UEMOA : le Mobile Money, comme « catalyseur de l’inclusion Financière » au Bénin 

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(CROISSANCE AFRIQUE)-En Afrique de l’ouest, le Bénin s’impose désormais comme le champion de l’UEMOA, selon la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), surtout avec un taux d’accès aux services financiers avoisinant les 90% en 2024.

Une performance qui traduit la vitalité remarquable du secteur financier béninois, un secteur en plein essor porté à la fois par le développement fulgurant du mobile money, la digitalisation progressive et efficace des services bancaires, ainsi que par des politiques publiques d’inclusion sociale fortement encouragées et bien orchestrées.

À Cotonou, vibrant cœur économique du pays, où se tiennent les premières Journées nationales de l’inclusion financière, l’annonce a eu l’effet d’un signal fort, vibrant et porteur d’espoir sur toute la région. Emmanuel Assilamehoo, directeur national de la BCEAO pour le Bénin, a salué cette dynamique exemplaire, un modèle à suivre, dans un contexte où l’accès équitable au financement représente encore un défi imposant à l’échelle continentale. 

Déjà en 2023, le Bénin et le Togo affichaient des taux d’inclusion financière impressionnants de 87,7%, selon les statistiques fournies par la banque centrale, suivis de près par des pays comme la Côte d’Ivoire avec 84,7% et le Sénégal atteignant 83,3%, tous faisant preuves d’une progression continue et ambitieuse vers l’inclusion financière généralisée.

Pour autant, le ministre du Développement, Abdoulaye Bio Tchané, tempère cet enthousiasme en soulignant qu’il existe encore des défis majeurs à surmonter. ‘’Près d’un tiers de la population demeure exclue du système financier formel », rappelle-t-il avec une sincère préoccupation, en évoquant les écarts sociaux et économiques encore présents, qui se manifestent entre les hommes et les femmes, ou encore entre les zones géographiques, telles que rurales et urbaines. 

Cette fracture sociale et économique reste l’un des défis majeurs d’un modèle de développement économique qui, s’il s’appuie fortement sur la digitalisation et les innovations technologiques, doit encore consolider la confiance des utilisateurs, tout en promouvant la culture financière parmi les ménages les plus vulnérables. Ce n’est qu’en adressant ces problématiques que le système pourra véritablement s’affirmer comme inclusif et accessible pour tous.

Le mobile money, catalyseur de l’inclusion, a radicalement modifié les pratiques financières traditionnelles. L’essor du mobile money, qui a profondément transformé les habitudes financières des populations, explique pour une large part cette progression vers une plus grande inclusion économique. En permettant à tout individu, sans distinction, d’ouvrir un compte ou d’effectuer une transaction bancaire en toute simplicité depuis un simple téléphone mobile, il a redéfini les frontières du secteur bancaire classique avec une portée jusqu’alors inégalée. 

Les services de microcrédit numérique et les fintechs locales, soutenus par des partenariats stratégiques avec la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et des programmes internationaux, jouent également un rôle central et décisif dans cette dynamique d’inclusion financière qui aspire à intégrer chaque membre de la société dans le réseau économique mondial.

Le thème choisi pour ces Journées, intitulé ‘‘L’inclusion financière : un levier pour l’autonomie collective’’, illustre de manière éloquente cette ambition d’un développement partagé et inclusif, qui dépasse largement le cadre de simples statistiques économiques. En effet, l’enjeu fondamental est de nature sociale et sociétale, englobant des initiatives visant à autonomiser les femmes en leur conférant des outils financiers pour renforcer leur rôle économique et décisionnel. 

Notons qu’il est crucial de soutenir les jeunes entrepreneurs, en leur offrant les ressources nécessaires pour innover et prospérer dans un marché de plus en plus compétitif. Par ailleurs, l’inclusion financière aspire à permettre aux populations rurales, souvent marginalisées, de participer pleinement et activement à la croissance économique, contribuant ainsi à réduire les disparités sociales et à améliorer leurs conditions de vie. Ces journées sont donc une opportunité pour envisager de nouvelles stratégies qui favorisent la cohésion sociale et le développement durable.

Daouda Bakary KONÉ

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Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne dont un mensuel disponible dans les kiosques à journaux) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

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