« Avec le centre d’innovation de Bamako-Tubaniso, nous visons un accompagnement durable de nos jeunes pousses »
Arouna Modibo TOURÉ, le ministre Malien de l’économie numérique du Mali explique « Nous voulons affirmer notre volonté de ne pas rater la révolution numérique ! Au Mali, depuis 2014, à l’initiative du Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, nous disposons d’un ministère chargé du numérique. Sa mission est d’impulser l’utilisation de l’économie numérique comme levier de développement, de transformation de notre écosystème, de création d’emplois, d’inclusion, et surtout de développement humain durable, c’est très important pour nous ».
Le Mali dispose déjà de 9 200 km de fibre optique, mais nous nous sommes rendu compte que ce sont surtout les habitants des capitales régionales qui profitent du sésame qu’est l’outil numérique, alors que les populations des zones rurales reculées en ont besoin pour survivre, surtout dans l’agriculture.
Aujourd’hui 60 % de la population africaine vit de l’agriculture, et ce taux atteint 80 % au Mali, qui compte 18 millions d’habitants pour 1, 24 million de km2. C’est une réalité peu connue, mais l’apport de l’agritech à l’économie est phénoménal, il contribue grandement à améliorer la vie des agriculteurs… Par exemple, une application permet aux agricultrices d’évaluer les besoins en eau d’une terre cultivée, de suivre les cours, de vendre sa marchandise… mais encore faut-il pouvoir se connecter au réseau ! D’où notre volonté de ne pas laisser se creuser une fracture numérique !
Lancement prochain d’un grand projet numérique, le Tubaniso de Bamako initié par une centaine de jeunes startuppers grâce au soutien du gouvernement.
L’idée de Tubaniso, c’est de mettre à profit un espace très vaste – 25 hectares – dont nous disposons pour en faire le complexe numérique de Bamako. Ce sera la Silicon Valley de l’Afrique de l’Ouest : il y aura des startuppeurs, des incubateurs, des accélérateurs, pour mettre le Mali et l’Afrique en valeur, montrer que nous ne sommes pas en marge de la révolution numérique.
Ce programme d’accélération d’une durée de six mois vise donc à soutenir les vingt startups les plus prometteuses du secteur du numérique en Afrique francophone. Cette compétition est destinée aux startups de l’Afrique de l’ouest francophone, auxquelles nous voulons donner leur chance, les faire accompagner par un mentor et les mettre en face d’investisseurs potentiels.
Nous ciblons des jeunes pousses à haut potentiel de croissance, susceptibles de lever entre 250 000 et 5 millions de dollars.
Ce sera un événement d’envergure internationale, car déjà à la suite de mon intervention aux ATDA, ici à Paris, beaucoup de personnes sont venues me solliciter pour enregistrer leur entreprise…
Les initiatives que nous prenons se projettent toutefois au-delà du seul événement. Nous visons la mise en place d’un accompagnement durable des jeunes pousses. Cela passe notamment par la création de ce complexe numérique de Bamako-Tubaniso.
Source: 22 Septembre
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