C’est au cours d’une conférence-débat organisée par le Réseau de la Jeunesse africaine pour la lutte contre le blanchiment d’argent en appui de la Cellule Nationale de Traitement des Informations financières. Le thème de cette rencontre était « La jeunesse actrice et victime du blanchiment d’argent, du financement du terrorisme et autres infractions« . C’était le samedi 21 décembre 2019 sur la « colline du savoir » de Bamako.«
A sa prise de parole, la secrétaire générale de la CENDIF, Touré Aminata Dembélé, affirme que « l’initiative noble et la thématique choisie comblent au plus haut point la cellule qui est la structure nationale dédiée à la lutte contre le blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme depuis 2006« , a-t-elle affirmé.
Selon elle, le blanchiment de l’argent mal acquis et du financement du terrorisme constituent des phénomènes très pervers et de redoutables facteurs d’instabilité de tous genres pour un pays.
Cette conférence s’est débutée par une cérémonie d’ouverture présidée par Mme Touré Aminata Dembélé, Secrétaire générale de la Cellule nationale de Traitement des informations financières. Elle avait à ses côtés, Daniel Marc Guindo, Président du Réseau, professeur Alfousseyni Diawara, le magistrat Fatoma Théra et le colonel Mamadou Sangaré, tous trois conférenciers.
Ce n’est pas tout, car la secrétaire général Mme TOURE Aminata Dembélé précise que « leurs (terroristes et blanchisseurs d’argents) acteurs et complices peuvent provenir de toutes les couches de notre société ou infiltrer les secteurs d’activités les plus insoupçonnés pour les détruire lentement mais surement. Personne ne peut mesurer avec exactitude les sommes d’argent mal acquis que brassent ces criminels financiers transnationaux dans le but de leur donner une apparence licite, a-t-elle précisé. « En 2006, déjà, la banque mondiale estimait à plus de 786.000 milliards de FCFA… », a-t-elle précisé.
Notons que les conférenciers ont édifié les participants sur les différents thèmes du jour. Comme pour dire que le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme sont des mauvaises pratiques dans notre société. Luttons contre ce fléau qui taraude partout en Afrique de l’ouest voir le Mali.
Plusieurs enfants ont pris d’assaut au stade VINCENT TRAORÉ de Kati pour participer aux jeux et recevoir le offres de la commission défense, sécurité et protection civile du Mali. Au cours de la cérémonie, l’honorable Karim Keita a offert plus de 1000 cadeaux aux enfants dont leurs pères sont tombés au front et cela défense de notre pays. C’est pourquoi, plusieurs types de jeux étaient au programme de cette journée. C’était ce lundi 23 décembre 2019 .
Selon l’honorable KEITA, il s’agit d’un déplacement, cette année au Stade Vincent TRAORÉ de Kati dans une grande kermesse intitulée « ROYAUME DES ENFANTS ». » l’arbre de Noël de la Commission Défense, Sécurité et Protection civile de l’Assemblée Nationale du Mali aux enfants des Forces Armées Maliennes (FAMa) s’est déplacé cette année au Stade Vincent TRAORÉ de Kati dans une grande kermesse intitulée « ROYAUME DES ENFANTS ». Une initiative de Yelimadi KONATÉ, promoteur de l’agence de communication « SENTINELLE SUD ».
L’objectif de cette initiative, selon Yéli Mady Konaté est de donner un temps d’espace aux enfants. Ensuite, leur donner des cadeaux. “Ce n’est pas normal qu’il y ait des enfants qui ne reçoivent pas de cadeaux. La fête de noël est un symbole pour moi où les enfants peuvent s’amuser et avoir des cadeaux”, a-t-il-affirmé.
Présent aux côtés des enfants, certains parents ont apprécié l’initiative. Ils ont tout de même invité les bonnes volontés à imiter l’honorable Karim KEITA . “Il faut encourager les enfants à travers ces genres d’initiative. Ils sauront ainsi qu’ils ont de l’importance dans la société. C’est une manière de les pousser à travailler”, a expliqué un parent d’enfants dont son papa est tombé au front.
Initiée par Yéli Mady Konaté, la 6e édition de la Kermesse « Royaume des enfants » a eu lieu ce lundi 23 décembre 2019, à Kati. Pour cette édition, des dizaines d’enfants ont reçu des cadeaux à travers des petits jeux concours , éliminant un à un, les uns et les autres.
Pour respecter la tradition, l’union des jeunes de l’espace UEMOA du Mali (UJUEMOA), a organisé une journée de formation de plus de 100 jeunes sur le thème « Le port de casque et la ceinture de sécurité peuvent sauver des vies ‘’. C’était le samedi 21 décembre au centre Kadiatou Thiam sis à Faladié. La cérémonie d’ouverture était présidée par l’ Ambassadeur Alassane Traoré, accompagné du secrétaire général Sékou Traoré. Dans le cadre des festivités de fin d’année, la jeunesse UEMOA Mali en partenariat avec le ministère de la sécurité et de la protection civile a organisé une séance de formation à l’endroit d’une centaine de jeunes sur les dangers liés au non port de casque et la ceinture de sécurité. L’objectif de cette formation est de sensibiliser le maximum de jeunes sur les dangers liés au non port de casque et la ceinture de sécurité afin de réduire les cas d’accident , voire sauver beaucoup de vies humaines en cette fin d’année. Selon le secrétaire général de la jeunesse UEMOA Mali , Sékou Traoré, plus de 100 jeunes seront formés pour mener cette campagne de sensibilisation à l’intention des usagers de la route, particulièrement les jeunes. Pour lui, il ne s’agit pas de faire le porte à porte, mais de cibler des endroits stratégiques dans la circulation pour sensibiliser les usagers sur le port de casque et la ceinture de sécurité. Ces endroits peuvent être des ronds-points , des feux tricolores etc. A noter que au-delà de la sensibilisation, ces jeunes seront également formés sur le secourisme par des agents de la protection civile. Les responsables de la jeunesse UEMOA Mali invitent par ailleurs les usagers de la route particulièrement les jeunes de porter le casque et la ceinture de sécurité afin de sauver des vies. IB KONE
Cet événement à été Organisé par l’agence de communication Miroir Média. Il s’agit de la 3éme édition de la remise des clés de la performance qui s’est déroulée ce vendredi 20 décembre à l’hotel de l’amitié sous le parrainage de Moussa Fodé Traoré, secrétaire général de l’ONG Asso-Plus. C’était en présence des parténaires, responsables politiques, administratives et capitaines d’entreprises.
Selon le directeur général de l’agence de communication Miroir Média, Mahamane Cissé, représenté par son porte parole Sorofing Traoré: »l’objectif de cette remise des trophées est de contribuer à la promotion des entreprises nationales et étrangères intervenant activement au développement économique et social du pays », a-t-elle exprimé.
Il faut noter que l’indice, le management et la performance sont les trois critères fondamentaux sur lesquels l’enquête se base pour départager les entreprises. La 3e édition des trophées ‘’ Clés de la performance, Ce sont vingt (20) entreprises performances retenues sur la base d’un sondage et classées par secteur d’activités, à savoir : le Secteur SOCIAL : S.A.E.R ; le secteur de la Billetterie’’ : Al Madina Voyage ; le secteur des hydrocarbures : Soyatt , le secteur de la Formation Professionnelle : ANPE ; le secteur bancaire : BNDA ; le secteur matériels de construction : Quincaillerie 2002 ; le secteur de l’assiette fiscal: les Impôts ; le secteur de la Réglementation : la Direction général de la Police Nationale ; le secteur de la logistique : ATS-Mali ; le secteur des BTP : COGEB ; le secteur des Prestations de services : Niaré FROID ; le secteur Hôtelier : l’Hôtel de l’Amitié ; le secteur des routes : EGK BTP ; le secteur des Assurances : Assurance LAFIA ; le secteur de la restauration : La Vieille Marmite ; le secteur du Commerce Général : Société Gagny Lah et Fils ; le secteur des carrières : SOCARCO Mali ; le secteur des Energies renouvelables : Mali-Folkecenter et le Trophée Vert revient au Ministère de l’environnement.
Notons qu’en plus des témoignages des anciens lauréats, les autres récipiendaires se réjouissent de cette consécration, qui à l’en croire, va les galvaniser à doubler d’effort. Vivement la 4 édition qui se tiendra certainement en 2020.
L’EX-CRES de Bamako a servi de lieu de la tenue de la 20ème session ordinaire du conseil d’administration de l’Agence Malienne de Radioprotection (AMARAP) sous la présidence de M. Famakan Sissoko, représentant du ministre de l’énergie et de l’eau, en présence du Directeur Général de l’AMARAP, Nagantié Koné et l’ensemble des administrateurs.
Établissement public à caractère administratif (EPA), l’Agence Malienne de Radioprotection (AMARAP) a pour mission d’élaborer les éléments de la politique nationale dans le domaine de la radioprotection et d’assurer le contrôle des sources de radiations ionisantes et la gestion des déchets radioactifs. Elle est créée pour assurer le bien-être des populations et contribuer ainsi à l’atteinte des Objectifs du Développement Durable (ODD), dans un monde où les techniques nucléaires sont utilisées dans plusieurs domaines socio-économiques notamment la santé humaine et animale, l’agriculture, les ressources en eau etc. L’utilisation de ces techniques doit s’effectuer dans un cadre sûr et sécurisé .
Grâce aux immenses efforts déployés, L’AMARAP a enregistré des résultats encourageants qui sont entre autres, la mise en place d’un registre national contenant plus de 550 sources de radiations ionisantes ; la délivrance de plus de 370 autorisations aux établissements utilisateurs de sources de rayonnements ; la conduite de plus de 180 contrôles radiologiques dans les établissements de différents secteurs d’activité ; la révision du plan d’action sur la sécurité nucléaire en collaboration avec l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) etc.
Un document a été élaboré avec le concours des partenaires nationaux et de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA). Ce document permettra à notre pays de disposer d’un mécanisme de gestion des situations d’urgence impliquant les matières nucléaires et radioactives, qui soit en adéquation avec le plan d’organisation des secours (plan ORSEC). Au cours de la présente session , les administrateurs ont eu à délibérer entre autres, sur les points comme le procès verbal de la session précédente ; le rapport d’activités 2019 à mi-parcours ; le rapport financier à mi-parcours ; le programme d’activités 2020 ; et le projet de budget 2020. IB KONE
Le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé, ce 21 décembre, aux côtés d’Emmanuel Macron, la disparition prochaine du FCFA au profit de l’éco, en Afrique de l’Ouest. La devise créée en 1945 par la France dans les deux régions africaines de son empire colonial circule dans 14 pays d’Afrique de l’Ouest et centrale qui forment la « zone franc », en plus des Comores. Soit 173 millions d’habitants. Depuis les indépendances, elle a évolué en ne cessant de faire débat.
Le franc des Colonies françaises d’Afrique (CFA) est né par décret, en même temps que celui des Colonies françaises du Pacifique (CFP, Indochine), le 25 décembre 1945. Ce jour-là, le gouvernement provisoire de la France dirigé par le général de Gaulle ratifie les accords de Bretton Woods. Il fait sa première déclaration de parité franc-dollar au tout nouveau Fonds monétaire international (FMI). Il s’agit d’une mesure technique sans grand débat, comme le signale l’intitulé du décret, « fixant la valeur de certaines monnaies des territoires d’outre-mer libellées en francs ».
La « zone franc » créée de facto par la France avec ses colonies, où elle émet localement des monnaies qui portent le nom de « franc », a déjà été officialisée en 1939, par le biais d’un autre décret instaurant le contrôle des changes en métropole et « Outre-Mer ». Cette zone se trouve scindée en deux en 1945 : l’inflation a été moins forte dans les colonies durant la Seconde Guerre mondiale que dans la métropole. Du coup, lors de sa création, le franc CFA est plus fort que le franc français (FF), puisqu’il vaut 1,70 FF. Il repose sur quatre grands principes : parité fixe garantie par le Trésor public français, convertibilité et liberté des flux de capitaux dans la zone franc, en plus de la centralisation des réserves de devises des instituts d’émissions locaux, déposées auprès du Trésor public français. Lorsque le franc français est dévalué le 17 octobre 1948 par rapport au dollar, la valeur du CFA se renforce encore, de manière mécanique. Elle passe à 2 FF.
Les indépendances
Au moment des Indépendances, les choses se compliquent. En 1954, l’Indochine disparaît et avec elle le CFP. Le Vietnam, le Laos et le Cambodge vont créer leurs devises respectives, le dong, le kip et le riel. Le Maroc et la Tunisie, indépendants en 1955 et 1956, remplacent les francs « tunisien » et « marocain », l’un en restaurant le dirham en 1959, l’autre en frappant sa monnaie, le dinar, en 1958. L’Algérie, colonie française de peuplement où le franc français se trouve en circulation, instaure le dinar en 1964, deux ans après son indépendance.
En 1958, le « non » de la Guinée de Sékou Touré à l’Union française proposée par De Gaulle signifie une sortie de la zone franc, accomplie en 1960 avec la création d’un « franc guinéen ». Cette devise coupe les ponts avec l’ex-métropole, contrairement à ce que laisse supposer son nom. Au Mali de Modibo Keïta, le Parlement refuse de signer en mai 1962 le traité portant création de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA), qui deviendra l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), en 1994. Le pays sort dans la foulée de la zone franc et fait fabriquer le « franc malien » en Tchécoslovaquie. Il rejoindra la zone franc bien plus tard, en 1984. Quant au président du Togo fraîchement indépendant, Sylvanus Olympio, il rejette aussi le traité UMOA et entend battre monnaie. Il est assassiné le 13 janvier 1963, dans des conditions restées mystérieuses, au moment où sont publiés les statuts d’une Banque centrale togolaise qui ne verra pas le jour.
De son côté, le CFA ne change pas d’acronyme, mais devient en 1958 le franc de la « Communauté française d’Afrique ». Après les indépendances, en 1962, son « F » correspond plutôt à « la Communauté financière d’Afrique » dans l’UMOA (Côte d’Ivoire, Dahomey, Haute-Volta, Niger, Sénégal, Togo). Nuance : le même franc est celui de la « Coopération financière en Afrique centrale » pour les membres de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (UMAC), Cameroun, Gabon, Congo-Brazzaville, République centrafricaine et Tchad. Si l’on parle de CFA partout, la devise est scindée en deux, chaque région ayant son code ISO international, XOF et XAF. Les deux CFA sont convertibles avec toutes les devises, ainsi qu’entre eux. Le franc comorien (KMF) fait partie de la famille, en tant que cousin éloigné de la zone franc.
Lorsque le nouveau franc français est créé en janvier 1969 par le général de Gaulle, pour une valeur de 100 anciens francs, le CFA change encore mécaniquement de valeur, passant de 2 à 0,02 FF. Les critiques de la période des indépendances ressurgissent. L’économiste égyptien Samir Amin préconise en 1969, dans un rapport qui porte son nom, le passage à des monnaies nationales, avec le CFA comme monnaie commune et non plus unique. Il reprend des recommandations déjà faites en 1960 par le Sénégalais Daniel Cabou, gouverneur de Saint-Louis, qui plaidait pour une «union africaine des paiements».
Un mouvement de fronde part de la fin de la convertibilité du dollar en or, décidée par Nixon en août 1971, mettant fin au régime de change fixe hérité de Bretton Woods. À partir de cette date, le dollar se met à fluctuer. « Les Africains se disent qu’avec la hausse des cours des matières premières, ils perdent au change en raison de la parité fixe et non flottante du CFA par rapport au FF, explique l’économiste togolais Kako Nubukpo, de manière factuelle, sur un sujet qu’il connaît bien, étant l’un des principaux détracteurs actuels du CFA. Ils aspirent à une monnaie plus forte qui leur permettrait d’importer plus. »
Le président du Niger Hamani Diori, qui avait commandé le rapport Samir Amin, est soutenu par le Congo-Brazzaville, le Cameroun et le Togo. Il demande en janvier 1972 à Georges Pompidou, son homologue français, une réforme de la zone franc. La fronde incite la Mauritanie à quitter la zone pour créer l’ouguiya, et Madagascar à rétablir l’ariary en lieu et place du franc malagasy (ou « franc malgache ») en mai 1973.
La révision du système CFA est accordée en décembre 1973, mais pas dans les termes préconisés par Samir Amin, auteur de L’Afrique de l’Ouest bloquée, L’économie politique de la colonisation, 1880-1970 (Éditions de minuit, Paris, 1971). La principale mesure fait passer de 100 % à 65 % le niveau des réserves de devises placées auprès du Trésor français. La Banque ouest-africaine de développement (BOAD) est créée, avec son siège placé à Lomé, pour faire plaisir au général Eyadéma, qui a osé tenir tête à Pompidou sur le CFA lors d’une visite officielle, en novembre 1972. Le « rapatriement » des sièges des banques centrales africaines de la zone franc, situés rue du Colisée, dans le VIIIe arrondissement de Paris, est décidé. L’africanisation des cadres commence alors, même si physiquement, ce n’est qu’en 1977 que la Banque centrale des Etats d’Afrique centrale (BEAC) s’installe vraiment à Yaoundé et la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) en 1978 à Dakar.
La dévaluation du 12 janvier 1994
La Guinée équatoriale, seul pays hispanophone d’Afrique, entre dans la zone d’influence de la France et adopte le CFA en 1985, onze ans avant la découverte de ses gisements de pétrole. Sur le continent, les années 1980 sont celles de l’ajustement structurel, une mise au pas des pays endettés selon la doxa libérale en cours au FMI et à la Banque mondiale, avec dérégulation de l’économie et ouverture au libre marché. Cet effort d’ajustement réel est fait au prix de nombreux sacrifices, au lieu d’une dévaluation monétaire que rejettent les chefs d’État de la zone franc. Les salaires sont bloqués, les embauches gelées dans l’administration et des coupes claires faites partout, notamment dans les dépenses sociales.
La chute des cours des matières premières et la dépréciation du dollar, à partir de 1985, font que les recettes à l’exportation diminuent, mettant à mal les budgets, et par ricochet le niveau de la dette extérieure. L’échec de l’ajustement structurel conduit la France à envisager une dévaluation monétaire, sous les auspices du FMI, qui suspend son aide aux pays de la zone franc à partir de 1991. Dès août 1993, la convertibilité du CFA est suspendue, en raison des rumeurs de dévaluation, sur fond de fuite des capitaux hors de la zone franc. Il devient impossible de changer des CFA contre toute devise hors de la zone franc, et impossible de convertir des XOF en XAF, même dans la zone franc – une mesure contre la spéculation qui n’a jamais été levée par la suite. En septembre 1993, la « doctrine d’Abidjan », ou « doctrine Balladur » – du nom du Premier ministre français Edouard Balladur -, conditionne le soutien financier de la France à l’adoption de programmes du FMI.
Dévaluer ou pas ? Edouard Balladur est pour, mais le président ivoirien Félix Houphouët-Boigny est farouchement contre. Le président français François Mitterrand écoute les deux avis, mais ne tranche pas. En décembre 1993, la mort d’Houphouët donne les mains libres aux partisans de la dévaluation. Sous couvert d’un sommet des chefs d’État de la zone franc au sujet d’Air Afrique à Dakar, une dévaluation de 50 % du CFA et de 33 % du franc comorien est imposée le 11 janvier 1994 à 14 chefs d’État africain, qui signent à contrecœur en présence de Michel Roussin, ministre français de la Coopération et de Michel Camdessus, directeur général du FMI. Du jour au lendemain, le CFA passe de 0,02 FF à 0,01 FF. Les populations des pays de la zone franc voient leur pouvoir d’achat divisé par deux. Des mesures d’accompagnement suivent, de même qu’un coup de fouet à l’exportation des matières premières, mais le choc est brutal.
Arrimage à l’euro en 1999 et polémiques
En 1997, c’est au tour de la Guinée-Bissau, ancienne colonie portugaise, d’entrer dans la zone franc, ce qu’elle demande depuis la fin des années 1980 pour sortir de sa spirale inflationniste (45 % en 1995). Au moment du traité de Maastricht, Paris a fait valoir le principe de « subsidiarité » pour continuer à gérer la zone franc, qu’elle ne peut plus réformer, en principe, sans consulter ses partenaires européens. Que signifie la subsidiarité ? « La responsabilité d’une action publique, lorsqu’elle est nécessaire, revient à l’entité compétente la plus proche de ceux qui sont directement concernés par cette action », renseigne Wikipédia. Le principal argument de la France en faveur du CFA : la stabilité économique et l’assurance d’une bonne gestion, en raison des critères de convergence en vigueur dans la zone franc, avec une inflation en principe limitée à 3 % par an, une dette publique qui ne peut pas dépasser 70 % du PIB et un déficit budgétaire limité à 3 % du PIB.
Les débats, portés entre autres par des économistes africains tels que Kako Nubukpo et Mamadou Koulibaly, opposant ivoirien, ont gagné en intensité en 2015, dans un contexte de croissance non inclusive en Afrique et de crise en Europe (dette publique en Grèce, campagne du Brexit). Ces économistes estiment que le CFA est trop fort, par rapport à la faiblesse des économies où il circule, et qu’il pénalise les exportations. Reprise par les tenants d’un certain nationalisme africain comme Kemi Seba, qui a brûlé un billet de FCFA en septembre 2017, la polémique ne fait qu’enfler, alors qu’elle ne devrait, en toute logique, ne pas avoir de raison d’être. Le sociologue sénégalais Lamine Sagna, spécialiste de l’argent, rappelle en effet que ces débats vont devenir caducs avec l’adoption de la monnaie commune ouest-africaine, l’éco, prévue par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest pour 2020. Ce 21 décembre, le président Ouattara a donc annoncé, en présence du chef de l’Etat français Emmanuel Macron, que l’éco remplacera le FCFA prochainement en Afrique de l’Ouest. Les huit pays de l’actuelle zone franc dans cette partie du continent vont, par ailleurs, couper les liens techniques avec le Trésor et la Banque de France, ils géreront eux-mêmes cette monnaie sans interférence de la France.
Aux côtés d’Emmanuel Macron, le président ivoirien Ouattara a annoncé ce 21 décembre la fin prochaine du franc CFA qui sera remplacé par l’éco. Les huit pays de l’actuelle zone franc en Afrique de l’Ouest vont couper les liens techniques avec le Trésor et la Banque de France, ils géreront eux-mêmes cette monnaie sans interférence de la France.
Le franc CFA va disparaitre de l’Afrique de l’Ouest. Le président Ouattara l’a annoncé ce vendredi 21 décembre : « en accord avec les autres chefs d’État de l’UEMOA, nous avons décidé de faire une réforme du franc CFA ». Les huit pays qui utilisent cette monnaie vont adopter une nouvelle devise qui sera baptisée l’éco. Cet éco à huit pays deviendra donc le noyau dur de la future devise de la CEDEAO.
Les liens techniques avec la France sont en grande partie coupés, c’est-à-dire que Paris ne cogérera plus la monnaie de ces huit pays. Les réserves de change ne seront plus centralisées par la France et l’obligation de verser 50 % de ces réserves sur le fameux compte d’opération du Trésor français disparait.
C’était une revendication forte d’une partie de l’opinion publique ouest-africaine. « Paris voulait désamorcer cette critique », comme l’explique un diplomate. De plus, la France se retire des instances de gestion du CFA. Jusqu’à présent, Paris avait un représentant à la BCEAO, la Banque centrale des états d’Afrique de l’Ouest, un autre à la commission bancaire, et un dernier au conseil de politique monétaire.
Paris, de cogestionnaire à garant
L’éco conservera une parité fixe avec l’euro, ce qui garantit la même valeur de la monnaie pour les consommateurs. Cette disposition pourrait évoluer avec le temps et en fonction de la volonté des autres pays de la CEDEAO lorsqu’ils voudront rejoindre l’éco.
Enfin, la France garde un rôle de garant en cas de crise. Si jamais les pays de la zone éco n’ont plus de quoi payer leurs importations, la France le fera. Reste que si l’on en arrive là, Paris se réserve le droit de revenir dans une instance de décision, en l’occurrence le conseil de politique monétaire.
En définitive, Paris passe d’un rôle de cogestionnaire à un rôle de garant. Mais ce faisant, la France s’est assurée de conserver une relation économique particulière avec les pays de la zone UEMOA. Paris affirme que cette évolution est rendue nécessaire par le projet de monnaie commune de la CEDEAO.
Vers un dégel des relations entre Tchad et Centrafrique
Ndjamena accueille, depuis le vendredi 20 décembre, la commission mixte Tchad-Centrafrique. Il s’agit d’une réunion qui regroupe les deux États pour évaluer leurs relations et proposer des solutions. Or, entre le Tchad et la République centrafricaine, il y a beaucoup de contentieux ayant même entrainé la fermeture de la frontière par Ndjamena depuis quatre ans.
C’est en septembre dernier, en marge de l’assemblée annuelle des Nations-unies que le Tchad et la Centrafrique se sont accordé pour remettre à l’ordre du jour les commissions mixtes, des réunions où se retrouvent les différents secteurs des deux États.
« Il fallait que cette réunion se tienne avant la fin de l’année, indique une source au sein de la diplomatie tchadienne. Nous avons été accusés plusieurs fois d’être à l’origine des troubles en Centrafrique, il fallait démontrer notre bonne foi ».
1000km de frontière commune
Côté Centrafricain, les préoccupations sont différentes. Il faut rouvrir la frontière fermée depuis 2014 pour restaurer les échanges entres les populations. Pas un mot sur le cas du chef rebelle centrafricain, Aboulaye Miskine, détenu au Tchad malgré la demande d’extradition de la Centrafrique.
Le Tchad et la Centrafrique partagent une frontière commune de près de 1 000km et pour qu’ils puissent les contrôler efficacement, il faut que les services de renseignements des deux pays se parlent. Chose impossible dans la situation actuelle. Et c’est justement ce que cherche à corriger la commission mixte.
Le président burundais accuse le Rwanda d’être responsable de l’attaque meurtrière d’un poste militaire par des hommes armés non identifiés, dans la nuit du 16 au 17 novembre, à quelques kilomètres de la frontière.
Bujumbura accuse Kigali d’avoir perpétré une nouvelle « agression armée », après l’attaque meurtrière d’un poste militaire par des hommes armés non identifiés. L’attaque a eu lieu dans la nuit du 16 au 17 novembre, à quelques kilomètres de la frontière rwandaise. Une accusation démenti formellement par le gouvernement de Kigali.
Mais ce vendredi 6 novembre, le chef de l’État burundais Pierre Nkurunziza a réitéré ses accusations, en français, à la tribune du Forum parlementaire des pays membres de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL).
« La situation sécuritaire est stable et sous contrôle, malgré les agressions armées multiformes du Rwanda, a-t-il déclaré. Le Burundi a été répétitivement victime d’agressions armées depuis 2015. Des agressions provenant principalement du Rwanda et de la RDC, sponsorisées, formées et équipées militairement par le Rwanda, qui a malheureusement perturbé la sécurité de certains pays de la sous-région dans le passé le plus récent ».
«Mission de vérification»
« De toutes les agressions subies, la présente et la plus lourde de conséquences a été perpétrée dans la nuit du 16 au 17novembre 2019 à Mabayi, a poursuivi Pierre Nkurunziza. Nous saisissons cette opportunité pour condamner avec foi et la plus grande fermeté cette attaque, opérée en toute violation du droit international avec une lâcheté indescriptible. Nous attendons une condamnation unanime au terme des présentes assises. »
De son côté, la CIRGL a annoncé l’envoi d’une mission de « vérification » au Burundi et au Rwanda dans les jours qui viennent. L’attaque a eu lieu au beau milieu de la nuit, vers 2 heures du matin. Des assaillants armés, équipés de gilets pare-balles et de lunettes de vision nocturne, ont attaqué la compagnie burundaise qui occupait un poste avancé dans la forêt dense de Kibira, dans la commune de Mabayi, à une dizaine de kilomètres de la frontière rwandaise.
Le bilan est très lourd : huit soldats au moins ont été tués, dont le commandant de cette compagnie comptant une centaine d’hommes et des dizaines de militaires étaient toujours portés disparus aux dernières nouvelles.
Les principaux leaders du FNDC, qui réunit l’essentiel de la société civile et de l’opposition politique, se sont réunis ce vendredi 20 décembre pour réaffirmer leur opposition au projet de nouvelle Constitution, officialisé la veille par le président Alpha Condé
Contrairement aux attentes et malgré des heures de réunion, aucune annonce forte du FNDC ce vendredi. Les leaders ont simplement réaffirmé leur opposition au projet de nouvelle Constitution.
« Nous aussi, on ne reculera pas, prévient Cellou Dalein Diallo, chef de file de l’opposition. On a l’avantage et la détermination du peuple à ne pas l’accepter. Nous rentrons dans une crise qui risque d’avoir des conséquences sur le plan économique, social et politique. »
Que pensent les partis politiques du nouveau texte proposé par le chef de l’État ? « Nous rejetons même le principe d’une nouvelle Constitution. Donc partant de là, quel que soit ce qu’il mettra là-dedans, cela ne nous regarde plus, estime Ibrahima Bangoura vice-président de l’UFR. La nouvelle Constitution, on n’en veut pas. C’est une procédure illégale, nous pensons que c’est illégal, on ne va pas l’accompagner dans l’illégalité. »
Reprise des manifestations
C’est de la diversion, de la comédie, renchérit Sékou Koundouno, du Balai citoyen. « C’est un chiffon, c’est un torchon qu’on propose au peuple souverain de Guinée, fait entre les copains et les copines dans le seul but de satisfaire les désidérata et la forfaiture du prince et de ses complices. »
Une étape franchie vers l’adoption d’une nouvelle Constitution mais pas encore de changement de stratégie du côte du FNDC. « Dîtes à monsieur Alpha Condé que le rêve qu’il nourrit risque de se transformer en cauchemar dans les semaines à venir », assène Abdourahmane Sanoh, coordinateur national. Les manifestations, dit-il, reprendront dès la fin de la semaine prochaine.
Persuadé qu’il ne s’agit que d’un stratagème pour permettre au chef de l’État de se maintenir au pouvoir au-delà de ses deux mandats constitutionnels, le FNDC organise depuis deux mois des manifestations de masses et compte poursuivre dans cette voie.