Oragroup a annoncé jeudi 16 janvier avoir clôturé avec succès, le 4 décembre, son opération d’émission de billets de trésorerie, souscrite à 100%, pour un montant total de 35 milliards de francs CFA (53,3 millions d’euros).
« Cette émission lancée le 5 novembre 2019 par appel public à l’épargne sur le marché́ monétaire régional de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), est la première depuis son introduction à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) en avril 2019 », rappelle le groupe bancaire basé à Lomé. La durée de l’emprunt sur 2 ans assure un taux d’intérêt de 6,10 % brut par an, ajoute-t-il.
Les souscriptions, indique-t-on, ont été faites majoritairement par les institutionnels, avec une part importante pour les personnes physiques. Elles ont été effectuées en grande partie au Togo, au Burkina, au Sénégal et au Bénin relayés par le réseau du Groupe Orabank et sa salle de marchés au Togo. « Ce soutien représente une marque de confiance forte envers Oragroup, ses performances financières, son modèle d’affaires et sa stratégie de croissance. Cette nouvelle opération créatrice de valeur pour les investisseurs va nous permettre de poursuivre notre développement au service de nos clients et du financement des économies régionales », a déclaré Ferdinand Ngon Kemoum, l’administrateur directeur général d’Oragroup cité dans un communiqué.
Arrangée par la SGI Togo et CGF Bourse, l’opération a été garantie à 100 % en intérêt et capital par African Guarantee Fund (AGF West Africa).
En rappel, la banque avait déjà effectué, en 2016 et 2017, une émission de billets de trésorerie en deux tranches d’un montant de 35 milliards de francs CFA par appel public à l’épargne sur le marché monétaire régional.
Rédacteur en chef de Financial Afrik. Basé à Lomé, Nephthali Messanh Ledy est diplômé en Communication, en Marketing et en Commerce International. Passionné de l’actualité internationale, outre l’économie et les finances africaines. Il s’intéresse également aux réseaux sociaux et au football.
Le solde commercial du Sénégal s’est dégradé de -17,5 milliards de FCFA (26,250 millions d’euros) au terme du mois de novembre 2019 comparé au mois précédent, selon les données établies par de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) basée à Dakar.
Ce solde commercial est passé en effet de -199,9 milliards de FCFA au mois d’octobre 2019 à -217,4 milliards de FCFA durant la période sous revue contre. Cette situation est due à la baisse de 43,3 milliards de FCFA des exportations qui se situent à 127,8 milliards de FCFA contre 171,1 milliards de FCFA au mois d’octobre 2019. Comparées au mois de novembre 2018, elles se sont repliées de 26,0%.
Toutefois, le cumul des exportations à fin novembre 2019 s’est établi à 1801,3 milliards de FCFA contre 1490,7 milliards de FCFA pour la période correspondante en 2018, soit une hausse de 20,8%.
Les principaux produits exportés par le Sénégal en novembre sont l’or non monétaire (26,8 milliards de FCFA), les produits pétroliers (15,1 milliards de FCFA), l’acide phosphorique (14,1 milliards de FCFA), les poissons frais de mer (11,8 milliards de FCFA) et le zirconium (7,9 milliards de FCFA).
Concernant les importations, l’ANSD souligne que leur niveau a atteint 345,2 milliards de FCFA contre 369,7 milliards de FCFA au mois d’octobre 2019, soit une baisse de 6,6%. Cependant, comparées au mois de novembre 2018, elles ont progressé de 5,1%. Leur cumul à fin novembre 2019 s’est établi à 3811,3 milliards de FCFA contre 3537,7 milliards de FCFA pour la période correspondante en 2018, soit une hausse de 7,7%.
Les principaux produits importés par le Sénégal, au cours du mois de novembre 2019, sont les produits pétroliers finis (46,6 milliards de FCFA), les autres machines et appareils (34,5 milliards de FCFA), les produits pharmaceutiques (13,4 milliards de FCFA), les métaux communs (13,6 milliards de FCFA) et le riz (12,1 milliards de FCFA).
Journaliste depuis 20 ans dans la presse économique africaine et auteur de plusieurs enquêtes et reportages. A couvert plusieurs sommets de l’Union Africaine, de la Commission économique africaine et de la Banque Africaine de Développement.Lire prochain: Sénégal : l’AFD appuie la bonne gouvernance du PSE »
Le Ghanéen George Agyekum Nana Donkor a été nommé président de la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC) en succession du Nigérian Bashir Mamman Ifo, en poste depuis octobre 2011.
Cette nomination a été actée le 13 janvier 2020 à Lomé, lors de la neuvième session extraordinaire du Conseil des gouverneurs constitué des ministres des finances et de la planification économique des quinze (15) États membres de la CEDEAO.
« Avant d’être nommé en tant que Président de la BIDC, M. Donkor a occupé pendant sept ans, le poste de Vice-président chargé des finances, de l’administration et des services institutionnels de la Banque. Il avait également occupé le poste de Chef de la Division juridique et celui de Responsable de la conformité au sein de la même Banque », indique la BIDC sur son site internet.
« Il a piloté et mis en œuvre plusieurs initiatives stratégiques au sein de la Banque, notamment l’ouverture du capital de la Banque aux membres non régionaux, la notation de la Banque par les agences de notation internationales, la première adoption des normes internationales d’information financière (IFRS) et la valorisation des actions de la Banque », ajoute-t-on.
Rédacteur en chef de Financial Afrik. Basé à Lomé, Nephthali Messanh Ledy est diplômé en Communication, en Marketing et en Commerce International. Passionné de l’actualité internationale, outre l’économie et les finances africaines. Il s’intéresse également aux réseaux sociaux et au football.
La filiale d’Air France Transavia est la compagnie sortie gagnante de la redistribution des droits de trafic d’Aigle Azur en y remportant 30%, indique le quotidien La Tribune. Elle renforce ainsi considérablement sa position sur le marché algérien, notamment sur les deux lignes les plus juteuses Paris-Alger et Paris Oran.
La liquidation de la compagnie aérienne Aigle Azur en septembre 2019 fait les choux gras d’Air France qui a récupéré la majorité de ses droits de trafic vers l’Algérie, a rapporté le journal français La Tribune. Ainsi, Air France via sa filiale à bas prix, Transavia, renforce sa position sur le marché algérien et devient un sérieux concurrent de la compagnie nationale locale Air Algérie, ajoute la même source.
Par ailleurs, citant des sources proches du secrétaire d’État français aux transports, Jean-Baptiste Djebbari, le média précise que c’est Transavia qui a raflé la part du lion des droits de la très fréquentée ligne Paris-Alger et a été désignée également sur celle de Paris-Oran, déjà assurée par Air France. Elle a également obtenu les droits d’exploitation des lignes Paris-Constantine, Paris-Sétif et Paris-Tlemcen.
Outre la capitale Paris, Transavia a obtenu des vols pour les lignes desservant les villes de Béjaïa, Constantine et Oran à partir de Lyon. Même chose pour les axes desservant Alger à partir de Marseille, Nice et Toulouse.
Le groupe Air France renforce ainsi sa position en Algérie et devient un solide concurrent pour Air Algérie, conclut La Tribune.
mpagnie Ethiopian Airlines compte construire un nouvel aéroport qui s’étendra sur 35 kilomètres carrés près de la ville de Bishoftu, au sud-est d’Addis-Abeba. Le coût du projet est évalué à 4,5 milliards d’euros.
Alors que l’aéroport d’Addis-Abeba Bole accueille toujours plus de passagers, la compagnie Ethiopian Airlines envisage d’entamer en 2020 la construction d’un nouvel aéroport près de la ville de Bishoftu, a annoncé le PDG du groupe Tewolde Gebremariam dans un entretien accordé à l’agence ENA.
Selon M.Gebremariam, la compagnie a gagné plus de six ans sur son ancien plan de développement stratégique courant jusqu’en 2025, ce qui lui permet d’envisager «une nouvelle vision 2035» avec notamment une augmentation de sa flotte et du nombre de passagers.
Ethiopian Airlines est le numéro un du transport aérien africain. La société affiche ses dernières années une hausse spectaculaire des revenus: en 2018-2019, ils ont augmenté de 25%. La compagnie multiplie les nouveaux itinéraires, en Europe comme en Asie, et a une activité de conseil au Ghana qui envisage de lancer une nouvelle compagnie aérienne nationale.
À quoi peut-on s’attendre après la décision du sommet de Pau de créer une coalition pour le Sahel sous le commandement intégré de Barkhane et de la Force conjointe du G5 Sahel, ciblant en priorité l’État islamique au Grand Sahel? Sputnik a posé la question à trois analystes africains à la tête, tous trois, d’instituts qu’ils ont créés. Décryptage.
La nouvelle «Coalition pour le Sahel» destinée à lutter plus efficacement contre les attaques terroristes dans cette région grâce à la mise en place d’un commandement conjoint Barkhane/G5 Sahel va-t-elle, enfin, permettre d’endiguer l’avancée de l’État islamique au Grand Sahara* (EIGS)? Très critiqué en Afrique, où le sentiment antifrançais ne diminue pas du fait d’un nombre grandissant de victimes, le sommet de Pau (sud-ouest de la France) qui avait réuni, le 13 janvier dernier, les chefs d’État du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) à la demande d’Emmanuel Macron, a permis de clarifier le maintien d’une présence française au Sahel à un moment où les États-Unis menacent de retirer leurs troupes d’Afrique.
«Les chefs d’État du G5 Sahel ont exprimé le souhait de la poursuite de l’engagement militaire de la France au Sahel et ont plaidé pour un renforcement de la présence internationale à leurs côtés. Ils ont exprimé leur reconnaissance à l’égard de l’appui crucial apporté par les États-Unis et ont exprimé le souhait de sa continuité», précise un communiqué de l’Élysée publié à l’issue du sommet.
Pourtant, le souhait formulé par les dirigeants du G5 Sahel de lutter, ensemble, contre les groupes terroristes qui opèrent dans la bande sahélo-saharienne et dans la région du lac Tchad ainsi que la décision de la France d’envoyer 220 soldats supplémentaires n’ont pas vraiment convaincu leurs opposants.
Au Mali, le député de la Solidarité africaine pour le développement et de l’indépendance (Sadi), Oumar Mariko, le plus virulent, a jugé «inefficace» la notion de commandement commun, rejetant par conséquent en bloc les conclusions du sommet. Au Burkina Faso, le militant panafricaniste Lianhoué Bayala a dénoncé l’«arrogance» et la «condescendance» dont a fait preuve le Président français en convoquant ses pairs de cette façon. Quant au député tchadien de la Plateforme des réformateurs, Romomadoumngar Félix Nialbé, il a à nouveau réclamé plus de renseignement pour l’armée car «les djihadistes sont mieux informés que nos forces de sécurité», a-t-il estimé.
«Le malaise vient essentiellement du fait qu’une puissance étrangère comme la France intervient au Sahel sans que les États concernés n’en voient les retombées en termes de sécurité pour leurs populations comme en matière de développement. D’où la nécessité d’une remobilisation, également, de la part du reste de la communauté internationale en ce qui concerne l’aide financière promise à ces États», fait valoir au micro de Sputnik France le président de Wathi.
Pourquoi, en effet, la présence militaire française au Sahel, qui ne date pas de l’intervention de Serval au nord du Mali en janvier 2013 –comme il le fait remarquer– fait-elle débat aujourd’hui? Malgré les pertes en vies humaines, les 4.500 hommes qui composent la force Barkhane en remplacement de Serval ne sont pas véritablement en danger. Leur nombre, de surcroît, est faible au vu de l’étendue du champ des opérations.
Alors que les populations des pays concernés, elles, continuent de subir les attaques djihadistes récurrentes sur un territoire de plus en plus important, «force est de constater que l’État islamique au Grand Sahara (EIGS)* a gangrené le nord du Burkina Faso et l’ouest du Niger, tout comme le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM)*, lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique*, et que cela décrédibilise considérablement Barkhane», déplore Gilles Yabi.
«Ce sont les pressions populaires exercées sur les chefs d’État de la région qui ont changé la donne au Sahel. Les populations en ont assez d’être la cible d’attaques djihadistes. Elles veulent voir des résultats concrets du côté de l’intervention française et un degré de réactivité plus important de la part de leurs forces nationales. La vraie question, c’est celle des capacités militaires des pays de la région», ajoute l’analyste béninois qui vit à Dakar.
Renforcer les capacités des armées nationales
Le fondateur et président de l’Institut Mandela, Paul Kananura, dont le siège est à Paris, est tout à fait sur cette longueur d’onde. En visite au Mali, en décembre dernier, il a pu rencontrer différents acteurs nationaux et internationaux dont le commandement de la Minusma, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali.
Pour lui, le sommet de Pau non seulement arrive à point nommé sur le plan politique, mais il a également permis de «sortir de la confusion stratégique qui régnait jusqu’à présent du fait de l’accumulation des dispositifs (Serval – Barkhane -Takouba – G5 Sahel – P3S, ndlr) sans véritables résultats tangibles, ni coordination entre eux», fait-il valoir au micro de Sputnik France.
«Manifester contre la présence française et pour le départ de l’opération Barkhane, c’est bien joli mais après on fait quoi? Les leaders des manifestations devraient cesser des manipulations de masse pour répondre à quelques questions essentielles: est-ce que les armées nationales sont capables de combattre le terrorisme? Disposent-elles des unités spéciales et des équipements nécessaires pour cette mission vitale contre les menaces asymétriques? Est-ce que c’est la faute de la France si ces armées ne sont ni formées, ni entraînées, ni équipées et ni capables de faire face à l’ennemi? La puissance est un acte de volonté nationale pour une affirmation de la souveraineté et non une question de manifestation de colère uniquement», s’insurge le président de l’institut Mandela.
Saluant la reconfiguration architecturale, opérationnelle et stratégique voulue par les chefs d’État à Pau afin de rendre plus efficace et plus visible l’action antiterroriste dans cette région, il estime que cette clarification des missions ainsi qu’une meilleure coordination des acteurs antiterroristes présents dans la région s’imposaient. Car «il y a déjà beaucoup d’acteurs (au Sahel) avec chacun sa mission, ses intérêts et son agenda», note-t-il. Mais la décision d’ouvrir la force conjointe du G5 Sahel «aux armées nationales des autres pays volontaires» capables de combattre le terrorisme lui paraît, également, une bonne chose.
«La professionnalisation des forces du G5 Sahel est indispensable pour assurer la compréhension par les états-majors des menaces asymétriques, des besoins opérationnels et des outils nécessaires pour planifier, utiliser et maintenir de manière plus efficace et responsable les capacités en matière de combat», martèle Paul Kananura.
Ce deuxième pilier entièrement dédié au «renforcement des capacités militaires des États de la région» s’appuiera sur les efforts déjà engagés par les Nations unies et par les missions de formation de l’Union européenne. Et pourra inclure un accompagnement au déploiement des armées des pays du G5 Sahel avec le soutien de l’Union africaine et de la communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Pour un retour de l’administration des États
Un effort qui, là encore, est le bienvenu pour réconcilier les populations du Sahel avec leurs forces armées et de sécurité. Car, si une «dichotomie existe parfois», à cause d’un manque de comportement républicain de la part des militaires africains, «elle n’est pas inéluctable», selon Kag Sanoussi. Fondateur et président de l’Institut international de gestion des conflits (IIGC), dont le siège est à Lille, devenu expert en gestion «négociationale» des conflits, il effectue de nombreuses missions en Centrafrique ou bien au Togo, son pays d’origine.
«La Centrafrique a été capable de rebâtir son armée en totale communion avec la population et en osmose avec tous les groupes. Les Français et les Russes sont certes présents, mais, devant, pour livrer les combats, c’est l’armée centrafricaine. Alors pourquoi en serait-il autrement au Sahel?», s’interroge l’expert au micro de Sputnik France.
Même si la maturité des forces du G5 Sahel peut être questionnée, selon le président d’IIGC, il n’en reste pas moins qu’elles gardent l’avantage en ce qui concerne, par exemple, le renseignement humain. C’est d’ailleurs, selon lui, la principale force des troupes africaines «qui peuvent infiltrer l’ennemi à condition d’être formées et accompagnées de façon adéquate», insiste-t-il.
Aussi, s’il est d’accord pour que la France soit une «force d’accompagnement» dans ce processus de réhabilitation des armées nationales, il en appelle à un rétablissement de la tutelle des États nationaux sur l’ensemble des territoires et auprès de toutes les composantes des populations. C’est aussi, selon lui, le meilleur moyen pour résorber les trafics en tous genres, notamment le trafic de drogue dont on sait qu’il contribue grandement à financer le terrorisme.
«La réponse efficace contre le terrorisme est conditionnée à un réveil des citoyens et de la classe politique de manifester une volonté affichée d’en découdre avec les groupes armés djihadistes. Les tensions et tergiversations politiques devraient être rapidement résorbées afin de mobiliser toutes les ressources et énergies nationales pour la lutte contre le terrorisme avec la mise à contribution des populations, partout où c’est possible», affirme Kag Sanoussi.
Au sommet de Pau, l’engagement a été pris de mettre en place toutes les mesures visant à accélérer un retour de l’administration et des services publics sur l’ensemble des territoires. Les chaînes pénale et judiciaire, essentielles pour le retour de l’État de droit, sont ciblées ainsi que, spécifiquement, la région de Kidal, au nord du Mali où l’État malien n’a pas pu être rétabli depuis la sécession du MNLA.
Dans le cadre du partenariat pour la stabilité et la sécurité au Sahel (P3S), seront également ciblées les interventions des États du G5 Sahel sur la formation et le déploiement et ce, jusqu’au niveau local de personnels en matière d’administration civile, de sécurité intérieure (police, gendarmerie, douanes) et de justice.
Quelles alliances pour le Sahel?
À la question de savoir quels seraient les meilleurs partenariats, sur les plans régional et international, pour lutter plus efficacement contre la dégradation de la situation sécuritaire, nos trois analystes divergent. Pour Gilles Yabi, tout dépend de ce que les États sahéliens eux-mêmes décident. S’ils veulent, par exemple, renforcer en priorité leurs institutions militaires ou civiles, il leur sera plus facile de trouver des partenaires pour le faire.
«La France ainsi que les États-Unis remplissent déjà ce rôle d’assistance militaire et civile, à des degrés divers. D’autres pays peuvent se substituer ou conclure des accords de défense. Mais il faut garder en tête que c’est toujours au niveau des ressources humaines que le bât blesse en Afrique. Particulièrement, le manque de ressources dans les ministères de la Défense comme dans la plupart des administrations publiques. Et ce serait un leurre de croire qu’un partenariat est possible sans qu’il y ait un pilotage préalable des États!», insiste-t-il.
Pour Kag Sanoussi, la CEDEAO a un rôle incontestable à jouer dans la défense du Sahel à condition qu’elle s’en donne les moyens. D’autant que la menace djihadiste, qui s’est focalisée jusqu’à présent sur les États du G5 Sahel, est en train de s’étendre aux États côtiers. L’Algérie, le Maroc, le Sénégal, le Nigeria et l’Afrique du Sud constituent, à ce titre, une «deuxième ceinture», tandis que la Centrafrique, le Cameroun, le Bénin, le Togo et la Côte d’Ivoire, eux, sont déjà menacés. La (nouvelle) coalition pour le Sahel est, selon lui, un «coup de poker» qui peut soit provoquer une recrudescence d’attaques djihadistes, soit un véritable «sursaut» avec la mise en place de moyens beaucoup plus conséquents.
«Jusqu’à présent, toute alliance pour le Sahel était perçue comme profitant surtout à la France. D’où un manque d’implication de la part des autres pays européens afin de ne pas empiéter dans le pré carré français. Cette perception est en train de changer. De nouvelles pistes de coopération militaire et d’accompagnement dans la collecte de renseignements sont en train de s’ouvrir, avec la Chine et la Russie notamment. La France n’en sortira pas forcément perdante car il vaut mieux 50% d’un contrat sur la durée que 90% qui peuvent vous échapper à tout moment», estime pour sa part Kag Sanoussi.
Aucune mention n’a été faite, toutefois, de savoir si Moscou l’avait à nouveau été lors du sommet de Pau. L’avantage pour les États du G5 Sahel, pourtant, est clair, selon le président de l’institut Mandela. Car les nouveaux soutiens militaires pourraient permettre de «pallier la faiblesse des armées, tout en contribuant à la remise à plat de l’organisation, des objectifs et des actions sécuritaires au Sahel», affirme-t-il.
«Toutefois, l’action militaire, même efficace, ne suffira pas si elle ne s’accompagne pas d’une politique de développement vivable. Car la pauvreté et les injustices sont les premières causes du recrutement des jeunes pour le djihad», insiste par ailleurs l’analyste rwandais.
En juillet 2017, sous l’impulsion de l’Allemagne et de la France, l’Alliance pour le Sahel avait été lancée mais elle est restée déconnectée jusqu’à présent de l’action sécuritaire. En plus d’un recours plus systématique à une programmation conjointe, tenant compte des priorités des pays membres du G5 Sahel, ces derniers ont demandé, à nouveau, la concrétisation des engagements pris en décembre 2018 à la Conférence des donateurs de Nouakchott pour la mise en œuvre du Programme d’investissement prioritaire (PIP) du G5 Sahel.
Un nouveau sommet associant les États du G5 Sahel et la France se tiendra en juin 2020 à Nouakchott, dans le cadre de la présidence mauritanienne du G5 Sahel. D’ici là, le suivi des engagements pris à Pau sera effectué au niveau des ministres des Affaires étrangères et des ministres des Armées et de la Défense, selon le communiqué de l’Élysée.
Hier, jeudi à Abuja, les pays anglophones de l’Afrique de l’Ouest ont dénoncé la décision «unilatérale» de remplacer le franc CFA par l’ECO. Une sortie qui pourrait engendrer des divisions au sein des pays membres de l’organisation africaine, selon le politicien sénégalais Thierno Bocoum.
Lors d’une visite en Côte d’Ivoire, le Président français Emmanuel Macron et son homologue ivoirien Alassane Ouattara ont annoncé la fin du franc CFA et son remplacement par l’ECO. Une décision fustigée par les pays anglophones d’Afrique de l’Ouest qui dans un communiqué ont affiché leur opposition à ce changement brusque et « unilatéral »
Pour Thierno Bocoum, cette bisbille entre les Chefs d’Etats africains de la CEDEAO pourrait créer des divisions voire faire éclater l’organisation sous-régionale. Pour lui, « cette posture nous éloigne davantage de l’espoir de l’aboutissement d’une intégration sous-régionale qui avait justifié près de 30 ans de discussions et d’efforts pour la mise sur pied d’une monnaie unique ». « En prenant les devants avec la création de l’ECO sans critères de convergence, avec la garantie de la France et son arrimage à l’Euro, le pacte de la Françafrique a pris le dessus sur les intérêts légitimes des Etats membres de l’Uemoa. Rien n’aurait été possible sans la complicité de nos Chefs d’État en parfaite trahison des aspirations de leurs peuples », déplore le Président du mouvement AGIR.
Le Sénégalais a par ailleurs fustigé l’attitude de la France qui a toujours clamé sa neutralité mais qui en sourdine continue de maintenir les africains dans le Franc CFA. « En annonçant la future création de la monnaie ECO, le Président Macron a finalement réussi à diviser les Etats de la CEDEAO », fait savoir Thierno, ajoutant que les africains en ont marre de cette Afrique couchée. « La reconstruction sera longue, mais elle est inéluctable », lance-t-il.
L’institut des Sciences Appliquées (ISA) est l’un des quatre établissements d’enseignement supérieur de l’Université des Sciences, des Techniques et des Technologies de Bamako (USTTB). Créé en septembre 2011, l’ISA a pour but de booster l’employabilité des jeunes, de développer des compétences destinées aux métiers, tout en favorisant une meilleure insertion socioprofessionnelle.
Situé sur la colline de Badalabougou, l’Institut des Sciences Appliquées et la Faculté des sciences et Techniques (FST) se partagent les infrastructures de l’ex Lycée Badala. L’institut qui est dirigé par le Professeur Mamadou Wéléoffre des diplômes de licence professionnelle à l’USTTB. Des formations adaptées, sans cesse, à l’évolution du marché de travail. 70% des enseignements sont donnés sous forme de travaux pratiques (TP) et de travaux dirigés (TD). Et les professionnels sont impliqués à 25% dans les enseignements.
L’ISA est composé de trois départements : chimie appliquée, génie biologie, génie électrique et informatique. L’institut dispose d’une quinzaine de filières de formation répondant aux besoins de l’économie malienne. Aux dires de Dr Brahima B Traoré, Directeur Général Adjoint de l’ISA, l’institut dispose de 14 laboratoires qui permettent aux étudiants d’effectuer des travaux pratiques et de recherche. A lui seul, le Département du Génie informatique dispose de 07 laboratoires. Le Département du Génie Biologie en possède 03, tandis que le Département de la Chimie appliquée dispose de 04 labos.
80% de taux d’insertion…
Rattaché à l’USTTB, l’ISA n’a pas de budget autonome. Cependant, grâce à des entreprises partenaires, membres de son Conseil d’Administration et impliqués dans l’élaboration et la validation de son programme annuel d’enseignement, l’institut reçoit des appuis budgétaires. Mieux, cette collaboration permet, selon le DGA, d’avoir des stages de qualification et même des emplois pour les jeunes diplômés. Aujourd’hui, assure Dr Brahima B Traoré, environ 80% des diplômés de l’ISA ont un emploi. D’autres sont installés à leurs propres comptes.
Pour le suivi de ses diplômés, l’ISA s’est doté d’une plateforme web qui permet aux anciens étudiants de donner les renseignements sur l’évolution de leur carrière. «Quand on constate que les sortants d’une filière n’arrivent pas à avoir du travail, cette filière est fermée», informe le DGA. L’institut a aussi mis en place un réseau baptisé ALUMNIS, pour la rencontre entre les différentes promotions.
Du Made in ISA…
Grâce à ses laboratoires et à ses programmes de recherche, l’ISA a fabriqué ses propres produits: des jus, des sirops, des croquettes, des fonios précuits. Des produits Made in lSA, confectionnés et vendus, en des occasions, au sein de l’université. Ces produits ne sont pas d’abord sur le marché public. A en croire, le DGA, la production à grande échelle est un projet futuriste.
Le nouvel an chinois qui est l’année de la souris du métal commence le samedi 25 janvier prochain et s’achèvera le 11 février 2021. Ce passage à la nouvelle année a été l’occasion pour l’ambassadeur de Chine au Mali Zhu Liying et son épouse d’organiser samedi dernier, dans les locaux de la représentation diplomatique, sise à l’Hippodrome, le gala du nouvel an chinois. Une rencontre culturelle traditionnelle de haut niveau à laquelle a pris part l’épouse du chef de l’État, Keïta Aminata Maïga. La cérémonie a aussi enregistré la présence de la ministre de la Culture N’Diaye Ramatoulaye Diallo, de certains membres du gouvernement et de plusieurs invités.
Dans l’horoscope chinois, il y a 12 animaux qui représentent chacun un an. L’année de la souris débutera dans deux semaines. La souris qui est rapide, intelligente et perspicace, représente non seulement le début du cycle de 12 animaux, mais aussi celui du jour. Car, elle représente le temps entre 23 heures et 01 heure 00.
Dans son allocution, le diplomate chinois a rappelé qu’il y a 60 ans, quand l’ancien cycle a commencé, le Mali accédait à l’indépendance. Il a soutenu que son pays et le nôtre ont établi des relations diplomatiques qui sont devenues chaque jour plus solides. Selon Zhu Liying, aujourd’hui 60 ans après, le Mali se trouve sur un nouveau point de départ pour son redressement national, surtout après avoir bien conclu le Dialogue national inclusif. Il soulignera que les relations sino-maliennes se préparent à un nouvel essor également après avoir conclu l’accord sur la «nouvelle Route de la soie ». Pour Zhu Liying, l’année 2020 sera encore plus fructueuse avec notamment la coopération renforcée au sein du G5 Sahel dans la lutte anti-terroriste, le jumelage entre Bamako et Kunming à l’occasion du 100è anniversaire de notre capitale. L’Empire du Milieu, selon son représentant au Mali, travaillera également avec l’ONG ‘’Agir ’’ pour le bien-être de la population.
De son côté, la ministre de la Culture a indiqué que le Mali et la Chine sont deux voisins que la géographie sépare certes, mais que la culture unit et rapproche. « Si nous sommes ici aujourd’hui pour fêter avec vous l’année de la souris du métal, année 4718 qui commence ce samedi 25 janvier 2020 et qui se terminera le 11 février 2021, pour laisser la place au bœuf de métal, c’est pour magnifier cette communauté de valeurs culturelles et cette amitié historique entre les Républiques sœurs de Chine et du Mali et entre les peuples frères des deux pays », a déclaré la ministre de la Culture.
Pour sa part, l’épouse du chef de l’État a souhaité que cette année soit le début de quelque chose de particulier pour le pays. Elle a ensuite remercié le peuple chinois qui a toujours été aux côtés du Mali. Et la première Dame d’adresser une mention spéciale aux militaires chinois qui ont donné leurs vies pour notre pays. C’est par la coupure du gâteau d’anniversaire par l’épouse du chef de l’État que les festivités ont pris fin.
Le commandant Gaoussou Koné dit « Jah Gao », commandant de bataillon de commandement et de soutien (BCS), est malade. Il a été transféré d’urgence depuis le samedi 11 janvier 2020 à Paris pour des soins intensifs.
Que se passe-t-il au sein des Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI) et particulièrement ceux issus de l’ex-rébellion de Guillaume Soro ? En effet, Gaoussou Koné dit « Jah Gao », commandant de BCS est depuis le samedi 11 janvier 2020 à Paris pour des soins. En effet, l’époux de Mariam Traoré, serait très mal en point. C’est d’ailleurs ce qui a suscité son évacuation. Il est allé pour des consultations médicale a appris Afrik Soir. Pour l’instant, l’on ignore l’origine du mal dont souffre l’ex-rebelle. La date de son retour est prévue pour le 31 janvier 2020.
Gaoussou Koné fait partie de ceux qui, le 24 décembre 1999, ont participé au coup d’État du général Robert Gueï qui a favorisé la chute du président Henri Konan Bédié. En 2002, il lance l’offensive avec la rébellion des Forces nouvelles . Il devient par la suite le commandant de zone de la zone 9 de Boundiali-Tingrela, au nord-ouest du pays. Après la chute de Laurent Gbagbo en 2011, il devient commandant en second du bataillon des commandos parachutistes à Abobo.
Celui-ci y est décédé le dimanche 5 janvier 2020 à 20h40 au moment où il était 1h40 à Abidjan. L’ancien commandant de la Garde républicaine souffrait d’un diabète avancé, détecté très tardivement, et était soigné dans un établissement spécialisé de New York.