(CROISSANCE AFRIQUE)-La Banque centrale ougandaise, considère illégal l’usage des cryptomonnaies dans le pays. C’est ce qui ressort d’une circulaire publiée la semaine dernière, signée d’Andrew Kawere, directeur du système national de paiement à la BoU, et qui met en garde la population ougandaise contre l’utilisation de ces moyens de paiement.
Selon la BoU, aucune licence n’a été accordée à aucune entreprise dans le pays pour offrir des services de cryptomonnaies. De ce fait, toutes les structures proposant ces services sur son territoire agissent en dehors de tout cadre légal.
« La BoU a pris note d’articles de presse et de publicités conseillant au public de convertir des cryptomonnaies en argent mobile et vice versa […] Nous tenons à vous informer que la Banque n’a accordé aucune licence à une institution pour vendre des cryptomonnaies ou pour faciliter leur commerce », souligne l’institution bancaire.
par la suite, la Banque Centrale ajoute dans sa note qu’: « en conséquence, il s’agit d’avertir toutes les entités autorisées en vertu de la loi sur les systèmes de paiement nationaux de renoncer à faciliter les transactions en cryptos. La Banque d’Ouganda n’hésitera pas à invoquer ses pouvoirs en vertu de la section 13(l) (b) et (f) de la loi NPS 2020 pour tout titulaire de licence qui serait en violation de la directive ci-dessus ».
Par ailleurs, l’Agence ecofin estime que cette annonce intervient dans un contexte où ces monnaies digitales rencontrent un accueil mitigé de la part des gouvernants. Alors que certains pays y sont favorables, allant même jusqu’à en faire une monnaie officielle, d’autres se montrent plus réservés, estimant que la volatilité de ces moyens de paiement représente un risque trop important pour l’économie.
Notons que l’Ouganda s’était très tôt montré sceptique concernant la fiabilité des cryptomonnaies. En 2019, le ministre des Finances, Matia Kasaija, avait ainsi indiqué que son pays ne les reconnaissait pas comme monnaie légale, tout en précisant que « les détenteurs de cryptomonnaies en Ouganda ne bénéficient d’aucune protection des consommateurs s’ils perdent la valeur attribuée à leurs avoirs en cryptomonnaies ».
Krotoumou Sylla