(CROISSANCE AFRIQUE)- En août dernier, la République du Congo a conclu un accord substantiel de 23 milliards de dollars, soit l’équivalent de 12 955 milliards FCFA, avec la compagnie pétrolière chinoise Wing Wah. Cet accord porte sur le développement intégré des permis pétroliers situés à Banga Kayo, Holmoni et Cayo, et incarne un partenariat stratégique ambitieux visant à augmenter considérablement la production énergétique du pays.
Actuellement, selon les chiffres officiels communiqués par le ministère des Hydrocarbures, la production nationale tourne autour de 100 000 barils par jour. Cependant, avec cet engagement, le gouvernement congolais se fixe comme objectif de doubler ce chiffre pour atteindre une capacité de production de 200 000 barils par jour d’ici l’horizon 2030.
L’accord a été officiellement signé par Bruno Jean-Richard Itoua, ministre congolais des Hydrocarbures, et Xiao Lianping, président général de Wing Wah, en présence du ministre d’État Jean-Jacques Bouya, symbolisant ainsi un moment clé vers le développement futur du secteur pétrolier national. Bien que l’annonce de cet accord soit un signe prometteur pour l’économie du Congo, les termes précis concernant la structure de financement, la répartition des risques entre les parties impliquées, et le calendrier détaillé des décaissements n’ont pas encore été rendus publics, laissant plusieurs questions en suspens quant à la mise en œuvre opérationnelle de cette entreprise d’envergure.
Le projet, qui bénéficie d’une enveloppe globale incroyablement substantielle de 23 milliards de dollars, vise à atteindre une production cumulée impressionnante de 1,3 milliard de barils sur les trois permis d’exploitation concernés d’ici l’année 2050. Wing Wah, l’un des acteurs principaux dans ce projet d’envergure, opère déjà sur le permis de Banga Kayo, une zone riche en ressources naturelles, où elle fore depuis plusieurs années. Dans cette région prometteuse, elle réussit à maintenir une production actuelle notable d’environ 45 000 barils par jour, selon les données précises communiquées par la société elle-même, des informations qui ont été soigneusement reprises et diffusées dans le communiqué de presse officiel.
La signature de cet important accord constitue une avancée significative dans la continuité d’un contrat de partage de production (CPP) amendé, qui a été signé l’année dernière entre les deux parties prenantes. Cet événement majeur a été rapporté par le ministère congolais des Hydrocarbures en 2024, soulignant l’importance stratégique de l’initiative. Le développement s’articule autour d’un plan en trois phases, qui non seulement se concentre sur l’extraction pétrolière efficace, mais aussi sur la monétisation ingénieuse du gaz associé via la production de GNL, GPL, butane et propane, démontrant ainsi une approche intégrée et durable de l’énergie.
Concernant le contenu local et les retombées économiques annoncées, un des axes primordiaux mis en avant par les signataires du projet est la promesse d’un fort et durable renforcement du » contenu local « . Dans ce cadre ambitieux, un centre de formation doit effectivement être créé, avec l’objectif de promouvoir et développer l’emploi local ainsi que de renforcer les compétences régionales dans ce secteur dynamique.
La Chambre africaine de l’énergie, qui est un organisme dédié à la promotion des investissements énergétiques au sein du continent africain, a exprimé son approbation envers cette initiative ambitieuse et stratégique. Le président exécutif de l’organisation, NJ Ayuk, considère ce projet comme « un modèle inspirant pour d’autres nations africaines qui disposent de riches ressources naturelles ». Selon lui, cet exemple pourrait servir de référence et d’encouragement pour que d’autres pays développent leurs capacités énergétiques de manière efficace.
Cependant, il est important de noter que, malgré le soutien démontré, la Chambre africaine de l’énergie n’est pas impliquée directement dans les négociations en cours. Elle n’a donc pas divulgué de détails précis concernant les garanties qui seraient fournies en termes de transparence des opérations ou de la façon dont les revenus générés par ce projet seraient distribués entre les parties concernées.
Notons que cette absence de précisions soulève des questions sur la manière dont l’initiative sera mise en œuvre dans le respect des meilleures pratiques et des intérêts des populations locales.
Korotoumou Sylla