qualité de la clientèle des institutions financières (Banques, Institutions de Microfinance) et des grandes entreprises facturières (EDM, Orange, Malitel, La Poste, SOMAGEP…).

(2) Par ailleurs, un nouveau dispositif prudentiel, adopté par le Conseil des Ministres de l’UMOA au cours de sa session du 24 juin 2016, fixe les nouvelles règles applicables dans l’Union, en matière bancaire et financiers.

Ce dispositif qui repose sur les règles de Bâle II et de Bâle III, vise à promouvoir la préservation d’un système bancaire, solide et résilient, répondant aux besoins des économies des Etats de l’UMOA, et qui présente un profil de risque maîtrisé. Les Atténuateurs du Risque de Contrepartie qui y figurent en bonne place en référence à la règlementation dite de Bâle III, permettent aux banques de refinancer leurs crédits à condition de détenir en couverture des actifs sûrs et de grande liquidité. Le nouveau dispositif établit également des exigences prudentielles en matière de liquidité.

(3) Dans la même lancée,une nouvelle instruction de la BCEAO, la 006-09/2017, entérina en novembre 2017 un dispositif de soutien au financement des entreprises autonomes, semblable au mécanisme du crédit de refinancement hypothécaire.

Dans un tel contexte, il serait opportun de se demander, combien d’établissements financiers au Mali, ont bénéficié du refinancement de la banque centrale, en faveur des crédits aux PME/PMI ?

Nous le voyons, les mécanismes existent pour la protection des banques, mais très peu d’acteurs s’en saisissent. Une partie de la clientèle bancaire pense “à tort” que la contrepartie est constituée par les sûretés (enregistrées par la banque via un acte notarié ou sous seing privé). Ils vont jusqu’à mettre en question l’obligation de restitution qui sied au crédit bancaire.

Ces utilisateurs du service bancaire, composés d’entreprises individuelles et ou de PME /PMI, menacent le Mali d’une crise financière (après la crise politico- socio -sécuritaire) qui mettra à rude épreuve la confiance des banques.

L’histoire regorge de situation de banques qui ont fait défaut à cause d’une trop grande concentration du risque vis-à-vis d’une contrepartie individuelle. L’un des principaux enseignements tirés des différentes crises financières est que les banques n’ont pas toujours su mesurer, agréger et contrôler de façon systématique les expositions qu’elles détenaient envers une contrepartie unique ou un groupe de contreparties liées entre elles sur l’ensemble de leurs portefeuilles et activités.

Même si les taux d’intérêt des contrats de prêts sont fixes au Mali, il ne faut pas exclure l’impact de la prolongation des termes et des impayés. Comme pour la crise des subprimes, le cocktail explosif n’attend que l’étincelle (au second semestre 2006, éclata aux USA une bulle immobilière et la crise des subprimes l’été suivant (2007)).

1. La manifestation du risque bancaire

Il y a dix ans, le monde connaissait sa plus grande crise financière depuis huit décennies (et l’effondrement des grandes économies financiarisées de 1929), après la faillite de la banque d’affaires américaine “des États-Unis “, Lehmann Brother, ayant abouti au gel de plusieurs marchés interbancaires et à des recapitalisations massives de banques commerciales en Europe et aux États-Unis.

La crise des “subprimes” qui était liée à des crédits “toxiques” (ou actifs illiquides), des prêts à une clientèle à risque qui ne présentait pas de garanties suffisantes, transformés en titres, à des taux moins préférentiels. Cette nouvelle crise économique, financière et même monétaire qui intervient alors que tous les pays n’avaient pas encore commencé à appliquer les accords de Bâle II, a précipité la mise en place des nouvelles normes prudentielles dites de Bâle III par la BRI (Banque des Règlements Internationaux, siégeant à Bâle).

Après Bâle I : entré en vigueur en 1992, appliqué dans plus de 100 pays mais centré sur les seuls risques de crédit et de marché ;
Et Bâle II : avec une meilleure pondération des risques bancaires (risques opérationnels), mis en œuvre début 2005 ;

La réforme de Bâle III, poursuit les buts suivants :

  1. Limiter l’effet de levier, qui a permis à certaines banques de spéculer au-delà de leurs moyens ;
  2. Accroître la liquidité des banques ;
  3. Mieux calibrer les exigences en fonds propres des différents métiers bancaires en fonction des risques pris dans chacun de ces métiers.

Depuis la suppression de l’encadrement du crédit à partir de 1986 et la vague de privatisation des Banques publiques, à la suite de l’idéologie néolibérale prônée par Friedrich Von Hayek, qui a contribué aux réformes du président Reagan aux États-Unis et de Margerit Thatcher en Grande-Bretagne et suivi du développement des marchés financiers, nous assistons à une prolifération des risques bancaires.

Ces risques sont issus des fréquentes intrusions des affaires financières dans le domaine monétaire (multiplication de produits hybrides). Outre ces instruments financiers, tout établissement de crédit pratiquant une transformation d’échéances est par construction, potentiellement exposé à un risque d’illiquidité quelle que soit sa structure bilancielle. Il lui faut s’organiser pour rester «liquide», c’est-à- dire faire face aux fuites quotidiennes (retraits, solde de compensation, transferts de devises).

Les banques font ainsi face à une armada de risques dont la plus signifiante est l’illiquidité de la banque. Ce risque d’illiquidité est le plus souvent, une résultante du risque de non-remboursement du crédit.

Par ailleurs, il peut engendrer un risque juridique pour les banques, en cas de non-respect de ses engagements dans différents contrats, vis à vis de ses créanciers et débiteurs, et ou de mauvaise appréhension du droit des affaires. En effet, de plus en plus de clients, mieux informés de leurs droits, engagent plus facilement des actions en justice contre la banque.

II. Les nouvelles mesures prudentielles

  1. (1)  L’article 2 de la nouvelle instruction BCEAO, la 006-09/2017, statuant sur les règles d’admissibilité des créances des établissements de crédit sur les entreprises éligibles au dispositif de soutien au financement des petites et moyennes entreprises et des petites et moyennes industries (PME/PMI) donne les définitions suivantes :
    1. À l’entreprise autonome « : toute entreprise dont la part du capital social détenue directement par une entreprise privée ou publique ne dépasse pas 25%, à l’exception des sociétés de capital-risque et des investisseurs institutionnels » ;
    2. À l’Etablissement de crédit « : la personne morale qui effectue, à titre de profession habituelle, des opérations de banque telles que définies par la Loi uniforme portant réglementation bancaire » ;
    3. et à la Société non financière : l’agent économique dont l’activité est de produire des biens et services non financiers. On distingue les sociétés non financières publiques et les autres sociétés non financières.
  2. (2)  La notion de Risque,représente laréalisation d’une menace préalablement détectée et dont la mesure est intégrée dans le processus de prise de décision. Pour Jean L. SIRUGUET, spécialiste de l’audit, du contrôle interne et de la comptabilité, il s’agit de : «une incertitude sur la valeur future d’une donnée actuelle». Toute la difficulté est dans la détermination de sa probabilité et de son ampleur en cas de survenance.

C’est dans ce contexte ambigü que baigne le concept même de Risque de Contrepartie (2). D’où notre interrogation pour savoir si la contrepartie en question était une compensation à la chose donnée ?

En réalité, la contrepartie concerne une entité juridique individuelle ou plusieurs entités conduisant à un risque unique, ayant des liens légaux ou économiques avec la banque.

2. L’appréhension du Risque inhérent (RI) à l’activité bancaire: “le risque de contrepartie” .

Le Risque de Contrepartie est le risque de non remboursement de la liquidité créée ex nihilo, qui est-elle même sous tendue par les dépôts de la clientèle bancaire.

La banque s’expose au risque de contrepartie quand un débiteur refuse ou peine à s’acquitter de ses engagements ou si la banque ne prend pas suffisamment de précautions à accorder des crédits “sains”.

La circonscription du RI, passe par les améliorations à apporter aux processus et à la chaîne de traitement du crédit, à savoir les rôles :
(1) du chargé de clientèle, (2) du Comité de crédit, (3) des unités de Gestion et de Contrôle des Risques, (4) de la Gestion opérationnelle ; (5) de Gestion Juridique (Collecte et analyse des sûretés et cautions).

  1. (1)  Le Chargé de clientèle : introduit l’étude du crédit en présentant les forces et faiblesses du client ainsi que les opportunités du crédit pour l’institution.
  2. (2)  Le Gestionnaire du risque de contrepartie : analyse les données fournies, en se basant sur l’étude des flux de richesses attendues (loan to income) et non sur le stock de patrimoine disponible. Pour lui, il s’agit d’analyser l’Excédent de Trésorerie “potentielle”, par le retraitement de l’Excédent Brut d’Exploitation (EBE), auquel il sera retranché une valeur calculée à travers la variation du BFR d’exploitation (…).
  3. (3)  Le Contrôleur des engagements, indépendant des personnels ci-dessus cités à l’origine des expositions, doivent conduire un audit qui consiste à vérifier et à surveiller l’évolution des critères de notations utilisés dans le scoring du crédit.
  4. (4)  La Gestion opérationnelle s’occupera de la saisie de la mise en place dans le Système d’Information, de la validation du déblocage des fonds, du prélèvement et de la comptabilisation des échéances .

De plus en plus dans les banques, des matrices d’analyse permettent de décomposer les clients et prospects en cible classées : en «trésors de guerre», à la fois pour leur fidélité et leur potentiel commercial élevé ; en «proie», pour leurs fidélités aux concurrents et leur potentiel qui justifie un effort de conquête ; en «loyaux», fidèles à faible potentiel, et en «douteux», qu’il convient de marginaliser de façon drastique, pour permettre de voir clair dans la faune de la clientèle bancaire.

L’analyse des contreparties bancaires permet de circonscrire la réalisation du risque de contrepartie. C’est là une autre des potentialités offertes par le BIC /UEMOA, mais pas encore usitée par les banques. Au Mali l’essentiel des dépôts vient du secteur institutionnel, regroupant les Assurances, les Fonds de pension, les ONG et les Démembrements de l’Etat (sollicités pour les fonds de projets à domicilier dans leur compte, dans les livres des banques). Mais les plus gros demandeurs de crédit sont les Particuliers (en nombre) et les Entreprises individuelles et autres PME /PMI (en valeur).

Pour l’analyse du risque de crédit à l’entreprise, notons simplement que la valeur économique, résume à un instant (t), l’ensemble des flux de richesses futures espérés par l’agent économique.

Comme Jean Baptiste Say, nous dirons que l’entreprise est un «intermédiaire entre les classes de producteurs et de consommateurs, elle profite de ce que les autres savent et de ce qu’ils ne savent pas».

La réforme bâloise, va permettre à la banque d’assainir son activité, en la poussant à regarder plus en profondeur les actifs financés pour y voir plus clair dans les contreparties et dans les garanties.

Le métier de financement bancaire renferme une large gamme de risques, plus ou moins transférables reçue des clients. Ces derniers lui transfèrent leur insécurité, leur insolvabilité, leur illiquidité et éventuellement leurs créances irrécouvrables et leurs valeurs d’exploitation invendables (comme dans le milieu épidémiologique, la contagion est rapide).

Tout ceci est regroupé dans le terme technique de “Risque de Contrepartie”. Le terme est dit “technique”, parce que connu du praticien de la banque, mais insuffisamment défini par la traduction des mots le constituant.

III. Conclusion

Nous retenons que l’activité de base de la banque de détail consiste en la tenue d’un compte monétaire pour les besoins de ses clients, à partir duquel elle garantit la disponibilité des fonds reçus en dépôt, en fonction de leur terme et sur lequel elles financent l’économie.

À ce titre, elle a besoin d’être efficiente dans sa gestion, en vue de la préservation des cycles de financement et de dépôt. Or, avec les déséquilibres récurrents au niveau de l’économie malienne, les financements bancaires sont orientés vers des secteurs peu productifs (le négoce qui en constituent 40% en moyenne, contribue à accentuer une fuite de la richesse créée vers les pays exportateurs).

Les investissements structurels qui devraient drainer l’essentiel des financements sont délaissés au profit de financement en marge de la conjoncture (plus de 60% des financements sont à court terme) à travers des PME/PMI éphémères. C’est ce constat qui pousse la BCEAO à ériger un système de refinancement des établissements de crédit pour leur accompagnement aux entreprises autonomes.

Par ailleurs, Bâle III permet aux banques de refinancer les crédits à condition de détenir en couverture des actifs sûrs et de grande liquidité. Ceci permettra le refinancement de leur activité auprès de la banque en fonction de la qualité desdits actifs. Alors que Bâle I ne fondait les exigences en fonds propres que sur la nature du débiteur, les accords de Bâle II et de Bâle III requièrent un calcul du risque débiteur par débiteur.

Un défaut généralisé de la clientèle PME/PMI, étendu à tout le système bancaire malien aura pour conséquence une complication des conditionsd’exercice de l’activité bancaire. Toute chose qui justifie les mesures prudentielles de la BCEAO de l’automne 2017 et le nouveau dispositif prudentiel entré en vigueur le 1er janvier 2018, obligeant les banques à constituer des matelas de sécurité.

Cependant ces mesures auront à terme comme effet un renchérissement du coût du crédit dans notre zone monétaire, alors même que notre développement économique a besoin de taux d’intérêt peu élevés, compte tenu du rôle de ce dernier dans la compétitivité de nos exportations. Le manque d’investissements privés est à cet effet, l’un des principaux freins au développement.

Le rôle de la banque revient ainsi à mobiliser l’épargne du public (particuliers et entreprises) afin de faire face aux besoins d’investissement privé et public dans le secteur productif et de procurer des moyens d’action aux agents économiques.

Il en résulte qu’au cycle d’exploitation de l’agent économique, la mobilisation de capital permet à la banque de répondre au cycle d’investissement de l’entreprise par un cycle de financement.

PARTIE 2 : LES NOUVEAUX DISPOSITIFS PRUDENTIELS DANS L’UEMOA

La banque apparaît comme un thérapeute qui veille au développement de ses clients par le biais du crédit, au risque de se mettre lui-même en danger en cas de non-remboursement. La BCEAO nous l’avons vu plus haut encourage les banques à aller vers des entreprises autonomes, dont le capital n’est pas détenu à plus de 25% par une seule personne. Tout le contre-pied de la cartographie actuelle des clients dans les portefeuilles de crédit des banques maliennes.

L’idée d’Atténuation désigne les techniques de diminution de l’impact des pertes éventuelles. Pour le Larousse, il s’agit d’une « diminution du pouvoir pathogène d’un microbe par des moyens chimiques (antisepsie) ou physiques (chaleur, lumière, radiations, etc.) ».

Ceci conforte notre emprunt au milieu médical et permet de décrire l’activité bancaire comme une conjugaison de menaces plus ou moins traitables, où la prévention demeure la principale alternative et où le client est le patient zéro (nécessitant toutes les attentions).

En matière d’analyse du Risque, la mesure des effets en cas de survenance est déterminante pour l’efficacité des interventions à envisager. Dans le cas du Risque de contrepartie, les effets d’une éventuelle matérialisation sont à rechercher dans la perte de confiance envers la contrepartie.

Dans l’imaginaire populaire, la Contrepartie est représentée comme une chose demandée en échange d’un concours.

Le Larousse définit la contrepartie comme : “ce qui sert à compenser, à équilibrer quelque chose, ce que l’on fournit en échange de quelque chose”. Selon le Robert de poche, il s’agit de : “une antithèse ou un contre-pied” à la chose donnée.

Nous avons retenu plus haut que la contrepartie attendue par la banque de son activité de crédit, n’est pas constituée des seules sûretés (simple garantie de réalisation d’une certaine contrevaleur en cas de litige), qui ne constituent qu’un accessoire au prêt.

La notion d’atténuateurs de risque de crédit développée par les accords dits de Bâle (3ème du nom) recentre l’intérêt des banques sur la solvabilité, qui permet d’assurer en premier le remboursement du principal, mais aussi la perception des intérêts du prêt et des frais annexes (qui constituent l’essentiel des produits de nos banques de détail).

I. Les Forces des nouvelles normes prudentielles

1.1. Ratio de liquidité à court terme (LCR)

L’objectif de cette mesure vise à garantir que la banque possède un niveau satisfaisant d’actifs liquides dit de haute qualité et non grevés qui peuvent être directement convertis en liquidité de telle sorte à couvrir ses besoins en liquidité sur une période de 30 jours de crise. Au minimum, l’encours d’actifs liquides de haute qualité doit être égal au total des sorties nettes de trésorerie sur les 30 jours suivants.

Les actifs liquides de haute qualité présentent la spécificité de conserver leur liquidité même en période de crise. Ils sont directement transformables en liquidité sans perte (ou peu) de valeur. Ils doivent, dans la mesure du possible, remplir les critères d’acceptation définis par la Banque Centrale pour pouvoir obtenir directement des liquidités intra-journalières et des lignes de crédit au jour le jour. C’est un actif de sécurité sur lequel se reportent les investisseurs en cas de difficultés.

Les actifs liquides de haute qualité doivent satisfaire à des exigences opérationnelles :

  •  À tout moment, ces actifs doivent être disponibles et convertibles.
  • Ils doivent être non grevés, c’est-à-dire, qu’ils ne sont pas immobilisés comme garantie ou sûreté.

1.2. La qualité des fonds propres

L’un des apports majeurs dans les accords Bâle III porte sur le volant de conservation des fonds propres dont l’objectif est la constitution en période calme de marges de fonds propres qui pourront être utilisés pour couvrir les pertes. Pour cela, le comité formule des recommandations pour de meilleures pratiques en matière de conservation des fonds propres.

Le volant de conservation des fonds propres est de 2,5% des actifs pondérés des risques, il est principalement constitué d’actions ordinaires et assimilées.
En période calme, les banques doivent constituer des fonds propres au-delà du minimum règlementaire soit en réduisant les distributions prélevées sur les bénéfices, soit en levant des capitaux privés.

Ratio de solvabilité en fonction des risques pondérés au 31/12/2017

2. Les Faiblesses constatées

Malgré des constats de longue date sur la nécessité pour les banques de se prémunir contre le risque de concentration sur une (ou un groupe de) contrepartie, les dispositions correctrices pour en atténuer les conséquences ont tardé à venir. C’est là la principale critique que nous pouvons faire sur ces batteries de mesures visant l’Atténuation du Risque de Contrepartie.

En effet, dans sa dernière publication la BRI, reconnaît que la nécessité pour les banques de mesurer et limiter la valeur de leurs grands risques par rapport à leurs fonds propres, est reconnue de longue date par le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire (le Comité). Le Comité de Bâle a publié son premier guide de meilleures pratiques sur cette question, Mesure et contrôle des grands risques de crédit, en janvier 1991, dans le souci d’améliorer la convergence des approches en matière de surveillance des grands risques tout en reconnaissant la nécessité d’une certaine latitude en fonction des conditions locales.

Dans le même ordre d’idées, les principes fondamentaux pour un contrôle bancaire efficace (Principe 19) exigent que la législation et la réglementation bancaire locales fixent à 25%, le niveau des fonds propres limites sur les grands risques envers un même emprunteur ou un groupe d’emprunteurs liés. Par ailleurs la somme des grands risques (10 % ou plus des fonds propres de la banque) ne doit pas dépasser huit fois les fonds propres.

Le Principe 19, stipule : « l’autorité de contrôle établit que les banques disposent de politiques et procédures appropriées, qui permettent de détecter, de mesurer, d’évaluer, de suivre et de maîtriser, ou d’atténuer, les concentrations de risque en temps opportun, et d’en rendre compte. Elle fixe des limites à l’exposition au risque envers une même contrepartie ou un groupe de contreparties liées entre elles ».

3. Les Opportunités à saisir en matière de couverture du risque

Dans le cadre de la prestation de services bancaires, le bon professionnel se doit d’aller préalablement à la découverte son client, enfin d’apprécier sa capacité et s’inquiéter de savoir si son engagement est compatible avec ses revenus et ses biens, avant de l’engager davantage. C’est dans cette optique que des mesures préventives sont exigées en fonction de la catégorie de crédits bancaires et de la contrepartie.

Le dispositif impose aux banques d’appliquer le principe de « lookthrough » (principe de transparence) lorsque les circonstances l’exigent et d’évaluer les risques supplémentaires éventuels qui sont associés non pas aux actifs sous-jacents de la structure mais à ses caractéristiques spécifiques ainsi qu’aux tiers auxquels elle est liée. Le banquier doit ainsi s’assurer de la connaissance de son client et de l’ensemble des “Parties liées/ et ou apparentées”, pour une circonscription du risque global.

Comme dans le cycle alimentaire pour l’organisme, où on n’ingurgite pas sans savoir, l’étude du crédit par le prêteur revient à transformer les écritures en rentabilité pour la survie même del’entreprise bancaire et impose la connaissance approfondie du client dans son patrimoine (droits et obligations), ses fonds propres (ressources nettes des dettes) et ses revenus (présents et futurs).

Les éventuels déchets du crédit sont combattus grâce au dispositif de sécurisation pris en amont à l’octroi du crédit. Ce dispositif est composé de ce qui peut être considéré comme des atténuateurs de risque, qui sont diverses valeurs appartenant à l’agent économique ou à un garant. C’est en cela que l’ensemble Client – Garant, est appelé contrepartie ou parties liées. Les valeurs prisent en garanties, peuvent être monétaires et /ou des dérivés de crédit (reconnaissance de dettes établit dans une convention de crédit et ou par un billet à ordre), elles peuvent être commerciales à travers les cessions de créances, immobilières (avec les hypothèques) ou financières (avec les nantissements de fonds de commerce).

À noter, que les conventions dites de financement ou de crédit (en fonction de sa qualité d’acte notarié ou sous seing privé), signées entre la banque et son client, doivent être revêtues de la plus haute vigilance. Mais toujours est-il que les meilleures protections sont les garanties liquides, la titrisation reste une alternative particulièrement conseillée pour les banques désireuses de traiter leur risque par le biais d’un outil de transfert des risques.

Les garanties en question doivent être classées en trois (03) catégories :

3.1. Les garanties dérivées de crédits (les contre-garanties bancaires, le cautionnement personnel et solidaire, le cautionnement mutuel…).

3.2. Les collatéraux financiers (garanties réelles) telles que les dépôts de cash et or, nantissement de titres, nantissement de contrats d’assurances-vie…

3.3.Dans une moindre mesure, les collatéraux non financiers (hypothèque immobilière, hypothèque maritime, nantissement de fonds de commerce et autres valeurs d’exploitation) et les mobilisations de valeurs réalisables (créances commerciales).

II. Conclusion

Le crédit est une création monétaire à laquelle la banque s’attelle en vue de maximiser les capacités de l’économie à assurer l’équilibre fondamental entre investissement et épargne au niveau national. Le risque de contrepartie en est le déséquilibre, parce que pouvant peser un risque de perte d’une partie ou de l’ensemble du dépôt fait sur le compte du client emprunteur bancaire par ladite création monétaire.

La vigilance accrue du banquier dispensateur de crédit devient dès lors un impératif de conformité, auquel il se doit de veiller, au vu des normes établies par le régulateur, en matière de distribution du crédit, et avec en sus des dispositifs d’accompagnement de ce dernier en vue d’orienter l’activité.

Le Risque PME/PMI au Mali est en phase de devenir un Grand Risque pour l’ensemble des banques de la place. Le Grand Risque, selon la définition qu’en donne la BRI, représente la somme des valeurs de l’ensemble des expositions d’une banque envers une contrepartie ou un groupe de contreparties liées entre elles, dès lors qu’elle est égale ou supérieure à 10 % des fonds propres éligibles de la banque.

En matière de suivi du crédit, les dues diligences (leviers d’actions) à mettre en œuvre par le banquier bailleurs de fonds sont :

1.1. Se ménager une capacité de mobilisation de fonds (refinancement) au moins égale à ses créances.

1.2. Faire correspondre la durée et la forme de rémunération des financements qu’il octroie et ceux qu’il obtient des confrères.

1.3. Obtenir des garanties et sûretés, en priorité sur la chose financée.

1.4. S’assurer que le financement n’est pas détourné de son objectif.

P.S :

(I) Instruction N°006-09/2017 relative aux règles d’admissibilité au refinancement de la BCEAO des créances des établissements de crédit sur les entreprises éligibles au dispositif de soutien au financement des PME / PMI.
(II) La liste des suretés éligibles aux techniques de l’ARC et conduisant à une diminution des exigences de fonds propres est fournie par le Comité de Bâle pour la supervision Bancaire(CBSB).

Croissanceafrique. com

Rédaction

Bourse : Les autorités de la BRVM revoient les conditions d’admission au 3eme compartiment

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Les dirigeants de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) ont revu les conditions d’admission au troisième compartiment réservé aux PME et aux entreprises à fort potentiel de croissance à travers l’instruction N°1-2019/BRVM/DG daté du 14 février 2019.

Celle-ci  qui abroge et remplace l’instruction N°2/2017/BRVM/DG du 18 décembre 2017 prend effet à compter du 3 juillet 2019 date de sa publication au journal officiel de la cote (BOC).

Les autorités de la BRVM avaient lancé officiellement le 19 décembre 2017 à Abidjan le troisième compartiment de cette bourse commune aux huit Etats de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA).

En vertu de l’article premier de l’instruction, est admissible  au troisième compartiment, toute société répondant de façon cumulative à six critères. Il est exigé de cette société d’avoir le statut juridique de société anonyme (S.A), de disposer d’un capital social minimum de 10 millions de FCFA (15.000 euros), de disposer d’états financiers certifiés des deux exercices précédent la demande d’admission à la cote, de produire un plan d’affaire sur un horizon de trois ans. La société qui souhaite intégrer le troisième compartiment de la BRVM doit en outre diffuser, au titre du flottant, une quantité minimale de 500.000 titres correspondant au minimum à 10% de son capital social. En outre, les autorités de la BRVM exige des actionnaires détenant au minimum 10% du capital social de la société qu’ils doivent s’engager à maintenir leur participation au moins égale audit seuil pendant une période de 3 ans à compter de la date de la première cotation.

La société doit aussi avoir signé un contrat avec un listing sponsor.

Pour être admise au troisième compartiment, la société un certain nombre de documents. L’émetteur doit produire au niveau des autorités de la BRVM une lettre demandant l’admission de ses titres au troisième compartiment et contenant des engagements fixés dans l’instruction, une note d’information visée par le Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers ainsi que tout autre document requis par la BRVM.

Au titre des engagements exigés par les dirigeants de la Bourse à la société sollicitant son admission au troisième compartiment, l’instruction en énumère 11. Parmi ceux-ci, il est demandé  à la société de faire parvenir à la Bourse régionale le procès verbal de ses délibérations de ses assemblées générales ordinaire et extraordinaires de ses actionnaires, d’obtenir de la bourse l’accord pour toute opération financière visant ses titres de capital ou de créance, informer la bourse et le public de tout fait nouveau susceptible d’entrainer une variation significative des cours de bourse en raison de son incidence sur la situation patrimoniale et financière de l’émetteur ou sur son activité.

Les autres conditions exigées des émetteurs pour être admis au troisième compartiment de la BRVM ont trait à l désignation d’un listing sponsor. Celui-ci est chargée d’assister la société candidate lors de son introduction au troisième compartiment. Le listing sponsor s’assure, sur une base continue après la première cotation, que l’émetteur se conforme aux obligations légales et réglementaires du marché financier régional.

Albert Savana

Journaliste depuis 20 ans dans la presse économique africaine  et auteur de plusieurs enquêtes et reportages. A couvert plusieurs sommets de l’Union Africaine, de la Commission économique africaine et de la Banque Africaine de Développement.

FMI: Tidiane Thiam plus que jamais dans la course

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Alors que Christine Lagarde est annoncée à la tête de la BCE (sa nomination doit être confirmée), c’es le branle-bas de combat entre les différentes sommités financières qui aspirent à sa succession à la tête du Fonds monétaire international (FMI). Selon Financial Times, l’ancien ministre britannique des Finances, George Osborne, a activé ses réseaux sur les deux rives de l’Atlantique. Soutenu par son pays, la Chine, une partie de l’Europe et les USA, l’ex-argentier de…….. Financialafrik.com

A suivre

Coopération Mali-Sénégal : Le Môle 3 du Port Autonome de Dakar bientôt réhabilité.

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Le Ministre des Transports et de la Mobilité Urbaine, accompagné d’une forte délégation, a pris part ce jeudi matin avec son homologue sénégalais de la Pêche et de l’Économie Maritime et d’autres personnalités, à la cérémonie de lancement des travaux de réhabilitation du Môle 3 du Port Autonome de Dakar. L’objectif de cette réhabilitation est d’améliorer davantage les conditions d’exploitation et anticiper sur l’augmentation du trafic, en particulier celui du Mali.

Les efforts inlassables des gouvernements du Mali et du Sénégal ont portés ses fruits avec l’obtention du financement de ce projet gigantesque dont le coût est estimé à plus de 20 milliards de francs CFA. Il est entièrement et gratuitement financé par le Japon.


Grâce à l’implication du Ministre des Transports et de la Mobilité Urbaine, M. Ibrahima Abdoul LY, les transporteurs et opérateurs économiques maliens bénéficieront de plusieurs avantages une fois les travaux terminés. En plus des avantages comme l’abattement tarifaire de 50%, une priorité d’acostage pour les cargaisons maliennes de 500 tonnes, un délai avantageux de franchise à 20 jours et extensible à 45 jours entre autres, cet ouvrage permettra d’accueillir, à terme, des navires de 35 mille tonnes, 190m de long, 29.5m de large et 12m de tirant d’eau. Les travaux vont durer 24 mois.

Il faut noter que le Ministre Ibrahima Abdoul LY est accompagné par l’Ambassadeur du Sénégal au Mali, e Président du Conseil Malien des Chargeurs, le Président du Conseil Malien des Transporteurs Routiers, et le vice-président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali.

Daouda Bakary KONE

Source : Croissanceafrique.com

La 43eme session de l’UNESCO : le Mali représenté par Madame le Ministre de la Culture N’Diaye Ramatoulaye Diallo.

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La 43e session du Comité du patrimoine mondial se tient du 30 juin au 10 juillet 2019 au Centre International des Congrès de Bakou, République d’Azerbaïdjan. Le Ministre de la Culture du Mali, N’DIAYE Ramatoulaye DIALLO, à la tête d’une forte délégation a participé à cette session. Les points inscrits à l’ordre de cette session sont entre autres : la cérémonie d’ouverture présidée par le Ministre azerbaïdjanais de la Culture, Monsieur Abdulfas Garayev, en présence de Madame le Ministre de la Culture du Mali, de la Directrice Générale de l’UNESCO, Madame Audrey Azouley, de nombreux invités et des délégations des États parties à la Convention de 1972 concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel. La session a également porté sur : l’adoption du rapport de la 42 e session tenue à Manama (Bahreïn), l’examen des états de conservation des biens du patrimoine mondial, l’examen et l’adoption des rapports périodiques et l’inscription de nouveaux biens sur la Liste du patrimoine mondial.

Lors de cette session, Madame le ministre a eu des séances de travail, notamment avec le Sous-Directeur Général de la Culture de l’UNESCO, Monsieur Enersto Ottone et ses proches collaborateurs, le Ministre Irakien de la Culture, les ministres camerounais et tanzanien de la Culture.
Une minute de silence de silence a été observée en hommage aux victimes des attaques terroristes au Mali, une première dans l’histoire des sessions du Comité du patrimoine mondial depuis sa création. Après cette minute de silence, Madame le Ministre a lancé un appel en faveur de la protection des biens culturels maliens inscrits au patrimoine mondial en général et celui des falaises de Bandiagara en particulier.
Dans cette optique, un projet d’amendement au point 7 de l’ordre du jour ( Décision 43 COM 7.2), proposé par le Mali, a été soumis aux membres du Comité pour adoption.
Ledit projet d’amendement porte sur le renforcement et l’implication des partenaires et des experts dans la conservation durable et la gestion efficace du patrimoine culturel des falaises de Bandiagara (Pays dogon).
Cette participation du Mali à cette 43e session du Comité du patrimoine mondial a été couronnée de succès, au regard des activités menées ci-dessus citées.

Le Message de Madame le Ministre
Monsieur le Président ;
Mesdames et Messieurs les membres du Comité ;
Qu’il me soit permis de remercier particulièrement mon homologue Monsieur Abulfas Garayev, Ministre de la Culture de l’Azerbaïdjan, pour l’excellente qualité d’organisation de cette 43ème Session du Comité, et davantage pour la chaleur et la fraternité de l’accueil réservé à la délégation du Mali.
Je vous remercie de cette opportunité que vous donnez à ma délégation afin de vous faire le point sur l’état de conservation des Falaises de Bandiagara.
L’occupation du Nord du Mali en 2012 par les groupes terroristes et leur présence depuis 2018, dans le centre du Mali, où se trouve cet important bien, est en grande partie à l’origine des conflits qui, en plus des pertes en vie humaines sans précédent dans notre histoire contemporaine, a des conséquences sur l’ensemble du patrimoine culturel qui caractérise ce site, qu’il s’agisse du patrimoine bâti, des objets culturels ou des pratiques et expressions culturelles.
Monsieur le Président,
Mon pays n’a aucun doute que les destructions et les dégradations observées dans les différents villages sont le résultat des manœuvres de déstabilisation des communautés Peul et Dogon par les groupes terroristes.
Nous l’avons noté dans les villages de Koulogoun, Ogosagou, Sobane Da, Yoro, etc, qui ont été attaqués, pour ne citer ces exemples. Hier encore, pendant que nous dînions, le village de Saran dans la Commune rurale de Ouenkoro dans le Cercle de Bankass, a été la cible des terroristes.
Monsieur le Président,
Mon pays, en plus d’apporter des réponses aux situations sécuritaire et humanitaire que provoquent ces conflits, voudrait réaffirmer son engagement à assurer la protection de la valeur universelle exceptionnelle des Falaises de Bandiagara.
En effet, tous les villages attaqués possédaient des greniers, des cases de femmes menstrues, des cases à palabre (toguna), des lieux de culte, qui ont été ou dégradés, ou entièrement détruits. Ces éléments sont non seulement des attributs importants de la valeur universelle exceptionnelle du bien, mais ils structurent le tissu social des communautés vivant en paix, malgré leur grande diversité culturelle et cultuelle.
Suite à l’appel lancé par le Gouvernement du Mali, le Conseil de Sécurité s’est mobilisé pour apporter des réponses à ce nouveau cycle de violence en décidant, dans sa résolution 2480, d’étendre le mandat de la MINUSMA dans les nouvelles zones en proie à ces violences qui ne font pas honneur aux valeurs civilisationnelles du Mali.
Monsieur le Président,
Je suis ici pour lancer un appel au Comité du patrimoine mondial en vue d’aider le Mali à préserver le patrimoine culturel des Falaises de Bandiagara contre les terroristes obscurantistes.
Je suis ici, sous le leadership de Son Exc. Ibrahim Boubacar Keita, Président de la République du Mali, qui est aussi le Coordinateur de l’Union africaine pour les arts, la culture et le patrimoine, pour demander au Comité du patrimoine mondial de nous soutenir dans nos efforts de construction d’une paix durable.
Monsieur le Président,
Le cas malien est un cas d’école pour le Comité, comme l’a si bien dit le Président du Conseil Exécutif lors de l’ouverture officielle de cette session. Le Mali est reconnaissant de votre appui à la reconstruction des mausolées de Tombouctou.
Aussi mon pays est-il prêt à partager son expérience de réhabilitation du patrimoine culturel intentionnellement endommagé pour qu’elle serve de source d’inspiration dans un monde en crise où le Comité doit trouver de nouvelles réponses.
Pour terminer, je voudrais réitérer les remerciements du Président de la République, son Excellence, Monsieur Ibrahim Boubacar Keïta, Champion de l’Union Africaine pour la Culture, les Arts et le Patrimoine et les remerciements du Gouvernement du Mali à l’UNESCO, à l’ensemble des partenaires ici présents et aux experts maliens et internationaux qui ont accompagné et qui accompagnent le Mali à relever les défis auxquels nous faisons face ; les défis face auxquels le Mali reste et restera débout. Debout pour protéger. Débout pour reconstruire. Debout pour réhabiliter son patrimoine, notre patrimoine commun, au nom des valeurs que nous avons en partage et au nom de notre humanité partagée.
C’est dans l’adversité, dit-on chez moi, que l’on reconnait ses amis. Et je suis confiante, Monsieur le Président, chers membres du Comité, qu’aucun défi, quelque que soit sa taille, grand soit-il, n’est au-dessus de notre créativité, de notre intelligence collective et de notre capacité à faire triompher l’art et la culture sur la barbarie et l’obscurantisme.
Je vous remercie de votre bienveillante attention et vous dit, selon la formule consacrée chez-moi : « Que la paix soit avec vous ».

Aissatou TOURE

Source: Croissanceafrique.com

Mali: SYNFISE Observe un préavis de grève de neuf jours

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Ce jeudi 4 juillet 2019 à la bourse du travail, Section Nationale des financiers du secteur de l’éducation était devant la presse pour leur faire part d’un préavis de grève de 9 jours soit 216 heures. Cela par le biais d’une conférence de presse, animée par le Secrétaire général Diodio Samba.


‹‹ Cela faisant quasi cinq ans de cela, le SYNFISE a effectué des revendications de certains droits que les travailleurs des financiers du secteur de l’éducation ne bénéficient pas. Depuis la création de SYNFISE bien-sûr qu’ils ont effectués des revendications auprès des ministères, mais de façon verbale. Qu’ils ont toujours trouvé les revendications pertinentes, mais qu’il n’a jamais eu de suite favorable en aucune de ses revendications.››


C’est pourquoi cette fois-ci, pour que leurs revendications soient prises en compte, ils sont venus faire leurs revendications avec une stratégie de préavis de grève, faute de quoi qu’ils iront en grève jusqu’à l’aboutissement de certaines de leurs revendications. Ainsi, le SYNFISE exige, 10 points de revendications reparti en trois volets qui sont entre autres:


Volet financier: Etendre aux agents financiers du secteur de l’éducation les avantages du décret N° 2018-/P-RM du 5 juillet 2018, fixant les taux mensuels de certaines primes allouées au personnel de certaines directions du Ministère des finances;
Nommer par décision des agents chargés du traitement et du tirage des salaires des enseignants fonctionnaires des collectivités, comme chargés des dossiers;
Prévoir les intendants dans les budgets de formation et des examens de fin d’année;


Volet administratif: Octroyer un plan de carrière aux agents financiers du secteur de l’éducation, Réviser le cadre organique des académies d’enseignements pour adaptation au contexte actuel, Élaborer le cadre organique des établissements d’enseignements secondaires général, techniques et professionnel, l’enseignement normal et inspection pédagogique régionale de l’enseignement secondaire pour adaptation au contexte actuel, Élaborer l’organigramme spécifiant les tâches assignées à chaque poste au niveau des établissements d’enseignements secondaire général, technique professionnel, enseignement normal, Centres d’animation pédagogique et des académies d’enseignements;
Intégrer les aides-comptables dans la fonction publique de l’État;


Volet performance: Faciliter l’accès des agents financiers aux études professionnelles; Etendre la formation continue aux agents financiers par rapport au chapitre 21-1-14 destinée à la formation du personnel administratif.


Secrétaire général, Diodio Samba dira que ‹‹ Faute de quoi la section des financiers de l’éducation bien que disposé au dialogue se réserve le droit d’observer une grève de 9 jours soit 216 heures allant du lundi 22 juillet au 23 juillet, du 29 au 31 juillet et du 5 au 8 août 2019.››

Amadoun Alphagalo

Source: croissanceafrique.com

Mali: Le Selectionneur des aigles toucherait un salaire net de 10 millions de F CFA par mois.

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Depuis hier soir une information circule sur la toile revelant que le salaire de l’entraineur des aigles du Mali monsieur MAGASSOUBA est fixé à la somme de 935 000 F CFA.

Alors en cherchant l’authentification de ladite information, nous avons mené nos investigation auprès des membres de la federation Malienne de Foot Ball pour savoir la somme réelle. C’est à la suite d’un appel et sms téléphonique que notre personne ressource nous a envoyé un sms rectifiant le salaire de Mohamed Magassouba.

Selon nos informations l’entraineur des aigles du Mali toucherait la somme de dix millions de franc CFA comme salaire net. Mais avant Mohamed Mamagassouba toucherait 2 (deux) millions de F CFA. « Magassouba en tant que (DTN) touchait deux (2) millions de F CFA et comme sélectionneur, il touche dix (10) millions de FCFA nettes » nous a confirmé au cour d’un appel télephonique le DTN (Directeur Technique National).

Cette information dont nous mettions sous presse a été révelée suite a une rumeur faisant le tour sur les réseaux sociaux depuis hier soir après le matche Mali-Angola terminé par un score de 1but a zero à la faveur des aigles du Mali.

L’entraîneur des Aigles du Mali est payé à 15 millions de FCFA brut et 10.000.000 FCFA net par mois depuis la signature en bonne et due forme de son contrat pour régularisation , avant son départ à la CAN 2019. De 2007 jusque là il ne percevait que sa prime et sa situation a été régularisée grace aux instructions de haut niveau. Donc faisons tout pour ne pas démoraliser notre encadrement technique , déstabiliser notre jeune équipe et ternir l’image de marque de notre pays en construction .

Depuis l’annonce de l’opposition des Aigles du Mali aux éléphants de la Côte d’Ivoire , des compatriotes maliens se mettent à diffuser des fausses informations sur les réseaux sociaux au même moment , les ivoiriens soutiennent et entretiennent le moral des leurs .

Il en est de même pour ceux également qui font de la publicité gratuite pour les terroristes et jihadistes contre notre armée et nos populations , en diffusant les images atroces qui n’ont rien à voir avec la réalité sur les réseaux sociaux. Eux , ils sont les communicateurs de ces ennemis de la paix au Mali.

Le Ministre de la communication ne peut il pas proposer un décret à l’assemblée nationale pour désormais sévir dans ce sens ? Les diffuseurs de fausses images ou , d’images réelles de nos vaillants militaires blessés ou morts sur les champs d’honneur ne méritent ils pas une sanction ?

Daouda Bakary KONE
Source: Croissanceafrique.com

Exposition du savoir-faire et des potentialités des pays participants: Le stand du Mali, l’un des plus appréciés

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Le Mali entendait « faire une exploitation rationnelle» de cette première Exposition économique et commerciale, selon le chef de la délégation malienne, M. Adama Yoro Sidibé (Secrétaire général du ministère de l’Industrie et du Commerce). Cela en « nouant les contacts utiles pour notre pays et en suivant toutes les perspectives avec d’autres entreprises africaines ou chinoises.»

Ses représentants ont assisté à des séminaires,notamment celui sur le développement des zones de coopération économique et commerciale sino-africaine. Ils sont issus du ministère de l’Industrie et du Commerce, de la Compagnie malienne pour le Développement des Textiles (CMDT), représentée par son PDG, Baba Berthé, la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, le Conseil Malien des Chargeurs ainsi que des entreprises privées.

Dans la zone d’Exposition des entreprises, qui a reçu 100.000 visiteurs en trois jours, le Stand du Mali, marqué du «Vert-Jaune-Rouge», attirait particulièrement les attentions. L’on y trouvait des produits locaux, des objets et instruments traditionnels. Ces derniers émerveillaient les visiteurs chinois qui n’hésitaient pas à s’essayer au Tam-tam et au balafon.

Selon le Secrétaire général, Adama Yoro Sidibé, il est important que le Mali soit représenté à toutes les rencontres internationales. Autrement dit, « le Mali ne pouvait pas rater un événement d’une telle envergure» organisé par la Chine, un de ses partenaires historiques. Il nous a confié que « les Maliens étaient présents partout où il y avait quelque chose à gagner.» Et de préciser que la priorité était donnée au secteur privé, tous les domaines confondus, dont l’agro-alimentaire, le textile, l’industrie et l’infrastructure…

Cette première Exposition économique et commerciale sino-africaine a regroupé 53 pays africains, 28 provinces chinoises, des organisations et institutions internationales de financement ainsi quedes milliers d’entreprises africaines et chinoises. Tous ont réaffirmé leur volonté de travailler ensemble pour le développement économique et commercial.

Moussa Sayon CAMARA, Correspondant en Chine 

La Chine et les pays africains signent des accords de plus de 20 milliards de dollars américains

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Les mécanismes de partenariat entre la Chine et l’Afrique se multiplient davantage. La plus jeune de ces plateformes, l’Exposition économique et commerciale Chine-Afrique, s’est déroulée du 27 au 29 juin dernier, à Changsha, capitale de la province de Hunan, en Chine. Retombée immédiate: signature d’accords pour la réalisation des projets d’une valeur de 20,8 milliards de dollars américains

Sa concrétisation fait suite à la décision prise par le Président chinois, Xi Jinping, en 2018, lors du Sommet de Beijing, du Forum sur la coopération sino-africaine, d’intensifier les mécanismes de partenariat entre son pays et le continent africain. Placée sous le thème « coopération gagnante-gagnante pour un partenariat plus étroit Chine-Afrique», cette Exposition a enregistré la présence de 10.000 participants venus de 53 pays africains, d’organisations internationales et des provinces chinoises. 

Elle a été marquée par 14 événements majeurs, dont des séminaires, des négociations de projets, des rencontres B-to-B, des consultations directes, des conférences et l’exposition des stands. 

Selon le département commercial de la province organisatrice, 1.600 entreprises africaines, 5.000chinoises, dont 150 entreprises d’Etat de la Chine,ont pris part à cette rencontre économique et commerciale internationale. Le directeur adjoint dudit département, M. Luo Jianjun a indiqué  que cette première édition a été un franc succès. Et son Directeur, Xu Xiangping, de renchérir « l’Exposition a porté tous ses fruits.»

Faisant un bilan de ce coup d’essai, dont « l’affluence a dépassé l’entendement», ledit département a révélé que « 84 accords de coopération ont été signés dans plusieurs domaines de développement tels que l’Agriculture, les mines, le commerce, l’industrie, le tourisme, l’aéronautique, le E-commerce, entre autres. » Il estime la valeur de ces accords à 20,8 milliards de dollars américains, dont les réalisés contribueront au développement du continent africain. 

Les pays dont les entreprises ont eu plus d’Accords sont l’Ouganda, l’Angola, le Rwanda, l’Ethiopie, la Tanzanie, la Zambie, Djibouti, le Ghana, le Sénégal et la Côte-d’Ivoire notamment…

En outre, au cours de cette exposition, un pavillon d’Exposition et de vente des marchandises africaines a été inauguré. Il est désormais une plateforme commerciale bilatérale d’importation et d’exportation sino-africaine, basée à Changsha, dans la province de Hunan.

En perspective, la Chine, à travers cette province, compte mettre en place d’autres mécanismes permanents de coopération, constituer une équipe pour assurer la pérennité de la présente exposition. Elle envisage également de lancer des politiques favorisant le partenariat, ouvrir un institut de recherche de coopération Chine-Afrique et de créer un comité de promotion économique et commerciale. Ce dernier aura pour mission de proposer et gérer les projets, partager les informations.

Moussa Sayon CAMARA, Correspondant en Chine 

Source: L’Indépendant