(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, le 3 septembre, la direction générale du trésor et de la comptabilité publique a accompli une opération remarquée et couronnée de succès sur le marché régional de la dette publique. En effet, grâce à une stratégie financière efficace, le trésor public a réussi à mobiliser 27,5 milliards FCFA, ce qui équivaut à environ 42 millions d’euros, dépassant ainsi son objectif initial qui était fixé à 25 milliards FCFA.
Ce résultat positif a été obtenu grâce à l’émission simultanée de Bons et Obligations assimilables du Trésor (BAT/OAT), démontrant une réelle maîtrise des instruments financiers et une confiance accrue des investisseurs envers la gestion économique du pays. La réponse des investisseurs a été particulièrement robuste, car la demande a largement surpassé l’offre disponible sur le marché. Le Trésor public a ainsi reçu des propositions à hauteur de 37,28 milliards FCFA, soit un impressionnant taux de couverture de 149,13%.
Cette surenchère d’intérêts de la part des investisseurs souligne un vif appétit et une confiance renouvelée dans les perspectives économiques du Mali. Face à cet engouement notable, le pays, dans une démarche stratégique et mesurée, a choisi de retenir 27,5 milliards FCFA, ce qui correspond à un taux d’absorption de 73,76%. Cette décision souligne l’équilibre recherché entre la capacité à lever des fonds supplémentaires et la prudence nécessaire pour gérer la dette publique de manière responsable.
L’opération financière s’est caractérisée par l’émission de produits de plusieurs maturités, ce qui a fui un large éventail aux investisseurs, leur offrant la possibilité de choisir en fonction de leur degré d’aversion au risque et de leurs diversifiées stratégies de portefeuille parfois sophistiquées. Avec une offre riche, l’opération comprend les éléments suivants :
Les Bons du Trésor (BAT) avec une échéance de 364 jours ont retenu l’attention grâce à un montant total de 11,05 milliards FCFA, accompagné d’un taux marginal à 7,57 % et d’un rendement moyen pondéré qui s’élève à 8,14 %, intéressant particulièrement ceux en quête d’opportunités à court terme.
Pour ceux qui visent un investissement à long terme, les Obligations Assimilables du Trésor (OAT) sur 3 ans ont été proposées avec un montant atteignant 10,44 milliards FCFA, à un prix marginal fixé à 9 200 FCFA et un rendement moyen de 9,22 %, ce qui attire les investisseurs cherchant à équilibrer risque et rendement.
Quant aux OAT sur 5 ans, leur émission a été fixée à 3 milliards FCFA avec un prix marginal de 9 500 FCFA et offre un rendement moyen de 7,6 %, cette option se révèle idéale pour ceux désireux de diversifier leur portefeuille avec des placements de longue durée.
Enfin, les OAT ayant une maturité de 7 ans, également sur une somme de 3 milliards FCFA, ont affiché un prix marginal de 9 500 FCFA et un rendement moyen de 7,44 %, attirant l’attention d’investisseurs à la recherche de stabilité et de rendement sur le long terme.
Aussi, ces niveaux de rendement reflètent clairement un équilibre méticuleusement recherché par les autorités de Bamako, qui vise à la fois à répondre de manière adéquate aux besoins immédiats de financement à court terme, tout en travaillant à la consolidation d’une base solide d’investisseurs pour le moyen et le long terme, afin de garantir une stabilité et une croissance financière durables pour le pays.
Les souscriptions, qui ont été enregistrées, proviennent d’une majorité significative des États membres de l’UMOA, soit sept des huit pays associés, confirmant ainsi non seulement la profondeur régionale et la diversité du marché, mais aussi son importance stratégique dans le contexte économique actuel.
Notamment, les investisseurs maliens, qui ont su se démarquer par leur implication, ont obtenu la part du lion avec un montant conséquent de 11,86 milliards de FCFA. Ils sont suivis dans ce classement par la Côte d’Ivoire, avec un total de 5,6 milliards, le Bénin avec 2,85 milliards, ainsi que le Sénégal qui a contribué à hauteur de 2,75 milliards. De plus, le Burkina Faso a participé avec 2,5 milliards, tandis que le Niger a investi 1,7 milliard, et enfin le Togo termine la liste avec une entrée de 0,21 milliard, reflétant ainsi une participation variée mais significative de l’ensemble de la région.
Cette opération s’inscrit dans la dynamique florissante et en pleine expansion du marché des titres publics de l’UEMOA. Ce marché s’est imposé, depuis plus d’une décennie, comme une source majeure, voire cruciale, de financement pour les différents États membres.
La régularité des émissions, devenues un rendez-vous incontournable pour les investisseurs, et la diversification des maturités proposées sur le marché renforcent l’attractivité et la compétitivité de cet instrument financier, particulièrement dans un contexte économique où l’augmentation constante des besoins de financement budgétaire est palpable.
Notons qu’en réussissant à mobiliser plus de fonds que prévu initialement et en suscitant une demande soutenue et significative de la part des investisseurs, la ville de Bamako démontre brillamment sa capacité à gagner la confiance des investisseurs régionaux. De plus, cela souligne son aptitude à se reposer sur la solidarité financière de l’Union, renforçant ainsi les liens économiques et politiques entre les États membres et illustrant la force collective de cette union financière.
Mariam KONE