(CROISSANCE AFRIQUE)- En Afrique de l’Ouest, un rapport de l’Union économique et monétaire Ouest Africaine (UEMOA) a indiqué le taux d’endettement des pays membres s’est établit à 56,9% en 2022 contre 54,6% en 2021. Il signaler que cette la Commission présidé par le Sénégalais Abdoulaye Diop, a présenté aux députés du Comité Interparlementaires (CIP-UEMOA) l’état de l’UEMOA en marge de la 51ème session ordinaire dudit comité, à Niamey le 21 mars 2023.
« Cet exercice annuel, a permis d’évaluer la mise en œuvre de 127 textes et 63 projets et programmes communautaires. Le taux de mise en œuvre des réformes communautaires à l’échelle de l’Union est ressorti à 75,34% en 2022 contre 77.48% en 2021 soit un léger recul de 2,14 points de pourcentage entre 2021 et 2022. Les économies de l’Union ont évolué en dépit de la crise internationale due au conflit russo-ukrainien qui n’a épargné aucune région du monde. », a déclaré Abdoulaye Diop, président de la commission de l’UEMOA.
Ainsi, les décideurs de l’Union estime que les effets combinés de la crise russo-ukrainienne ont joué sur le le déficit céréalier de la campagne 2021/2022 et de la persistance de la crise sécuritaire. Il faut rappeler que cette crise a effectivement entraîné en 2022 un taux d’inflation de 7,5% contre 3,6% un an plus tôt. Par ailleurs, le président Abdoulaye Diop a expliqué les pays de l’Union « auront réussi à renforcer la résilience de leurs économies ; avec un taux d’endettement qui s’établit à 56,9% en 2022, tout en se conformant aux dispositions des articles 26 et 36 du Traité »-at-il expliqué aux élus de l’UEMOA.
La croissance dans l’Union s’est trouvée également impactée car, la relance amorcée en 2021 après la Covid a été contrariée. Contre 6,1% en 2021, le taux de croissance dans l’Union a chuté à 5,8%. Un léger repli dû non seulement à l’élargissement de la base d’évaluation par l’introduction de 11 nouveaux textes communautaires, mais aussi à la transmission tardive des preuves de transpositions et d’application de plusieurs textes communautaires à la Commission par les Etats membres.
Quant au taux d’inflation annuel moyen, il est ressorti à 7,5% en 2022 contre 3,6% en 2021, du fait des effets de la crise russo-ukrainienne et du déficit céréalier de la campagne 2021/2022 avec la persistance de la crise sécuritaire marquée par la hausse des prix des produits et de l’énergie.
L’exécution des opérations financières des États membres en 2022, dans un contexte particulier de lutte contre l’inflation, selon la Commission, se traduit par une dégradation du solde budgétaire global, expliquée, principalement, par une hausse des dépenses publiques plus importantes que celle des recettes. Les recettes totales et dons ont progressé de 8,9% pour représenter 17,4% du PIB, tirés principalement par l’augmentation des recettes fiscales de 8,7%. « Il en résulterait un taux de pression fiscale de 13,4% contre 13,5% en 2021.
Cette évolution s’expliquerait par le dynamisme de l’activité économique ainsi que les retombées des réformes engagées par les États membres pour une meilleure administration de l’impôt et l’élargissement de l’assiette fiscale », note-t-on dans le rapport. Mieux, « par État membre, souligne le rapport, le taux de pression fiscale en 2022 se présenterait comme suit : Bénin (11,5%), Burkina-Faso (14,9%), Côte d’Ivoire (12,0%), Guinée-Bissau (9,1%), Mali (14,0%), Niger (11,0%), Sénégal (18,1%) et Togo (13,4%) ».
L’UEMOA estime que les recettes non fiscales, selon l’étude, se sont affichées en baisse de 6,7% pour représenter 1,7% du PIB, et s’explique, entre autres, par le repli des encaissements au titre de la vente de la licence 4G (Burkina Faso) et la baisse les recettes exceptionnelles mobilisées par certains États membres en 2021.
Les dons progresseraient de 25,3% pour représenter 1,7% du PIB avec la poursuite des appuis budgétaires. Les dépenses totales et prêts nets en 2022 augmenteraient de 11,9% pour représenter 23,4% du PIB en 2022, sous l’impulsion des dépenses courantes et d’investissement. Toutefois, la dette intérieure continue de progresser rapidement dans plusieurs États membres, en lien avec les interventions sur le marché financier régional.
Concernant les dépenses courantes, elles ont progressé de 6,2%, tirées par la hausse de 10,1% des dépenses de personnel et celles des charges d’intérêts de la dette de 15,9%. Les transferts de subventions augmenteraient de 6,6% en 2022. A sont tour, les dépenses d’investissement, ont connu un accroissement de 21,3%, sous l’effet de la poursuite des travaux de construction d’infrastructures socioéconomiques contenus dans les différents plans de développement.
Notons que le rapport de l’UEMOA estime que le déficit budgétaire global représenterait 6,1% du PIB en 2022 contre 5,5% en 2021. Hors dons, il se situerait à 7,7% contre 6,9% en 2021. Le taux d’endettement de l’Union en 2022 s’établirait à 56,9% contre 54,6% en 2021, soit une progression de 2,2 points de pourcentage.
Zangouna KONE