(CROISSANCE AFRIQUE)-Du 12 au 13 novembre dernier, une formation sur le thème : « recrutement de porte à porte pour syndiquer les nouveaux et pouvoir bénéficier de leurs droits » a réuni, dans la salle Mamadou Famady Sissoko, de la Bourse du travail, une trentaine de participants.
Ledit séminaire a été organisé par le syndicat des travailleurs domestiques du Mali (Syntradom) en partenariat avec la Fédération Internationale des Travailleurs Domestiques (FITD). Pour se faire, la secrétaire générale du Sytradom Hawa Traoré et ses sœurs ont fait recourir l’expérimentée Mme Djélika Dembélé Sawadogo, experte nationale en justice traditionnelle. Ainsi, durant deux jours, Djélika avec une méthode participative a touché du doigt tous les aspects relatifs aux travailleurs domestiques, notamment leurs conditions de vie et de travail, leurs droits et devoirs…
S’agissant du recrutement, la formatrice a mis un accent particulier sur les comportements d’un bon recruteur. Ainsi, elle a insisté sur l’information et la sensibilisation des recruteurs pour atteindre l’objectif fixé.
A l’issu des travaux une série de recommandation a été formulée par les participants à l’endroit de Syntradom.
Selon la FITD, les travailleurs domestiques représentent 4,5% de l’emploi salarié, et 81% sont en emploi informel. Ils sont ces travailleurs qui effectuent un travail au sein de ou pour un ou plusieurs ménages privés. Ils fournissent des services de soins à la personne directs et indirects et, à ce titre, sont des membres essentiels de l’économie des services à la personne. Leur travail peut inclure des tâches telles que le ménage, la cuisine, le lavage et le repassage des vêtements, la prise en charge des enfants ou des membres âgés ou malades de la famille, le jardinage, la garde de la maison, la conduite pour la famille, et même la prise en charge des animaux domestiques. Un travailleur domestique peut travailler à temps plein ou à temps partiel; il peut être employé par un seul ménage ou par un prestataire de services ou par son intermédiaire; il peut résider dans le ménage de l’employeur (travailleur à domicile) ou vivre dans sa propre résidence (travailleur indépendant). Un travailleur domestique peut travailler dans un pays dont il n’est pas ressortissant, on parle alors de travailleur domestique migrant. Selon une étude menée par le Centre de Recherche et d’Action sur les Droits économiques, Sociaux et Culturels (CRADESC), basé au Sénégal, le caractère informel du secteur des travailleuses domestiques, au Mali, et dans la capitale Bamako en particulier, impose à ces travailleurs des conditions de vie et de travail difficiles au sein du domicile de l’employeur. En effet, l’étude a révélé de graves manquements concernant l’application des règles du travail et des violations des droits et libertés des travailleuses domestiques, dont la grande majorité est âgée entre 15-25 ans (64.7%) et entre 12-15 ans (31.37%). Ainsi, il a été constaté qu’aucune de ces femmes et filles interrogées ne dispose de contrat écrit, ni n’est déclarée aux organismes de sécurité sociale ou de contrôle du travail. Le caractère informel du secteur expose les travailleuses domestiques à des conditions de vie et de travail difficiles au sein du domicile de l’employeur: soumission à des longues heures de travail, absence de congés, manque d’hygiène et de sécurité du lieu de travail, traitements dégradants. Pire, malgré la surcharge de travail, le salaire payé par les employeurs est très en deçà du minimum garanti.
Au Mali, comme dans beaucoup de pays de la sous-région, depuis un certain temps, le secteur est en train de s’organiser pour prendre à bras le corps les maux qui le minent.
H.Togo
