Sortir du F CFA: Il ne faut surtout pas déboulonner la statue de Charles de Gaulle, il faut faire comme Abdoulaye Wade

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Par croissanceafrique

Le meurtre de Georges Floyd par un policier blanc a produit une onde de choc planétaire par sa violence et a remis en lumière le racisme et la discrimination dont sont victimes les noirs partout sur la planète. En France, la mobilisation, portée essentiellement par le collectif La vérité pour Adama, n’est pas en reste et dénonce le racisme profond dans la police française envers les populations noires et maghrébines.  D’autres thèmes se sont greffés à ces luttes comme le déboulonnage de statues de personnages esclavagistes et colonialistes et la restitution des œuvres d’art par la France. Nous soutenons ces luttes qui s’inscrivent dans la continuité des combats pour l’indépendance et l’émancipation des peuples noirs et que nous menons aussi sur terrain économique en dénonçant la monnaie coloniale, le franc CFA.

Pour beaucoup d’Africains et de descendants, l’esclavage et la colonisation sont devenus des marqueurs identitaires importants alors la polémique sur les statues coloniales et esclavagistes ne cessera pas de sitôt.

Certes, les statues de Colbert, Jules Ferry, Gallieni, du Général de Gaulle…resteront toujours des symboles douloureux pour des millions d’Africains et d’afrodescendants. Pour autant, leur déboulonnage ne changerait rien à la situation des noirs et dans le monde tant que des colonisés feront l’apologie du colonisateur. C’est une question de crédibilité, décolonisons d’abord les espaces publics africains. Il ne sert à rien que la diaspora milite pour faire enlever quelques statues coloniales que plus personne ne remarque ici En Occident, si tout reste à décoloniser en Afrique. En matière de symboles honteux, des millions d’africains se commercent, échangent quotidiennement, aujourd’hui encore, avec le franc CFA, une monnaie dont les origines esclavagistes et coloniales ne font plus débat. Des milliers de bâtiments, de rues, de statues, de Dakar à Brazzaville en passant par Abidjan etYaoundé, sont encore debout et entretenus à la gloire des anciennes puissances coloniales. Au Sénégal, l’on vénère la statue de Louis Faidherbe, celui-là même qui a mis ce pays à feu et à sang durant la conquête coloniale.  Le Congo est allé très loin dans le sacrilège en nommant sa capitale Brazzaville en hommage à son colonisateur esclavagiste Savorgna de Brazza.

Ainsi que l’avait écrit l’anglais Jack Goody dans son célèbre livre le vol de l’histoire, l’Europe a glorifié et imposé son histoire au reste du monde ; la France a écrit et continue d’écrire l’histoire de nombres de pays africains qui constituaient jadis son empire colonial.

C’est ainsi que le Général de Gaulle est le grand libérateur et est celui qui a restauré la souveraineté politique, diplomatique, économique de la France après la débâcle de 1940. Il est aussi celui qui a ordonné et couvert le massacre de soldats noirs engagés avec la France à Thiaroye en 1944. Sékou Touré fut le seul leader africain à avoir osé dire non à l’Union française en 1958 et a refusé le franc CFA. Devenu Président de la Guinée à l’indépendance, il a eu des actes moins glorieux.

La France a toiletté et sanctifié l’héritage de Charles de Gaulle et en même temps réussi à convaincre les Africains que Sékou Touré était un dictateur sanguinaire qu’il fallait vouer aux gémonies.

Comment se fait-il que le Sénégal, sous l’égide de son ex-Président visionnaire Abdoulaye WADE soit le seul et unique parmi les 54 pays africains à avoir fait voter une loi pour reconnaître l’esclavage des noirs comme un crime contre l’humanité ?

Le rapport confié à Benedicte Savoy et à Felwine Sarr n’était qu’une énième manœuvre de la France pour ne rien restituer…

Emmanuel Macron a respecté à la lettre la célèbre maxime de Clemenceau : «si vous voulez enterrer un problème, nommez une commission. »

Attelons-nous à écrire notre histoire sans influence extérieure aucune, érigeons des statues, faisons nous aussi nos récits nationaux autour de nos grands hommes et femmes : Nelson Mandela, Krumah, Thomas Sankara, Edgar Evers, Cheikh Anta Diop, Sékou Touré, Alioune Diop, Manu Bidango, Joséphine Baker, Leopold Sédar Senghor, Houphouët-Boigny, Robert Mugabé, Kennett Kaunda, Béchir Ben Yahmed Abdoulaye Wade, Sylvanus Olympio, René Maran, Patrice Lumumba, Abdelkader, Khadafi, Tahar Ben Jelloum, Franz Fanon, Ellen Johnson-Sirleaf, Batling Sikki, Wangari Maathai, Hassan II, Jerry Rawlongs, Ousmane Sembene, Joseph Pouemii, Kako Nubukpo, Miriam Makeba, Ben Bella, Malcom X, Nasser, Georges Koudoukou, Georges Weah, etc.  C’est cela, la priorité.

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Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne dont un mensuel disponible dans les kiosques à journaux) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

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