Ghana: les producteurs de noix de cajou se retrouvent confrontés à une baisse significative de leurs revenus

Date:

(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Ghana, les producteurs de noix de cajou se retrouvent confrontés à une baisse significative de leurs revenus, une situation alarmante qui s’aggrave avec l’annonce récente d’un nouveau prix minimum établi à seulement 12 cédis par kilogramme pour la campagne 2025/2026. Cette décision émanant de la Tree Crops Development Authority constitue un recul de 20% par rapport au tarif de 15 cédis qui avait été appliqué lors de la saison précédente.

Ce changement repérable dans le secteur est particulièrement préoccupant, car il marque un tournant brutal et inattendu pour une filière qui, au cours des dernières années, semblait enfin avoir retrouvé une forme de stabilité et d’équilibre après de nombreuses difficultés économiques et environnementales. Les producteurs, qui avaient commencé à envisager l’avenir avec un espoir renouvelé, doivent dorénavant naviguer dans des eaux tumultueuses, suscitant des inquiétudes quant à la viabilité de leurs exploitations et leur capacité à subvenir aux besoins de leurs familles.

La décision a été entérinée le 10 décembre 2025 lors d’une consultation cruciale et minutieusement organisée à Techiman, une ville dynamique située au cœur du pays à environ 330 kilomètres d’Accra, la capitale. Cette rencontre a rassemblé l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur, créant un forum où les opinions, les préoccupations et les recommandations de chacun ont pu être exprimées et débattues de manière ouverte. Les autorités ont justifié cette révision à la baisse du prix en se fondant sur les réalités fluctuantes et souvent imprévisibles du marché international, mettant en avant un prix FOB de référence, soigneusement établi à 1 400 dollars la tonne métrique.

La formule de calcul officielle qui avait été élaborée pour déterminer le prix, en intégrant des éléments essentiels tels que le taux de change moyen sur une période de six mois ainsi que les coûts opérationnels associés, avait initialement conduit à un prix indicatif de 11,16 cédis par kilogramme. Cependant, conscient des difficultés que cela pourrait poser pour les producteurs locaux, les parties prenantes ont finalement fait le choix stratégique d’opter pour un chiffre rond légèrement supérieur, permettant ainsi d’atténuer l’impact financier sur ces derniers et d’assurer leur viabilité économique.

Cette contraction des prix intervient dans un contexte particulièrement volatil et incertain pour le secteur, où les fluctuations économiques peuvent facilement impacter les acteurs impliqués. En particulier, la filière cajou ghanéenne, qui se trouve au cœur de cette problématique, avait connu des turbulences majeures qui ont perturbé l’ensemble de la chaîne de valeur, notamment marquées par un effondrement dramatique du prix minimum, qui avait chuté à 7 cédis en 2024.

Cette situation tragique était principalement due à des problèmes de qualité des récoltes, entraînant ainsi des pertes considérables pour les producteurs locaux qui dépendent de cette culture pour leur moyen de subsistance. Cependant, le redressement spectaculaire, atteignant 15 cédis pour la saison 2024/2025, avait alors redonné un semblant d’espoir et de motivation aux agriculteurs, qui avaient précédemment bénéficié d’un prix de 8,50 cédis en 2023, leur permettant d’envisager un avenir plus prometteur.

Malheureusement, cette nouvelle baisse soudaine des prix soulève des inquiétudes croissantes quant à la viabilité économique des exploitations, qui peinent à maintenir leur équilibre financier, dans un pays où le secteur des cultures arboricoles représente un pilier essentiel de l’économie rurale, soutenant non seulement les familles agricoles mais également l’ensemble des communautés qui dépendent de ces ressources.

Notons que les autorités ont en outre souligné que tout achat de noix de cajou brutes à un prix inférieur au tarif minimum constitue une infraction. Des mécanismes de contrôle seront mis en place pour garantir le respect de cette réglementation et protéger les producteurs contre les pratiques déloyales des intermédiaires. Pout rappel , la Tree Crops Development Authority, organisme clé dans la gestion et le développement des cultures arboricoles, s’appuie sur un ensemble de mesures d’application rigoureuse afin de garantir la préservation d’un équilibre délicat au sein d’une filière qui est profondément affectée par les fluctuations imprévisibles et souvent tumultueuses des marchés internationaux.

Notons que ces initiatives visent non seulement à stabiliser les rendements des cultures et à sécuriser les revenus des producteurs locaux, mais elles cherchent également à renforcer la résilience de l’industrie face aux défis économiques, environnementaux et sociopolitiques qui peuvent surgir à tout moment, perturbant ainsi la chaîne d’approvisionnement et menaçant la viabilité à long terme de cette secteur vital.

Mariam KONE

croissanceafrik
croissanceafrikhttp://croissanceafrique.com
Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne dont un mensuel disponible dans les kiosques à journaux) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Partager:

Populaires

Lire aussi
RELATIFS

Télécoms : Airtel Zambia lance un programme ambitieux d’expansion nationale de son réseau

(CROISSANCE AFRIQUE)-Airtel Zambia a récemment lancé un programme ambitieux...

Kenya: 38,7 milliards de dollars pour la création d’un nouveau Fonds national d’infrastructure

(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Kenya, le gouvernement a officiellement approuvé, le...

Egypte :  lancement de la phase d’essai du terminal à conteneurs n°1 du port de Sokhna attendu

(CROISSANCE AFRIQUE)-En Égypte, le ministère des Transports a annoncé...