(CROISSANCE AFRIQUE)- e Mali dispose d’un potentiel irrigable estimé à plus de 2,2 millions d’hectares, mais seulement 18 % de ces immenses capacités d’irrigation sont exploitées. Face à ces défis, la maitrise et la gestion de l’eau représentent une partie des solutions avancées pour augmenter la production et la productivité du secteur agricole. C’est pourquoi les autorités ont pris la décision d’investir plus de 333 milliards FCFA.sur la période 2025-2034.
C’était à la faveur de la session ordinaire du conseil des ministres du mercredi 21 mai 2025. En effet, au chapitre des communications et sur le rapport du ministre de l’Agriculture, le Conseil des Ministres a pris acte d’une communication écrite relative au Programme national d’Irrigation de Proximité, Phase II, pour la période 2025-2034 avec un phasage de 5 ans. La décision de conduire cette phase II se fonde sur les bons acquis de la première phase.
Aménagement de 66 031 hectares sur une prévision de 126 000 hectares
Le Programme national d’Irrigation de Proximité a été adopté en 2012 pour faire face aux aléas climatiques qui handicapent la production agricole. Il couvrait la période de mars 2012 à février 2021. Sa réalisation a.permis d’étendre l’irrigation au-delà des grands axes fluviaux pour toucher les zones marginales où elles ont contribué au renforcement de la résilience et des moyens d’existence durable des communautés locales. En termes de superficies aménagées et équipées il y a eu 66 031 hectares sur une prévision de 126 000 hectares, soit un taux de réalisation de 52,4%.
Comme autres acquis de cette première phase du programme, on peut évoquer une contribution substantielle à l’atteinte des objectifs chiffrés des Programmes gouvernementaux d’aménagement hydroagricole ; la participation effective des populations bénéficiaires à l’investissement avec une forte implication des Collectivités territoriales dans le suivi et le contrôle des activités ; la disponibilité permanente des produits maraîchers sur les marchés locaux des zones de production d’irrigation de proximité concourant ainsi à l’amélioration de la nutrition dans les zones bénéficiaires.
Nécessité d’une seconde phase pour consolider les acquis
Selon le communiqué dudit conseil des ministres, l’élaboration et la mise en œuvre d’une seconde phase du Programme national d’Irrigation de Proximité a été recommandée pour consolider les acquis, corriger les insuffisances, intégrer les évolutions institutionnelles et prendre en compte les effets des changements climatiques. Le coût global des actions projetées est évalué à 333 306 743 000 francs CFA, financé par l’Etat, les entreprises agricoles, les communautés bénéficiaires et les partenaires techniques et financiers.
Un potentiel irrigable de plus de 2,2 millions d’hectares
Le Mali dispose d’importantes ressources en eaux souterraines et de surface, avec un potentiel irrigable estimé à plus de 2,2 millions d’hectares, mais seulement 18 % de ces immenses capacités d’irrigation sont exploitées. Au Mali, l’agriculture irriguée se subdivise en deux principaux types : la grande et la petite irrigation (ou irrigation de proximité), selon la taille des aménagements.
La grande irrigation est axée sur des périmètres irrigués de plus de 100 hectares, mis en valeur à partir de grands ouvrages hydrauliques comme les barrages ou par pompage à l’aide de vis d’Archimède. Ces périmètres sont généralement gérés par des Offices, qui sont des structures autonomes para étatiques.
L’irrigation de proximité repose sur le développement de petits aménagements hydro-agricoles gérables par les exploitants et leurs organisations. Dans le contexte malien, l’agriculture irriguée, plus particulièrement l’irrigation de proximité, qui constitue un facteur important de survie pour la population, peut jouer un rôle central pour la réalisation des principaux objectifs de sécurité alimentaire et de réduction de la pauvreté.
Il faut noter que l’agriculture occupe 70 % de la population active. Selon une étude publiée en février 2024 dans la revue « Pnas Nexus », elle contribue à plus de 40 % du PIB ( produit intérieur brut) et fournit près de 40 % des recettes d’exportations du pays.
Notons presque 60,1 % de la population vit en milieu rural et dépend du secteur agricole. Pourtant, c’est seulement 7 % des 43,7 millions d’hectares de terres arables qui sont cultivés. /.
Sidi Modibo COULIBALY