Accueil Blog Page 71

Cameroun: 136 millions d’euros de la BAD pour soutenir l’entrepreneuriat dans l’extrême-Nord du pays

0

(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Cameroun, la Banque africaine de développement (BAD) a annoncé un prêt de 136 millions d’euros, soit environ 89,2 milliards FCFA, pour le projet « Bâtir les capacités et les compétences pour l’employabilité et l’entrepreneuriat dans la région de l’Extrême-Nord » (CAP2E).

Ce financement a été approuvé par le conseil d’administration de la BAD le 20 mai 2025 à Abidjan. La région de l’Extrême-Nord, qui compte près de 4 millions d’habitants, fait face à un taux de pauvreté alarmant de 74 %, l’un des plus élevés du pays, exacerbée par des déplacements internes de population et l’accueil de réfugiés.

Le prêt se compose de 130,2 millions d’euros (85,4 milliards FCFA) provenant du guichet souverain de la Banque et de 5,8 millions d’euros (3,8 milliards FCFA) du Fonds africain de développement (FAD), qui est le guichet concessionnel de l’institution. Il représente le premier financement basé sur les résultats accordé par la BAD au Cameroun, alliant les décaissements aux performances réelles du projet pour améliorer l’efficacité de l’action publique.

Le programme CAP2E, s’étendant sur une période de cinq ans (2025-2029), sera déployé dans les six départements de la région et se concentrera sur trois axes principaux : le renforcement des établissements de formation technique et professionnelle pour renforcer les compétences des jeunes et leur accès à l’emploi ; le soutien à l’entrepreneuriat local, en mettant l’accent sur les jeunes et les femmes ; et la réhabilitation des infrastructures sociales de base telles que l’éducation, la santé, l’eau et l’assainissement, en veillant à leur résilience face aux changements climatiques.

Selon la BAD, ce projet vise à créer un climat favorable à l’innovation et à l’inclusion, en stimulant l’employabilité dans des secteurs porteurs et en soutenant un développement local dirigé par le secteur privé.

Notons que l’initiative s’inscrit dans le cadre du Document de stratégie pays de la BAD pour le Cameroun, qui préconise des interventions ciblées et à fort impact dans les zones présentant de grands défis structurels. Grâce à CAP2E, la Banque aspire également à améliorer la gouvernance et l’efficacité des programmes publics camerounais, tout en promouvant des approches partenariales centrées sur les bénéficiaires.

Au 10 mars 2025, le portefeuille actif de la BAD au Cameroun s’élevait à 2,65 milliards de dollars, soit 1537,6 milliards de FCFA, répartis sur 28 projets.

Korotoumou Sylla

Burkina Faso : le Commerce extérieur porté par le business de l’or a progressé au premier trimestre 2025

0

(CROISSANCE AFRIQUE)- Au Burkina Faso, l’Etat connaît une performance impressionnante dans son commerce extérieur, soutenue par une forte augmentation des exportations d’or, au premier trimestre 2025.

À la fin mars, la balance commerciale présente un excédent de 354,5 milliards de FCFA, contraste frappant avec le déficit de 69,3 milliards de FCFA observé à la même période en 2024.

Cette amélioration spectaculaire de 423,8 milliards de FCFA découle d’une hausse notable des exportations, qui progresse à un rythme beaucoup plus rapide que les importations. Les ventes à l’étranger s’élèvent à 1 348,5 milliards de FCFA, soit une augmentation de 62,7 % par rapport à l’année précédente.

L’or brut, en tête de cette dynamique, représente à lui seul 578,8 milliards de FCFA, marquant une hausse significative de 96,7 %. Ce bond résulte de l’augmentation des cours sur les marchés internationaux ainsi que d’une extraction plus importante des volumes.

Les produits miniers sont ainsi confirmés comme des acteurs essentiels des échanges du Burkina Faso, constituant 87,4 % de la valeur totale des exportations, contre 72,4 % l’année précédente.

En revanche, les produits primaires non miniers, tels que les graines oléagineuses (hors coton, arachide et karité), progressent de 54,2 % pour atteindre 15,3 milliards de FCFA, mais voient leur part relative diminuer à 10 %. Le coton, ancien fleuron des exportations agricoles, enregistre une baisse de 57 % sur un an.

Concernant les importations, la facture s’élève à 994 milliards de FCFA, soit une augmentation de 10,7 %. Les achats de machines électriques (+60,9 %), mécaniques (+32,7 %), ainsi que les importations de fer, fonte et acier (+29,2 %) contribuent largement à cette augmentation.

Les importations de produits stratégiques, tel que les engrais et le blé, connaissent des hausses considérables, à respectivement 60,6 % et 109,1 %, tandis que les approvisionnements en carburants raffinés et en produits pharmaceutiques diminuent.

Dans la répartition des importations, les biens de consommation restent prédominants, bien que leur part ait légèrement reculé à 65 %, contre 70,6 % un an plus tôt. Les biens d’équipement (19,2 %) et les biens intermédiaires (15,7 %) gagnent en importance.

Avec un taux de couverture des importations par les exportations atteignant 135,7 % à la fin mars, en hausse de 43,4 points par rapport à l’année précédente, le Burkina Faso retrouve une dynamique commerciale favorable grâce à un secteur minier de plus en plus central dans son économie.

Korotoumou Sylla

Côte d’Ivoire: le budget de l’État devrait atteindre 20 218,5 milliards FCFA d’ici 2028

0

(CROISSANCE AFRIQUE)- La Côte d’Ivoire affiche ses ambitions économiques avec détermination. En tant que première économie de l’UEMOA, le pays vise à renforcer son rôle sur la scène continentale grâce à une stratégie budgétaire et économique ambitieuse.

Lors du Conseil des ministres du 21 mai 2025, le gouvernement a présenté les grandes lignes du Document de Programmation Budgétaire et Économique Pluriannuelle (DPBEP) pour la période 2026-2028. Selon ce document, le budget de l’État devrait atteindre 20 218,5 milliards FCFA d’ici 2028, en hausse par rapport aux 18 599,4 milliards FCFA prévus pour 2027 et 17 321,3 milliards FCFA pour 2026, ce qui représente une progression de 12,9 % entre 2025 et 2026.

En comparaison, le budget de 2025 est estimé à environ 15 337,7 milliards FCFA. Pour soutenir cette dynamique, le gouvernement prévoit une croissance économique moyenne de 6,3 % par an pendant la période 2026-2028, malgré les tensions géopolitiques, les incertitudes commerciales mondiales et les impacts du changement climatique.

Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement, a précisé que les priorités budgétaires incluent le renforcement de la collecte des recettes internes, afin de garantir une autonomie financière essentielle pour le développement du pays. Cela se traduira par des mesures innovantes visant à élargir l’assiette fiscale, faciliter la conformité fiscale et promouvoir la transparence dans les dépenses publiques.

En parallèle, une rationalisation des dépenses publiques est envisagée ; cela signifie réévaluer et réorienter les financements vers des programmes qui ont un impact mesurable sur la société, tout en demeurant attentif aux besoins des populations les plus vulnérables. La maîtrise de l’endettement sera un autre pilier fondamental de cette stratégie, car le gouvernement souhaite éviter une dépendance excessive vis-à-vis de l’extérieur tout en soutenant des projets ambitieux d’infrastructure et de développement.

Pour établir les bases d’une économie véritablement solide, résiliente et inclusive, l’exécutif mise également sur l’augmentation des investissements structurants, notamment dans les secteurs de la santé, de l’éducation et des transports. Ces domaines sont perçus comme cruciaux non seulement pour favoriser le développement économique mais aussi pour améliorer la qualité de vie des Ivoiriens.

Notons que le document indique également que les ressources intérieures représenteront en moyenne 61,2 % des recettes budgétaires totales entre 2026 et 2028. D’autre part, les investissements publics seront prédominants, représentant 42,5 % des dépenses, suivis par les dépenses de personnel (24,9 %) et les charges de la dette (15,0 %).

Tout en affichant ces projections ambitieuses, le gouvernement souligne que ces chiffres demeurent temporaires et pourraient être ajustés en fonction de l’évolution du contexte économique et politique, tant au niveau national qu’international.

Zangouna KONÉ

Burkina Faso: des équipements agricoles destinés aux paysans d’une valeur de 104 milliards de FCFA

0

(CROISSANCE AFRIQUE)-Le Président du Faso, Chef de l’État, le Capitaine Ibrahim TRAORÉ, a remis ce jeudi matin un précieux lot d’équipements et d’intrants agropastoraux, d’une valeur dépassant les 104 milliards FCFA, en faveur du monde rural.

Cette remise s’inscrit dans la volonté affirmée de soutenir l’autosuffisance alimentaire. « Je vous remets officiellement les clés de ces engins et je vous souhaite une campagne fructueuse. Prions également pour une bonne pluviométrie afin d’atteindre vos objectifs cette année », a déclaré le Chef de l’État lors de la cérémonie de remise des clés, adressée au ministre d’État, ministre de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, le Commandant Ismaël SOMBIÉ.

Les équipements mis à disposition des producteurs pour la campagne 2025-2026 font partie de l’ambitieux « Offensive agropastorale et halieutique 2023-2025 » et de l’Initiative présidentielle en faveur de la production agricole et de l’autosuffisance alimentaire. Parmi ces outils figurent notamment 1033 motos pour les agents de terrain, 485 motopompes, 1102 motoculteurs, 17 camions, 2 ateliers de forage, 4 moissonneuses-batteuses, 935 cages flottantes, 36 véhicules, 608 tracteurs, 150 broyeuses, 10 unités de transformation, ainsi que des quantités significatives de produits phytosanitaires, de médicaments vétérinaires, et de semences végétales.

Le Commandant Ismaël SOMBIÉ a précisé que ce soutien au monde rural est renforcé par l’aménagement de plus de 2000 hectares de périmètres irrigués, dans le but de transformer structurellement l’agriculture et l’élevage pour garantir la souveraineté alimentaire. « Camarade Président, nous nous engageons aux côtés de nos concitoyens du monde rural pour mettre en œuvre votre vision, conformément à vos directives. C’est une satisfaction, mais également une motivation à redoubler d’efforts pour atteindre l’autosuffisance alimentaire dans un avenir proche », a-t-il déclaré.

Cette acquisition significative vient également renforcer les capacités des brigades de mécanisation agricole, présentes dans toutes les communes du pays. Grâce à ces nouveaux matériels, « les brigades offriront des prestations gratuites aux populations vulnérables et à des tarifs fortement subventionnés, permettant ainsi de dynamiser notre production », a ajouté le ministre de l’Agriculture.

Moussa KONÉ

Côte d’Ivoire : Atlantic Lithium annonce une découverte majeure d’un gisement de lithium à Boundiali

0

(CROISSANCE AFRIQUE)-Atlantic Lithium, une compagnie minière australienne, a annoncé le 22 mai la découverte d’une pegmatite à spodumène sur les permis d’Agboville et de Rubino, situés dans le Sud-Est de la Côte d’Ivoire.

Ce minerai, riche en lithium, est essentiel pour la fabrication de batteries destinées aux véhicules électriques, smartphones et solutions de stockage d’énergie.

La découverte a été effectuée par la filiale locale, Khaleesi Resources SARL, sur des permis accordés en 2024. Des échantillons de roche prélevés sur le terrain montrent que certaines zones affichent des concentrations en lithium atteignant 1,25 %, un résultat prometteur pour cette phase d’exploration.

Keith Muller, le directeur général d’Atlantic Lithium, a exprimé son enthousiasme quant à cette découverte, soulignant qu’elle représente une étape cruciale dans leur objectif ambitieux de mettre au jour un nouveau gisement majeur en Afrique de l’Ouest.

Il a ajouté que cette zone pourrait non seulement jouer un rôle fondamental dans la chaîne d’approvisionnement mondiale de lithium, mais aussi stimuler l’économie locale en créant des emplois et en encourageant des investissements. Les anomalies géologiques relevées, s’étendant sur environ 2,5 km de long et 2 km de large dans le permis Rubino, renforcent le potentiel de cette zone prometteuse.

Par ailleurs, ces résultats s’inscrivent dans le contexte où la Côte d’Ivoire, depuis 2023, se positionne progressivement dans la compétition pour le lithium, notamment avec le lancement de son premier projet dédié au lithium et au tantale, appelé ‘Atex’, développé conjointement par Firering Strategic Minerals et Ricca Resources, dans le Nord du pays, à 40 km de Boundiali.

Par ailleurs, la société Global Energy & Minerals (GEM) SARL a reçu, le 16 octobre 2024, un permis de recherche pour le lithium dans les départements de Sakassou, Tiébissou et Bouaké, dans la région centrale du pays.

Il convient de noter qu’Atlantic Lithium bénéficie de l’expérience acquise au Ghana, où elle développe actuellement le projet Ewooya, un gisement avec une capacité de production de 3,6 millions de tonnes de concentré de spodumène contenant 1,24 % de lithium sur une période de 12 ans.

Cette dynamique illustre non seulement la richesse minérale de la région, mais aussi les efforts croissants de l’industrie minière pour répondre à la demande mondiale en lithium, indispensable dans la transition énergétique actuelle.

Notons que les engagements environnementaux et sociaux d’Atlantic Lithium attirent aussi l’attention, car la société s’emploie à minimiser l’impact de ses opérations tout en soutenant les communautés locales, un aspect crucial dans le cadre de l’exploitation minière moderne.

Abdoulaye KONE

Au Cameroun, la BID approuve 212,35 millions d’euros destinés aux infrastructures routières

0

(CROISSANCE AFRIQUE)- La Banque islamique de développement (BID) a approuvé un financement significatif de 212,35 millions d’euros, soit environ 139,4 milliards de FCFA, pour soutenir la réhabilitation de la route Douala–Bafoussam, lors de la 360e réunion de son Conseil des Directeurs exécutifs à Alger.

Cet axe stratégique de 217,8 km, reliant la capitale économique du Cameroun à la région ouest, joue un rôle crucial dans l’économie nationale.

La dégradation avancée de cette route nuit aux performances économiques du pays, comme l’ont souligné les acteurs du secteur privé, notamment Célestin Tawamba, président du Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam), qui a alerté le ministre des Travaux publics en août 2024 sur les conséquences dramatiques que cette situation entraîne, telles que des retards importants et une augmentation des coûts d’exploitation pour les entreprises tributaires des transports.

En réponse aux plaintes répétées, le président Paul Biya a annoncé le 31 décembre 2023 des instructions pour la réhabilitation urgente de cet axe vital. Le projet, qui s’élève à 179,469 milliards de FCFA, bénéficiera d’une contribution de 10 % de l’État camerounais, destinée principalement aux indemnisations liées aux expropriations, à l’aménagement de routes communales et à la construction d’infrastructures socio-économiques.

Outre le Cameroun, d’autres pays africains ont également reçu un soutien financier important lors de cette réunion stratégique. Par exemple, Oman a obtenu un financement de 632,16 millions de dollars pour construire des barrages résilients face aux changements climatiques, protégeant ainsi plus de 670 000 personnes des inondations tout en rechargeant les nappes phréatiques et soutenant l’agriculture.

De son côté, le Burkina Faso a reçu 187,83 millions d’euros pour moderniser ses infrastructures, touchant 302,8 km de routes et 61 km de voies ferrées, afin de renforcer la connectivité régionale avec le Mali, le Niger, le Ghana et la Côte d’Ivoire.

Ces initiatives s’inscrivent dans une enveloppe globale de plus de 1,32 milliard de dollars approuvée par la BID pour des projets essentiels à travers plusieurs pays membres, avec pour objectif de renforcer la résilience climatique, de stimuler une croissance inclusive et d’améliorer les conditions de vie.

Lors de cette assemblée, présidée par S.E. Dr Muhammad Al Jasser, président de la BID, des investissements ont également été validés dans les secteurs de la santé, des infrastructures, de la sécurité alimentaire, de la formation professionnelle et de l’accès à l’eau, réaffirmant ainsi l’engagement indéfectible de la BID pour financer des initiatives transformatrices à fort impact.

Mariam KONE

Banques: OraGroup annonce un nouveau plan de financement et d’augmentation de capital de 80 milliards de FCFA

0

(CROISSANCE AFRIQUE)-ORABANK a annoncé un plan alternatif de financement pour Oragroup à la suite de la décision du groupe Vista de se retirer de l’accord de cession avec EFH, l’actionnaire majoritaire. Cette annonce a été validée par le Conseil d’Administration d’Oragroup SA lors de sa session du 19 mai 2025, comme indiqué dans un communiqué publié le même jour.

Ce dernier précise que le conseil a approuvé le principe d’un plan alternatif de financement pour le groupe Orabank, soutenu par des actionnaires institutionnels historiques, y compris la BOAD.

Le communiqué indique également que les modalités de ce plan, qui comprend la première tranche de 80 milliards FCFA dédiée à l’augmentation de capital, seront présentées dans les semaines à venir après validation par les organes de gouvernance des différents actionnaires. Ce plan est conçu pour fournir au groupe Orabank des ressources financières stables et à long terme, lui permettant ainsi de respecter ses engagements et de relancer sa croissance.

Orabank assure à ses clients, investisseurs et partenaires que la solidité de sa gouvernance et la pertinence de son modèle d’affaires se traduiront, grâce à ce plan de financement ambitieux, par une création de valeur accrue à moyen terme. Le groupe tient également à exprimer sa gratitude envers son conseil d’administration et ses actionnaires institutionnels pour leur soutien indéfectible à son projet à long terme, qui vise à contribuer au développement de l’Afrique.

Présent dans 12 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée, Guinée-Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Togo), Orabank évolue au sein de quatre zones monétaires (UEMOA, CEMAC, Guinée et Mauritanie). Avec plus de 170 agences et points de vente, une société de gestion et d’intermédiation (SGI), et plus de 2500 collaborateurs, le groupe Orabank propose une large gamme de produits et services bancaires et financiers à près de 700 000 clients (grandes entreprises multinationales, régionales et locales, institutionnels, PME, professionnels, TPE et particuliers) en mettant l’accent sur la proximité et la réactivité.

Dans le cadre de son engagement envers l’inclusion financière, Orabank déploie des solutions innovantes, ciblant également les segments de la population à revenus modestes. Cet engagement se reflète dans sa politique de responsabilité sociétale (RSE), qui est intégrée à sa stratégie et constitue une priorité pour ses organes de direction. La politique RSE d’Orabank se concentre sur la transition énergétique, la gestion des risques environnementaux et sociaux, ainsi que sur le bien-être du public et de ses employés.

Daouda Bakary KONÉ

Banques: Échec du rachat d’Oragroup par Vista Bank, Simon Tiemtoré évite le danger sur la place financière ouest-africaine

0

(CROISSANCE AFRIQUE)- Le groupe Vista, dirigé par le financier burkinabè Simon Tiemtoré, a finalement décidé de renoncer à son projet d’acquisition des parts d’ECP Financial Holding et d’autres investisseurs institutionnels dans Oragroup.

Cet échec de vista Bank à racheter Oragroup selon plusieurs observateurs, Simon Tiemtoré a évité un danger sur la place financière ouest-africaine. Cette annulation intervient après avoir signé deux protocoles d’accord en août 2023 et en septembre 2024.

Plusieurs sources ont signalé que des obstacles réglementaires dans les zones monétaires comme l’UEMOA, la CEMAC, la Guinée et la Mauritanie, ainsi que la détérioration continue de la situation financière d’Oragroup, ont gravement terni les ambitions de Vista.

Ce retrait intervient alors qu’Oragroup traverse une période de turbulences financières aiguës, renforçant les doutes quant à la viabilité de la banque, qui espérait se recapitaliser et restaurer la confiance des investisseurs grâce à cette acquisition.

Pourtant, loin d’abandonner ses ambitions régionales, Vista Group aurait choisi de réorienter sa stratégie vers des cibles plus stables, démontré par ses récentes acquisitions des filiales de Société Générale au Burkina Faso et au Mozambique. En outre, le groupe prévoit de lancer une nouvelle filiale bancaire en « greenfield » en Côte d’Ivoire, affirmant ainsi son intention de s’établir solidement sur le plus grand marché de l’UEMOA, tout en contournant Oragroup.

Les derniers états financiers renforcent l’idée d’une détérioration rapide des fondamentaux d’Oragroup. Après avoir enregistré un bénéfice record de 19,7 milliards FCFA en 2021, le groupe a subi deux années consécutives de pertes, atteignant -18,18 milliards FCFA en 2023, avec des prévisions encore plus sombres affichant un déficit de -44,36 milliards FCFA en 2024. Cette spirale négative se reflète également dans la réduction de son bilan, qui est passé de 4 732 milliards FCFA en 2022 à 3 961 milliards FCFA en 2024, et dans l’érosion de ses capitaux propres, désormais inférieurs à 100 milliards FCFA.

Plus alarmant encore, les ratios de solvabilité exigés par la BCEAO ont atteint des niveaux critiques à la fin de 2023 : le Ratio Common Equity Tier 1 (CET1) était de 2,3% (alors que 7,5% est requis), le Ratio Tier 1 à 2,4% et le Ratio de solvabilité global à 3,9%, tous bien en dessous des seuils nécessaires, plaçant Oragroup en zone de sous-capitalisation alarmante. Le retrait de Vista, l’un des rares groupes encore intéressés, constitue un coup stratégique lourd pour Oragroup.

L’absence d’un plan de redressement clair laisse entrevoir la nécessité d’une restructuration plus radicale, dont les conséquences demeurent incertaines. Alors que la confiance des investisseurs s’effrite, l’action d’Oragroup cotée à la BRVM a chuté de plus de la moitié de sa valeur au cours des trois dernières années. Le groupe est en déclin, et le départ de grands groupes internationaux pave la voie à l’émergence de géants bancaires locaux.

Notons que la situation d’Oragroup, un acteur bancaire basé au Togo historiquement actif dans 12 pays d’Afrique subsaharienne, devient de plus en plus sombre. Éprouvé par une perte nette de 18,2 milliards FCFA en 2023 et des ratios prudentiels dramatiquement en dessous des seuils réglementaires, le groupe fait face à un revers stratégique majeur : Vista Group a officiellement mis fin au processus de rachat.

Zangouna KONÉ

Mali: 30 milliards de FCFA de la BOAD pour soutenir le secteur Énergétique

0

(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, le gouvernement a annoncé, sur la base du rapport du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, que le Conseil des Ministres a adopté des projets de texte relatifs à la ratification d’un Accord de prêt.

Cet Accord, signé à Lomé au Togo le 10 mars 2025, concerne un prêt de 30 milliards de francs CFA accordé par la Banque Ouest africaine de Développement au Gouvernement de la République du Mali.

Ce financement est destiné à soutenir en partie le Projet de construction du tronçon Nord de la boucle Nord 225 kilovolts autour de Bamako ainsi que des postes électriques associés. Selon le communiqué du Conseil des ministres, qui s’est tenu le mercredi 21 mai 2025, les travaux prévus incluent la construction d’une ligne double terne de 225 kilovolts reliant les localités de Kodialani, Kambila, Safo et Dialakorobougou.

Le projet comprendra également la création de nouveaux postes de transformation à Safo et Kénié, ainsi que l’extension et le renforcement de trois postes existants à Kodialani, Kambila et Dialakorobougou. D’autres aspects du projet incluent le renforcement des installations existantes du réseau haute tension et l’électrification de nouveaux quartiers dans la zone concernée.

Le gouvernement malien a souligné que la réalisation de ce projet vise à mieux satisfaire la demande croissante en énergie, à améliorer la qualité de la distribution et à favoriser le développement économique en soutenant les activités industrielles et commerciales.

Ce projet ambitieux représente une étape décisive dans la modernisation des infrastructures énergétiques du pays, répondant ainsi aux besoins pressants d’un Mali en pleine croissance. La Banque Ouest Africaine de Développement, en accordant ce prêt significatif, renforce son engagement à soutenir les initiatives régionales qui visent l’intégration économique et la stabilité des pays membres.

En effet, le nouvel investissement dans la construction de la ligne électrique de 225 kilovolts fera non seulement augmenter l’efficacité énergétique de Bamako, mais permettra également d’améliorer l’accès à l’énergie dans les zones rurales périphériques, où l’approvisionnement en électricité reste sporadique.

Cette approche intégrée vise à réduire les disparités entre les zones urbaines et rurales, en fournissant aux communautés enclavées les ressources nécessaires pour développer de petites entreprises, accroître leur productivité et, par conséquent, améliorer leur niveau de vie.

Notons qu’en facilitant l’accès à une énergie fiable, le gouvernement espère également attirer des investissements étrangers, dynamiser le secteur manufacturier et encourager l’innovation locale. Ce projet, qui incarne une vision à long terme pour le secteur de l’énergie au Mali, souligne l’importance cruciale d’une infrastructure énergétique robuste en tant que fondement du développement économique durable.

Daouda Bakary KONÉ

Cameroun : le trésor public recherchera 340 millions de dollars sur les marchés internationaux en 2025

0
WASHINGTON, DC - DECEMBER 13: President of Cameroon Paul Biya delivers remarks during the Space Forum at the U.S. - Africa Leaders Summit on December 13, 2022 in Washington, DC. Leaders met to discuss the peaceful development of Space. The Summit brings together heads of state, government officials, business leaders, and civil society to strengthen ties between the U.S. and Africa. Kevin Dietsch/Getty Images/AFP (Photo by Kevin Dietsch / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)

(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Cameroun, les autorités envisage mnt de mobiliser 340 millions de dollars sur les marchés internationaux. Le 19 mai 2025, le président Paul Biya a signé un décret autorisant le ministre des Finances à mobiliser jusqu’à 200 milliards de FCFA (environ 340 millions de dollars) auprès des marchés financiers internationaux.

Cette démarche s’inscrit dans une stratégie plus large, visant à répondre à un besoin total de financement de 1 795 milliards de FCFA pour l’exercice budgétaire en cours.

Le décret précise que les fonds empruntés seront exclusivement utilisés pour la gestion des opérations de trésorerie en 2025. Cela inclut la couverture des écarts entre les recettes fiscales et les engagements de paiement liés aux dépenses de fonctionnement de l’État, ainsi qu’au remboursement de la dette et aux obligations diverses du Trésor. Selon la loi de finances adoptée fin décembre 2024, les recettes nettes de l’État pour 2025 sont estimées à 5 507,7 milliards de FCFA, tandis que les dépenses s’élèvent à 5 615,5 milliards de FCFA, produisant un déficit budgétaire de 107,8 milliards de FCFA. Toutefois, ce déficit ne représente qu’une fraction du besoin total de financement, qui atteint réellement 1 795 milliards de FCFA.

Ce plan financier prend en compte plusieurs grandes dépenses, dont un remboursement partiel de la dette publique. Pour cette année, le gouvernement de Yaoundé prévoit de rembourser 729 milliards de FCFA de dette intérieure, 646,7 milliards de dette extérieure, 84 milliards liés à des crédits de TVA, et 207,5 milliards pour des arriérés ou des dettes « flottantes », en plus de 20 milliards de FCFA dus aux correspondants du Trésor public.

Face à ce défi financier, le gouvernement camerounais vise à diversifier ses sources de financement. En plus de l’emprunt international de 200 milliards de FCFA récemment approuvé, plusieurs autres initiatives sont envisagées : mobiliser 380 milliards de FCFA via des tirages sur des prêts-projets de bailleurs de fonds externes, 360 milliards de FCFA par le biais de nouvelles émissions de titres publics, 220,6 milliards de FCFA du secteur bancaire local, 165 milliards de FCFA sous forme de soutiens budgétaires de partenaires au développement (notamment au travers du Programme économique et financier soutenu par le FMI), et 189,4 milliards de FCFA sous forme de financements exceptionnels, dont 8,4 milliards de FCFA déjà obtenus de la Banque islamique de développement.

Une partie de ces fonds a déjà été mobilisée : entre janvier et avril 2025, le Cameroun a réalisé plusieurs opérations d’émission de titres publics sur le marché domestique pour adresser une fraction de ses besoins financiers. De plus, le pays a reçu un décaissement de 73 milliards de FCFA du FMI dans le cadre de la septième revue de son programme triennal avec cette institution. Malgré une diminution de 275,1 milliards de FCFA par rapport aux besoins affichés en 2024 (qui s’élevaient à 2 070,1 milliards de FCFA), les marges de manœuvre budgétaires restent limitées. Ainsi, le gouvernement s’efforce d’allier discipline budgétaire et soutien à l’activité économique tout en poursuivant la consolidation de sa dette.

Notons que le recours aux marchés financiers internationaux, notamment par le biais d’ euro-obligations ou de prêts syndiqués, démontre la volonté du gouvernement de diversifier ses sources de financement et de gérer sa trésorerie de manière proactive. Cependant, il reste à déterminer dans quelles conditions les investisseurs internationaux répondront à cet appel, compte tenu du resserrement monétaire mondial et des primes de risque élevées dans les marchés émergents.

Korotoumou Sylla