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Côte d’Ivoire : LEA et CHEC s’associent pour investir 140 milliards de FCFA dans la construction d’un terminal minéralier

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(CROISSANCE AFRIQUE) -La Côte d’Ivoire s’apprête à effectuer une transformation majeure pour devenir un hub minier clé en Afrique de l’Ouest. Le 16 juin, Lagune Exploration Afrique (LEA) a signé, à Abidjan, un partenariat significatif avec China Harbour Engineering Company Ltd (CHEC) pour la construction d’un terminal minéralier, avec un budget de 250 millions de dollars (environ 142 milliards FCFA).

Cet accord, présenté par Moumini Bictogo, PDG de LEA, et Bai Yinzhan, DG de CHEC, marque une avancée essentielle dans la modernisation des infrastructures portuaires du pays, au moment où les projets d’extraction de minerais (bauxite, manganèse, nickel, cobalt) augmentent en Afrique de l’Ouest.

Le nouveau terminal, conçu pour accueillir de grands navires et faciliter le déchargement de clinker, sera le second après celui du port d’Abidjan. Il vise à optimiser la chaîne logistique pour l’exportation des ressources, réduisant les coûts et les délais de transit, tout en visant à soutenir les projets miniers en Côte d’Ivoire, au Mali (lithium) et au Burkina Faso (zinc, manganèse).

Notons que ce projet s’inscrit également dans une initiative plus large de connectivité, planifiant un réseau ferroviaire et routier pour relier les mines à Abidjan.

Avec l’expertise de CHEC, reconnue dans l’ingénierie portuaire, la Côte d’Ivoire espère se repositionner dans la concurrence logistique régionale, faisant d’Abidjan un centre névralgique du commerce minier ouest-africain.

Zangouna KONÉ

Guinée Bissau : 15 milliards de FCFA obtenus sur le marché financier régional de l’UMOA

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(CROISSANCE AFRIQUE)-En Guinée -Bissau, la direction générale du trésor et de la comptabilité Publique annonce avoir obtenu 15 milliards FCFA sur le marché financier de l’Umoa.

Il S’agit d’une opération qui s’est déroulée à l’issue d’une émission d’adjudication simultanée de bons assimilables du trésor (BAT) de 182 et 355 jours ainsi que d’obligations assimilables du trésor de 3 ans.

Aussi, l’émetteur avait mis en adjudication un montant de 15 milliards de FCFA. En réponse, les investisseurs lui ont fait des soumissions globales de 39,027 milliards de FCFA. Ce qui correspond à un taux de couverture du montant mis en adjudication de 260,18%.

Par ailleurs, le montant des soumissions retenu est de 15 milliards de FCFA et celui rejeté 24,027 milliards de FCFA. Ce qui donne un taux d’absorption de 38,43%. Les investisseurs dont les soumissions ont été retenues, se retrouveront avec un rendement moyen pondéré de 8,82% pour les bons de 182 jours, 9,17% pour ceux de 355 jours et 10,21% pour les obligations.

Le Trésor Public bissau-guinéen s’engage à rembourser les bons émis le premier jour ouvré suivant la date d’échéance fixée au 16 décembre 2025 pour ceux de 182 jours et au 18 mai 2026 pour ceux de 355 jours. En revanche, le paiement des intérêts se fera d’avance et précompté sur la valeur nominale des bons.

Quant au remboursement du capital des obligations, il est prévu le premier jour ouvré suivant la date d’échéance fixée au 25 mars 2028. Notons que le paiement des intérêts s’effectuera par an au taux de 6,25% et ce, dès la fin de la première année.

MARIAM KONE

Marché financier de l’Umoa: l’État de côte d’ivoire a obtenu 33 milliards de FCFA

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(CROISSANCE AFRIQUE)- En Côte d’Ivoire, la direction générale du trésor et de la comptabilité Publique a mobilisé au niveau du marché financier de l’UMOA une somme de 33 milliards de FCFA, le lundi 16 juin 2025.

Cette opération s’est déroulée à l’issue de son émission d’adjudication de bons assimilables du trésor de 364 jours et d’obligations assimilables du trésor de 3 et 5 ans.

Aussi, le montant mis en adjudication par l’émetteur était de 30 milliards de FCFA. Le montant des soumissions globales s’est établi à 35,016 milliards de FCFA. Ce qui donne un taux de couverture du montant mis en adjudication de 116,72%. Les investisseurs n’ont pas fait de soumissions sur les obligations de 5 ans.

Par ailleurs, le montant des soumissions retenu est de 33 milliards de FCFA et celui rejeté à 2,016 milliards de FCFA. Ce qui correspond à un taux d’absorption de 94,24% . Les investisseurs dont les soumissions ont été retenues, se retrouveront avec un rendement moyen pondéré de 7,13% pour les bons et 7,61% pour les obligations de 3 ans.

Notons que le remboursement des bons émis se fera le premier jour ouvré suivant la date d’échéance fixée au 15 juin 2026. Quant au paiement des intérêts, il se fera d’avance et précompté sur la valeur nominale de ces bons. Concernant le remboursement du capital des obligations, il interviendra le premier jour ouvré suivant la date d’échéance fixée au 17 juin 2028.

Pour rappel, le paiement des intérêts interviendra annuellement sur la base du taux de 5,70% et ce, dès la fin de la première année.

Daouda Bakary KONÉ

Côte d’Ivoire : Turaco Gold mobilise 22 milliards de FCFA pour développer de son projet aurifère d’Aféma

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(CROISSANCE AFRIQUE)- La société minière junior australienne Turaco Gold Limited, cotée à la Bourse de Sydney, a annoncé le 18 juin 2025 qu’elle a levé 60 millions de dollars australiens (environ 39 millions de dollars américains, soit plus de 22 milliards FCFA) pour accélérer le développement de son projet aurifère d’Aféma, situé dans le sud-est de la Côte d’Ivoire.

Le financement a été réalisé par placement privé et a suscité un fort intérêt de la part d’investisseurs institutionnels, tant en Australie qu’à l’international, y compris des actionnaires déjà présents. La levée de fonds a été largement sursouscrite, reflétant la confiance croissante des marchés dans le potentiel du projet.

Les fonds seront utilisés pour des activités prioritaires telles que le forage continu pour renforcer et étendre l’estimation des ressources actuelles, évaluée à 3,6 millions d’onces d’or (environ 102 tonnes). Turaco a également identifié de nouvelles zones cibles pour des campagnes de forage à venir, sur un permis de 1 600 km².

Le projet Aféma est en phase avec l’essor du secteur aurifère ivoirien, soutenu par un cadre réglementaire favorable et une stabilité macroéconomique. Situé dans une région aurifère stratégique près de la frontière avec le Ghana, il est destiné à devenir un site de production clé pour la Côte d’Ivoire.

Justin Tremain, directeur général de Turaco Gold, a souligné que l’intérêt pour la levée de fonds illustre la croissance rapide du projet Aféma, et le soutien de grands fonds internationaux confirme le potentiel exceptionnel de leur portefeuille en Côte d’Ivoire.

Zangouna KONÉ

Burkina Faso: la BID annonce un soutien financier de 187,8 millions d’euros destiné aux infrastructures

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(CROISSANCE AFRIQUE)- Au Burkina Faso, le gouvernement recevra un soutien financier substantiel de 124,4 milliards FCFA (187,8 millions d’euros) de la Banque islamique de développement (BID) dans le cadre du Projet de réhabilitation des infrastructures de soutien à l’économie (PRISE).

Cet accord, signé le 17 juin 2025 à Vienne, vise à améliorer les infrastructures routières et à stimuler la relance économique.

Le projet prévoit la réhabilitation de près de 188 km de routes sur cinq grands axes stratégiques, facilitant ainsi le commerce interrégional et désenclavant plusieurs localités.

La mise en œuvre du PRISE inclura également des initiatives pour promouvoir l’autonomisation des femmes, une agriculture durable et renforcer la résilience économique des populations rurales.

Le ministère des Infrastructures et du Désenclavement supervisera ce projet qui s’étendra sur quatre ans, visant à améliorer la mobilité et à dynamiser l’économie dans les régions ciblées.

Notons que le PRISE représente une opportunité significative pour transformer l’infrastructure routière et par conséquent, l’économie du Burkina Faso.

Moussa KONÉ

Sénégal : 100 millions USD de la Banque Mondiale soutenir la mobilité urbaine durable

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(CROISSANCE AFRIQUE)- Au Senegal, la Banque mondiale a approuvé un financement de 100 millions de dollars (environ 56 milliards FCFA) pour soutenir le Projet de mobilité urbaine durable à Dakar, qui débute le 18 juin 2025.

Ce projet a pour objectif d’améliorer le système de transport dans l’agglomération de Dakar en intégrant divers modes de transport, tels que le Bus Rapid Transit (BRT) et le Train Express Régional (TER), à un réseau restructuré de bus.

Les principales composantes du projet incluent :

  1. Système de Transport Intégré : Relier les infrastructures de transport existantes et améliorer la connectivité.
  2. Restructuration des Opérateurs de Transport Informel : Professionnaliser ces opérateurs pour offrir des emplois plus sécurisés.
  3. Gestion du Trafic : Renforcer les capacités de gestion du trafic dans la métropole.
  4. Études de Faisabilité : Mener des études pour une deuxième ligne de BRT et des infrastructures dans les villes secondaires pour une expansion équilibrée.

La directrice de la Banque mondiale pour le Sénégal, Keiko Miwa, a souligné l’importance de ce projet pour les 3,8 millions d’habitants de Dakar, qui en bénéficieront directement, et a encouragé des partenariats public-privé pour favoriser la croissance inclusive.

De plus, des normes de résilience climatique seront intégrées pour faire face aux risques d’inondation, comprenant des améliorations des systèmes de drainage et des solutions basées sur la nature.

Notons que ce projet s’inscrit dans une approche globale de développement durable pour le Sénégal, conforme aux aspirations de la Vision 2050 du pays.

Abdoulaye KONÉ

Côte d’Ivoire : le fonds de l’OPEP annonce 65 millions USD pour soutenir divers projets stratégiques dans les pays

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Siège de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole

(CROISSANCE AFRIQUE)- Côte d’Ivoire, le gouvernement a obtenu un financement de 65 millions de dollars du Fonds de l’OPEP pour le développement international. Cette aide financière, qui représente plus de 37 milliards FCFA, s’inscrit dans un engagement global de plus de 1 milliard de dollars destiné à soutenir divers projets dans les pays en développement.

Le soutien vise à renforcer les efforts de la Côte d’Ivoire dans des secteurs stratégiques, bien que les détails des projets associés restent à préciser.

Cette initiative a été annoncée lors de la réunion annuelle du Groupe de coordination arabe, qui s’est tenue à Nairobi. En plus du prêt accordé à la Côte d’Ivoire, le Fonds a également accordé des financements à d’autres pays, comme le Rwanda et la Banque de développement de l’Afrique de l’Est. De plus, le Fonds a mis en place une initiative pour aider les pays à sécuriser leurs importations essentielles, notamment de produits alimentaires et énergétiques, et a établi de nouveaux partenariats pour soutenir l’agriculture résiliente face au changement climatique.

Notons que ce financement est un indicatif de la confiance des bailleurs arabes dans la trajectoire économique de la Côte d’Ivoire, particulièrement dans un contexte où le pays cherche à diversifier ses sources de financement face à une diminution de l’aide bilatérale traditionnelle.

MARIAM KONE

Sénégal: le trésor public recherche 300 milliards de FCFA par « Appel Public à l’Épargne » sur le marché financier de l’Umoa

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DAKAR, SENEGAL - APRIL 02: (----EDITORIAL USE ONLY – MANDATORY CREDIT - 'SENEGALESE PRESIDENCY / HANDOUT' - NO MARKETING NO ADVERTISING CAMPAIGNS - DISTRIBUTED AS A SERVICE TO CLIENTS----) Senegalese newly elected president Bassirou Diomaye Faye is seen after taking oath in front of the Constitutional Council following the ceremony of swearing in as the new president of Senegal in Dakar, Senegal on April 02, 2024. Senegalese opposition politician Faye was sworn in as president on Tuesday, becoming the youngest elected African leader less than three weeks after he was released from prison to run in the election last month. Senegalese Presidency / Handout / Anadolu (Photo by Senegalese Presidency / Handout / ANADOLU / Anadolu via AFP)

(CROISSANCE AFRIQUE)- Au Sénégal, le trésor public a lancé un nouvel appel public à l’épargne (APE) d’un montant de 300 milliards de francs CFA (environ 526,3 millions de dollars) en raison de l’absence d’accord budgétaire avec le Fonds monétaire international (FMI).

Ce lancement, prévu du 19 au 30 juin 2025, a pour objectif de financer des projets prioritaires dans divers secteurs tels que l’éducation, la santé, et les infrastructures, tout en diversifiant les sources de financement locales, régionales et internationales.

L’APE propose trois maturités : 5 ans à 6,60 %, 7 ans à 6,75 %, et 10 ans à 6,95 %, malgré des taux sur le marché des obligations publics qui montrent une prime plus élevée pour la maturité de 5 ans par rapport aux plus longues. Cela reflète une incertitude face aux remboursements futurs des eurobonds. Depuis le début de l’année 2025, le Sénégal a déjà levé plus de 1036 milliards FCFA, avec un intérêt notable de la part d’investisseurs institutionnels.

Notons que ces financements visent à maintenir la continuité des actions publiques, surtout dans un climat où les flux d’investissement multilatéraux sont restreints.

Daouda Bakary KONÉ

Mali: une amende de 5 millions de FCFA infligée à la Société Bara Muso pour avoir refusé de « recevoir une mission de contrôle » de l’APDP-Mali

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(CROISSANCE AFRIQUE)- Au Mali, l’Autorité de Protection des Données à caractère Personnel (APDP) a annoncé à travers un communiqué avoir infligé une amende de 5 millions de francs CFA à la Société Aminata KONATE SARL (SAK), également connue sous le nom de Bara Mousso, le mercredi 18 juin 2025.

Voici l’infographie de l’APDP-Mali disponible sur sa page facebook.

Cette sanction, qui n’est pas simplement une question financière, est le reflet d’une problématique plus large concernant la protection des données personnelles dans un monde de plus en plus numérique. En effet, cette mesure fait suite au refus de la société de se soumettre à une mission de contrôle de l’APDP, soulignant ainsi sa réticence à adhérer aux normes réglementaires établies.

Selon le communiqué de l’APDP, ce comportement constitue une infraction d’entrave à l’action de l’Autorité, passible d’une amende allant de cinq à vingt millions de francs CFA selon l’article 65 de la Loi n°2013-015 du 21 mai 2013, modifiée, relative à la protection des données personnelles. Ce cadre légal a été conçu pour garantir que les entreprises respectent les droits des citoyens en matière de vie privée, et cette décision envoie un message clair : la non-conformité ne sera pas tolérée.

Par cette décision, l’APDP souligne l’importance cruciale de la coopération de tous les responsables de traitement de données, qu’ils soient publics ou privés, lors des contrôles, qu’ils soient annoncés ou inopinés. Cela met en lumière l’idée que la protection des données est une responsabilité collective qui nécessite l’engagement de tous les acteurs du secteur.

En plus de cette entrave, la société Aminata KONATE a également été mise en demeure pour ne pas avoir respecté les formalités déclaratives obligatoires concernant ses traitements de données personnelles, ce qui exacerbe les inquiétudes quant à sa gouvernance interne et sa capacité à protéger les informations sensibles de ses clients, comme le reproche l’APDP.

Dans le contexte actuel où les violations de données deviennent de plus en plus fréquentes, cette affaire pourrait ouvrir la voie à un examen plus approfondi des pratiques de conformité des entreprises à l’échelle nationale.

Korotoumou Sylla

ALBINISME:Ces fausses nouvelles qui jouent sur l’insertion professionnelle-,(REPORTAGE)

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation, l’insertion professionnelle des albinos est un défi qui trouve son origine dans des préjugés profondément ancrés, ainsi que dans la stigmatisation qui en découle.

Selon Mamadou Doumbia, médecin, l’albinisme est une anomalie génétique rare qui se caractérise par une absence partielle ou totale de mélanine, le pigment responsable de la coloration de la peau, des cheveux et des yeux. Cela entraîne non seulement une peau très claire, mais également des troubles visuels. L’albinisme ne diminue en rien les capacités intellectuelles ou humaines des individus qui en sont atteints.

« Il est nécessaire de véhiculer ce message pour atténuer les stéréotypes nuisibles qui persistent dans la société », dit-il.« C’est à Bamako que j’ai pris conscience de multiples défis que rencontrent les albinos. Au village où j’ai grandi, la musique, ma passion, a été un refuge pour moi pendant plus de 15 ans. J’ai eu la chance de croiser des artistes et des producteurs comprenant mes défis et mes talents, ce qui m’a permis de naviguer dans ce milieu artistique sans trop de problèmes. J’ai même eu l’opportunité de participer à des compétitions telle Mini strar, et par la grâce de la musique, je parviens à vivre de mon art.


Néanmoins, il demeure regrettable de constater que les préjugés sur la couleur de notre peau influencent encore trop souvent les impressions que les autres se font de nous. Si Je me permets ici d’évoquer l’exemple partagé par un ministre albinos. À l’époque, un marabout aurait convaincu le président de l’époque que la présence d’un albinos dans son gouvernement était un signe de malchance et qu’il n’avait pas sa place au sein d’un pouvoir qui voulait être dynamiquement fort.

Cependant, ces propos n’ont eu que peu d’impact, à la lumière du talent et de la bonne volonté qu’accordait le président à cette personne », raconte Kadri Koné, alias « Ambassadeur », membre de l’association Espoir Albinos.
Les fausses informations peuvent influencer de nombreux aspects de la vie d’une personne, notamment en matière d’insertion professionnelle.

Cependant, il existe des métiers où les albinos peuvent être inaptes, comme l’armée où des aptitudes physiques précises sont requises.
Le témoignage d’Aboubakhar Doumbia, président de l’association SOS Albinos, est édifiant : « Personnellement, j’ai failli obtenir un emploi dans une entreprise de télécommunications. Cependant, ma manière de regarder un téléphone a dissuadé celui qui m’offrait le poste.

Malgré tout, j’ai mené à bien mes études en journalisme et passé le concours pour la fonction publique, 3ème au niveau national pour le corps des journalistes réalisateurs, sans bénéficier du recrutement spécialisé que l’État se doit d’accorder aux personnes en situation de handicap ».


Kadiatou Keita et Awa Diabaté sont deux femmes albinos qui illustrent la discrimination subie par cette communauté. Kadiatou Keita affirme qu’elle a souffert de rejets et de discriminations, particulièrement de la part d’une enseignante, lorsqu’elle a décidé de poursuivre sa passion pour la couture après avoir quitté l’école. Malgré ces difficultés, un enseignant, qui est lui-même en situation de handicap, l’a aidée et soutenue.

Grâce à son encouragement, Kadiatou a réalisé son rêve de devenir enseignante en couture. Aujourd’hui, elle est respectée et aimée par ses élèves et collègues, et elle incarne un modèle positif dans sa communauté. Awa Diabaté, quant à elle, vit une expérience différente. Elle se dit constamment confrontée à des actes de discrimination et se voit comme une « malédiction » par sa communauté.

Malgré son diplôme en secrétariat, elle a renoncé à chercher un emploi en raison de la discrimination qu’elle a subie, se décourageant après avoir entendu des phrases dévalorisantes telles que « Tu ne peux pas faire notre travail ». Cela a eu un impact significatif sur son employabilité et son estime de soi. Les associations, comme Espoir Albinos et SOS Albinos, jouent un rôle crucial en soutenant les personnes albinos, en plaidant pour leurs droits et en travaillant à améliorer leurs conditions de vie.


Selon Fatou Touré, présidente d’Espoir Albinos, il y a eu un nombre croissant de personnes albinos enregistrées au Mali entre 2014 et 2019. Cependant, le manque de données précises complique la compréhension de la situation. L’albinisme, qui est une différence, ne devrait jamais être un frein à l’épanouissement personnel ou professionnel dans une société qui aspire à être juste et égalitaire.

En effet, la Constitution malienne, dans son article 2, déclare que tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs, prohibant ainsi toute forme de discrimination. De plus, la loi N°2018-027 du 12 juin 2018 sur les droits des personnes vivant avec un handicap, ainsi que son décret N° 2021-0662/PT-RM, affirme dans son article 8 que toutes ces personnes ont droit à une diversité d’opportunités, incluant l’accès à la santé, à l’éducation et à l’emploi.

Notons que cette législation, bien qu’essentielle, demeure souvent méconnue du grand public et, plus préoccupant encore, des employeurs qui continuent à ignorer les lois en matière d’inclusion.

Kadidia Doumbia
Ce reportage est publié avec le soutien de Journalistes pour les Droits Humains ( JDH ) au Mali.