(CROISSANCE AFRIQUE)-La solidarité et la compassion des pays développés vis-à-vis des pays du Sud dont l’Afrique au Sud du Sahara connaissent elles une mutations avec la baisse constatée des flux monétaires bilatéraux aux titres de l’aide publique au développement…….
Améliorer l’accès à l’eau, aux soins de santé et à une éducation de qualité, protéger l’écosystème ou atténuer les changements climatiques : autant d’objectifs essentiels, à la fois pour les populations du Sud, l’Afrique en premier pour endiguer la pauvreté chronique et favoriser la stabilité de nos pays. Malheureusement, de tels projets n’intéressent pas toujours les investisseurs privés, qui les jugent trop risqués, voire non prioritaires. Malgré tous les outils et mécanismes de gestion de risque, la finance internationale va encore trop peu vers les pays pauvres dont la plupart se trouve en Afrique au Sud du Sahara.
Dans la zone UEMOA la part de la dette extérieure demeure la plus importante (60,9% du PIB en 2022 contre 39,1% pour la dette domestique), mais a diminué par rapport à 2021 (63,9% du PIB), traduisant ainsi la volonté des Etats d’accroître la part des ressources issues du marché régional. Malheureusement cette sur- sollicitation du marché financier régional par nos Etats pour leurs déficits publics évince l’investissement privé indispensable pour l’infrastructure et l’activité industrielle pour le secteur privé de nos pays, c’est le fameux effet d’éviction.
Pour 2023, l’encours de la dette publique devrait encore progresser pour se situer à 61,7% du PIB avant de commencer à décliner pour atteindre environ 60% du PIB en 2024 d’après les prévisions du FMI. Cependant, la hausse des taux d’intérêt sur les marchés financiers internationaux et régionaux, qui renchérit le service de la dette des Etats, pourrait entamer la soutenabilité de la dette de certains pays. Si le pétrole et le gaz ne se matérialisent dans nos ressources publiques nos pays connaîtront des situations de cessation de paiement inévitablement.
Le FMI et la Banque Mondiale tardent à mettre en place des mécanismes qui remplacent les flux en baisse de l’aide publique au développement pendant que les marchés financiers et les agences de notation nous refusent les meilleures conditions d’endettement à bon marche.
La baisse tendancielle de l’aide au développement met à nu les contradictions de certains pays développés comme la France qui organise réunion après réunion sur l’architecture financière internationale au nom de leur préoccupation pour l’Afrique ; mais ce pays est seulement 4e bailleur mondial avec 0,56% du revenu national brut consacré à l’APD même pas 1%, donc moins de 1 milliards d’euro destine à l’APD contrairement à d’autre pays comme l’Allemagne.
Le G20 et le système de Bretton woods doivent se pencher urgemment sur ces problématiques de fonds au nom de la paix et la stabilité de l’Afrique. L’aide publique au développement – multilatérale comme bilatérale – n’est plus une soupape.
C’est le lieu de se désoler du SENEGAL, pays en campagne politique et électorale permanente alors que des urgences économiques et sociales nous attendent.
Moustapha DIAKHATE
Ex Conseiller Special PM
Expert et Consultant en Infrast
Specialiste Pol. Energetique