(CROISSANCE AFRIQUE)- Selon les données officielles de la Banque Mondiale à travers sa note sur la situation économique publié en 2023, des pertes significatives sont attendues en raison de l’absence d’adaptation aux changements climatiques. Les projections montrent que, dans un scénario climatique humide et optimiste, le PIB du Mali pourrait diminuer de 2,2 % en 2030, de 3,5 % en 2040, et de 6,3 % en 2050. À l’inverse, dans un scénario sec et pessimiste, les pertes de PIB seraient encore plus graves, atteignant 2,3 % en 2030, 7,0 % en 2040, et 10,3 % en 2050.
Le changement climatique représente une menace sérieuse pour l’économie malienne, affectant particulièrement le produit intérieur brut (PIB) du pays. Ainsi, ce phénomène ne se limite pas à la seule détérioration des conditions environnementales, mais touche également la productivité du travail et la sécurité alimentaire. Il est crucial de comprendre ces impacts pour anticiper les défis futurs et développer des stratégies adaptées.
Aussi, ces chiffres mettent en évidence la nécessité urgente d’une planification et d’une adaptation au changement climatique. L’accumulation de ces pertes pourrait freiner le développement économique et exacerber les conditions de vie des populations vulnérables.
Les variations climatiques entraîneront des chocs significatifs sur les rendements des cultures pluviales et de l’élevage. La figure 1.25 illustre les fluctuations possibles des rendements, montrant qu’une année peut être marquée par un rendement élevé, tandis qu’une autre peut se solder par des pertes considérables.
Cette volatilité affecte non seulement les agriculteurs, mais aussi l’économie nationale, en contribuant à l’insécurité alimentaire. Les ménages touchés par ces fluctuations se retrouveront en difficulté, augmentant la pression sur les réseaux de sécurité sociale du pays.
D’ici 2050, on estime que le taux de pauvreté au Mali pourrait augmenter de 2,3 points de pourcentage dans des scénarios optimistes, atteignant 4,7 points dans des scénarios climatiques secs et pessimistes. Cela pourrait plonger entre 2,21 millions et 13,5 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté.
Cette situation sera aggravée par les taux de croissance démographique élevés dans la région du Sahel. Les inégalités deviendront également plus prononcées, en particulier dans les zones rurales, où les effets du changement climatique seront ressentis de manière plus intense.
Face à ces défis, la mise en œuvre de filets de sécurité adaptatifs et d’autres programmes de réduction de la pauvreté est essentielle. Ces initiatives peuvent aider à atténuer les impacts du changement climatique sur les populations vulnérables, notamment dans des zones rurales souvent oubliées. En intégrant les considérations environnementales et sociales dans les politiques de développement, le Mali peut mieux se préparer aux défis futurs.
Notons que la collaboration entre les gouvernements, la société civile et les partenaires internationaux sera cruciale pour construire une résilience durable.
Daouda Bakary KONE