(Tribune): « La CEDEAO et l’UEMOA ne doivent pas prendre des décisions rapides pour sanctionner le Niger »

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(CROISSANCE AFRIQUE)-La CEDEAO et l’UEMOA ne doivent pas prendre des décisions rapides pour sanctionner le Niger sur la base des égos et des émotions de nos chefs d’état. Utiliser des sanctions et une intervention militaire pour rétablir un président renversé par un coup d’état pourrait être contre productif pour le pays et peut-être même la sous-région si on analyse les impacts de telles actions y compris sur les populations innocentes.


1) le premier problème c’est le choix entre la démocratie et l’unité et la paix dans la Sous-région. La CEDEAO et l’UEMOA ont été créées avant tout pour unir les pays de la sous-région au plan politique, économique, social et culturel. Il est même envisagé que c’est entités évoluent vers la création des États Unis d’Afrique.

Le rôle de gendarme que souhaite jouer ces deux organisations régionales ne se fonde toutefois que sur un protocole additionnel sur la gouvernance .Malgré cela la CEDEAO et l’UEMOA semblent dans ce dilemme avoir choisi le mirage de la démocratie. En effet rien ne prouve que rétablir Monsieur Bazoum dans son fauteuil de Président de la république du Niger par des forces étrangères sans tenir compte de l’avis des citoyens, même si ces forces sont africaines ramènera la vraie démocratie dans ce pays .

Le seul objectif qu’on est sûr d’atteindre c’est de montrer que la CEDEAO des chefs d’état a de la force pour imposer la volonté des chefs d’état à ses pays membres plus ou moins démunis et qui rencontrent de nombreuses difficultés qui les empêchent de maintenir leur stabilité. L’ironie dans ça c’est que c’est la force et non le dialogue et le consensus qui sont utilisés pour imposer la démocratie. Plus grave c’est aussi que ces deux organisations sensées montrer leur solidarité envers ces trois pays membres du Sahel n’ont rien fait de concret jusqu’ici.


2) le second problème c’est que la décision est prise sans prendre le temps de faire l’analyse de l’impact de celle-ci sur les populations et sur l’ensemble de la sous-région. Les raisons profondes de cette succession de coups d’état dans la sous-région sont elles connues ?


Nous nous rappelons que les premiers coups d’état en Afrique juste après les indépendances et pendant la guerre froide étaient tous liés aux influences extérieures. Certains coups d’état étaient même financés par l’extérieur pour soit stopper le communisme ou soit pour lutter contre l’impérialisme.La guerre froide entre les puissances pourrait même être considérée comme celle qui a exporté les coups d’état en Afrique après les indépendances arrachées par les peuples africains.


Qu’en est-il aujourd’hui ? Pourquoi soudainement dans la sous-région et après plusieurs années de pratique démocratique les coups d’état se succèdent ils a un rythme très rapproché de plus ?
Est-ce la faute des Militaires qui n’ont pas reçu une formation suffisante qui les amène à respecter les principes et valeurs de la démocratie et de la république ?


Est-ce la faute des hommes politiques qui ont trop déçu en arrivant pas ,non seulement à développer nos pays mais aussi n’ont pas pu résoudre les problèmes de corruption , d’injustices et d’impunité qui minent nos sociétés ?


Est-ce comme par le passé l’influence des puissances extérieures qui contribue à déstabiliser nos pays déjà affaiblis par la mauvaise gouvernance en vue d’exploiter à leur profit nos ressources minières ou pour faire de nous les consommateurs captifs de leurs produits, créant ainsi les conditions favorables aux coups d’état ?


N’est ce pas peut-être une combinaison de tous ces facteurs ou de quelques uns de ces facteurs ?
La CEDEAO et l’UA ont elles analysé toutes ces questions pour trouver la racine du problème et y apporter la meilleure solution pour le continent , pour les sous-régions et pour chacun des états africains concernés. Rien n’est sûr !!!


3) le troisième problème c’est dans toute décision concernant les pays africains et le continent il faut nécessairement tenir compte du contexte international et de son évolution . Ce qui ne semble pas être le cas dans cette précipitation de nos chefs d’état.


La guerre en Ukraine a déclenché une forme de rupture des équilibres qui maintenaient la bonne marche du monde. Une concurrence j’allais même dire une confrontation féroce est en marche entre les grandes nations. La Russie qui s’était endormie après la chute du mur de Berlin semble s’être réveiller et désir jouer un rôle à la hauteur de sa puissance militaire ( nucléaire notamment).


La Chine qui a rattrapé son retard sur beaucoup de plan y compris notamment au plan technologique et commercial veut reprendre le leadership mondial ou tout au plus peser plus sur les grandes décisions.
De nouveaux regroupements naissent aussi pour pouvoir peser, c’est le cas des BRICS par exemple et des anciens regroupements se renforcer également, c’est le cas de l’OTAN qui ne cesse de s’étendre à d’autres pays, les pays de l’ancienne union soviétique notamment.


Qu’en est-il de L’Afrique ?


Elle non seule dors mais reste surtout diviser et n’arrive toujours pas a parler d’une seule voix au plan international. Elle continue d’être donc derrière de sa classe et cela malgré ses richesses naturelles et ses nombreuses potentialités parmi lesquelles sa population dont elle n’arrive toujours pas à tirer les dividendes démographiques.


Pire malgré l’existence depuis plusieurs années des organisations sous-régionales comme la CEDEAO et l’UA pour ne citer que ces deux, l’Afrique continue de patauger dans la pauvreté avec un taux de scolarisation le plus faible du monde qui est même en recul dans le Sahel à cause de l’insécurité.
Au plan international l’Afrique est également le continent le plus marginalisé, elle n’est membre ni du G7, ni du G20 encore moins du CS/NU où se prennent les grandes décisions qui affectent le monde entier y compris chacun de nous. Ne parlons pas de son poids insignifiant dans le commerce mondial.
Nos leaders à l’apparence ne sont pas encore conscients de tous ces enjeux et n’ont aucune ambition visant à faire du continent africain une PUISSANCE MONDIALE qu’il faut respecter au même titre que l’Europe ou les États Unis.


Nos dirigeants dis je préfèrent la facilité que leur offre le rôle de satellites qui tournent autour des grandes puissances où presque tout est décidé pour eux. Ne soyons donc pas étonné que les chefs d’état de la CEDEAO et de l’UEMOA choisissent d’utiliser la force pour imposer leur démocratie au Niger et faire ainsi plaisir aux grandes puissances dont ils sollicitent fortement le soutien et pour lesquelles la perte du Niger dans leur giron serait une catastrophe impardonnable, au lieu de rassembler les pays africains avec le dialogue et le consensus comme seuls outils de règlement de différends.


Peu importe alors le nombre de morts ou de souffrances des populations innocentes et peut être même d’une nouvelle plus grande division de l’Afrique entre les pro- coups d’état et les anti-coups d’état.
La démocratie ne se force pas et doit pas être imposée de l’extérieur, elle s’apprend et se propage par l’éducation et la sensibilisation .*


Notons que l’unité de l’Afrique dont tous les experts sont d’accord que c’est le passage obligé pour son développement et pour le bonheur et la prospérité des africains ne doit pas non plus être simplement mise au second rang des priorités par nos chefs d’état au profit d’une démocratie parachutée.
Enfin construire la paix doit être un objectif pour tous les africains et surtout pour tous nos dirigeants actuels car nous devons éviter de transformer notre continent un terrain de conflit où les grandes puissances viendraient expérimenter leurs armes nouvelles ou simplement réduire notre population dont la croissance les inquiète ou tout bonnement gonfler les égos déjà gros de leurs leaders.
Analyse et opinion d’un citoyen africain lambda
H. Niang

croissanceafrik
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Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne dont un mensuel disponible dans les kiosques à journaux) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

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