Heifer International à travers son programme intitulé le défi « AYuTe Africa Challenge a annoncé qu’il va investir 1,5 millions USD pour soutenir des entreprises agro-technologiques dirigées par des jeunes Africains en 2021. Selon les dirigeants du programme, le rapport documentera les investissements dans les technologies de pointe de Heifer Afrique, accélérant l’adoption dans les exploitations et la croissance des entreprises.
En Afrique, malgré un large éventail d’innovations agro-technologiques susceptibles de propulser les agriculteurs africains vers la rentabilité, seuls 23 % des jeunes travaillant dans l’agriculture utilisent une forme quelconque de technologie agricole, révélant un manque de financement et de formation, selon une nouvelle enquête de Heifer International menée dans 11 pays africains.
« Alors que le continent possède une jeune population florissante, le secteur agricole africain doit investir dans des innovations agrotechnologiques et encourager les jeunes à lancer des initiatives liées à l’agriculture, essentielles pour la revitalisation du système alimentaire africain », a déclaré Adesuwa Ifedi, vice-présidente principale des programmes africains chez Heifer International.
Toutefois, le rapport « L’avenir de l’agriculture africaine : une évaluation du rôle des jeunes et de la technologie publié à l’occasion de la Journée internationale de la jeunesse, fournit les témoignages de près de 30 000 jeunes Africains et un suivi de centaines d’agriculteurs et d’organisations agricoles.
Il souligne la nécessité de nouveaux investissements afin de promouvoir l’accès à des innovations susceptibles d’encourager les jeunes Africains désintéressés aujourd’hui par l’agriculture à reconsidérer les opportunités offertes par la filière – compte tenu notamment de la nécessité de générer des emplois et de réparer les systèmes alimentaires mis à mal par la pandémie.
Par ailleurs, près de 29 900 jeunes, 299 petits exploitants agricoles et 110 jeunes pousses de technologie agricole, plates-formes d’innovation et organisations technologiques en Éthiopie, au Ghana, au Kenya, au Malawi, au Nigeria, au Rwanda, au Sénégal, en Tanzanie, en Ouganda, en Zambie et au Zimbabwe ont été interrogés dans ce rapport, qui identifie les difficultés des communautés de petits exploitants et les domaines offrant un potentiel d’innovation et de croissance.
L’enquête fournit également des informations sur la façon dont la pandémie affecte les agriculteurs africains. Environ 40 % des organisations agricoles interrogées déclarent avoir été contraintes de fermer au moins temporairement en raison de la pandémie ; 38 % ont enregistré une réduction du panier moyen par client ; et 36 % ne disposent pas encore du capital financier nécessaire pour relancer la croissance de leurs entreprises.
Notons que plus de la moitié de la population rurale africaine travaille dans le secteur agricole. Les jeunes de moins de 25 ans représentent environ 60 % de la population du continent, et une grande proportion des 1,8 milliard de jeunes dans le monde âgés de 10 à 24 ans vit en Afrique, d’après l’Organisation des Nations Unies.
Pour rappel, les répondants ont également mentionné les effets néfastes des chocs climatiques (30 %), des insectes, des nuisibles et des maladies (17 %) et des obstacles technologiques (14 %) sur la productivité agricole.
Daouda Bakary Koné