(JOURNAL,LE MALI EMERGENT)–Pour éclairer la lanterne des populations sur les prix des produits de première nécessité au Mali, les ministres de l’économie et des finances, Alousséni Sanou et le ministre de l’industrie et du commerce, Mahmouh Ould Mohamed étaient face à la presse le jeudi 11 août 2022. Cette rencontre intervient au moment où la flambée des prix gagne du terrain dans les marchés de Bamako et à l’intérieur.
Le ministre de l’économie et des finances dans sa déclaration, a évoqué un certain nombre de facteurs auxquels est liée la flambée des prix des produits de premièrenécessité au Mali. Il s’agit entre autres, de la crise multidimensionnelle, la pandémie de la Covid-19, les sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA contre le Mali et la crise ukrainienne dont les conséquences ont fortement perturbé l’approvisionnement correct du pays et pourraient être négatives sur l’élan de la croissance amorcée en 2021 selon lui.
Dans le cadre de l’atténuation des effets liés à la flambée des prix des denrées alimentaires à l’international, le gouvernementa pris les mesures spécifiques, a déclaré le ministre Sanou. Entre autres, la réduction de 50% de la base taxable à l’importation de 300 000 tonnes de riz, 60 000 tonnes de sucre et 30 000 tonnes d’huile alimentaire ; l’administration des prix des produits alimentaires pour éviter les augmentations injustifiées ; le renforcement des brigades de contrôle des prix de la Direction Générale du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence (DGCC). Egalement les subventions accordées à l’EDM (Energie du Mali) à hauteur de 63 milliards de FCFA en 2021 et 30 milliards de FCFA en 2022 pour continuer une distribution continue de l’énergie à un tarif fixe ; la suspension de la perception de la TVA sur les importations et les achats locaux de graines de coton ; le maintien du prix à la pompe malgré une augmentation moyenne de plus de 40% des prix des produits pétroliers. « Sans ces subventions, les prix à la pompe seraient de 1 136 FCA pour le gasoil et 1139 FCFA pour le Super carburant », selon lui ; le maintien de la subvention du gaz butane jusqu’en mai 2022.

Les manques à gagner au cordon douanier
Sur la période du 1er janvier au 31 juillet 2022, les manques à gagner au cordon douanier sur les produits subventionnés par l’Etat s’établissent à 115,684 milliards F CFA dont : 11,882 milliards F CFA sur les produits alimentaires ; 100,956 milliards F CFA sur les produits pétroliers ; 2,846 milliards F CFA sur les graines de coton. Au total, sur la période du 1er janvier 2021 au 31 juillet 2022, ces manques à gagner sont de 154,786 milliards F CFA, a-t-il déclaré.
Au titre de l’appui au pouvoir d’achat des ménages
Selon le ministre, le gouvernement a amélioré les conditions salariales à travers, entre autres, l’unification de la grille à un indice plafond de 1.382 FCFA pour le personnel relevant des statuts des fonctionnaires de l’Etat, des Collectivités territoriales et des statuts autonomes et militaires ; l’augmentation des indemnités de différents corps de métier pour un coût global d’environ 200 milliards FCFA. Le gouvernement a renforcé la résilience des acteurs économiques en liquidant plus de 310 milliards de FCFA d’arriérés de dettes fournisseurs et prestataires, a-t-il ajouté.
Le gouvernement a également effacé des dettes fiscales en faveur des entreprises impactées par la COVID-19 à hauteur de plus de 30 milliards FCFA notamment les entreprises du secteur de l’hôtellerie, du tourisme, du spectacle et de la restauration. Par ailleurs, le gouvernement a consenti plus de 57 milliards FCFA pour la subvention aux intrants agricoles, 87 milliards FCFA à la relance de la filière coton, 115 milliards FCFA à la relance de OMH, 600 millions FCFA pour la COMATEX, a-t-il conclu.
Ibréhima KONE/Journal, Le Mali Emergent N°: 67 du lundi 15 Août 2022
IB KONE