Le président de la République a pris la parole ce lundi soir lors d’une allocution de 13 minutes. Attendu au tournant par les «gilets jaunes» qui expriment leur colère depuis le 17 novembre, Emmanuel Macron a annoncé un certain nombre de mesures économiques visant à calmer la grogne.
Un pas en avant vers la sortie de crise? C’est du moins ce qu’a tenté de faire ce soir le président de la République en décrétant «l’état d’urgence économique et sociale». Emmanuel Macron a assuré vouloir «une France où l’on peut vivre dignement de son travail». Pour aller dans ce sens il a annoncé quatre mesures concrètes pour le quotidien des Français.
● Hausse du Smic de 100 euros par mois
Le président de la République a annoncé une hausse du Smic de 100 euros par mois dès 2019. Précision importante, cette hausse sera réalisée «sans qu’il en coûte rien à leur employeur», a indiqué Emmanuel Macron sans plus de précisions. Cette hausse vient, par abondement de l’État, en complément de l’augmentation de 1,8% qui devait intervenir en janvier prochain. Elle était prévue, mais sur l’ensemble du quinquennat. Selon une source ministérielle, cette hausse passera par la revalorisation de la prime d’activité qui n’est pas soumise à l’impôt sur le revenu.
Le président va donc à l’encontre de ce qu’avait annoncé dimanche la ministre du Travail. Muriel Pénicaud assurait en effet que le gouvernement n’allait pas annoncer de «coup de pouce» supplémentaire au-delà de la hausse de 1,8% attendue en janvier.
● Des heures supplémentaires sans impôts ni charges dès 2019
Un principe d’heures supplémentaires défiscalisées sera mis en place dès 2019. Ce dispositif existait déjà sous Nicolas Sarkozy et avait été supprimé par François Hollande. Le patronat demandait aujourd’hui la défiscalisation de ces heures de travail.
● Versement d’une prime exceptionnelle facultative
Emmanuel Macron a demandé ce soir aux entreprises «qui le peuvent» de verser une prime de fin d’année à leurs salariés. Le premier ministre avait déjà abordé la possible création d’une prime exceptionnelle pour les salariés qui touchent des bas salaires, et qui serait versée par les entreprises mais défiscalisée. Son montant serait plafonné. Pour les salariés, elle n’entrerait pas dans le calcul de l’impôt sur le revenu. Et pour les entreprises, elle ne serait pas soumise aux cotisations.
● Annulation de la hausse de la CSG pour les retraités gagnant moins de 2000 euros par mois
Le président de la République a annoncé ce lundi soir la suppression de la hausse de la CSG pour les retraites inférieures à 2000 euros. À l’heure actuelle, seuls les retraités gagnant moins de 1200 euros environ en étaient exemptés.
Pour rappel, la hausse de 1,7 point de CSG a été votée dans le cadre du projet de loi de finances 2018. L’objectif était de compenser la suppression des cotisations chômage et maladie pour les salariés du privé. Selon Bercy, près de 60% des retraités, soit 7,5 millions de personnes, sont actuellement concernés par la hausse de la CSG.
Ces mesures annoncées par Emmanuel Macron seront présentées demain aux parlementaires par le premier ministre
Aïssatou TRAORE
Source Croissanceafrique.com
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