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Le choc économique du Covid-19 vers la création d’une banque centrale du monde

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(Ecofin Hebdo) – L’ampleur du choc économique occasionné par le Coronavirus dans tous les pays du monde a remis sur la table des discussions, le besoin qu’il y a de transformer le Fonds Monétaire International (FMI) en banque centrale du monde, avec une gouvernance multilatérale plus équilibrée, lorsque surviennent des crises graves. Dans un article récemment publié, l’équipe finance de l’Agence Ecofin, a exprimé son adhésion à cette vision des choses, en présentant ce pourquoi elle militait.

Lire aussi : 03/05/2020 – Afrique, dette, FMI, post-Covid, blockchain… ce pour quoi l’Agence Ecofin milite

Dans une lettre d’opinion conjointe signée le 14 avril 2020 dans le Washington Post, le quotidien américain réputé, Gordon Brown, ancien ministre des finances et Premier ministre de Grande Bretagne et Lawrence H. Summers, professeur d’économie à l’université d’Harvard et ancien ministre américain des finances ont argumenté pour un renforcement des pouvoirs d’intervention du FMI.

1Gordon Brown ancien premier ministre de Grande Bretagne

Gordon Brown appelle à un renforcement du rôle du FMI.

Selon eux, les Etats (dans les pays développés) sont allés trop loin et sans efficacité prouvée, dans le financement des crises. Ils estiment donc qu’il est désormais temps pour une instance internationale comme le FMI de prendre le relais. « S’il n’y a jamais eu un moment où une expansion de la monnaie internationale connue sous le nom de Droits de Tirage Spéciaux est vitale, c’est maintenant », peut-on lire dans leur texte.

2Abiy Ahmed

Pour Abiy Ahmed, il faut recourir aux émissions de DTS. 

Dans le même temps, des dirigeants politiques européens, dont la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron, se sont joints à des personnalités africaines telles que Abiy Ahmed, le Premier ministre éthiopien, et Cyril Ramaphosa, président de l’Afrique du Sud et de l’Union Africaine, pour exhorter le FMI à «décider immédiatement de l’allocation» de droits de tirage spéciaux afin « de fournir des liquidités supplémentaires pour l’achat de produits de base et des composantes médicales essentielles ».

Une transformation légitime, au regard de l’intense sollicitation du FMI face à la crise

Le FMI est l’un des acteurs multilatéraux avec lequel de nombreux pays africains ont discuté, dans le cadre de la solidarité internationale exprimée à l’Afrique, pour contenir les conséquences de la pandémie dans tous ses aspects. La dernière manifestation en date sont les 1,2 milliard $ mis à la disposition du Kenya et de l’Ouganda, deux importants pays d’Afrique de l’Est. Mais quelque soit le niveau d’intervention de l’institution de Bretton Woods, on reste en deçà de nouvelles attentes exprimées à son endroit.

La volonté de faire des Droits de Tirage Spéciaux un instrument de réserve de valeur échangeable au niveau international, n’est pas nouvelle. Dans une note publiée sur le site internet du FMI en décembre 2019, l’homme politique et économiste colombien José Antonio Ocampo présentait déjà les avantages d’une telle révolution. Il en distinguait spécifiquement trois.

3IMFC DG FMI

Kristalina Gueorguieva, DG du FMI, reconnait que la crise va nécessiter « des milliards de dollars » pour les pays émergents et en développement.

« Premièrement, il donnerait le pouvoir à tous les pays du monde de créer une monnaie internationale. Deuxièmement, cela réduirait la demande des marchés émergents et des économies en développement de réserves de change comme « auto-assurance ». Ces deux avantages seraient renforcés s’il était convenu de prendre en compte des facteurs autres que les contributions aux quotas pour accroître la part des économies en développement dans les allocations de DTS. Troisièmement, cela rendrait le système monétaire international plus indépendant de la politique monétaire américaine », peut-on lire dans son document.

« Premièrement, il donnerait le pouvoir à tous les pays du monde de créer une monnaie internationale. Deuxièmement, cela réduirait la demande des marchés émergents et des économies en développement de réserves de change comme « auto-assurance ».

En effet, les DTS sont entrés dans le débat monétaire international après la seconde guerre mondiale, constatant que définir le pouvoir économique extérieur des pays sur la base de leurs réserves en Or devenait de plus en plus difficile, du fait de l’inégale répartition de cette ressource. Après de longues discussions, les pays sont tombés d’accord sur la création de ce qu’on appelle aujourd’hui des DTS. Ce sont des actifs internationaux de réserve, créés par le Fonds Monétaire International, pour compléter les réserves de change officielles de ses pays membres.  Ils sont gratuitement distribués à ces derniers, et leur valeur est basée sur un panier de cinq grandes devises (le dollar américain, l’euro, le yuan renminbi, le yen japonais et la livre sterling).

Il faudra à tout prix convaincre les USA

Le plus farouche opposant à cette idée reste les USA. Dès le départ, l’Amérique s’est opposé à la France du Général de Gaule sur cette question. La France, empêtrée avec ses colonies, souhaitait un système multilatéral qui permettrait de soutenir des pays en développement. Mais l’Amérique, grand vainqueur de la deuxième guerre mondiale, imposa un mécanisme qui lui assurait le plein contrôle.

Le pays dirigé par Donald Trump a en effet le pouvoir de bloquer une décision lorsqu’elle n’arrange pas ses intérêts. Les décisions importantes du FMI sont prises par son conseil des gouverneurs (représentant de chaque pays) à la majorité de 85% des droits de vote. Or les Etats-Unis à eux seuls disposent d’un pouvoir de vote de 16,5%. Ce pouvoir peut même être augmenté en fonction des mouvements sur sa monnaie, composante majeure du DTS. En décembre dernier un projet de résolution visant à redistribuer ces droits de votes a été bloqué par les USA.

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Pour soigner les crises, les DTS seraient plus efficaces que les prescriptions ordinaires.

Sur le projet de créer et distribuer des DTS pour faire face exceptionnellement aux crises, les Américains mettent en avant le fait que cette manière de faire bénéficierait surtout aux pays riches. En effet, le mécanisme actuel de distribution de ces ressources dépend fortement des quotas de chaque pays membres. Cela n’avantagerait pas les pays économiquement faibles.

Mais les vraies raisons de l’opposition américaine à un tel projet sont plus complexes. Si les DTS montraient une certaine efficacité comme instrument d’échange entre banques centrales du monde, cela pourrait réduire le pouvoir du dollar américain.

Si les DTS montraient une certaine efficacité comme instrument d’échange entre banques centrales du monde, cela pourrait réduire le pouvoir du dollar américain.

Si le dollar n’était plus la monnaie de réserve internationale par excellence, il perdrait de sa valeur. Pour des places financières comme le New York Stock Exchange ou le Nasdaq, toutes deux basée à New York, ce serait un danger sans précédent pour leurs 30 000 milliards $ de capitalisation boursière cumulée. De même le puissant marché américain du crédit se trouverait fortement menacé.

Mais les propositions actuellement formulées ne sont pas proches de ce type de scénario. L’idée est plutôt d’adopter une approche multilatérale dans la gestion des crises internationales de grande ampleur, comme celle que vit actuellement le monde avec le Coronavirus, et sans doute demain avec le climat. Il paraît aujourd’hui évident que les seules réponses des banques centrales de quelques pays ne suffisent plus à faire repartir durablement la croissance mondiale.

Idriss Linge

Idriss Linge

Course au Perchoir (Mali): l’honorable Mamadou DIARRASSOUBA élu candidat unique du RPM, Moussa TIMBINE claque la porte,avec des injures grossières

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Selon notre confrère de zaharainfos « A l’issu d’un vote des membres du Bureau politique national, il est arrivé largement en tête, avec 39 voix. Son challenger, Me Baber Gano obtient 6 voix et 6 bulletins nuls. Avec le soutien de ses camarades politiques, Mamadou Diarrassouba franchit une étape décisive dans sa course au Perchoir« , a-t-il précisé notre confrère.

En ce qui ses potentiels adversaires à savoir l’ancien Président de l’Assemblée nationale, Issaka Sidibé et Abdrahamane Niang n’ont pas participé au vote. L’un a quitté la salle avant le vote et le second a tout simplement abandonné la course au Perchoir. des comportements jugés par certains observateurs comme salutaire puisque Issiaka Sidibé n’a jamais eu le quittus de la population voir son parti politique.


En revanche, notre confrère de zaharainfos affirme « quant à l’ex premier vice-président de l’Assemblée nationale et président des jeunes du RPM, Moussa Timbiné, celui-ci a claqué la porte, avec des injures grossières, selon les jeunes qui étaient devant la salle Maeva Palace où se tenait la réunion« .a-t-il annoncé, Youssouf DIALLO.

Il claque la porte avec des injures grossières

Et désormais la balle est dans le camps chef de l’Etat qui, à son tour, va « entériner l’option de son parti pour la présidence de l’Assemblée nationale« . En principe IBK devrait entériner le choix de son parti (RPm), « qui, du reste, est logique au regard des résultats électoraux de Diarrassouba à Dioïla et particulièrement lors des législatives de 2020 où il a récolté 5 députés. Ce choix n’est donc que justice » selon nos confrères de zaharainfos.

Des mots de remerciement de l’honorable Mamadou DIARRASSOUBA à l’endroit de ceux qui l’ont soutenu dans ce combat avec humilité « Chers camarades militants et militantes, c’est avec humilité que j’ exprime ma gratitude pour la confiance placée en ma modeste personne pour briquer la présidence de L’Assemblée nationale.A cette heureuse occasion du triomphe de la démocratie à l’interne du parti, je vous rassure ma disponibilité et mon engagement à servir le Mali au nom du parti et du peuple« .

Daouda Bakary KONE

URGENT-Mali: le DGA de l’usine SUKALA SA M. MOULAYE HAIDARA arbitrairement relevé de son poste grâce à l’indifférence de la partie chinoise

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par la rédaction /croissanceafrique/Daouda Bakary KONE

Selon nos informations, une grande manifestation vient d’être provoquer à Doubabagou dans la région de segou. « Nous voulons montré notre mécontentement, parce que la partie chinoise vienne de relever le directeur général adjoint (DGA) M. Moulaye HAIDARA de son poste. Nous, les populations de doubabougou dénonçons ce comportement arbitraire de la part des chinois. Moulaye est le seul cadre de cette société qui nous aide dans plusieurs cadres sociaux. Donc aujourd’hui, nous dénonçons ces licenciements abusifs dans cette usine. Franchement, Moulaye est bien et il nous a rendu beaucoup de service surtout sur le plan social », a-t-il témoigné, un jeune depuis Dougabougou à croissanceafrique et nous avons essayés de joindre la partie chinoise sans succès.

La nouvelle société Sukala est devenue un véritable enfer pour les employés y travaillent. Cette société sucrière est dirigée par des cadres aux allures d’esclavagistes qui infligent un traitement inhumain aux travailleurs. Une situation qui interpelle les autorités maliennes et surtout les défenseurs des droits de l’homme.

A l’issue de nos investigations nous sommes parvenus à un constat amer: les travailleurs de Sukala sont ceux qui subissent le plus mauvais traitement au Mali. A Sukala les travailleurs ne sont pas seulement payés au rabais, mais c’est également une société où le droit d’expression est banni. Les travailleurs maliens, à l’exception des Chinois, y sont muselés et maltraités. C’est aussi une boite où le travailleur doit accepter de subir sans se plaindre pour espérer y rester. Il nous est revenu également que le travailleur qui ouvre la bouche pour réclamer un quelconque droit est simplement licencié, sans motif et sans droit.

Au moment, ou nous mettions sous presse, des véhicules remplis de militaires quittaient Ségou pour Dougabougou. D’autres sources affirment que des militaires sont entrain de mater les manifestants. La population ne digère pas le relèvement abusif du DGA de la société SUKALA SA selon plusieurs sources que nous avons contactées sur place. « Monsieur le journaliste, je vous informe que le DGA Moulaye a été injustement relevé de son poste et nous ne pouvons pas tolérés cela  » . Il aurait été relevé en violation des règles et sans motifs valables. Le successeur n’est que M Malick MAHAMANE, chargé de mission du ministre du commerce et de l’industrie M. AG ERLAF. Notre source affirme que « son tors est que depuis son arrivé dans la boite , il a mis fin à la gestion opaque des chinois et défendre les intérêts du Mali et ceux travailleurs« .

Contrairement à ce que les gens disent, le DGA de sukala est nommé par le conseil d’administration, mais, tel na pas été le cas, car notre source nous révèle que le conseil d’administration a violé les textes en nomment le nouveau DGA, un chargé de mission du département de tutelle. Spécialisée dans la production du sucre au Mali, la Nouvelle société Sukala située dans la région de Ségou, est une société anonyme dont 60% du capital sont détenus par les Chinois et les 40% par l’Etat malien. La société emploie environ 10 000 saisonniers et plus d’une centaine de travailleurs permanents. Sa production avoisine les 90 000 tonnes de sucre par campagne.

une vue interne de l’usine

Notons que depuis l’ouverture de cette société dans des circonstances restées jusque-là floues, les droits des travailleurs y sont foulés aux pieds par ses responsables, en complicité avec le département de tutelle et l’inspection du travail, lesquels refusent de prendre leurs responsabilités.

a suivre

Covid-19: Le groupe Air France-KLM annonce une perte nette de 1,8 milliard d’euros

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par la rédaction

Le groupe Air France-KLM a enregistré au premier trimestre une perte nette de 1,8 milliard d’euros, la pandémie de Covid-19 ayant fortement impacté sa performance depuis mars après un bon début d’année. Le trafic passager a reculé de 20,1% et la recette unitaire de 6,9%, tandis que la reprise sera « lente » à partir de l’été.

Comme annoncé en février, l’impact de la crise sanitaire sur les résultats financiers du groupe franco-néerlandais est brutal : chiffre d’affaires en recul de 15,5% à 5,02 milliards d’euros (baisse de 922 millions), résultat d’exploitation à -815 millions d’euros, et marge d’exploitation ayant chuté de 11,4 point à -16,2%. La baisse du résultat d’exploitation de 529 millions d’euros par rapport à l’année dernière est « entièrement causée par le résultat d’exploitation de mars 2020 à -560 millions d’euros » suite à l’immobilisation de la quasi-totalité de la flotte, précise Air France-KLM dans son communiqué de jeudi matin.

Le résultat net s’élève à -1801 millions d’euros, soit une baisse de 1477 millions d’euros par rapport à la même période en 2019 : cela prend en compte « des éléments exceptionnels dus au Covid-19 » : la dépréciation de huit Boeing 747 pour -21 millions d’euros, l’amortissement accéléré des Airbus 380 pour -25 millions d’euros, la « surcouverture » carburant pour -455 millions d’euros, et un impact d’’impôts pour -173 millions d’euros.

Le coût unitaire du premier trimestre 2020 a augmenté de 3,5%, principalement en raison des réductions de capacité liées à Covid-19 ; à taux de change et prix du carburant constants, les coûts unitaires ont augmenté de 3,5% au premier trimestre. Les coûts salariaux nets du groupe ont diminué de 2,8% en 2020 par rapport à l’année dernière, « grâce à la mise en œuvre de l’activité partielle à Air France au cours des deux dernières semaines de mars 2020, au non renouvellement des contrats temporaires et à l’absence de dispositions de participation aux bénéfices dans les deux compagnies ». Le nombre moyen d’ETP (équivalent temps plein) au premier trimestre 2020 a augmenté de 600 par rapport à l’année dernière, dont 450 pilotes et 450 membres d’équipage de cabine supplémentaires.

Résultat d’exploitation Groupe Air France (€m) -536-287
Marge d’exploitation (%) -17,80%-11,0 pt
Résultat d’exploitation Groupe KLM (€m) – 275 – 228
Marge d’exploitation (%) -12,9% -10,9 p

Benjamin Smith, DG du groupe Air France-KLM, a déclaré : « Le groupe a réalisé un début de premier trimestre prometteur, en ligne avec les objectifs du plan stratégique présenté en Novembre 2019. Cependant, l’accélération de la crise du Covid-19 en mars a fortement impacté les résultats du groupe au premier trimestre. Je remercie nos équipes pour leur mobilisation exceptionnelle dans cette crise sans précédent. Le groupe Air France-KLM s’est adapté rapidement, par la mise en place de mesures de sécurité sanitaire indispensables à nos personnels et à nos clients, la réduction de nos coûts pour préserver nos liquidités, l’ajustement continu de notre programme de vols, ou encore les nombreux vols de rapatriement et de transport de matériel médical ». Des incertitudes demeurent sur l’évolution du Covid-19 « et nous invitent à être prudents dans les hypothèses de reprise des prochains mois », a-t-il ajouté.

L’engagement des gouvernements français et néerlandais à soutenir financièrement le groupe ainsi que le fait que nos banquiers participent à ces programmes, témoignent fortement de leur confiance dans notre capacité à surmonter cette crise et à nous reconstruire. Nous travaillons sur un nouveau plan pour que le groupe Air France-KLM retrouve sa compétitivité dans un monde profondément bouleversé et réaffirme son leadership dans la transition durable du transport aérien. Ces nouvelles orientations seront présentées dans les prochains mois.

Face au niveau d’incertitude élevé sur la durée de la crise du Covid-19 et son impact sur l’environnement macro-économique, Air France-KLM retire ses perspectives antérieures pour 2020, et prévoit désormais :

  • Une lente reprise de l’activité à l’été 2020, avec la levée progressive des restrictions aux frontières, avec une capacité d’environ -95% pour le deuxième trimestre 2020 et -80% pour le troisième trimestre 2020 par rapport à l’année dernière ;
  • Un impact négatif prolongé sur la demande passage, qui ne devrait pas revenir au niveau d’avant la crise avant plusieurs années ;
  • Un repositionnement de la flotte incluant une réduction structurelle de la capacité d’au moins -20% en 2021 par rapport au niveau d’avant la crise de 2019.

Par ailleurs le groupe prévoit un EBITDA significativement négatif sur 2020 et une perte au niveau du résultat d’exploitation nettement plus élevée au deuxième trimestre qu’au premier trimestre 2020. Le Groupe va donc « élaborer un nouveau plan de transformation pour assurer la viabilité économique et financière à moyen et long terme, avec l’intégration de nouveaux objectifs environnementaux ambitieux ».

Un lobby de l’énergie organise un webinaire sur le financement de la reprise des marchés africains du pétrole et du gaz

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Le webinaire fait partie de la série Africa Energy et sera organisé par la Chambre africaine de l’énergie en partenariat avec Africa Oil & Power le 15 mai à 12h30, heure de Londres (GMT + 1)
JOHANNESBURG, Afrique du Sud, 7 mai 2020/ — Conformément à son Agenda du secteur énergétique africain récemment publié, et qui appelle à un soutien bancaire et financier au secteur du pétrole et du gaz, la Chambre africaine de l’énergie (www.EnergyChamber.org) organisera un webinaire explorant le rôle du capital-investissement, de la monétisation du gaz et des producteurs africains de champs pétrolifères marginaux dans la reprise économique après le COVID-19. Le webinaire fait partie de la série Africa Energy et sera organisé par la Chambre africaine de l’énergie en partenariat avec Africa Oil & Power le 15 mai à 12h30, heure de Londres (GMT + 1).

Le webinaire bénéficiera de la participation de Kola Karim, directeur général et PDG de Shoreline Energy International, un important producteur de pétrole indépendant nigérian ; Nyonga Fofang, directeur générale de Bambili Group, une société de capital-investissement axée sur l’Afrique; et Steve Brann, responsable des investissements chez Vitol. Il sera animé par Shawn Duthie, directeur général d’Inyani Intelligence, et James Chester, PDG par intérim d’Africa Oil & Power.

« Nous devons composer avec les nouvelles réalités de notre secteur de l’énergie et il est temps d’explorer des solutions concrètes pour financer et soutenir notre reprise et assurer la croissance future du secteur », a déclaré NJ Ayuk, président de la Chambre africaine de l’énergie. « L’avenir de nos marchés repose sur la mobilisation de capitaux de manière innovante et la structuration d’accords qui fonctionnent pour nos entreprises et notre industrie », a-t-il ajouté.

Les discussions du 15 mai porteront notamment sur le rôle que le capital-investissement peut jouer pour assurer le retour du secteur de l’énergie en Afrique, ainsi que sur les moyens pour les indépendants africains de naviguer dans le climat actuel et de se positionner pour une future reprise. En outre, un point fort sera donné au gaz en débattant de l’avenir du commerce africain et mondial du GNL.

Alors que les marchés mondiaux sont confrontés à une pénurie de liquidités dans les années à venir, la Chambre africaine de l’énergie estime que seules une coopération et un dialogue industriels plus solides peuvent permettre de maximiser les entrées de capitaux en Afrique. Cela nécessite de nouvelles façons de penser et de nouvelles stratégies de financement pour développer les actifs, lancer les projets et faire en sorte que la reprise du secteur se traduise par la création d’emplois locaux et la génération de revenus.

COVID-19 : un projet d’eau et d’assainissement de la Banque africaine de développement au Malawi remporte le Prix international Prince Talal pour le développement humain

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Le Projet intégré « Eau et assainissement en milieu urbain » a remporté le prix dans la catégorie « Gouvernements et fondements sociaux »
ABIDJAN, Côte d’Ivoire, 7 mai 2020/ — Un projet d’eau et d’assainissement, financé et supervisé par la Banque africaine de développement (www.AfDB.org), a remporté le prestigieux Prix international Prince Talal pour le développement humain. Dans le contexte actuel, il permet de ralentir la propagation du COVID-19 au Malawi.

Le Projet intégré « Eau et assainissement en milieu urbain » pour la ville de Mzimba, cofinancé par le Fonds de l’OPEP pour le développement international et le gouvernement du Malawi, a remporté le prix dans la catégorie « Gouvernements et fondements sociaux ».

« Ce prix prestigieux revêt une importance particulière au regard des efforts internationaux menés pour contenir la pandémie de COVID-19 et compte tenu du besoin urgent d’améliorer les pratiques d’hygiène », a déclaré Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement.

« Je salue cette récompense accordée à ce projet par le comité de sélection du Prix international Prince Talal pour le développement humain. Elle arrive à point nommé car ce projet est en train d’améliorer rapidement l’accès des communautés à l’eau et à l’assainissement tout en encourageant les bonnes pratiques d’hygiène comme le lavage des mains avec du savon, l’un des moyens les plus efficaces pour réduire la propagation du COVID-19 », a poursuivi Adesina.

Le comité de sélection des gagnants des prix du Programme du Golfe arabe pour le développement a annoncé les lauréats 2019 de la catégorie « Eau et assainissement » lors d’une réunion virtuelle qui s’est déroulée la semaine dernière.

Le prix, dont le montant s’élève à 200 000 dollars américains, est alloué à un projet présenté par des agences gouvernementales, des institutions publiques ou des entreprises à vocation sociale, agréées par le Service des eaux de la ville de Mzimba, au Malawi.

La Banque africaine de développement a cofinancé et supervisé le projet de la ville de Mzimba, qui a bénéficié d’une importante subvention du Fonds de l’OPEP. L’Office des eaux de la région Nord (Northern Region Water Board) du Malawi a mis le projet en œuvre.

La plus grande partie des travaux a été terminée un an avant la date d’achèvement prévue pour décembre 2020. Ce projet a permis d’améliorer le taux d’accès communautaire à l’eau potable, passé de 65 % à 95 %, le taux d’accès à un assainissement amélioré, de 45 % à 97 %, et de créer environ 1 000 emplois.

Des éléments du projet, notamment une initiative « d’assainissement total » pilotée par la communauté, ont contribué à réduire les cas de diarrhée, de 35 % à 3 %. Une dizaine de points d’eau potable ont été installés dans les villages voisins, ce qui a permis de mettre fin aux agressions, souvent nocturnes, contre des femmes allant chercher de l’eau.

« Nous avions l’habitude de chercher l’eau dans des ruisseaux situés à deux heures de marche. Une eau insalubre et favorisant la propagation des maladies d’origine hydrique », affirme Maggie Hunga, vice-présidente du point d’eau communal de Hunga. Cela a également facilité l’éducation scolaire et la sécurité des jeunes filles qui n’ont plus besoin d’aller chercher de l’eau avant d’aller à l’école. »

La construction d’installations sanitaires dans les écoles primaires, notamment de toilettes sécurisées, a apporté une meilleure isolation et plus de confort aux élèves, notamment aux filles. À la prison de Mzimba, les autorités ont signalé une réduction des maladies de la peau grâce à la fourniture d’eau potable et à l’amélioration des pratiques d’hygiène.

« Nous avions un système obsolète. Désormais, nous offrons un accès à l’eau potable à 95 % de nos consommateurs, 22 heures par jour », affirme l’ingénieur Tutus Mtegha, qui dirige l’Office des eaux de la région nord du Malawi.Distribué par APO Group pour African Development Bank Group (AfDB). Voir le contenu multimédia

Michel H. Sidibé ministre de la Santé et des Affaires sociales : « Le Mali a un taux de guérison d’environ 42% contre 33% pour le continent africain »

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Le ministre de la Santé et des Affaires sociales, Michel H. Sidibé, lors d’un point de presse qu’il a animé ce matin sur la lutte contre la pandémie de Covid-19 au Mali, a déclaré que le Mali a un taux de guérison du Covid-19 d’environ 42% contre 33% pour le continent africain.
A la date du jeudi 7 mai 2020, notre pays a enregistré 19 nouveaux cas positifs de la maladie à coronavirus, 10 nouvelles guérisons, zéro décès. Ce qui donne une situation cumulée de 650 cas positifs, 32 décès et 271 patients guéris. En vue de donner davantage d’informations à l’opinion nationale et internationale sur la gestion de la pandémie du coronavirus au Mali, le ministre de la Santé et des Affaires sociales a animé une conférence de presse ce matin.
Michel H. Sidibé s’est d’abord félicité de l’élan de solidarité et de la mobilisation que la lutte nationale contre le Covid-19 a bénéficié. Il a fait une mention spéciale à la presse nationale et internationale pour tout son soutien dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, à travers des messages d’apaisement et de sensibilisation. Il a également salué les efforts du corps médical dans la prise en charge du Covid-19. Un engagement qui se traduit par des statistiques parlantes. A preuve, alors que le continent africain affiche un taux de guérison de 33% des malades du Covid-19, notre pays a pu traiter et guérir environ 42% de ses patients à travers sa dizaine de structures (publiques et privées) de prise en charge. Aussi, le taux de létalité qui est de 4% sur le plan continental est de 1% au Mali.
S’agissant de la prévention, notre pays jouit de bonnes perceptions avec ses approches communautaires autour de la promotion des mesures-barrières dont l’utilisation des masques comme palliatif au confinement des villes touchées par l’épidémie, notamment Bamako, l’épicentre du virus. « On ne peut pas isoler Bamako, sachant que la plupart des activités au Mali est de l’informel… », a-t-il déclaré.
« Nous allons voir comment travailler avec les maires, les chefs traditionnels et religieux pour faire en sorte que la mobilisation sociale contre le COVID-19 soit une réalité. Si nous adoptons une approche communautaire, il n’y a aucune raison pour qu’on n’arrive pas à contenir la maladie à Bamako. Nous travaillons à concrétiser le programme présidentiel (un Malien, un masque) pour que le port du masque soit notre auto-confinement», ajoutera-t-il.
Michel Hamala a profité de l’occasion pour informer de la mise en place future d’une opération de test systématique de toutes les personnes-contact, estimées à ce jour à plus de 2021 personnes. « Cela permettra de détecter par anticipation les personnes infectées afin d’une mise en isolement assortie d’une prise en charge précoce », indiquera-t-il. Pour ce qui est de la question de dotation de notre pays en intrant (masques, équipements, etc), le ministre a révélé la problématique d’accès aux produits entrant dans la prévention et le traitement du Coronavirus. Cependant, il a ajouté que le Mali se bat avec des stratégiques économiques et diligentes afin de pouvoir se ravitailler régulièrement d’intrants indispensables dans le traitement et la prévention de la maladie à coronavirus avec le soutien des partenaires techniques et financiers. Michel H. Sidibé a évoqué les difficultés de financement malgré le budget de 6,3 milliards de F CFA alloué par le président de la République pour financer la riposte contre le Covid-19. Des partenaires comme la Banque mondiale sont à nos côtés afin de nous aider, à travers des achats groupés pour l’acquisition de matériels.
Le ministre a rappelé le respect des mesures barrières, le lavage des mains, et surtout la concrétisation de l’opération présidentielle : « Un malien un masque », pour stopper la propagation du Covid-19 dans notre pays ». Il a salué les efforts consentis par le gouvernement et les mesures sociales prises par le président de la République pour assouplir les effets collatéraux de la pandémie de Covid-19.
Markatié Daou
Ccom/MSAS

Selon l’OIT, le confinement va aggraver la pauvreté et les vulnérabilités

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Selon une nouvelle note d’information publiée par l’Organisation internationale du Travail (OIT), les mesures de confinement et d’endiguement du COVID-19 menacent d’accroître les niveaux de pauvreté relative des travailleurs de l’économie informelle dans le monde, jusqu’à 56 points de pourcentage dans les pays à faible revenu.

Dans les pays à revenu élevé, on estime que les niveaux de pauvreté relative des travailleurs informels devraient augmenter de 52 points de pourcentage, tandis que dans les pays à revenu intermédiaire supérieur la hausse est estimée à 21 points de pourcentage. Dans le monde, pas moins d’1,6 milliard de travailleurs informels sur deux milliards sont affectés par les mesures de confinement et de restriction. La plupart d’entre eux travaillent dans les secteurs les plus durement touchés ou dans de petites entreprises plus vulnérables aux chocs. Il s’agit de travailleurs des secteurs de l’hébergement et de la restauration, de l’industrie manufacturée, de la vente de gros et de détail, et des plus de 500 millions d’agriculteurs qui approvisionnent les marchés urbains. Les femmes sont particulièrement affectées dans les secteurs à haut risque, selon le rapport.

En outre, comme ces travailleurs ont besoin de travailler pour nourrir leur famille, les mesures de confinement liées au COVID-19 ne peuvent pas être mises en oeuvre avec succès dans de nombreux pays. Ce qui met en péril les efforts déployés par les gouvernements pour protéger la population et lutter contre la pandémie, et pourrait devenir source de tensions sociales dans les pays où l’économie informelle est importante, indique le rapport. Plus de 75 pour cent de l’emploi informel total concerne des entreprises employant moins de dix personnes, y compris 45 pour cent de travailleurs indépendants sans employés. La plupart des travailleurs informels n’ayant pas d’autres moyens de subsistance, ils sont confrontés à un dilemme presque insoluble: mourir de faim ou du virus, selon la note.

Covid-19 : perspectives de régularisations massives pour les sans-papiers africains en Europe ?

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Par Samir BOUZIDI

Après l’épreuve, un peu de réconfort en vue pour les migrants africains en Europe qui ont déjà payé un lourd tribut avec des centaines de victimes du Coronavirus !

Portugal et Italie montrent la voie….

Dos au mur sur le plan économique ou pour des raisons humanitaires, plusieurs pays européens ont décidé de régulariser en masse leurs « sans-papiers » ou se trouvent pressés par leurs opinions pour emprunter cette voie. Déjà en mars dernier, le Portugal  est le premier à lancer une procédure de régularisation massive des sans-papiers sur son sol pour permettre à tous l’égalité des soins face au COVID. Parmi les premiers bénéficiaires, nombreux sont les capverdiens, angolais, guinéens-bissau… et quelques centaines de Sénégalais aux cotés des 15000 concitoyens qui résident légalement dans la péninsule lusitanienne. En Allemagne, Espagne et France, des voix se font de plus en plus entendre pour suivre l’exemple portugais tout en anticipant à l’heure de la relance, les déficits en main d’œuvre dans des secteurs clés : agriculture, santé, bâtiment, industrie…

Ces derniers jours c’est au tour de l’Italie, principal pays impacté par l’épidémie, d’annoncer par la voix de Teresa Bellanova, ministre de l’agriculture, la décision de régulariser rapidement 200 000 sans-papiers « pour sauver nos récoltes et l’agriculture ». Comme en France et en Espagne, la fermeture des frontières au début de l’épidémie a vidé les champs des provinces italiennes, de ses milliers de travailleurs étrangers saisonniers. Et dans ce contexte, cet appel en faveur des sans-papiers n’a pas peiné à convaincre tant le Ministre italien de l’intérieur que le Premier ministre, Giuseppe Conte qui voient également dans cette opération, l’opportunité de contrecarrer l’exploitation par la mafia des 600 000 sans-papiers installés en Italie.  Parmi ces derniers, ceux qualifiés pour le travail agricole voire le personnel de maison et l’assistance aux personnes âgées pourraient être délivrés bientôt par le décret de régularisation à venir…

Et les « sans-papiers » africains d’Italie peuvent y croire ! De sources ONG italiennes, cette communauté d’informels  est estimée à plus de 200000 membres soit un tiers des « sans -papiers » totaux en Italie. Parmi les ressortissants africains les plus représentés : marocains, tunisiens, sénégalais, ghanéens, nigérians, ivoiriens, guinéens, erythréens, soudanais du sud…Même si la plupart d’entre eux sont davantage concentrés dans les terres industrielles du nord (Lombardie, Emilie-Romagne, Piémont….), ils n’en demeurent pas moins nombreux et appréciés dans les travaux agricoles sur les terres du sud (Pouilles, Calabre, Sicile…).  Avec 70000 ouvriers, Maroc, Tunisie et Sénégal fournissent déjà les trois principaux contingents africains de travailleurs agricoles saisonniers et devraient logiquement être les principaux bénéficiaires africains des régularisations à venir.

Ce qui est bon pour la diaspora…

Ce qui est bon pour la diaspora est une chance pour l’Afrique ! D’année en année, la solidarité des diasporas africaines vis à vis de leurs proches restés au pays ne se dément pas. En 2019, elles ont transféré vers l’Afrique subsaharienne près de 50 milliards USD depuis la France, Europe, USA et plus d’une soixantaine de pays ! Une tendance durable dont il est acquis qu’elle sera mise à mal par la crise du COVID comme le prévoit la Banque Mondiale, estimant à 20%  la baisse des transferts diasporiques de la zone Afrique pour l’année en cours. Par ces temps d’infortune, moins de précarité et plus de pouvoir d’achat (et de transferts) pour quelques dizaines de milliers de sans-papiers africains régularisés est une petite bouffée d’air pour leurs familles et notre continent.

Samir BOUZIDI

Spécialiste en mobilisation des diasporas africaines

CEO Impact Diaspora

COVID 19 : la crise laitière européenne menace l’Afrique de l’Ouest

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Le développement de la production laitière en Afrique de l'Ouest se heurte à de nombreuses difficultés, territoriale (éloignement géographique entre les zones de production et celles de consommation, diversité des zones agro-écologiques

“Dans de nombreux pays d’Europe comme la France, des producteurs laitiers ont répandu aujourd’hui de la poudre de lait dans les champs, en signe de protestation contre les mesures prises par l’Union Européenne pour atténuer la crise laitière, mais qui contribuent à la chute des prix”, écrit un collectif d’organisations signataires d’une déclaration commune.

Les signataires sont : Action Aid, Peuples Solidaires, Agronomes et Vétérinaires sans Frontières (AVSF), Association pour la Promotion de l’Elevage au Sahel et en Savane (APESS), Campagne Ouest Africaine « Mon Lait est Local », Comité Français pour la Solidarité Internationale, Confédération Paysanne, Elevages Sans Frontières, GRET, ISF- Agrista, Oxfam France, SOL, CCFD Terre solidaire.

“Nos organisations soutiennent cette action et alertent sur la menace que fait planer cette crise sur les producteurs européens, mais aussi sur les filières de lait local en Afrique de l’Ouest fragilisées par un dumping massif des excédents de lait en poudre européens dans les prochains mois. Les éleveurs laitiers européens sont une nouvelle fois confrontés à une crise grave: les mesures de confinement prises pour faire face au COVID 19 ont conduit à un effondrement du prix du lait dans un contexte de prix déjà tendus par une surproduction structurelle”, lit-on dans la déclaration.

La Commission européenne a en effet décidé de privilégier le stockage plutôt que de réduire la surproduction. “Or, qui dit « stockage » dit « destockage ». Comme par le passé, celui- ci tirera vers le bas les prix payés aux producteurs européens pendant de longs mois, et favorisera les exportations de poudres de lait bon marché, à un prix significativement inférieur au coût de revient des producteurs locaux, en particulier vers l’Afrique de l’Ouest”, écrit le groupe des signataires.

Or, la filière de lait local en Afrique de l’Ouest est déjà fragile, bénéficiant de peu de soutiens publics. La crise COVID-19 aggrave cette vulnérabilité. Les chaînes d’approvisionnement sont perturbées, impactant directement les petits producteurs: les mini laiteries situées dans les villes ferment ou réduisent fortement leurs volumes, car le lait produit aux alentours ne peut être acheminé vers les villes en quarantaine.

Sidibé Moumouni, responsable de la laiterie Kossam de l’Ouest de Bobo (Burkina Faso) témoigne: « ma laiterie fonctionne au ralenti et jusqu’à présent, je ne m’y retrouve toujours pas. La fermeture des marchés a condamné beaucoup de revendeurs à fermer, si bien qu’on arrivait à écouler difficilement le peu qu’on produisait. En un mois, j’ai perdu plus de 6 millions de CFA (= 9000 €) ».

La Commission européenne vient d’accorder une aide exceptionnelle de 194 millions d’Euros pour soutenir les pays du Sahel, tous secteurs confondus. Ce soutien fait sens pour une région déjà affaiblie par les inégalités et les crises sociales et humanitaires corrélées à la dégradation du contexte sécuritaire. « Mais les efforts confondus des producteurs ouest africains, des Etats et de l’aide internationale pour répondre à la crise ne doivent pas être annulés par des mesures d’appui au stockage européen qui favoriseront les exportations à bas prix vers ces mêmes pays. Des exportations peuvent être utiles, mais uniquement si elles viennent compléter l’offre locale, sans nuire au développement de la filière de lait local ouest-africaine », prévient Hindatou Amadou, coordinatrice de la campagne « Mon lait est local ».

La souveraineté alimentaire en Afrique de l’Ouest et en Europe est prioritaire pour les paysans comme pour les consommateurs pour atteindre plus de résilience, de durabilité et d’équité dans nos systèmes agricoles et alimentaires. “Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner, notre cadre de vie au fond, à d’autres, est une folie”, déclarait Emmanuel Macron le 12 mars dernier. Cette folie, les paysans ouest-africains n’en veulent pas. L’Europe ne doit pas reprendre d’une main ce qu’elle donne de l’autre. La sortie de crise ne doit pas se faire, comme par le passé, par l’exportation des excédents vers les marchés africains. Producteurs ouest-africains et européens partagent des intérêts communs, alors N’exportons pas nos problèmes. “Nous demandons à l’Union Européenne de prendre les mesures nécessaires et solidaires notamment en régulant la production pour limiter les excédents qui font chuter les prix payés aux éleveurs européens et, quand ils sont exportés, concurrencent durement les producteurs ouest africains. Ces mesures permettront aux producteurs d’Afrique et d’Europe de vivre dignement de leur travail, reconnaissant par là leur rôle en première ligne face à la crise que nous traversons”, conclue le communiqué.