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Côte d’Ivoire : quel avenir politique pour Tidjane Thiam qui vient de présenter sa lettre de démission aux membres du PDCI-RDA?

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Le lundi 12 mai, le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement Démocratique Africain (PDCI-RDA) a diffusé une déclaration sur les réseaux sociaux annonçant la démission officielle de son président, Tidjane Thiam. 

Ce dernier, un homme politique réputé pour son charisme et son aptitude à naviguer dans le monde complexe de la politique ivoirienne, a décidé de se retirer de la direction du parti en raison de ce qu’il appelle un « harcèlement judiciaire » qu’il considère comme ciblé, affectant tant sa personne que le parti lui-même.

 Sa démission survient dans un contexte politique tendu, où des accusations malveillantes et des manœuvres juridiques semblent se multiplier, exacerbant les divisions au sein même de son parti et entre les différentes factions politiques du pays. Cette décision, prise après de longues réflexions sur son avenir et celui du PDCI-RDA, souligne une problématique plus vaste de la corruption et des abus de pouvoir au sein de l’appareil judiciaire ivoirien.

 Pendant cette période de transition, l’intérim sera assuré par Ernest N’Koumo Mobio, le vice-président le plus âgé, un homme d’expérience reconnu pour sa capacité à apaiser les tensions et à rassembler les membres du parti autour d’un projet commun, tout en évitant que la situation actuelle ne s’aggrave davantage.

Cette démission soudaine de Tidjane Thiam, figure emblématique du PDCI-RDA depuis plusieurs années, ouvre également la porte à une réflexion sur l’état actuel de la démocratie en Côte d’Ivoire. Le harcèlement judiciaire qu’il évoque pourrait être le symptôme d’une dérive inquiétante, où les acteurs politiques se retrouvent souvent victimes de systèmes judiciaires perçus comme biaisés ou manipulés au service d’intérêts particuliers.

 Les tensions entre les différentes factions de son parti ne sont pas nouvelles, mais elles atteignent des niveaux critiques face à cette crise de leadership. La décision de Thiam pourrait inciter des membres influents du PDCI-RDA à se repositionner et à envisager de nouvelles alliances politiques, mettant ainsi en lumière les défis auxquels le pays fait face à l’approche des prochaines élections.

 Si Ernest N’Koumo Mobio s’avère capable de stabiliser la situation, il pourrait également en profiter pour insuffler un nouveau dynamisme et redéfinir les priorités du parti, tout en cherchant à rassurer une base militante de plus en plus inquiète. D’un autre côté, cette transition pourrait aussi semer des discordes davantage marquées si ses actions ne parviennent pas à répondre aux attentes des divers courants au sein du PDCI-RDA.

 Korotoumou Sylla 

Niger : le trésor public lève 20 milliards de FCFA sur le marché financier de l’Umoa 

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(CROISSANCE AFFRIQUE)-Au Niger, ma direction générale du trésor et de la comptabilité Publique a effectué une intervention marquante sur le marché des titres publics de l’UMOA, visant à mobiliser une somme significative de 20 milliards FCFA, le 8 mai 2025. 

Cette opération a été orchestrée avec précision, utilisant un seul instrument financier : un Bon assimilable du Trésor (BAT) d’une maturité de 182 jours, permettant une gestion optimisée des ressources à court terme. Au final, une réponse forte du marché a été enregistrée, avec des soumissions dépassant de manière substantielle le montant initialement proposé, totalisant ainsi 20,18 milliards FCFA.

 Ce chiffre impressionnant correspond à un taux de couverture de 100,92%, témoignant de la confiance des investisseurs dans la stabilité et la solidité des finances publiques nigériennes. Le Trésor public nigérien, conscient des opportunités que cette situation offre, a pris la décision stratégique d’accepter l’intégralité des offres, soit 20,18 milliards FCFA, entraînant ainsi un taux d’absorption de 100%.

Aussi, ce niveau d’absorption extraordinaire ne fait pas seulement état d’un enthousiasme immédiat pour les titres de l’État, mais il reflète également une maturation du marché financier nigérien, consolidant le pays comme un acteur fiable et sérieux sur la scène régionale. En acceptant l’ensemble des offres, le Trésor public a non seulement renforcé sa trésorerie, mais il a également envoyé un signal fort aux investisseurs potentiels, les incitant à envisager des placements à long terme qui pourraient favoriser le développement durable.

 Avec un rendement moyen pondéré de cette opération s’élevant à 9,99%, il est essentiel de noter que ce chiffre ne décrit pas seulement l’attrait actuel des titres, mais indique également des perspectives économiques plus larges. La notion que les propositions ont principalement émané du Niger, représentant 13,39 milliards FCFA, soit 66,32% du montant total levé, évoque une dynamique locale dans laquelle les acteurs nationaux prennent la responsabilité de soutenir le développement de leur pays. 

Il faut signaler que cela renforce la confiance croissante dans les projets de développement qui pourraient découler de ces fonds, notamment dans des domaines cruciaux tels que l’éducation, la santé et les infrastructures. 

Cette intervention sur le marché est donc beaucoup plus qu’une simple opération financière; elle témoigne d’une gestion proactive des finances publiques et ouvre la voie à des initiatives prometteuses pour financer des infrastructures essentielles, des programmes sociaux, et même une relance économique face aux défis globaux. 

Notons que cette action pourrait bien marquer le début d’une nouvelle ère d’engagement citoyen et d’innovation économique au Niger. 

Moussa KONÉ 

Élection à la Banque Africaine de Développement: Une occasion manquée pour la CDEAO?

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(CROISSANCE AFRIQUE)-L’élection à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), prévue le 29 mai, soulève de nombreuses interrogations, tant sur le plan stratégique que diplomatique. À mon sens, le choix de trois pays de la CEDEAO — la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Togo — de soutenir le candidat mauritanien, Sidi Ould TAH, au détriment de celui du Sénégal, pays membre fondateur et historiquement engagé dans cette institution, constitue une erreur à plusieurs niveaux.

Une erreur diplomatique d’abord, car dans un contexte où la CEDEAO est fragilisée par la suspension de trois de ses membres — le Mali, le Burkina Faso et le Niger — un minimum de cohésion régionale aurait été nécessaire. Il est incompréhensible qu’en ce moment critique, certains États optent pour un soutien extérieur à l’espace CEDEAO, alors même que des efforts considérables sont menés pour recoller les morceaux d’une intégration régionale en péril.

Une erreur stratégique ensuite, car la nomination d’un candidat issu d’un pays en rupture pourrait bousculer les équilibres internes de l’institution. Un tel profil pourrait imprimer une dynamique nouvelle, potentiellement en décalage avec les intérêts des pays dits « non régionaux » – ces puissances occidentales actionnaires de la Banque – qui utilisent parfois les institutions multilatérales comme leviers d’influence, de commerce, voire de propagande politique. Cette instrumentalisation, l’Afrique ne peut plus se permettre de l’accepter.

Je tiens toutefois à préciser que je n’ai aucune animosité envers Sidi Ould TAH. Je l’ai rencontré à deux reprises dans le cadre de mes fonctions internationales. La première, à Djeddah, lorsqu’il était conseiller du président de la Banque islamique de développement, alors que je menais une mission de mobilisation de ressources. La seconde, lorsqu’il était conseiller du ministre de l’Économie et des Finances de Mauritanie. À cette occasion, je conduisais une délégation en qualité de Directeur du développement, venue négocier l’entrée de la Mauritanie au capital d’une institution continentale regroupant quatorze États africains. J’ai apprécié l’homme et je garde de lui un bon souvenir. La Mauritanie est un pays que je respecte profondément.

Cependant, la géopolitique exige des logiques de confiance mutuelle entre pays partageant une même communauté économique et monétaire. Le soutien à un candidat extérieur, dans un moment de repositionnement stratégique du continent, doit nous alerter.

Il est donc nécessaire de tirer les leçons de ce choix diplomatique, notamment sur les implications futures pour des dossiers sensibles comme l’évolution monétaire dans l’espace UEMOA et la fissure inéluctable du franc CFA. Quand des pays clés de cette union soutiennent une candidature extérieure, une révision des équilibres internes devient inévitable.

Aujourd’hui, dans un contexte de dette élevée, de durcissement des règles commerciales internationales et de retour au protectionnisme de puissances comme les États-Unis, l’Afrique a besoin à la tête de la BAD d’un président visionnaire et réformateur, capable de :

  1. Mettre l’accent sur la mobilisation des ressources internes.Il est vrai que de nombreux analystes insistent aujourd’hui sur la capacité à mobiliser des ressources extérieures comme critère principal de sélection, mais c’est une erreur d’appréciation. Dans un monde qui se referme, marqué par un endettement élevé et une géopolitique tendue, cette capacité ne peut plus être considérée comme un critère saillant. Il deviendra de plus en plus difficile pour la Banque africaine de développement de lever des ressources concessionnelles pour le développement. »
  2. Repenser en profondeur les outils de mesure du progrès en Afrique.
    Il est devenu impératif de s’affranchir des indicateurs classiques comme le PIB ou les ratios d’endettement, souvent déconnectés des réalités africaines. Une nouvelle approche, plus adaptée, devrait mettre en valeur les ressources dormantes du continent, les potentialités endogènes et les dynamiques locales de transformation. l’Afrique doit contribuer à changer les règles du jeu internationales.

3 Stimuler les échanges intra-africains et financer des projets industriels intégrateurs.

La relance du continent passe également par un véritable saut qualitatif dans les relations commerciales entre pays africains. Il s’agit de dépasser la logique d’exportation brute vers l’extérieur, pour favoriser des chaînes de valeur régionales, appuyées par des projets structurants d’industrialisation commune.
Mais cette dynamique ne pourra être pleinement inclusive sans une réflexion stratégique sur le secteur informel, véritable creuset de créativité et de résilience. Il est urgent de sortir ce secteur des logiques de marginalisation pour en faire un levier assumé du développement.

  1. Ouvrir un débat sur les normes imposées à nos banques centrales lesquelles ont objectivement des impacts négatifs sur les activités de la base
  2. Refonder le dialogue avec les partenaires non africains, sur une base de respect, d’équilibre et de souveraineté.

La Banque africaine de développement ne peut plus se contenter de gestionnaires techniques. Il lui faut des leaders de rupture, visionnaire conscients que la vraie bataille est celle de l’indépendance économique, monétaire et institutionnelle. L’élection du président de la BAD ne doit pas être une simple formalité : c’est un moment de vérité pour l’avenir du continent.

Magaye. GAYE
Économiste international
Ancien cadre de la banque ouest africaine de développement (BOAD)

Mali: l’ANAM présente un bilan positif après des moments de purgatoire 

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(CROISSANCE AFRIQUE)- Au Mali, la 23ème session du conseil d’administration de l’Agence Nationale d’Assistance Médicale (ANAM) s’est tenue le vendredi 9 mai 2025, dans la salle de réunion de l’agence.

 Cette cérémonie a été présidée par Abdoulaye Guindo, secrétaire général du ministère de la santé et de l’hygiène publique, en présence du directeur général de l’ANAM, Hamed Ben Hamane Traoré, ainsi que de plusieurs administrateurs. L’objectif principal de cette session était l’adoption des comptes de gestion pour l’exercice 2024, lesquels doivent traduire une gestion responsable et efficace. 

Conformément aux sessions précédentes, l’ANAM a intégré dans son plan de travail annuel 2025 des priorités visant à améliorer la prise en charge des bénéficiaires. La mise en œuvre de ce plan a généré des résultats prometteurs, notamment l’immatriculation de 2 918 nouveaux bénéficiaires au RAMED à travers le pays, représentant 0,58 % des résultats programmés pour 2025, ainsi que la prise en charge médicale gratuite de 7 460 bénéficiaires. À ce jour, cela porte à 470 286 le nombre total de bénéficiaires ayant reçu des soins gratuits depuis la création du programme, sur un total cumulatif de 3 494 500 personnes immatriculées jusqu’au 31 mars 2025. 

Abdoulaye Guindo a souligné l’importance de renforcer la résilience des Maliens et la protection sociale face à la situation socio-économique actuelle, afin d’alléger les souffrances des populations vulnérables. Il a noté que 53,78 % des bénéficiaires du RAMED se tournent vers les centres hospitaliers universitaires, ce qui entraîne une hausse significative des coûts de prise en charge médicale. Il est donc crucial d’inverser cette tendance en encourageant une utilisation accrue des centres de santé communautaires par les bénéficiaires du RAMED. 

Le secrétaire général a également remercié tous les acteurs et partenaires, tant nationaux qu’internationaux, pour leur contribution à ces résultats. Cependant, il a rappelé que de nombreux défis demeurent, notamment la problématique persistante des factures impayées liées aux prestations médicales des exercices antérieurs. Ces impayés pèsent lourdement sur le fonctionnement des établissements de santé, et des démarches sont déjà en cours pour leur régularisation intégrale, comme l’a mentionné M. Guindo lors de la dernière session du conseil d’administration. 

Il a de plus souligné que la mobilisation des contributions des collectivités territoriales est un défi constant pour l’ANAM. Néanmoins, depuis la création d’un service de recouvrement en 2023, il a observé une amélioration notable, avec un montant de plus de cent millions de francs CFA mobilisés annuellement. 

En conclusion, il a plaidé auprès des hautes autorités du pays pour renforcer l’ancrage institutionnel de l’ANAM, en lui conférant un rôle central dans l’architecture de protection sociale au Mali, notamment en vue du Régime d’Assurance Maladie Universelle (RAMU).

 Aliou Badra Doumbia 

PROCESSUS DE PAIX ET DE COHESION SOCIALE AU MALI: Quel rôle pour les femmes Web Activistes ?

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Alors que le Mali traverse une phase critique de son histoire, marquée par des conflits persistants, des tensions communautaires et des défis sécuritaires, la quête de paix et de cohésion sociale reste plus que jamais d’actualité.

Dans ce contexte, un acteur discret mais influent émerge sur la scène publique : les femmes web-activistes. À travers leurs claviers et leurs voix numériques, elles contribuent à transformer le paysage du militantisme pour la paix.

Sanata Diarra, web activiste et référent digitale a participé à des campagnes de sensibilisation et à des ateliers visant à éduquer les communautés contre la désinformation. Par le biais de transcriptions d’audio et de vidéos, elle aspire à établir un programme futur de détection des discours haineux. En collaboration avec des organisations réputées au Mali, elle se vante d’avoir atteint un large public, impactant ainsi leur pensée critique et modifiant leur perception des réseaux sociaux, souvent sources de désinformation.

Sanata poursuit cet engagement avec des efforts continus autour de la paix, notamment à travers des vidéos diffusées sur des plateformes comme Facebook et Twitter. Elle collabore également avec d’autres web activistes pour identifier des traductions erronées de vidéos incitant à la haine, tirant parti de son expertise en traduction.

Quant à Fatouma Harber, elle partage son engagement dans ce domaine : « J’ai entrepris de nombreuses actions, notamment une veille citoyenne sur les réseaux sociaux pour intervenir dès que je détecte des discours de haine ou de désinformation. ». Elle a dirigé le forum africain de lutte contre la désinformation qui a réuni plusieurs organisations de Web Activistes à Bamako, en novembre 2023.

Ensemble, ils ont lancé une campagne d’une semaine dédiée à la lutte contre les discours haineux en ligne, diffusant des messages dans plusieurs langues, incluant le français, le Bambara, le Peulh, et le Songhoï. L’évaluation de leur projet a révélé un impact exceptionnel, atteignant plus de 2 millions de personnes grâce à des relais influents et à une couverture médiatique nationale et internationale.

« J’ai eu l’opportunité de lutter contre la désinformation et les discours haineux à travers des projets de communication sociale et mon adhésion au réseau des blogueurs du Mali, Komunitas », explique Aminata Samassekou, web activiste. Elle a œuvré à concevoir et diffuser du contenu de sensibilisation sur les réseaux sociaux pour contrer les fausses informations, notamment pendant des périodes électorales. En organisant des ateliers en personne, elle a su toucher un public moins connecté tout en formant des multiplicateurs de paix par la narration positive et les récits inspirants. Sa lutte inclut l’éducation aux médias pour assurer un avenir où les jeunes deviennent des acteurs critiques et tolérants dans la société.

Fatoumata Z COULIBALY souligne l’importance de promouvoir la paix dans l’espace numérique, ayant créé une rubrique « MoussoKunda Check » pour partager des messages de paix. Actuellement, elle travaille sur le projet « Mythbuster », orienté vers la lutte contre la désinformation. Ses actions incluent aussi des échanges avec des médias et des organisations féminines, et contribuent à sensibiliser sa communauté sur les dangers de la désinformation dans une région comme Ségou, marquée par des conflits. Grâce à ses efforts, de plus en plus de jeunes s’engagent dans la vérification des faits et la promotion de messages de paix.

Fatoumata Z Coulibaly, en tant que blogueuse, s’investit également dans le renforcement de la cohésion sociale par l’écriture. Elle a participé à un ouvrage collectif sur la paix et la cohésion sociale et mène également des activités pour sensibiliser les jeunes et partager des messages de paix sur ses plateformes. « Je mets en place des stratégies variées pour encourager la tolérance, que ce soit à travers des billets de blog, des podcasts ou d’autres contenus créatifs, » conclut-elle.

Enfin, Fatouma Haber informe de l’existence d’un collectif de femmes féministes Web Activistes qui mène des campagnes contre la désinformation et promeut les droits des femmes en ligne, illustrant ainsi l’importance de l’engagement collectif dans ce combat pour la paix et la cohésion sociale.

Kadidia Doumbia

Ce reportage est publié avec le soutien de Journalistes pour les Droits Humains (JDH ) au Mali

Mali : le Barrage manantali revendique le paiement d’une dette de 55 milliards de FCFA auprès de l’EDM-sa 

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(CROISSANCE AFRIQUE)- Le barrage hydroélectrique de Manantali, symbole d’une coopération régionale réussie entre le Mali, le Sénégal et la Mauritanie, fait face à une crise financière majeure. Une lettre révélée à Croissance Afrique indique que le Mali accumule une dette dépassant 94 millions de dollars (environ 55 milliards FCFA) envers la SOGEM, l’entité responsable de la gestion de cette infrastructure.

 Selon la direction de la SOGEM, cette situation est qualifiée de “question de vie ou de mort” pour l’avenir de ses installations. Mis en service en 2002, le barrage de Manantali constitue un pilier de l’approvisionnement énergétique en Afrique de l’Ouest. Sa centrale, d’une capacité de 200 mégawatts, privilégie principalement le Mali, qui bénéficie de plus de 50 % de l’électricité produite, tandis que le Sénégal et la Mauritanie reçoivent respectivement 33 % et 15 %.

Aussi, la SOGEM, bras opérationnel de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), supervise ce projet structurant coûteux, fruit d’une coordination interétatique ayant nécessité des centaines de milliards de FCFA. Cependant, cette success story énergétique est désormais en péril. Dans une lettre envoyée le 25 avril 2025 par le directeur général de la SOGEM, Mohamed Mahmoud Sid’Elemine, à son homologue de l’Énergie du Mali (EDM), l’alarme est sonnée : l’endettement du Mali menace gravement la pérennité des infrastructures.

 C’est désormais une question de vie ou de mort pour nos installations’, avertit le dirigeant. Les causes de cette dette préoccupante, sont multiples et complexes. Elles résultent d’une conjonction de frais d’exploitation élevés, de retards dans les paiements gouvernementaux et des fluctuations économiques qui ont pesé lourdement sur le budget national. De plus, la crise sanitaire mondiale récente a exacerbé les défis économiques préexistants, provoquant une diminution de la demande énergétique et une baisse des revenus de l’État. 

Cette situation a non seulement mis en danger l’exploitation quotidienne de la centrale, mais elle pourrait également nuire à la coopération régionale, qui repose sur un modèle mutuellement bénéfique. Les pays riverains, déjà vulnérables à des crises alimentaires et environnementales, craignent qu’une défaillance de la SOGEM n’entraîne des effets dominos dans toute la région, négligeant des années de progrès en matière d’intégration énergétique.

Notons que face à cette réalité inquiétante, les parties prenantes doivent se réunir d’urgence pour élaborer un plan de redressement financier qui garantisse non seulement la viabilité du barrage, mais aussi la stabilité économique des nations impliquées.

 Daouda Bakary KONÉ 

Barrick Mining est désormais coté « B » à la Bourse de New York

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Barrick Mining Corporation (NYSE : B) (TSX : ABX) se négocie désormais sous le symbole à une seule lettre « B » à la Bourse de New York, renforçant ainsi la position de la société en tant que leader mondial de l’exploitation minière d’or et de cuivre.

Pour célébrer cette étape importante, le président et directeur général de Barrick, Mark Bristow, a sonné la cloche d’ouverture® à la Bourse de New York ce matin.

« La vision de Barrick est de devenir la société d’exploration, de développement et d’exploitation minière d’or et de cuivre la plus valorisée au monde. Outre notre portefeuille de premier plan composé de six mines d’or de premier plan, nous développons une importante activité cuivre qui contribuera significativement à la croissance organique de nos volumes de production dans les années à venir et au-delà », a déclaré Bristow.

Notre nouveau symbole boursier « B » reflète mieux les activités actuelles de Barrick et notre mission : assurer une croissance durable et rentable des ressources aurifères et cuivriques. Ensemble, l’or et le cuivre confèrent à Barrick la stabilité d’un métal précieux et le potentiel de croissance d’un métal stratégique, ancrant notre portefeuille dans la résilience et nous alignant sur la demande mondiale croissante en matière d’électrification et d’infrastructures. L’or est au cœur de nos activités et nous continuons d’explorer et de développer de nouvelles mines d’or, notamment l’expansion de Pueblo Viejo, le prometteur projet aurifère de Fourmile au Nevada et le projet Reko Diq, avec son mélange de cuivre et d’or de classe mondiale.

Les actions ordinaires de Barrick continuent d’être négociées sous le symbole « ABX » à la Bourse de Toronto. Le nouveau numéro CUSIP des actions ordinaires de Barrick, en vigueur dès l’ouverture des marchés aujourd’hui, est le 06849F108.

Mali: le ministre Abdoul Kassim Fomba a présenté un bilan de son département pour les deux derniers mois.

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 Comme à l’accoutumée, le ministre de la jeunesse et des sports, également en charge de l’instruction civique et de la construction citoyenne, a tenu sa traditionnelle conférence mensuelle face à la presse. Cet événement s’est déroulé le mercredi 30 avril 2025 dans les locaux de son ministère. 

Cette occasion a permis au ministre de faire le point sur les réalisations des mois de février à avril, de mettre en lumière les initiatives en cours et de discuter des perspectives futures. Selon une analyse des indicateurs, parmi les 100 recommandations programmées, 90 ont été formulées lors des États généraux du sport, atteignant ainsi un taux de 90%. Au total, 125 jeunes filles déscolarisées ont bénéficié d’une formation en santé de reproduction, et 160 autres sont planifiées pour recevoir cette formation. 

Entre février et avril 2025, dans le cadre de la promotion de la citoyenneté et du civisme, le projet de masterclass a sensibilisé 1500 jeunes dans les universités et facultés, avec un objectif de 2000 jeunes à atteindre entre mai et juillet. De plus, un dépistage du VIH et des actions de lutte contre le dépistage ont été menés avec un taux d’organisation de 100% sur une cible de 200 prévus. Par ailleurs, sur les 1000 jeunes prévus pour la formation au service militaire obligatoire, 1539 recrues sont actuellement au centre d’instruction de Bapho, enregistrant un taux de participation de 153,9%.

Pour les trois mois à venir, le ministre a mis en avant plusieurs perspectives dans le domaine du sport citoyen, notamment l’ouverture et l’opérationnalisation d’un bloc opératoire et d’autres services spécialisés, ainsi que les visites médicales pour 700 recrues du SNJ et des athlètes U17 en préparation pour la Coupe du Monde. Une sélection de 30 sportifs d’élite sera également effectuée dans le cadre du projet visant les Olympiades de 2028. Par ailleurs, le ministre a évoqué la collecte et la catégorisation des recommandations issues des États généraux en objectifs à court, moyen et long terme.

Concernant le programme de jeunesse et de citoyenneté intitulé >, il a annoncé l’organisation de la formation de la 3ème cohorte du 5 au 19 juin 2025, d’une semaine des réservistes, et d’une formation pour les non-fonctionnaires relative au service militaire obligatoire, ainsi que la sortie de la 6ème cohorte du SNJ, entre autres initiatives. 

Au sujet du village des opportunités, M. Fomba a mentionné la transformation de la Direction Nationale de la jeunesse en Direction Générale de la jeunesse. Il a également souligné l’importance du renforcement des capacités des encadreurs nationaux du PPEJ de la CONFESJES, notamment en ce qui concerne les techniques de montage, d’exécution et de suivi des projets, ainsi que l’organisation d’une campagne de sensibilisation sur la drogue dans les milieux scolaires.

Enfin, il a présenté plusieurs autres projets, tels que la création d’un centre pour les jeunes et les adolescents, le développement d’une plateforme d’apprentissage mobile en français et en bambara, dédiée à l’éducation civique et à la citoyenneté, et le renforcement des jeunes dans l’approbation des politiques publiques. Dans le cadre du sport citoyen, des initiatives telles que l’organisation d’une biennale sportive et des jeux de l’AES (JAES) ont également été évoquées, ainsi qu’une étude d’impact socio-économique et environnementale du sport au Mali, et l’élaboration d’un programme pluriannuel pour la construction et la réhabilitation des infrastructures socio-éducatives et sportives.

 Kadidia Doumbia 

Mali: pourquoi la suspension des partis politiques est une décision salutaire?

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(CROISSANCE AFRIQUE)-À l’heure où le Mali mène une bataille décisive pour sa souveraineté et sa stabilité, la suspension des partis politiques apparaît comme une mesure nécessaire pour barrer la route aux manœuvres de déstabilisation. 

Entre tentatives de sabotage interne et complicités externes, une certaine classe politique malienne s’illustre par son refus d’accompagner les réformes historiques engagées par la Transition. Le moment est venu de choisir entre le chaos des intérêts partisans et l’unité nationale.

Il fallait du courage. Le gouvernement de la transition en a eu. En suspendant les activités des partis politiques sur l’ensemble du territoire national, le mercredi 7 mai 2025, Bamako a pris ses responsabilités devant l’histoire. Car le danger était réel, la menace palpable. À l’heure où le Mali joue son destin dans la guerre contre le terrorisme, dans le rétablissement de sa souveraineté sur toute l’étendue de son territoire et dans l’affirmation d’une diplomatie de rupture avec l’ancien ordre néocolonial, une partie de la classe politique s’est crue autorisée à rejouer les vieux scénarios de la manipulation, du chaos et du désordre.

Pourquoi les partis politiques s’agitent-ils autant ? 

Depuis plusieurs semaines, les actions de provocation se multipliaient. Au lieu d’accompagner les efforts de refondation, certains leaders politiques, aveuglés par la peur de perdre leurs privilèges, n’ont rien trouvé de mieux que d’attiser les tensions, d’appeler à des mobilisations qui ne visaient qu’à fragiliser l’État. Pire encore, certains sont allés jusqu’à chercher le soutien d’intérêts étrangers, comme ce déplacement clandestin de responsables politiques maliens en Algérie, en pleine crise diplomatique entre Bamako et Alger.

Une posture irresponsable et dangereuse, au moment même où le président de la Transition, le général Assimi Goïta, porte à bout de bras l’ambition d’un Mali souverain, uni et maître de son destin. La refondation est en marche : nouvelle Constitution adoptée par référendum, reconquête militaire de Kidal, réforme du code minier, généralisation des œuvres sociales dans tous les secteurs stratégiques – santé, eau, énergie, éducation – et consolidation de l’alliance des États du sahel (AES) avec le Burkina Faso et le Niger.

Dans ces deux pays frères, les partis politiques ont compris l’enjeu historique. Ils ont suspendu leurs ambitions partisanes pour donner toutes les chances de succès aux transitions. Pourquoi pas au Mali ? La réponse est simple : parce que certains de ces partis, discrédités par des décennies de compromissions, tentent désespérément de sauver ce qui peut l’être de leur ancien système de rente et d’impunité.

Une décision salutaire de la justice 

La peur du changement s’est d’autant plus installée chez eux qu’un audit des financements publics des partis et du chef de file de l’opposition a été lancé. La justice, elle aussi, commence à leur demander des comptes. Résultat : ils tentent de manipuler l’opinion, surfant sur les frustrations sociales, attisant la haine sur les réseaux sociaux, incitant à la division, comme en témoigne la tentative avortée d’organiser un meeting le 9 mai pour semer la discorde dans la capitale, après les mobilisations échouées du 3 et du 4 mai dernier.

Face à cette dérive, la justice malienne a réagi avec fermeté. Le procureur général près la Cour d’appel de Bamako a averti : aucun trouble à l’ordre public, aucun appel à la haine, aucun acte de sabotage ne sera toléré. Le gouvernement, sur rapport du ministre de l’Administration territoriale, a décidé la suspension immédiate des activités des partis politiques. Une décision forte, courageuse et salutaire.

Il ne s’agit pas d’interdire l’opposition, encore moins d’en finir avec le pluralisme. Il s’agit de mettre fin à des pratiques destructrices dans une période où le Mali a besoin de cohésion, de discipline et de responsabilité. Les transitions ne peuvent réussir si elles sont constamment sabotées par des manœuvres politiciennes sans lendemain.

La refondation ne se fera pas avec ceux qui veulent faire tourner le pays en rond

Que les partis politiques, au lieu de crier à la dictature, se regardent dans le miroir : que proposent-ils pour la sécurité du pays ? Que proposent-ils pour l’emploi des jeunes ? Que proposent-ils pour la souveraineté économique et énergétique du Mali ? Rien, si ce n’est leur nostalgie d’un système déchu.

Le peuple malien est lucide. Il a vu les fruits de la transition : des réformes courageuses, une armée qui reprend du terrain, une diplomatie qui s’affirme, des œuvres sociales qui changent la vie des populations les plus vulnérables, l’or qui brille pour les Maliens, un Mali respecté à l’échelle mondiale. Le chemin est encore long, semé d’embûches. Mais une chose est certaine, la refondation ne se fera pas avec ceux qui veulent faire tourner le pays en rond.

Suspension aujourd’hui, refondation demain. Le Mali mérite mieux qu’un retour aux vieilles querelles politiciennes. Le Mali mérite l’unité, le courage et l’audace de ceux qui pensent avant tout à l’intérêt supérieur de la Nation.

A.D

Mali : le Général Assimi Goïta, ou la révolution discrète des œuvres sociales

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Depuis 2021, les œuvres sociales du président Assimi Goïta se sont imposées comme l’une des politiques sociales les plus visibles et les plus transformatrices du Mali contemporain.

 De l’accès à l’eau potable à l’électrification solaire des hôpitaux, en passant par l’appui aux personnes vulnérables, le chef de l’État donne corps à une vision sociale inclusive et durable qui redéfinit le rôle de l’État auprès de ses citoyens. Qu’on le veuille ou non, il faudra bien un jour reconnaître au général Assimi Goïta ce que l’histoire retiendra de lui : avoir transformé la notion d’œuvres sociales d’une pratique cosmétique en un véritable levier de développement national. 

Depuis quatre ans, à l’abri des projecteurs médiatiques mais au cœur des priorités présidentielles, le général d’armée malien déroule une stratégie sociale d’une ampleur inédite. Une révolution, discrète mais méthodique, qui vient redonner du sens à la promesse républicaine dans un Mali à la croisée des chemins.

Rendre l’État utile aux plus vulnérables

Tout a commencé ce 7 juin 2021, dans l’austère salle d’investiture où, loin des discours convenus, le nouveau chef de la Transition surprend son auditoire : les deux tiers de son fonds de souveraineté, cette manne d’habitude jalousement conservée par les régimes successifs, seront consacrés aux œuvres sociales. Pas de formule creuse, pas d’effet d’annonce. Une décision politique forte, traduite dans les actes, mois après mois, région après région.

Des kits alimentaires, des forages d’eau potable, des fournitures scolaires, des ambulances, des motos tricycles pour les personnes en situation de handicap, des dons aux orphelins, des soutiens directs aux femmes et aux enfants vulnérables : le catalogue des actions s’allonge. Mais Assimi Goïta n’en reste pas là. Il élève l’ambition de passer du secours d’urgence à l’investissement structurel.

Cap sur l’énergie et la santé 

2024 marque un tournant. Face à une crise énergétique qui étouffe le pays, il décide de frapper fort : 25 groupes électrogènes, soit 27 mégawatts injectés dans le réseau national, pour soulager EDM-SA et apporter une réponse d’urgence au délestage. Mais surtout, il trace une nouvelle voie à travers l’électrification solaire des structures sanitaires.

En mars 2025, à Bamako, l’hôpital dermatologique bénéficie d’une centrale solaire de 400 kWh, révolutionnant la prise en charge des grands brûlés. En avril, 1 000 panneaux solaires viennent métamorphoser l’Hôpital du Mali. Un mégawatt d’énergie propre, libérant les services critiques de la dépendance au gasoil.

Le Centre national d’odontologie, le Centre de transfusion sanguine, et bientôt d’autres hôpitaux suivent la dynamique.

Dans un pays où les coupures d’électricité peuvent signer une condamnation à mort pour les patients sous oxygène, ces installations solaires ne relèvent pas de la communication. Elles sauvent des vies, améliorent durablement les conditions de travail des soignants, réduisent les coûts pour les établissements et incarnent une souveraineté énergétique naissante.

Un modèle social malien, décliné sur tous les fronts

Ce déploiement ne se limite pas à la santé. Il épouse une vision transversale où l’éducation, l’eau, la sécurité alimentaire, l’inclusion sociale et l’énergie se croisent. En effet, des centaines de forages jaillissent sur tout le territoire, du Sahel profond aux faubourgs de Bamako. Sur le plan éducatif, plusieurs écoles rurales reçoivent tables-bancs, manuels et équipements informatiques. Des écoles ont été également construites ; d’autres réhabilitées.  Il faut aussi noter que les personnes handicapées reçoivent des motos adaptées, les veuves et orphelins de militaires tombés au front sont accompagnés, les producteurs, les éleveurs et les pêcheurs bénéficient aussi d’équipements et de soutiens ciblés.

A toutes ces couches, il faut ajouter que les femmes, jeunes, personnes vivant avec un handicap, paysans, citadins… chacun est visé par des actions concrètes. L’ambition est territoriale. Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, aucune région n’est oubliée. Il s’agit donc d’un engagement personnel et financier inédit de la part du chef de l’État. 

Rarement un président malien aura autant investi personnellement, non pas dans des discours, mais dans des actions budgétiser, traçable, évaluables. Avec les œuvres sociales, le général Assimi Goïta redonne du sens à l’argent public. Loin des pratiques clientélistes, loin des détournements de fonds. Ici, les deniers de la souveraineté sont visibles sur le terrain, palpables dans les centres de santé, les écoles, les villages, les exploitations agricoles.

Faire des œuvres sociales une politique d’État

Mais Assimi Goïta le sait. Tout cela ne saurait être une parenthèse de Transition. L’enjeu est de transformer cette dynamique en politique publique pérenne, adossée à des institutions solides, inscrite dans la durée, au-delà des hommes et des régimes.

La diversification des œuvres sociales esquisse déjà le socle d’un modèle malien de protection sociale, ancré dans la proximité, l’inclusion, l’innovation et la solidarité nationale.

Dans un Mali fracturé par les crises, les tensions et les inégalités, ce chantier social apparaît comme le fil invisible qui retisse le lien entre l’État et les citoyens. Une politique de terrain, loin des cénacles politiciens, qui s’impose comme l’un des legs majeurs d’Assimi Goïta à l’histoire du Mali.

À la croisée des crises, alors que l’AES cherche sa voie, le président malien démontre que l’État peut encore être une solution, par le social, l’énergétique et l’humain. Et si, finalement, la vraie révolution d’Assimi Goïta était là : faire du Mali, non pas seulement un pays qui se relève, mais un pays qui se soucie enfin de tous ses enfants.