(CROISSANCE AFRIQUE)-Pour le compte de l’année 2022, la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) estime dans son rapport sur la politique monétaire dans l’umoa que les échanges extérieurs des États membres de l’UEMOA dégageraient un excédent global de 250,2 milliards de F CFA, après celui de 475,7 milliards de F CFA une année plus tôt. La Banque centrale Ouest Africaine précise que cette détérioration du solde global de la balance des paiements serait imputable à la dégradation du déficit courant, dans un contexte marqué par l’envolée des cours internationaux des produits pétroliers et alimentaires.
Le solde resterait toutefois positif, renseigne-t- elle qu’en raison des entrées nettes de capitaux attendues sur le reste de l’année. Le déficit courant s’accroîtrait de 25,1% pour ressortir à 7.282,6 milliards de F CFA en 2022, en raison de l’aggravation du déficit de la balance de biens et services (+27,5%) ainsi que celle du revenu primaire (+5,5%), dont les effets seraient atténués par l’évolution favorable du solde excédentaire du revenu secondaire (+14,1%).
« Rapporté au PIB, le déficit courant se dégraderait de 1,0 point de pourcentage pour ressortir à 6,8% du PIB. L’excédent du compte du revenu secondaire se consoliderait de 14,1%, en lien avec l’augmentation des appuis budgétaires en faveur des Etats et la hausse attendue des envois de fonds des migrants (+4,7%). L’excédent du compte de capital devrait progresser de 11,6% pour ressortir à 1.621,9 milliards, après 1.453,8 milliards un an plus tôt, en liaison avec la bonne tenue des dons en capital à destination aussi bien de l’Administration publique que du secteur privé. », a-t- il souligné la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Le rapport estime que sur cette base, le besoin de financement des Etats membres s’établirait à 5.660,7 milliards, en hausse de 29,6%. Ce besoin serait couvert à hauteur de 104,4% par les entrées nettes de capitaux au titre du compte financier, qui progresseraient de 13,4%. En effet, les Investissement Direct étrangers (IDE) augmenteraient de 44,8%, en lien avec la poursuite des travaux d’exploration pétrolière en Côte d’Ivoire, la mise en œuvre des projets pétrolier et gazier au Sénégal ainsi que la construction du pipeline Niger-Bénin, dont les entrées en production sont prévues en 2023.
Notons que le rapport de la BCEAO explique que l’amélioration des flux nets au titre des tirages publics (+29,7%) contribuerait également à la consolidation des entrées nettes au titre du compte financier et cela, l’évolution favorable du solde du compte financier serait toutefois atténuée par le repli des investissements de portefeuille (-52,1%).
Il faut noter que cet exploit sera possible, en raison notamment du faible niveau des émissions d’euro[1]obligations attendues en 2022 comparativement à l’année précédente (+596,0 milliards en 2022 contre +1.626,1 milliards en 2021).
Daouda Bakary KONE
