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Mali–Russie: des accords pour l’énergie, le commerce et la sécurité

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(CROISSANCE AFRIQUE) Dans le cadre du renforcement de la coopération bilatérale entre la République du Mali et la Fédération de Russie, trois accords ont été signés ce lundi 23 juin 2025 à Moscou, en présence du Président de la Transition, Son Excellence le Général d’Armée Assimi GOÏTA, et de son homologue russe, Son Excellence Vladimir POUTINE, Président de la Fédération de Russie.

Ces accords portent sur les domaines du commerce, de l’énergie, des sciences, ainsi que sur les fondements des relations politiques, diplomatiques et sécuritaires entre les deux États.
Le premier accord signé concerne la création d’une Commission intergouvernementale russo-malienne sur la coopération commerciale, économique, scientifique et technique. Ce cadre structurant vise à approfondir les échanges entre les deux pays et à favoriser l’émergence de projets conjoints à forte valeur ajoutée.

À moyen et long terme, cet instrument juridique ouvre la voie à des investissements russes dans des secteurs clés du développement malien, tout en facilitant l’accès du pays aux technologies de pointe et aux marchés russes. De surcroît, il s’inscrit dans la vision souveraine d’une diplomatie multipolaire prônée par les plus hautes Autorités de la Transition. Il pourrait également encourager un soutien accru de la Russie aux positions du Mali au sein des instances internationales.

Dans le même esprit de coopération stratégique, un second projet d’accord a été conclu dans le domaine de l’utilisation de l’énergie atomique à des fins pacifiques, en partenariat avec la société d’État russe ROSATOM. Ce partenariat innovant pourrait apporter une réponse structurelle à la crise énergétique que connaît le Mali, à travers le développement d’infrastructures adaptées, le transfert de compétences et de technologies, ainsi que la formation de ressources humaines nationales.

En renforçant ainsi l’autonomie énergétique du pays et en réduisant sa dépendance aux importations onéreuses, cet accord contribuera de manière significative au développement industriel et à la souveraineté énergétique nationale.

Par ailleurs, les deux parties ont procédé à la signature d’un troisième accord portant sur les fondements des relations bilatérales entre le Mali et la Fédération de Russie. Cet accord, à portée générale, témoigne d’une volonté commune d’inscrire le partenariat dans une dynamique durable, fondée sur le respect mutuel, la non-ingérence et la solidarité dans les forums internationaux.

Il ouvre également la voie à une coopération renforcée dans le domaine de la sécurité, notamment en matière de lutte contre le terrorisme et le crime organisé. À ce titre, il prévoit des mécanismes de formation, la fourniture d’équipements et un appui opérationnel structuré, consolidant ainsi les capacités nationales de défense et de sécurité.

Dans leur ensemble, ces accords traduisent une volonté politique affirmée de hisser la coopération entre le Mali et la Russie à un niveau stratégique. Ils renforcent surtout la souveraineté et l’autonomie du Mali dans les domaines clés du développement, de l’énergie et de la sécurité.

La signature de ces instruments juridiques constitue un tournant majeur dans les relations entre Bamako et Moscou, et s’inscrit pleinement dans la vision des autorités de la Transition en faveur d’un Mali fort, souverain et résolument tourné vers l’avenir.

Lors de cette rencontre au Kremlin, le Président de la Fédération de Russie a offert un déjeuner à son homologue malien, Son Excellence le Général d’Armée Assimi GOÏTA.

Le Mali et la Russie signent un accord de nucléaire civil à Moscou

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(CROISSANCE AFRIQUE)-La rencontre entre Vladimir Poutine et le Général Assimi Goïta au Kremlin représente un tournant significatif dans les relations entre la Russie et le Mali.

Ce rapprochement se manifeste par des accords stratégiques dans divers secteurs clés tels que l’énergie, les ressources naturelles et l’humanitaire.

Le président russe a mis en avant les opportunités de coopération dans l’exploration géologique, le développement énergétique et la logistique, soulignant une dynamique en pleine expansion, même si les échanges économiques restent encore modestes.

L’un des points majeurs de cette collaboration est le protocole relatif au développement de l’énergie nucléaire, qui vise à établir une centrale nucléaire de faible puissance pour soutenir les zones isolées et assurer les besoins en électricité des régions minières, cruciales pour l’économie malienne. Ce projet signale l’engagement de la Russie à jouer un rôle clé dans le secteur énergétique du pays.

De plus, le soutien russe à la construction d’une raffinerie d’or au Mali, prévue pour débuter en juin 2025, pourrait transformer le paysage de l’extraction aurifère. Ce projet aiderait le Mali à développer une infrastructure locale de raffinage, permettant au pays de mieux gérer ses ressources et de diminuer sa dépendance envers l’exportation brute, renforçant ainsi sa souveraineté économique.

Notons que ce rapprochement russo-malien semble être une stratégie mutuellement bénéfique : pour le Mali, c’est une voie vers une plus grande indépendance économique, et pour la Russie, c’est une opportunité d’accroître son influence en Afrique de l’Ouest.

Daouda Bakary Koné

Maroc Telecom et IFC en Afrique: deux emprunts de 370 millions d’euros pour renforcer la connectivité numérique

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(CROISSANCE AFRIQUE°-Maroc Telecom et IFC, la Société financière internationale, établissent un partenariat à long terme pour soutenir les filiales de Maroc Telecom au Tchad et au Mali.

Dans le cadre de ce partenariat, IFC accordera deux prêts pour un montant total de 370 millions d’euros afin d’améliorer la connectivité mobile et la qualité de l’internet mobile. Ce financement soutiendra le déploiement des services 4G, offrant un accès internet plus rapide et plus fiable à un plus grand nombre de personnes et d’entreprises dans ces deux pays.

« Opérant en Afrique subsaharienne depuis plus de 20 ans, la stratégie du groupe Maroc Telecom est d’améliorer les télécommunications et les produits associés afin de servir une population jeune en forte croissance », déclare Mohamed BenchaabounDirecteur Général de Maroc Telecom. « Avec plus de 57 millions de clients en dehors du Maroc, Maroc Telecom fournit l’ensemble des services télécoms, de la téléphonie fixe au mobile, et bien sûr l’accès aux données haut débit.

Dans toutes nos opérations, la donnée mobile est clé pour accéder à internet, et les services 4G contribuent à réduire la fracture numérique : ce partenariat financier à long terme avec IFC au Tchad et au Mali renforcera la couverture réseau avec une meilleure qualité de service, permettant une adoption massive de la 4G et soutenant le développement des pays.

Il offrira également de nouvelles opportunités pour enrichir le portefeuille d’offres et services, tels que le Mobile Money, essentiel pour l’inclusion financière. Partout où Maroc Telecom opère, nous collaborons avec les acteurs locaux pour garantir que la performance économique s’accompagne d’un impact social positif et d’un développement durable. »

« Soutenir les investissements transfrontaliers via des champions régionaux comme Maroc Telecom constitue une priorité stratégique pour IFC – notamment dans les États fragiles et touchés par des conflits », indique Makhtar Diop, Directeur Général de l’IFC. En mobilisant des capitaux privés pour étendre les infrastructures numériques, nous ouvrons de nouvelles opportunités d’innovation, de développement de compétences et de création d’emplois à travers l’Afrique – en ligne avec les priorités du continent ».

Notons que ces investissements s’inscrivent dans l’ambition de l’Union africaine de construire un marché numérique unique sécurisé en Afrique d’ici 2030.

Rédaction

MALI–RUSSIE : Bamako choisit Moscou, et le dit sans trembler

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Alors que les équilibres mondiaux vacillent, Bamako fait un pas décisif vers l’Est. En se rendant à Moscou, le Président Assimi Goïta affirme une vision claire : celle d’un Mali maître de ses choix, fidèle à sa souveraineté, et déterminé à dialoguer d’égal à égal dans un nouvel ordre international.


Il est 21 h 2, samedi soir à Bamako, lorsque les moteurs d’un avion long-courrier affrété par la Fédération de Russie s’éveillent sur le tarmac de l’aéroport international Modibo Keïta-Sénou. À bord, un Chef d’État vêtu de blanc, silhouette impassible, et dans ses bagages diplomatiques : une idée du Mali, de sa souveraineté, et de l’ordre du monde tel qu’il entend désormais le négocier. Le Général Assimi Goïta quitte Bamako pour Moscou. Il ne s’envole pas seulement vers une visite officielle. Il trace une trajectoire.

Un choix assumé

Car cette fois, il ne s’agit pas d’un simple déplacement présidentiel rythmé par des sourires convenus et des communiqués interchangeables. Non. Ce voyage-là est porteur d’un message explicite : le Mali fait le choix stratégique de diversifier ses partenariats, et il le fait à ciel ouvert, à bord d’un appareil russe spécialement affrété — un symbole que la diplomatie aime parce qu’il dit sans parler.

À Moscou, Vladimir Poutine a déployé le protocole des grandes occasions : accueil par les plus hauts responsables, présence remarquée d’ambassadeurs africains, programme diplomatique dense. On ne reçoit pas un président malien tous les jours avec cette solennité. Mais au-delà des poignées de main, ce sont des intérêts profonds qui se croisent et s’alignent : celui d’un Mali en quête d’autonomie, et celui d’une Russie désireuse de rebattre les cartes de l’influence en Afrique.

L’Afrique, précisément. Celle que l’on convoque souvent dans les discours, mais qu’on écoute rarement dans les stratégies. Celle qui, depuis des décennies, a trop souvent été le terrain d’expérimentations politiques et sécuritaires imposées de l’extérieur. Or, voici que l’un de ses États décide, en pleine transition politique, de regarder vers l’Est, non par provocation, mais par conviction. Cela s’appelle un choix. Et ce choix, le Mali l’assume.

Le monde ne se conjugue plus au singulier

La coopération sécuritaire avec Moscou cristallise l’inquiétude de certaines capitales occidentales. On murmure « dérive », on agite « ingérence », on soupçonne « opacité ». Mais que ceux qui brandissent aujourd’hui la morale se souviennent d’hier. Des décennies de tutelle militaire, d’aides conditionnées, de conseils non sollicités. Le Mali ne rompt pas avec ses partenaires traditionnels. Il les rappelle simplement à la modestie.

Et puis il y a l’or. Symbole ultime d’une Afrique qui s’épuise à exporter sa richesse brute. Avec l’appui d’une société russe, le Mali lance une raffinerie industrielle à Bamako, détenue majoritairement par l’État malien. Un projet lourd, stratégique, structurant. Qui, au passage, contredit l’image d’un pays sous influence. Le Mali choisit, investit, et structure sa vision. Il ne suit pas, il trace.

Cette visite officielle, pourtant, ne se résume pas à une alliance de circonstance. Elle s’inscrit dans une logique de rééquilibrage du monde, où les anciennes puissances ne sont plus seules à distribuer les cartes. Elle dit quelque chose d’un moment global où le Sud global, jadis regardé avec condescendance, commence à parler d’égal à égal. Non pas par caprice idéologique, mais parce que le monde ne se conjugue plus au singulier.

À ceux qui s’interrogent sur le sens de ce rapprochement russo-malien, il faut répondre sans détour : le Mali ne cherche pas un tuteur, il cherche un partenaire. Et s’il regarde vers Moscou, c’est parce qu’il y voit une écoute, une méthode, et un respect que d’autres ont parfois oublié. Le Mali ne s’aligne pas, il s’amarre à ceux qui respectent sa souveraineté.

Assimi Goïta, en se rendant à Moscou, n’a pas simplement répondu à une invitation. Il a pris position. Dans un monde qui tangue, le choix de ses alliés vaut déclaration de doctrine. La sienne semble désormais claire : le Mali se tient debout, et s’adresse à ceux qui ne le regardent pas de haut.

Envoyé spécial depuis Moscou

Mali: l’État rouvre les activités du complexe Loulou Gounkoto exploitée par Barrick mining

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, les autorités ont pris des mesures pour reprendre le contrôle du complexe aurifère de Loulo-Gounkoto, géré par Barrick Mining, et relancer son activité, ce qui est en contradiction avec les intentions de la société canadienne.

Ainsi, le tribunal de commerce malien a autorisé l’État à prendre le contrôle de la mine de Loulo-Gounkoto en la plaçant sous administration provisoire pour six mois. Cette décision fait suite à des tensions persistantes concernant les impôts, la répartition des parts et l’application du nouveau code minier malien.

Aussi, le différend s’est intensifié depuis l’adoption du nouveau code minier au Mali en 2023. Les autorités maliennes estiment que la convention minière qui régissait Loulo a expiré en avril 2023, ce qui soumettrait la mine à la nouvelle législation. De son côté, Barrick affirme que ses filiales maliennes sont protégées par les conventions minières existantes, qui ne devraient pas être soumises à des changements législatifs rétroactifs.

Avant la mise sous administration provisoire, le Mali avait déjà pris plusieurs mesures, notamment le blocage des exportations d’or de la mine, l’arrestation de certains employés et la saisie de plusieurs tonnes d’or. Ces actions ont conduit Barrick à suspendre temporairement ses opérations à la mine en janvier 2025.

Barrick Mining s’oppose fermement à cette décision, la qualifiant de « coup de force » et a annoncé son intention de faire appel. La société a également engagé une procédure d’arbitrage international auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) de la Banque mondiale, demandant des mesures provisoires pour empêcher toute nouvelle intervention du Mali jusqu’à la résolution du litige.

Loulo-Gounkoto est une mine d’or stratégique, étant la plus grande du Mali et représentant une part significative de la production mondiale de Barrick (environ 14%). La suspension des opérations a un impact important sur les prévisions de production de Barrick. Pour le gouvernement malien, la mine représente une source de revenus potentiellement colossale, surtout avec les cours de l’or à des niveaux records.

Bien que les relations soient tendues, Barrick a exprimé sa volonté de négocier un accord mutuellement acceptable avec le gouvernement malien, tout en défendant ses droits et l’intégrité de son investissement. La situation reste donc très complexe, avec des implications économiques et juridiques importantes pour les deux parties.

Zangouna KONÉ

Ghana: le cedi a connu une performance remarquable, avec une appréciation de 46,91 % en 2025

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(CROISSANCE AFRIQUE)+En 2025, le cedi ghanéen a connu une performance remarquable en étant la monnaie la plus performante au monde, avec une appréciation de 46,91 % face au dollar américain.

Ce revirement est particulièrement impressionnant après une période de dépréciation importante en 2022, où le cedi avait perdu plus de la moitié de sa valeur.

Aussi, le Ghana a enregistré des exportations record, notamment de l’or, avec des revenus atteignant 11,6 milliards USD en 2024, en hausse par rapport aux 7,6 milliards en 2023. Cette explosion des revenus d’exportation a renforcé la demande pour le cedi.

La Banque du Ghana a relevé son taux directeur à 28 % en mars 2025, ce qui a contribué à freiner l’inflation, laquelle est tombée à 21,2 % en avril. Ce resserrement monétaire aide à restaurer la confiance dans la monnaie.

Ainsi, les réserves internationales ont atteint 11,4 milliards USD, fournissant un coussin pour soutenir la monnaie face aux pressions externes. Cela représente l’équivalent de quatre à cinq mois d’importations.

Cependant, des analystes avertissent que le cedi pourrait avoir atteint une valeur trop élevée trop rapidement, estimant un taux plus juste autour de 14 cedis/USD d’ici la fin de l’année. Les autorités ghanéennes demeurent prudentes, car la durabilité de cette appréciation dépendra de la stabilité des exportations, du maintien d’une politique monétaire rigoureuse, et de la gestion des fluctuations des prix des matières premières sur le marché mondial.

Malgré cette embellie, il est essentiel pour le Ghana de diversifier son économie et de renforcer son secteur intérieur pour réduire sa dépendance aux exportations volatiles, afin de garantir une croissance économique stable et durable à long terme.

Notons que la banque centrale a également déployé des interventions sur le marché des changes, en vendant des dollars en enchères quotidiennes pour stabiliser le taux de change, comme en témoigne le cours actuel autour de 10,20 cedis pour un dollar.

Mariam KONÉ 

PETROCI Holding inaugure un nouveau quai pétrolier pour investissement de 36 milliards de FCFA

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(CROISSANCE AFRIQUE)-PETROCI Holding, à l’aube de ses 50 ans, a inauguré un nouveau quai pétrolier à Abidjan en Côte d’Ivoire, fruit de trois ans de travaux et d’un investissement de 36 milliards de francs CFA.

Cette infrastructure stratégique, rebaptisée quai PETROCI, est conçue pour accueillir des navires pétroliers modernes et vise à accompagner la transformation énergétique du pays.

Le quai, qui remplace l’ancien site du quai Socopao, est désormais interconnecté au réseau de canalisation de Petroci, facilitant ainsi l’importation et l’exportation d’hydrocarbures. Il dispose d’équipements conformes aux normes internationales en matière de sécurité et de protection de l’environnement. Ce projet vise à améliorer la compétitivité des coûts d’approvisionnement en produits raffinés et à soutenir le développement logistique du secteur pétrolier.

Financé en partie par la BOAD, la Banque Atlantique et la Bridge Bank, le quai fait partie d’un plan plus large d’investissements de 6 000 milliards de francs CFA dans les infrastructures pétrolières et gazières du pays d’ici 2050. Lors de l’inauguration, Fatoumata Sanogo, directrice générale de PETROCI, a souligné l’importance de cette infrastructure pour le futur énergétique de la Côte d’Ivoire.

Le ministre des Mines, Mamadou Sangafowa-Coulibaly, a quant à lui évoqué des projections ambitieuses pour la production de pétrole et de gaz, visant 200 000 barils par jour d’ici 2030 et 500 000 barils par jour d’ici 2035, grâce aux découvertes de nouveaux champs. Il a également mis en avant l’importance de la modernisation logistique pour répondre à la croissance de la consommation interne et des exportations.

Notons que ce projet s’inscrit dans une vision stratégique visant à faire des hydrocarbures un pilier essentiel de la croissance ivoirienne, aux côtés de l’agriculture, et à maintenir la Côte d’Ivoire comme un acteur clé sur le marché énergétique africain.

Renforcer la Caisse de Dépôt et de Consignation du Mali : une nécessité stratégique pour le développement du Mali et de celui de l’AES

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Par Harouna Niang
Ancien Ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Promotion des Investissements du Mali

1) Un thème opportun et stratégique

À travers le choix du thème « La Caisse de Dépôt et de Consignation du Mali : un levier de financement de l’économie », le REAO-Mali (Réseau des Entrepreneurs Africains et Ouest-Africains) démontre une fois encore sa capacité à capter les grandes préoccupations du moment, dans une perspective constructive.

Dans un contexte économique africain fortement contraint, où les marges de manœuvre budgétaires se rétrécissent et où les besoins d’investissements productifs se multiplient, la réflexion sur les instruments de financement nationaux devient un impératif de développement et souveraineté économique.

2) Une problématique majeure : le sous-financement de nos économies

Les économies africaines, et particulièrement celles du Mali, du Burkina Faso et du Niger, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), sont confrontées à des défis structurels en matière de financement :
• Taux d’épargne intérieure faible : au Mali, le taux d’épargne brute ne dépasse guère 16 % du PIB (contre 25 à 35 % dans les pays émergents).
• Faible mobilisation et valorisation de l’épargne de la diaspora : alors que la diaspora malienne transfère plus de 500 milliards FCFA par an, l’essentiel est consommé ou stocké à l’étranger.
• Manque de ressources longues : rares sont les projets pouvant bénéficier de financements à 20 ou 30 ans. Or, les infrastructures et le logement social nécessitent des horizons longs.
• Déficit de fonds propres pour les entreprises : plus de 90 % des PME maliennes sont sous-capitalisées et peinent à lever des financements.

3) La CDC : un outil stratégique de financement à long terme

Dans ce contexte, la Caisse de Dépôt et de Consignation du Mali (CDC-Mali), réformée en 2016 et opérationnelle depuis 2018, peut et doit devenir un instrument central de financement du développement à long terme. Elle a pour vocation de :
• Sécuriser et orienter des fonds d’épargne et des consignations vers des projets structurants ;
• Mobiliser l’épargne publique, privée et celle de la diaspora ;
• Intervenir là où le secteur privé et les banques commerciales n’osent pas s’aventurer ;
• Soutenir les collectivités locales, les entreprises stratégiques, et les secteurs à fort impact social (logement, énergie, agriculture, industrie,santé, numérique).

4) Facteurs clés de succès d’une CDC performante

Les expériences réussies à l’international (Maroc, Sénégal, France, Corée du Sud) montrent que six conditions sont indispensables pour la réussite d’une CDC :
1. Une gouvernance autonome, transparente et indépendante ;
2. Des ressources longues, stables et diversifiées (dépôts, obligations, partenariats) ;
3. Des capacités techniques de structuration de projets complexes ;
4. Une coordination étroite avec les politiques publiques nationales et locales ;
5. Des produits attractifs pour les particuliers et les investisseurs institutionnels ;
6. La confiance du public, de la diaspora et des partenaires financiers.

Exemple : La CDG du Maroc gère plus de 20 % du PIB en actifs et finance de grands projets industriels, logistiques, énergétiques et sociaux sur tout le territoire.

5) Recommandations pour la CDC-Mali et l’espace AES

Face à ces enjeux, je formule les recommandations suivantes pour consolider la CDC-Mali et en faire un pilier de la stratégie économique souveraine de l’AES :

  1. Renforcer le capital et l’assise financière de la CDC
    • Porter le capital de 10 milliards FCFA à au moins 50 milliards sur 5 ans ;
    • Lancer des obligations CDC “Développement Mali-AES” destinées à la diaspora, aux privés de la sous-région et aux institutions.
  2. Développer des fonds thématiques alignés sur les priorités du Mali et de l’AES
    • Fonds logement social
    • Fonds de souveraineté énergétique (solaire, biocarburants, hydroélectricité)
    • Fonds pour la sécurité alimentaire et la transformation agroindustrielle
    • Fonds de garantie et de participation pour les PME locales
  3. Attirer l’épargne de la diaspora via des produits dédiés
    • Comptes rémunérés en devises pour projets de développement local
    • Partenariats avec les banques et plateformes digitales
  4. Créer un mécanisme de cofinancement public-privé
    • La CDC prend les risques initiaux, puis les banques commerciales suivent
  5. Ancrer la CDC-Mali dans une logique régionale AES
    • Mutualisation des fonds souverains des pays de l’AES
    • Fonds communs pour les grands projets transfrontaliers : électricité, chemins de fer, télécoms, zones économiques intégrées 6) Conclusion : renforcer la souveraineté financière et accélérer le développement

Le Mali et ses partenaires de l’AES ont besoin de bâtir leur avenir sur des piliers financiers solides, indépendants et orientés vers l’intérêt général. La CDC-Mali, bien structurée et renforcée, peut devenir le bras financier stratégique de l’État et du secteur privé réunis, capable de transformer notre épargne nationale en moteur du développement endogène.

Je salue donc vivement le REAO-Mali pour ce choix de thème pertinent et l’invite à poursuivre son rôle de force de proposition et de mobilisation au service de notre souveraineté économique collective.
H. Niang

Vista Assurances Burkina a officiellement lancé ses activités à Ouagadougou

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(CROISSANCE AFRIQUE)- Le 19 juin 2025, Vista Assurances Burkina a officiellement lancé ses activités, renforçant ainsi le paysage financier burkinabè. La cérémonie était présidée par Fatoumata Bako/Traoré, Ministre délégué chargé du Budget.

Ce lancement a rassemblé de nombreuses personnalités du milieu des affaires et des responsables administratifs, témoignant de l’importance de cet événement.

Vista Assurances Burkina, deuxième filiale du groupe Vista après une première implantation réussie en Guinée, s’inscrit dans une ambition panafricaine, visant une présence dans 20 à 25 pays africains. Le groupe, dirigé par Simon Tiemtoré, adopte un modèle d’intégration verticale des services financiers, englobant banque, assurance, leasing et microfinance.

La compagnie propose une variété de produits d’assurance, tels que l’assurance automobile, incendie, transport, responsabilité civile, ainsi qu’une assurance crédit-caution. L’objectif est de répondre aux besoins locaux en matière de protection financière et de soutenir les entrepreneurs face aux défis économiques actuels, notamment l’accès au crédit et la participation aux marchés publics.

Simon Tiemtoré a souligné que le groupe ambitionne de fournir des produits bancaires solides, accessibles et adaptés aux besoins locaux, avec une gamme complète d’assurances pour les particuliers, les professionnels et les entreprises.

Abdoulaye KONE

Niger: les autorités nationalisent Somaïr, filiale de la multinationale française « Orano »

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CROISSANCE AFRIQUE)-Le 19 juin 2023, le Niger a annoncé la nationalisation de la Somaïr, une filiale de la multinationale française Orano, marquant une étape significative dans la détérioration des relations entre le pays et la France.

Cette décision fait suite à la perte de contrôle opérationnel par Orano, qui représente une entité dont plus de 90 % du capital est détenu par l’État français.

La télévision nationale a justifié cette nationalisation en accusant Orano de comportements « irresponsables » et « illégaux », et a affirmé que l’action était prise dans un esprit de souveraineté. L’État du Niger a également mentionné qu’une indemnité serait versée aux actionnaires de la Somaïr.

Cette décision survient dans un contexte de tensions croissantes entre le gouvernement militaire du Niger, qui a accédé au pouvoir en 2023, et la France, tandis que le Niger se rapproche de partenaires tels que la Russie et l’Iran.

Le Niger refuse, par exemple, de rouvrir sa frontière avec le Bénin, qu’il accuse de vouloir le déstabiliser. En conséquence, une quantité d’environ 1 300 tonnes de concentré d’uranium, lequel transitait habituellement via le port de Cotonou, est toujours bloquée sur le site de la Somaïr, pour une valeur marchande de 250 millions d’euros, selon le groupe.

Outre sa rupture avec la multinationale française, le régime de Niamey a également sommé des travailleurs chinois du secteur pétrolier de quitter le pays, accusant la société CNPCNP, qui exploite l’or noir, de « mépris » des réglementations en vigueur.

Sur le plan militaire, le Niger a chassé de son sol les soldats français et américains engagés dans la lutte antidjihadiste, et les Etats-Unis ont, notamment, rétrocédé leur base de drones dans le nord du pays en mars 2024.

Notons que les autorités nigériennes ont régulièrement accusé Paris de tenter de déstabiliser le pays, en fournissant de preuves tangibles (documents, vidéos et images certifiés sur la chaîne RTN, le médias d’État), en dépit des problèmes croissants liés à la sécurité, comme les récentes attaques terroristes meurtrières.

Moussa KONÉ