Au Cameroun, la moitié du discours de 18 minutes du président Paul Biya a porté sur le contexte sécuritaire dans les régions anglophones. D’entrée de jeu, le chef d’Etat a indiqué que cette crise retiendra l’essentiel de son attention dans les prochains mois. Il a rappelé opportunément certaines des mesures qu’il a engagées ces derniers temps à l’instar du Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration (CNDDR).
Au sujet de l’appel à déposer les armes qu’il a lancé à l’intention des combattants ambazoniens, Paul Biya a annoncé que si celui-ci restait sans réponse, l’armée recevrait pour instruction de les neutraliser.
Paul Biya était également très attendu sur le retrait par la Confédération africaine de football (CAF) de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2019 par le Cameroun. S’exprimant sur le sujet pour la première fois, il a dit avoir pris acte du glissement de calendrier proposé par l’instance du football africain et a assuré que le Cameroun poursuivra malgré tout la construction des infrastructures afférentes.
aurice Kamto du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), arrivé deuxième de la dernière élection présidentielle et désormais le principal opposant du pouvoir, y est lui aussi allé de son discours très incisif. Il a déroulé un long chapelet de critiques sur 30 minutes évoquant un « Etat effondré, une nation décimée, un peuple camerounais désemparé », et dont le seul responsable n’est nul autre à ses yeux que Paul Biya.
Aissatou Traoré
Source : croissanceafrique. com