Impliquer les jeunes dans le processus de sécurité alimentaire notamment les différentes politiques qui existent au Mali en matière de nutrition et alimentation, était la volonté affichée par l’Association des Jeunes pour la Citoyenneté Active et la Démocratie lors de la célébration de la journée mondiale de l’alimentation cumulée au forum des jeunes sur la nutrition et le Wash. C’était le 26 octobre 2022 dans un hôtel huppé de la place avec comme panelistes : Dr Ibrahim Cissé, nutritionniste, Ousmane Moulaye Keita, spécialiste en Wash, Dr Issouf Traoré, lui aussi nutritionniste et la directrice de l’AJCAD, Adam Dicko.
« Il y a beaucoup de jeunes dans la salle qui écoutent l’intervention des spécialistes, comme s’ils étaient dans un cours magistral. La plupart d’entre nous entend pour la première fois ces choses », témoigne Adam Dicko, directrice exécutive de l’AJCAD qui voyait le long du présidium, la surprise affichée des jeunes par rapport au rôle important de la nutrition et du Wash dans nos vies de tous les jours.
Les spécialistes sont inanimes sur la question, la santé humaine dépend de tout ce que « nous consommons ». Selon le nutritionniste paneliste du jour, Dr Ibrahim Cissé, la sous-alimentation ou sous-nutrition est une forme de malnutrition qui se caractérise par un manque important de nourriture de telle sorte que l’individu dépense plus d’énergie qu’il n’en consomme. D’après des recherches approfondies, à long terme, cela a des effets néfastes graves sur la santé et peut entraîner la mort.
Pour Dr Cissé, il existe deux types de sous-nutrition : la malnutrition chronique et aiguë. D’après ses explications, la malnutrition aiguë est le degré le plus grave de la malnutrition. Car à cause de celle-ci, le corps à défaut de l’alimentation requise commence à consommer ses propres tissus pour y trouver de l’énergie et des composants nutritionnels nécessaires à sa survie. Cela peut entraîner la mort. Pour le cas de malnutrition chronique, il confie que c’est la conséquence d’un manque de qualité de la nourriture plus que d’un manque de quantité. Pour lui, elle se caractérise par un retard de croissance. Elle arrête la progression de l’enfant et ne peut être traitée.
« La nutrition est un art. Elle est la responsabilité de tous. C’est pourquoi, l’ensemble des secteurs doivent intervenir dans la lutte contre la malnutrition », a laissé entendre Dr Issouf Traoré, responsable du volet santé nutrition. Il ressort dans son intervention, que la sécurité alimentaire se positionne à ces différentes étapes que sont la disponibilité, l’accessibilité, la stabilité et une bonne utilisation. Une chaîne dans laquelle, l’AJCAD est parvenue à identifier le rôle et la responsabilité des uns et des autres.
En développant le thème « quel rôle pour la jeunesse », Adam Dicko confie au jeune public, « on ne mange pas pour ne pas mourir, on mange pour satisfaire les besoins des organismes par des aliments compatibles et dont l’organisme a besoin ». C’est pour cette raison qu’elle exhorte les uns et les autres à s’approcher des spécialistes pour connaître les aliments indigènes. « Nous avons voulu à travers cet espace impliquer les jeunes dans le processus de sécurité alimentaire notamment les différentes politiques qui existent au Mali en matière de nutrition et alimentation tout en formulant des recommandations qui pourraient être adressées aux autorités », confie-t-elle.
En terme de recommandations dont la copie a été remise aux représentants du ministère de la jeunesse et des sports, chargé de l’instruction civique et de la construction citoyenne, Dr Alidou Maïga, à celui de la santé, Hamadoun Dicko et à l’adjoint du maire de la commune IV, Abdallah Yattara, on peut retenir entre autres, la continuité dynamique du conseil national de la nutrition ; la validation de la politique, l’obtention d’un site et l’installation des stations d’épuration des déchets liquides, l’opérationnalisation de la décharge finale de Noumoubougou et l’obtention d’autres sites, l’implication et l’association des jeunes dans la mise en œuvre des politiques en lien avec le Wash et la nutrition comme des acteurs clés et non des bénéficiaires ou cible uniquement.
L’activité a été clôturée par la remise des prix de meilleures productions médiatiques sur la nutrition et le Wash décernés à Lamine Bagayogo du journal hebdomadaire « Mali horizon » au compte de la catégorie presse écrite, à Harouna Koné de Djoliba TV, catégorie télévision et pour la catégorie radio Maïmouna Ibrahim Maïga de Kledu.
A noter que cette activité de l’AJCAD s’inscrit dans le cadre d’un programme international dénommé « Rigt2grow » porté au Mali par World vision et action contre la faim.
Abdrahamane Baba Kouyaté