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Cemac: Washington menace actuellement le projet d’encadrement des fonds pétroliers 

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Le projet d’encadrement des fonds pétroliers est actuellement menacé par  par des tensions avec les États-Unis. À deux jours de l’échéance fixée par la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), le projet de remise en état des sites pétroliers pourrait subir un revers initial.

 Bien que Libreville ait récemment reaffirmé sa détermination à contraindre les opérateurs à transférer ces ressources à la banque centrale, la situation régionale semble maintenant ralentir. Lors des Assemblées de printemps du FMI et de la Banque mondiale, tenues du 21 au 26 avril 2025 à Washington, la position du Cameroun, influente au sein de la Cemac, laisse planer la menace d’un report. 

Louis Paul Motaze, ministre camerounais des Finances, a confié à des journalistes que, bien que les discussions se soient déroulées sans accroc, la Cemac fait face à des défis avec l’industrie extractive. Il a ajouté : “Nous avions une orientation donnée par les chefs d’État le 16 décembre. Cependant, depuis, un membre du Congrès américain a déposé un projet de loi pour entraver nos projets.” 

En parallèle, alors que la délégation de la Cemac, composée du président de sa Commission et du gouverneur de la BEAC, rencontrait les représentants de l’industrie pétrolière, Louis Paul Motaze devait échanger avec le vice-président de la Banque mondiale sur cette question cruciale pour les réserves de change de la sous-région. Motaze a mentionné : “Nous avions un délai au 30 avril pour signer les conventions. Il est clair que cela ne sera pas respecté. Néanmoins, si nous pouvons au moins nous entendre sur les grandes lignes, la signature officielle pourra intervenir plus tard.” 

Le retard signalé par Yaoundé dans ses négociations avec les entreprises extractives est principalement dû à la complexité des pourparlers. L’introduction d’un projet de loi au Congrès américain a récemment modifié le calendrier. Proposé par le républicain Bill Huizenga, le “Cemac Act” vise à suspendre toute aide des États-Unis aux initiatives du FMI en faveur des six pays membres de la Cemac (Cameroun, Gabon, Tchad, Congo, Centrafrique et Guinée équatoriale) tant qu’une évaluation exhaustive de leurs réserves de change n’aura pas été réalisée. 

Ce projet de loi cible la BEAC, responsable des réserves, ainsi que le FMI, accusé de manquer d’exigences en matière de transparence. En cause, l’immunité souveraine revendiquée par la banque centrale régionale complique tout recours en cas de mauvaise gestion. Les parlementaires américains estiment que cette immunité est incompatible avec les normes internationales, notamment celles relatives aux réserves “rapidement mobilisables,” telles que définies par les manuels du FMI. 

C’est dans ce climat de tensions que la BEAC cherche à imposer une nouvelle convention aux sociétés minières et pétrolières opérant en Afrique centrale. Cette convention, qu’elles doivent signer au plus tard le 30 avril 2025, les contraint à constituer des provisions pour la restauration environnementale des sites exploités. 

Noyons que ces fonds étaient théoriquement requis depuis 2018, mais la BEAC, en accord avec les États de la sous-région, avait prévu de renforcer les mesures. À partir du 1er mai, tout opérateur qui ne signera pas la convention risque des pénalités pouvant aller jusqu’à 150 % du montant des provisions dues.

 MARIAM KONE 

Côte d’Ivoire : 10,73 milliards de FCFA obtenus de la BAD pour soutenir le secteur agricole 

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(CROISSANCE AFRIQUE)- En Côte d’Ivoire, la Banque africaine de développement (BAD) a récemment approuvé un financement stratégique de 18,6 millions USD (soit 10,73 milliards FCFA) pour améliorer la productivité rizicole dans le pays. 

Ce financement provient du Fonds africain de développement (FAD), le guichet concessionnel de la BAD, et est destiné à soutenir le projet REWARD-CI, qui représente une initiative globale de 21,44 millions USD, incluant une contribution de 2,84 millions USD du gouvernement ivoirien.

 Mis en œuvre par l’Agence de développement de la filière riz (ADERIZ), le projet ciblé se déroulera sur une période de trois ans et s’attachera à développer des systèmes de production de riz durables et adaptés au climat, en particulier dans les régions centrales du pays. 

Le projet va bien au-delà de la simple augmentation de la production. Il englobe l’ensemble de la chaîne de valeur, de la culture à la commercialisation, en mettant particulièrement l’accent sur la transformation locale du riz, la modernisation des infrastructures, le renforcement des capacités des agriculteurs, et l’établissement de liens avec le marché. Cette approche intégrée vise à améliorer la compétitivité du riz local face à l’importation massive, qui impacte lourdement la balance commerciale de la région.

Selon Beth Dunford, vice-présidente de la BAD chargée de l’agriculture et du développement humain et social, ce projet fait suite aux engagements pris lors du Sommet Dakar 2, qui s’est tenu en janvier 2023 sous le thème : ‘Nourrir l’Afrique : souveraineté alimentaire et résilience’. Elle ajoute que ce financement est emblématique des réponses stratégiques de la Banque aux besoins des nations ouest-africaines. 

Notons que le projet REWARD-CI profitera directement à 1 660 producteurs, dont 580 femmes et 415 jeunes, en leur offrant un meilleur accès à des intrants agricoles de qualité, tels que des semences, des engrais et des produits phytosanitaires, ainsi qu’à des équipements modernes de mécanisation et à un soutien technique renforcé. Il s’inscrit en complément à la Stratégie nationale de développement de la riziculture (SNDR) pour la période 2020-2030, visant à atteindre l’autosuffisance en riz.

 Abdoulaye Koné 

Gabon: plus de1400 milliards de FCFA mobilisés auprès des investisseurs 

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Gabon, l’État a mené à bien une levée de fonds de 1 400 milliards FCFA dans le cadre de sa stratégie de gestion active de la dette publique. 

Ce succès s’inscrit dans une volonté d’optimiser le profil de remboursement de sa dette intérieure, allégeant ainsi la pression sur ses finances publiques. L’opération, nommée « Mouele », a permis de mobiliser un total de 1 403 milliards FCFA en collaboration avec divers partenaires bancaires et institutionnels.

Selon un communiqué officiel du ministère gabonais de l’Économie et des Participations, cette opération reposait sur trois volets complémentaires : le reprofilage de 592 milliards FCFA de dettes émises sur le marché des titres publics de la CEMAC, la titrisation de 473 milliards FCFA de créances bancaires hors marché, et la mobilisation de 338 milliards FCFA de nouvelles ressources financières. 

Cette initiative répond à un contexte où, en février 2025, la dette intérieure du Gabon était de 2 196 milliards FCFA, dont 79 % à court terme, totalisant 1 741 milliards FCFA sous forme de titres publics avec une maturité moyenne de seulement 2,3 ans. 

De plus, le profil de remboursement était particulièrement tendu, avec 1 977 milliards FCFA à rembourser entre 2025 et 2027, dont 1 710 milliards pour le principal et 267 milliards pour les intérêts, représentant 78 % du stock total de dette intérieure. Toutefois, à partir de 2029, la charge de remboursement devrait chuter drastiquement à 60 milliards FCFA, puis à seulement 10 milliards en 2033, réduisant ainsi la pression au-delà du moyen terme.

En réponse à cette importante dette à court terme, le gouvernement a pris des mesures pour étaler ses remboursements au cours de cette opération, qui a vu la participation volontaire d’une dizaine d’établissements financiers régionaux. Grâce au reprofilage des 592 milliards de FCFA, la durée moyenne des titres de dette est passée de 2,3 ans à 6 ans, avec des échéances maintenant réparties entre 5 et 9 ans. Cette approche a permis un lissage significatif des échéances, allégeant considérablement la pression sur la trésorerie de l’État durant les années à venir.

Parallèlement, le gouvernement a converti 473 milliards de FCFA de créances bancaires existantes – c’est-à-dire des dettes détenues par des banques et non cotées en bourse – en obligations publiques assimilables à 9 ans, avec une période de grâce de deux ans. Cette transformation améliore la liquidité des banques participantes, leur offrant ainsi une meilleure capacité de financement de l’économie locale.

 Finalement, la mobilisation de 338 milliards de FCFA de nouvelles ressources à partir d’institutions bancaires a abouti à l’émission de nouveaux Bons du Trésor Assimilables, témoignant de la confiance renouvelée des investisseurs régionaux dans la capacité du Gabon à gérer ses finances publiques de manière disciplinée.

Au total, l’État a enregistré des gains nets de 683 milliards FCFA, se traduisant par 494 milliards en trésorerie et marges budgétaires, ainsi que 189 milliards d’économies sur le coût de financement par rapport aux conditions de marché habituelles. Pour sécuriser cette opération complexe, des garanties spécifiques ont été mises en place sous l’égide du régulateur du marché, afin de limiter les risques d’exécution, prévenir les décotes sur les titres et gérer les surcoûts liés à une potentielle hausse des taux d’intérêt.

 Le gouvernement gabonais a également souligné que grâce à cette démarche, le Gabon a pleinement honoré ses engagements envers les investisseurs régionaux et les principaux bailleurs internationaux tels que la Banque mondiale, le FMI, la Banque africaine de développement, l’Agence française de développement et la Banque islamique de développement. 

Notons que  le gouvernement a salué l’engagement exceptionnel du secteur bancaire, des institutions financières et du régulateur, affirmant que cette réussite reflète sa détermination à établir une gestion rigoureuse, transparente et durable des finances publiques.

 Moussa KONÉ 

Mali : la République Populaire de Chine apporte son soutien aux autorités

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Le vendredi 25 avril 2025, une cérémonie officielle a été organisée au siège du Commissariat à la Sécurité Alimentaire pour la remise d’un don monétaire de 2 millions de dollars américains par le gouvernement chinois.

 Cet événement a été présidé par M. Redouwane Ag Mohamed Ali, ministre commissaire à la sécurité alimentaire, en présence de M. CHEN Zhihong, Ambassadeur de la République Populaire de Chine au Mali. Le ministre a exprimé sa gratitude envers l’Ambassadeur pour sa présence, malgré un emploi du temps chargé. 

Il a également souligné sa satisfaction quant à la remise de ce don destiné à soutenir les populations vulnérables, y compris les personnes déplacées et les victimes des récentes inondations. « Nous sommes ainsi réunis à nouveau, un mois après une autre cérémonie où plusieurs kits alimentaires avaient été remis aux populations déplacées et aux personnes vulnérables du district de Bamako. Cela témoigne de l’excellente coopération entre le Mali et la République Populaire de Chine. Cette nouvelle marque de soutien illustre l’excellence de nos relations, récentes ment élever à un niveau stratégique par nos deux chefs d’État, le Général d’armée Assimi Goïta et Xi Jinping », a-t-il déclaré. 

À cet égard, les évaluations des services techniques du Commissariat à la Sécurité Alimentaire indiquent que 1 470 000 personnes sont en situation de vulnérabilité, due en grande partie à l’insécurité et aux inondations. Pour faire face à ces besoins alimentaires pressants, le Commissariat a élaboré un Plan National de Réponse pour 2025, adopté lors de la 21e session du Conseil National de Sécurité Alimentaire, présidé par SES excellence le Général de division Abdoulaye Maiga, Premier ministre. Ce plan prévoit la distribution de 46 500 tonnes de céréales, tandis que les ressources financières actuelles ne permettent de couvrir que l’acquisition et la distribution de 22 700 tonnes, créant ainsi un déficit important. 

C’est dans ce contexte que le don de 2 millions de dollars américains de la République Populaire de Chine prend toute son importance. Grâce à cette contribution, le Commissariat à la Sécurité Alimentaire pourra acquérir environ 2 500 tonnes de céréales, principalement du riz importé et du mil, permettant ainsi d’aider environ 24 750 ménages, soit 148 500 personnes, notamment dans le district de Bamako ainsi que dans plusieurs cercles des régions de Ségou, San, Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal. Chaque ménage bénéficiera d’un allotissement de 100 kg de céréales. 

Le ministre a également tenu à exprimer, au nom du Général d’Armée Assimi GOÏTA, Président de la Transition, ainsi que du gouvernement malien et des populations bénéficiaires, une profonde gratitude pour la coopération exemplaire entre la République Populaire de Chine et la République du Mali. Il a rendu un hommage particulier à Son Excellence Monsieur XI Jinping, Président de la République Populaire de Chine, pour son engagement constant en faveur de cette coopération. 

M. Zhihong, de son côté, a souligné que ce don symbolise la solidarité indéfectible de la Chine envers le Mali, surtout face aux catastrophes naturelles et aux pénuries alimentaires que subit le peuple malien. Il espère que cette aide financière ainsi que les autres contributions alimentaires soulageront les épreuves temporaires du peuple malien. 

Dans le cadre des Dix actions de partenariat sino-africain, le gouvernement chinois se montre fidèle au principe énonçant qu’il vaut mieux « apprendre à pêcher plutôt que de donner du poisson ». Ainsi, il s’engage à partager son expérience en matière de développement et de modernisation agricole avec le Mali, tout en poursuivant et approfondissant les échanges ainsi que la coopération agricole entre les deux pays. 

L’Ambassadeur a également ajouté que cette année marque le début de la mise en œuvre des résultats du sommet FOCAC de Beijing et le 65e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et le Mali. Il a conclu en affirmant que les parties chinoise et malienne travaillent d’arrache-pied main dans la main pour concrétiser les accords issus du sommet Chine-Afrique et des rencontres entre leurs chefs d’État, avec l’objectif de promouvoir la coopération dans les domaines de l’énergie, des infrastructures, de la santé, des mines, de la culture, et d’autres secteurs essentiels, et ce, en accord avec les dix actions de partenariat sino-africain.

 Kadidia Doumbia 

Guinée : Kibili Demba Dembele, patron de l’entreprise ECC -BTP achève les travaux de rénovation et de construction destinés à la Douane et à la Police

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(CROISSANCE AFRIQUE)- En Guinée, l’entreprise ECC BTP Sarl, dirigée par Kibili Demba Dembele, a inauguré des travaux de rénovation et de construction destinés à la Douane et à la Police. Située à Kouremalé, en Guinée , cette initiative se distingue par son ingénierie innovante et sa finition moderne. 

Initialement planifiés pour une exécution de six mois, les travaux ont été achevés en seulement quatre mois et deux semaines, témoignant ainsi de l’engagement de l’entreprise envers l’excellence et le sérieux. Kibili Demba Dembele a déclaré : « Il y a cinq mois, je vous parlais de ce terrain vierge que Dieu nous a chargé de transformer en un lieu exceptionnel et agréable. » 

À cette occasion, il a également souligné que « le soleil éclatant de Guinée illumine ce tout nouveau bâtiment, spécialement conçu pour les forces de police. » Les couleurs vives du pays flottent fièrement sur les drapeaux, alors qu’une foule enthousiaste se rassemble pour célébrer cet événement marquant.

« Ce n’est pas seulement une structure en briques et en mortier qui se dresse ici. C’est un symbole de progrès et un engagement envers la sécurité et le bien-être de notre communauté, » a-t-il ajouté. « On peut presque ressentir la fierté des policiers qui vont travailler ici, dans des locaux pensés pour leur confort et leur efficacité. » 

Aussi, l’intérieur de ces nouveaux bureaux offre des espaces spacieux et lumineux, des équipements modernes qui faciliteront leur travail quotidien, ainsi que des zones de formation pour le perfectionnement de leurs compétences et des espaces de repos pour récupérer après de longues heures de service. Tout a été conçu pour favoriser un environnement de travail serein et dévoué.

Par ailleurs, les discours prononcés résonnent d’espoir et de promesses pour un avenir plus sûr, accueillis par des applaudissements chaleureux en l’honneur de cet investissement important. Les visages souriants autour de la cérémonie témoignent de l’optimisme et de la confiance renouvelée dans les forces de l’ordre.

 Cette inauguration représente bien plus qu’une simple cérémonie ; c’est un pas significatif pour la Guinée, un témoignage de sa volonté de construire un avenir où la sécurité et le bien-être de ceux qui nous protègent sont des priorités. « Quelle belle journée pour cette terre accueillante, parsemée de beautés rares ! » s’est réjoui Kibili Demba Dembele, président-directeur général d’ECC BTP.

Notons qu’il convient de noter que ces travaux incluent également la clôture d’un terrain de deux hectares, l’installation de 40 lampadaires solaires, ainsi qu’un bâtiment d’accueil et d’administration pour le Commissariat Central de police de Kouremalé. 

Pour rappel, l’ensemble des installations comprend 15 bureaux climatisés, des cellules de garde à vue et un système d’électrification entièrement solaire, offrant une autonomie de 48 heures, le tout complété par un forage équipé.

 Daouda Bakary KONÉ 

CONSOLIDATION DE LA PAIX ET DE LA COHESION SOCIALE AU MALI: les femmes chrétiennes luttent contre les discours de haine

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, les actions des femmes chrétiennes dans la lutte contre les discours de haine sont d’une importance cruciale face à la montée de ce fléau qui menace notre cohésion sociale. Pour contrer cette situation, des femmes chrétiennes s’engagent activement à mener diverses initiatives visant à combattre ces pratiques néfastes dans notre pays.

« En tant que chrétiennes, nous avons organisé des journées de sensibilisation. Avec la jeunesse, nous avons mis en œuvre une activité dédiée à la consolidation de la paix. Ces rencontres sont basées sur l’amour du prochain, la connaissance, et le respect de la dignité de chaque personne, indépendamment de sa confession. Nous avons constaté que ces actions ont eu un impact positif sur nos relations. Ensemble, nous avons même cherché à contacter une de nos sœurs dont le discours offensait nos frères et sœurs. Nous souhaitons renforcer la tolérance religieuse à travers des rencontres régulières entre les différentes confessions et profiter de chaque rassemblement pour promouvoir une vision biblique de l’amour du prochain », affirme Mme Coulibaly Niagalé Bagayoko, présidente de l’association malienne des femmes des églises évangéliques protestantes.


De son côté, Bernadette Koumaré, leader chrétienne, souligne l’importance de leur mobilisation : « Pour promouvoir la paix et la cohésion sociale, nos femmes d’église organisent régulièrement des conférences destinées aux plus jeunes pour leur expliquer les conséquences des discours de haine dans notre société. Lors de ces rassemblements, nous leur inculquons les attitudes à adopter envers autrui, que ce soit dans leur entourage dans le pays. Ensemble, nous unissons nos voix pour dénoncer la haine et promouvoir le respect mutuel à travers nos journées de sensibilisation ».


Martine Samaké, catholique, ajoute : « Depuis mon enfance, ma mère nous a toujours encouragés à aimer notre prochain et à éviter toute forme de haine, conformément à notre foi. Avec d’autres femmes catholiques, nous avons lancé des initiatives pour établir des liens avec d’autres associations de femmes chrétiennes afin de diffuser des messages de paix et de souligner l’importance des principes de notre foi comme levier de cohésion sociale. Nous sensibilisons aussi sur les dangers que représentent les discours de haine ».


Pour M. Jérôme Tienou, « la doctrine sociale de l’église enseigne d’aimer son prochain, même ceux que nous considérons comme différents, est essentiel pour suivre le chemin de Jésus-Christ. Voici quelques versets bibliques qui illustrent ce comportement : Jean 15:12 : « Voici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. » Luc 6:31 : « Traitez les autres comme vous aimeriez être traité. » .

Philippiens 2:3 : « Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais avec humilité, considérez les autres comme supérieurs à vous-mêmes ».
M. Lambi Lokolwa, directeur adjoint du Centre de foi et Rencontres, professeur à l’Institut de formation islamo-chrétienne (IFIC), évoque également la mission de l’institut : « Notre objectif est d’éduquer pour un vivre-ensemble pacifique, en cultivant l’esprit d’amour, de paix et de respect mutuel. Nous rassemblons des hommes de foi, peu importe leur confession religieuse, dans des conférences où interviennent aussi bien un conférencier musulman qu’un chrétien. Ces conférences sont conçues pour promouvoir la paix et la fraternité.

Ainsi, le 10 mai prochain, nous organiserons une conférence dont le thème sera : ‘Le rôle des femmes de foi dans la gestion des conflits’. Car les discours de haine émergent souvent des conflits. Beaucoup considèrent ceux qui sont différents comme des ennemis ; il est donc essentiel de mieux se connaître pour dialoguer, car les préjugés souvent alimentent ces discours. Nos conférences visent à éduquer sur ce sujet. ».


IFIC a pour mission d’instruire les chrétiens sur l’histoire de l’islam et l’histoire en Afrique, y compris l’apprentissage de l’arabe et de la lecture du Coran. L’objectif est d’apporter une compréhension claire et objective de l’islam, révélant ce que la communauté musulmane pense de sa religion, et non les perceptions erronées.

Notons que l’IFIC est sous la responsabilité des Missionnaires d’Afrique (Pères blancs) et bénéficie d’un corps professoral hautement qualifié. L’IFIC, situé à Bamako, propose également mensuellement des conférences abordant des thèmes communs aux religions présentes au Mali : islam, christianisme et religions traditionnelles africaines.

Kadidia Doumbia

« Ce Reportage est publié avec le soutien de journalistes pour les Droits Humains ( JDH ) au Mali »

Mali: la promotion de cantines scolaires endogènes reste un enjeu crucial, selon l’ONG World Vision

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(CROISSANCE AFRIQUE)- Au Mali, le Centre National des Ressources de l’Éducation Non Formelle (CN-ERF) a accueilli une journée de plaidoyer sur les cantines scolaires endogènes au Mali, organisée par le Centre National des Cantines Scolaires avec le soutien de World Vision.

Cet événement, qui a eu lieu le jeudi 24 avril 2025, était sous le thème « La Protection des droits de l’enfant par les cantines endogènes face aux défis du changement climatique. » Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la campagne « Assez » de World Vision, visant à lutter contre la faim et la malnutrition infantile, en contribuant à la création de cantines scolaires endogènes.

La cérémonie d’ouverture a été présidée par M. Ismaël Berthé, représentant du ministre de l’Éducation Nationale. Il était accompagné de M. Kéné Mark Guindo, représentant le Directeur National de World Vision, de Mariam Sow, représentante du parlement des enfants, ainsi que d’autres personnalités éminentes. Selon les statistiques de 2022-2023 fournies par la Commission des Politiques Sociales (CPS), le Mali compte environ 20 800 écoles. Le pays dénombre actuellement 2 661 cantines scolaires, ce qui représente un taux de couverture de seulement 19,47%. Environ 700 000 bénéficiaires, dont 46,93% de filles, bénéficient de ces cantines.

L’État subventionne 1 855 cantines pour 328 487 bénéficiaires, soit 58,75% d’un montant d’environ six milliards de francs CFA. Le reste des financements est assuré par des partenaires intervenant dans le domaine de l’alimentation scolaire. Cette journée visait à présenter la situation actuelle des cantines scolaires au Mali et à encourager les donateurs à soutenir des projets d’alimentation scolaire axés sur la nutrition. L’objectif était également de plaider auprès du gouvernement pour renforcer les investissements dans la création de cantines scolaires endogènes et de mobiliser les acteurs étatiques et les partenaires autour d’actions concrètes pour lutter contre la faim et la malnutrition infantile en milieu scolaire. La sensibilisation des communautés aux stratégies de pérennisation des cantines scolaires endogènes dans les écoles était également au programme.

M. Guindo a partagé que, en 2024, plus de 400 000 personnes ont bénéficié d’une assistance alimentaire fournie par World Vision, tandis que plus de 140 000 nouvelles personnes ont eu accès à l’eau potable grâce à leurs interventions. De plus, plus de 80 000 enfants vivent au sein de familles dont les conditions de vie se sont améliorées. M. Berthé a souligné que cette journée s’inscrit dans la continuité de l’engagement des autorités maliennes à promouvoir et garantir les droits fondamentaux des enfants, y compris leur droit à une alimentation adéquate. Il a affirmé que cet événement démontre la volonté du gouvernement de transition, à travers le ministère de l’Éducation Nationale, de répondre aux défis environnementaux actuels en misant sur des solutions locales durables et inclusives. Il a conclu en affirmant la détermination des autorités de la transition à collaborer avec tous les acteurs de l’éducation pour mettre en œuvre efficacement la stratégie nationale de cantines, conformément aux orientations du programme décennal de développement de l’éducation et de la formation professionnelle, afin de bâtir un capital humain fort pour l’émergence du Mali Koura.

Afrique: Appel à une action urgente pour remédier aux retards dans le déploiement du vaccin contre le paludisme à l’occasion de la Journée mondiale du paludisme

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(CROISSANCE AFRIQUE)-À l’occasion de la Journée mondiale du paludisme, une journée internationale célébrée chaque année le 25 avril pour reconnaître les efforts mondiaux de lutte contre le paludisme (une maladie qui met en danger 3,3 milliards de personnes dans 106 pays), 1Day Africa, une organisation de plaidoyer dédiée à l’accélération de la recherche médicale salvatrice, tire la sonnette d’alarme concernant la lenteur du déploiement du vaccin contre le paludisme en Afrique.

Bien que le vaccin antipaludique R21 représente un grand espoir dans la lutte contre cette maladie mortelle, des réglementations obsolètes, voire inexistantes dans certains cas, freinent sa distribution rapide, laissant des millions de personnes vulnérables.

1Day Sooner appelle à une action urgente pour simplifier et harmoniser les processus réglementaires et donner la priorité au déploiement des vaccins contre le paludisme à travers le continent.

Le paludisme continue d’avoir un impact dévastateur sur les communautés africaines, en particulier les enfants. Selon le Rapport mondial sur le paludisme 2024 de l’Organisation mondiale de la santé, l’Afrique représentait environ 94 % des cas mondiaux de paludisme et 95 % des décès mondiaux liés au paludisme. Les vaccins constituent un outil puissant pour réduire considérablement cette charge, mais leur impact est limité par les retards réglementaires.

« Les vaccins contre le paludisme ont le potentiel de sauver d’innombrables vies, mais leur impact est gravement limité par la lenteur du déploiement, aggravée par des processus opérationnels et réglementaires lents », a déclaré Zacharia Kafuko, Directeur de 1Day Sooner Africa. « Les réglementations, le manque de financement et la volonté politique déclinante retardent le déploiement de ces vaccins salvateurs, laissant des millions d’enfants en danger. Nous avons besoin d’une action urgente pour simplifier et harmoniser ces processus afin que les vaccins atteignent ceux qui en ont le plus besoin. »

1Day Sooner appelle à la mise en œuvre des actions suivantes :

  • Des processus réglementaires simplifiés : Les gouvernements africains et les organismes de réglementation doivent harmoniser, prioriser et accélérer l’examen et l’approbation des vaccins contre le paludisme, en adoptant les meilleures pratiques et en s’appuyant sur l’expertise internationale pour accélérer le processus.
  • Une collaboration et un financement international accrus : Les organisations internationales, les pays donateurs et les fondations philanthropiques doivent renforcer leur soutien financier et technique à la recherche, au développement et au déploiement des vaccins contre le paludisme en Afrique.
  • Une implication accrue des entreprises locales, des organisations philanthropiques locales et des gouvernements des pays les plus touchés pour favoriser un financement innovant et accru dans la lutte contre le paludisme.
  • Un engagement communautaire et une éducation renforcés : Les gouvernements et les organisations de santé doivent collaborer avec les communautés locales pour instaurer une confiance durable dans les vaccins et répondre aux préoccupations ou idées fausses.

« Le paludisme est une maladie évitable et traitable, et nous disposons des outils nécessaires pour l’éliminer », a déclaré Kafuko.

« Mais nous avons besoin d’une action urgente pour surmonter les obstacles réglementaires, opérationnels et financiers qui retardent le déploiement des vaccins salvateurs. En cette Journée mondiale du paludisme, nous appelons les gouvernements, les décideurs politiques et les organisations internationales à donner la priorité au déploiement rapide du vaccin contre le paludisme en Afrique. »

Mali: Barrick Gold engage un arbitrage contre l’Etat auprès de la Banque Mondiale 

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Application du nouveau code  au Mali,  Barrick Gold a engagé un arbitrage contre l’État malien auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), une institution d’arbitrage de la Banque mondiale. 

Ce conflit majeur découle de l’application du nouveau code minier adopté par Bamako en 2024 et des revendications des autorités maliennes concernant des millions de dollars d’arriérés fiscaux. Barrick Gold considère que la situation a considérablement dégénéré et a, selon les informations de RFI, décidé de recourir à l’arbitrage international pour résoudre cette crise qui prend une dimension internationale.

Malgré un premier compromis annoncé début février, où Barrick Gold devait verser 85 millions de dollars à l’État malien, les tensions n’ont fait que s’aggraver. Ce paiement n’a pas suffi à apaiser les relations, illustrées par la récente fermeture des bureaux de la société à Bamako et les menaces pesant sur la mine de Loulo-Gounkoto, un atout majeur de la production aurifère du pays, de passer sous administration provisoire. 

Les autorités maliennes continuent de faire pression sur l’entreprise, ce qui a conduit Barrick Gold à déclencher le processus d’arbitrage international prévu par les accords d’investissement, un conflit qui pourrait durer plusieurs années devant les instances de la Banque mondiale.

La procédure d’arbitrage a maintenant franchi une nouvelle étape. Barrick Gold a désigné son arbitre, ce qui permettra la nomination du représentant malien et celle du président du tribunal arbitral, choisi d’un commun accord. 

Mamadou Gacko, avocat au barreau de Paris et spécialiste de l’arbitrage international, explique que cette procédure comporte généralement deux phases : une phase écrite, suivie d’une phase orale pendant laquelle des experts et des témoins peuvent être entendus. Selon lui, ces démarches, souvent complexes, peuvent s’étendre sur un minimum de trois ans, voire plus, en raison du volume de documents à étudier et du temps nécessaire pour que les parties développent leurs arguments.

Si le processus d’arbitrage se poursuit, la décision finale liera juridiquement le Mali. Le pays ne pourra pas revenir sur sa participation à cette procédure, et les implications pourraient être significatives, notamment si Barrick remporte l’affaire et utilise la sentence pour saisir des actifs maliens à l’étranger. 

Toutefois, cela n’empêche pas une résolution amiable. Barrick Gold proclame sa volonté de parvenir à un accord sans passer par l’arbitrage, et si un tel accord était conclu, le processus avec le CIRDI pourrait être interrompu. Pour l’instant, le dialogue semble toutefois être dans une impasse.

Ce conflit ne se limite pas à une simple querelle contractuelle, mais met en lumière des enjeux plus vastes concernant la souveraineté économique du Mali face aux multinationales du secteur extractif, ainsi que la sécurité juridique pour les investisseurs étrangers. Dans un contexte régional tendu, où Bamako cherche à réévaluer ses partenariats économiques et géopolitiques, ce différend avec Barrick Gold représente des enjeux cruciaux. 

Notons que l’absence d’une solution diplomatique rapide pourrait créer un précédent aux répercussions significatives pour les futures relations entre le Mali et les acteurs internationaux.

 DAOUDA BAKARY KONE 

Côte d’Ivoire : l’Etat obtient 454,2 milliards de FCFA sur le marché financier de l’Umoa 

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A photograph taken in Abidjan on March 27, 2024, shows CFA franc banknotes checked by a man. The election of anti-system candidate Bassirou Diomaye Faye to the presidency of Senegal has cast further doubt on the future of the CFA franc in West Africa, even if leaving this common currency remains an uncertain economic adventure. (Photo by Issouf SANOGO / AFP)

(CROISSANCE AFRIQUE)-En Côte d’Ivoire, la direction générale du trésor et de la comptabilité Publique a réussi à lever 454,2 milliards FCFA (l’équivalent de 790 millions de dollars), le 22 Avril 2015,  lors d’une adjudication de titres publics sur le marché de l’UEMOA, couvrant des maturités variant de 1 à 7 ans, selon UMOA-Titres. 

Cette opération, initialement visée à 430 milliards FCFA, a connu une sur souscription impressionnante de 105,63% et a été entièrement absorbée par l’État ivoirien, marquant ainsi l’intervention la plus significative du Trésor ivoirien sur ce marché. Malgré cette réussite, le montant levé reste légèrement en deçà des 457 milliards FCFA obtenus par le Niger en avril 2024. 

Par ailleurs, les rendements offerts sur les titres indiquent une hausse du coût de financement pour la Côte d’Ivoire ; le bon du Trésor d’une durée d’un an a été émis à un taux de 7,19%, tandis que les obligations à deux ans ont enregistré des rendements oscillant entre 7,36% et 7,38%. En comparaison, d’autres pays de l’UEMOA, tels que le Mali et le Burkina Faso, ont proposé des taux d’intérêt plus élevés, mettant en lumière une perception du risque fluctuante sur les marchés. 

Au premier trimestre 2025, la Côte d’Ivoire a déjà levé près de 51% des capitaux mobilisés par l’ensemble des huit pays de l’UEMOA, tout en intensifiant ses opérations sur les marchés et en attirant principalement des investisseurs locaux. 

Cette intervention audacieuse en matière de levée de fonds s’inscrit dans un contexte économique complexe, où la Côte d’Ivoire cherche à consolider sa position en tant que leader régional. 

En augmentant sa capacité à attirer des capitaux, le gouvernement ivoirien s’efforce de financer des projets d’infrastructure cruciaux, comme les routes, les écoles et les hôpitaux, destinés à stimuler le développement économique et à améliorer la qualité de vie de la population. 

Cependant, cette situation soulève également des interrogations sur la viabilité de ces niveaux de rendement à long terme, alors que les marchés internationaux évoluent rapidement et que la compétitivité régionale se renforce. 

Au fur et à mesure que la Côte d’Ivoire progresse dans ses efforts d’émission, il est essentiel de surveiller l’impact des fluctuations du marché sur les futurs programmes de financement, car les investisseurs deviennent de plus en plus attentifs aux signaux économiques et politiques qui pourraient influencer leurs décisions. 

Notons que cette levée de fonds pourrait non seulement affirmer la solidité de la Côte d’Ivoire sur la scène régionale, mais aussi révéler des défis potentiels si les taux de rendement continuent d’augmenter, poussant le gouvernement à naviguer habilement dans un paysage financier en constante évolution.