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UEMOA: le gros risque de ne pas atteindre son objectif de 20 % du PIB en terme des recettes fiscales, avant 2048, voire 2061

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(CROISSANCE AFRIQUE)-En matière de recettes fiscales, l’UEMOA risque de ne pas atteindre l’objectif de 20 % du PIB avant 2048, voire 2061 si le rythme actuel se maintient, selon un rapport du FMI publié en mai 2025. 

Les pays de l’UEMOA peinent à mobiliser des recettes fiscales suffisamment élevées. Ce rapport met en lumière la lenteur des progrès et les disparités persistantes entre les États membres.  Pourtant, l’UEMOA a entamé des structurelles, il ya  vingt ans. 

Le ratio moyen des recettes fiscales est resté figé à 14 %, bien en dessous du seuil fixé par le Pacte de convergence, aujourd’hui suspendu. Entre 2001 et 2023, ces recettes sont passées de 10 % à 14 % du PIB, une progression jugée modeste au regard des efforts consentis.

En 2022, la zone était en retrait par rapport aux moyennes d’autres pays d’Afrique subsaharienne à faible revenu. Bien que la fiscalité indirecte, notamment la TVA, ait gagné en importance, son efficacité reste inégale selon les pays. 

La preuve, le Sénégal affichait un ratio de 18 % de recettes fiscales par rapport au PIB en 2023, tandis que la Guinée-Bissau plafonnait à 9 %. Entre ces extrêmes, des pays tels que le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Togo, le Burkina Faso, et le Mali présentent un potentiel de collecte largement sous-exploité, selon le FMI.

Le FMI s’appuie sur un modèle économétrique pour estimer la « capacité fiscale » théorique des États, en tenant compte de leurs fondamentaux économiques. Les résultats montrent que plusieurs pays pourraient générer beaucoup plus de recettes, mais échouent à le faire. 

Au Bénin, par exemple, l’écart entre recettes réelles et potentielles dépasse six points de PIB, tandis que d’autres pays affichent également un potentiel de collecte significatif. En revanche, la Guinée-Bissau, confrontée à des contraintes structurelles, connaît un potentiel plus limité.

Cette sous-exécution des recettes fiscales est en grande partie due à une économie informelle qui dépasse souvent 80 %, à des exonérations fiscales mal encadrées, et à des systèmes de collecte encore insuffisamment modernisés. La performance de la TVA varie considérablement d’un pays à l’autre, avec une efficacité élevée au Togo et très faible en Guinée-Bissau.

Pour aborder ces défis, l’UEMOA a mis en place en 2024 un nouveau Plan d’action pour la mobilisation des ressources intérieures (DRM), qui exige que chaque État élabore une stratégie de mobilisation à moyen terme (MTRS) d’ici fin 2025. 

À ce jour, quatre pays – le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Sénégal – ont déjà adopté leur stratégie nationale. Ce plan insiste également sur l’importance de recenser le foncier pour renforcer la fiscalité immobilière, de réviser les régimes dérogatoires, et de refondre les systèmes d’imposition appliqués aux PME. Cependant, sa mise en œuvre reste à ce stade inégale.

Notons que le FMI souligne que les impôts représentent plus de 80 % des recettes totales (hors dons) dans tous les pays de l’UEMOA. Une mobilisation insuffisante fragilise ainsi la capacité des États à financer leur développement, accentue leur dépendance vis-à-vis des marchés régionaux aux taux élevés, et limite leur résilience face aux chocs extérieurs.

Abdoulaye KONE

Cameroun: les entreprises opérant dans divers secteurs du Port de Kribi vont investir 400 milliards FCFA

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Au Cameroun, le port de Kribi affiche une hausse de 136,59% des volumes record au titre du 1er semestre 2021

(CROISSANCE AFRIQUE)- Au Cameroun, le port en eau profonde de Kribi émerge progressivement comme un pôle industriel de premier plan, jouant un rôle clé dans le développement économique de la région.

Aussi, grâce à sa position stratégique le long de la côte atlantique, il est en mesure d’attirer des investissements massifs, devenant ainsi un véritable carrefour pour le commerce maritime.

Entre 2018 et 2025, un budget colossal de près de 400 milliards FCFA sera injecté par des entreprises opérant dans divers secteurs, dont le cacao, qui est l’une des principales exportations du pays, le ciment, essentiel pour l’urbanisation croissante, la minoterie pour répondre aux besoins alimentaires croissants, et la logistique, qui est cruciale pour la gestion des chaînes d’approvisionnement.

Ce montant significatif a été communiqué le 15 mai à Douala par Patrice Loumou, responsable de la prospective et du développement industriel au Port autonome de Kribi (PAK), lors d’un débat animé sur le secteur minier, organisé par le cabinet Innogence Consulting dirigé par le Camerounais Landry Djimpe.

Cet événement a réuni des acteurs clés du secteur, discutant non seulement des opportunités économiques, mais aussi des défis liés à la durabilité environnementale et à l’intégration des communautés locales dans cette dynamique industrielle.

Notons que les projets en cours promettent non seulement d’améliorer l’infrastructure portuaire, mais également de stimuler la création d’emplois dans des secteurs variés, renforçant ainsi l’économie locale et ouvrant la voie à de nouvelles collaborations internationales.

Rédaction

Au Nigeria, la Banque Centrale maintient son taux Directeur à 27,50%

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(CROISSANCE AFRIQUE)- La Banque centrale du Nigeria (CBN) a pris une décision cruciale lors de sa réunion par le biais de son Comité de Politique Monétaire (CPM) : maintenir tous ses paramètres directeurs, tenue à Abuja les 19 et 20 mai 2025.

Ainsi, le taux directeur demeure à 27,50 %, un chiffre qui se veut un signal fort pour les investisseurs et les marchés financiers, soulignant l’engagement de la banque à stabiliser l’économie nigériane dans un contexte de fluctuation.

Parallèlement, le taux de réserve obligatoire pour les banques commerciales est fixé à 50 % (16 % pour les banques d’affaires), et le ratio de liquidité reste à 30 %.

Cette décision stratégique vise à renforcer les signes de stabilisation économique observés ces derniers mois et à poursuivre les efforts contre une inflation encore élevée, qui continue de poser un défi au pouvoir d’achat des ménages. Bien que l’inflation soit encore supérieure aux normes de confort, elle montre cependant des signes encourageants de ralentissement.

D’après les dernières données du Bureau national des statistiques, le taux d’inflation globale a diminué, passant de 24,23 % en mars à 23,71 % en avril 2025 sur une base annuelle, un mouvement qui pourrait ouvrir la voie à une confiance renouvelée des consommateurs. De plus, l’évolution mensuelle de l’inflation est en repli, atteignant 1,86 % contre 3,9 % le mois précédent.

Ce déclin significatif est principalement attribué à la baisse de l’inflation alimentaire, qui s’établit maintenant à 21,26 %, ainsi qu’à une réduction de l’inflation de base à 23,39 %. Ces évolutions sont en grande partie dues aux efforts soutenus du gouvernement pour améliorer la sécurité alimentaire et l’approvisionnement agricole, des éléments clés pour garantir la stabilité des prix.

Cependant, plusieurs facteurs continuent d’exercer des pressions inflationnistes sur l’économie nigériane : les coûts énergétiques élevés, une demande soutenue en devises étrangères, la chute des prix du pétrole, et les nouvelles politiques commerciales des États-Unis, qui pourraient potentiellement perturber les échanges commerciaux.

Dans ce contexte chaotique, le Fonds Monétaire International (FMI) a également revu à la baisse ses prévisions de croissance pour le Nigéria en 2025, les abaissant à 2,8 %, contre 3,3 % l’année précédente, attirant ainsi l’attention sur la nécessité d’une vigilance économique accrue.

Face à cette situation incertaine, le CPM a choisi de maintenir le statu quo monétaire, préférant observer l’évolution des chocs internes et externes avant d’ajuster, si nécessaire, son orientation monétaire.

Notons que la prochaine réunion du Comité est programmée pour les 21 et 22 juillet 2025, où d’autres mesures pourraient être envisagées en fonction des données économiques actualisées.

Mariam KONE

Mali : Comment des agents publics font-ils pour s’enrichir illicitement ?

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Lenrichissement illicite des agents publics au Mali est un phénomène récurrent de l’indépendance à nos jours. C’est un frein au developpement du pays. Il semble être systémique puisqu’il touche tous les démembrements de l’administration publique, ainsi que des collectivités territoriales.

Avec l’avènement de la transition politique actuelle, d’importants efforts ont été déployés pour endiguer le phénomène. Et pour mieux le combattre, il fallait comprendre les techniques par lesquelles il se réalise.

Tous les régimes politiques successifs ont connu le phénomène, mais à des degrés différents. Si sous la première République (1960-1968), les agents avaient honte de détourner l’argent public pour ne pas perdre leur honneur et leur dignité ; pendant la seconde (1968-1991), ils avaient peur de le faire à cause des sévères sanctions judiciaires. Par contre sous la IIIème Republiquen(1992-2020), ils en ont fait une pratique « à ciel ouvert  » et étaient même vus comme des exemples de réussite et d’ascension sociales. En 2021, l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI), dans un rapport issu d’une étude qu’il a commanditée, a dévoilé les techniques de détournement des fonds publics ainsi que les manœuvres utilisées pour les dissimuler. D’après le rapport, il faut entendre par « techniques » les pratiques au moyen desquelles des agents publics senrichissent illégalement au détriment de lEtat. Ce sont les pratiques corruptives ; la lenteur procédurière et la création de file dattente ; le Dédoublement de ladministration publique ; la Prise illégale dintérêt ; la Surfacturation ; la Fraude (en matière des examens et concours, fiscale, douanière, électorale, informatique, etc.) ; les Atteintes aux biens publics ; le Faux et usage de faux ; le Délit dinitié ; lUsurpation de titre ou de fonction ; lOctroi davantages sans base légale.
Les pratiques corruptives

Les pratiques de corruption sont des pratiques des pots-de-vin qui se réalisent à travers la rétrocession illicite, le paiement de facilitation (pour diligence); la mauvaise prise en charge de l’usager pour l’amener à payer pour un service public gratuit ; l’accès à certains lieux ou autorités publics contre paiement dune somme dargent ; le paiement dune somme dargent par les détenus pour accéder à une chambre de détention plus confortable. Il y a aussi la commission illicite qui se caractérise par l’acceptation dargent par un agent pour influencer l’attribution dune commande publique, la fixation dun pourcentage du montant du marché à payer, l’acceptation de fausses déclarations (impôts, douanes), la gratification illégale, la concussion/rétribution indue de service, le trafic d’influence (utilisation de la position élus politiques pour démarcher les services de l’état en vue de bénéficier des marchés publics), l’usage de l’influence par les autorités publiques pour l’obtention des marchés, le recrutement du personnel, l’acceptation de dossiers irréguliers de candidature aux postes électifs, le détournement de suffrages, labus d’autorité ou de pouvoir.

D’autres pratiques corruption sont également annoncées dans le rapport telles que le favoritisme qui se manifeste à travers le fractionnement des marchés, l’attribution illégale de marchés de gré à gré, l’octroi de promotion à un agent ne remplissant pas les critères, agents publics dirigeant des Associations/ONG/fondations à travers leurs proches pour leur octroyer des marchés et ainsi bénéficier des avantages de ces structures sous forme de revenus additionnels non déclarés, l’accord entre les membres de la commission d’appel d’offres pour favoriser une entreprise afin quelle soit attributaire du marché public, l’extorsion/racket/chantage, etc.


La fraude
La fraude est perceptible en matière des examens et concours, fiscale, douanière, électorale, informatique, etc. En d’autres termes, il s’agit de la vente des sujets ou laisser les candidats tricher lors des examens et concours contre le paiement dargent, du redressement des contribuables puis négociation en faveur de ces derniers avec paiement de pots-de-vin aux agents publics, de la minoration des droits à payer. Il y a aussi la fraude en faveur de partis politiques ou des candidats par les personnes chargées de l’organisation, de la supervision et du contrôle des élections moyennant le paiement des pots-de-vin ou autres avantages ; et la fraude relative à la modification, suppression, altération des données informatiques dans le cadre des malversations diverses.


Les atteintes aux biens ou publics


Quant aux atteintes aux biens publics, elles sont relatives au règlement des prestations non effectuées par les entreprises et les fournisseurs ; à la réutilisation des documents d’achats (double emploi) ; au détournement de certaines valeurs (tickets, carburant); au détournement par la non récupération des avances accordées aux fournisseurs ; à la Soustraction de biens du patrimoine de l’entreprise, sortie articles en stocks ; à la dépréciation des stocks ; à l’existence d’agents fictifs émargeant sur les états de salaire ; au détournement de recettes publiques (droits et taxes) ; au détournement par le biais des caisses avances ; à la signature daccord d’établissement ou autres documents au niveau de certains services publics afin de rendre légal des avantages indus.


Le faux et usage du faux


En ce qui concerne le faux et usage de faux, il se manifeste à travers lacceptation des élèves ayant épuisé leur cycle scolaire depuis des années comme candidats réguliers ; la falsification de documents financiers (mandats, chèques) ; létablissement de fausses signatures, de faux diplômes et de faux documents détat civil et didentification, de faux quitus fiscaux, de faux cadastres, de fausse attestation bancaire et caution sur marchés, de faux curriculum vitae, de fausses capacités techniques, de faux procès-verbaux, de faux bordereaux de livraison, etc. ; limitation de signatures ; les fausses écritures destinées à couvrir un détournement.


La liste des techniques n’est point exhaustive. On retrouve dans le rapport des manœuvres de subtilisation d’argent comme la lenteur procédurière et la création de file d’attente ; le dédoublement de l’administration publique ; la prise illégale d’intérêt ; et la surfacturation (facturation abusive) : augmentation frauduleuse des prix des matières ou des services lors de la commande publique.


Avec ces techniques, les caisses de l’État ont été sérieusement pillées par ceux-là mêmes qui devraient en être les gardiens. Le cas de six (6) fonctionnaires cité dans le dernier rapport annuel du Bureau du Vérificateur général est très illustratif. A eux seuls, ils totalisent des revenus annuels de 1 877 080 560 FCFA. Ce qui dépasse de très très loin leurs revenus légitimes qui se chiffrent à 335 375 781 F CFA. C’est un constat fait uniquement à travers les entrées sur leurs comptes bancaires et de finances mobiles.

Notons que les biens en nature n’en font pas partie. Donc, ce n’est point un hasard, qu’en 2021, Transparency International sur L’indice de Perception de la Corruption (IPC) ait classé le Mali au rang de 7ème sur les huit (8) de la zone UEMOA (Union monétaire ouest-africaine) après la Guinée Bissau. Autrement dit, le Mali se classe comme deuxième pays, après la Guinée Bissau, de l’espace UEMOA dans lequel l’enrichissement illicite est le plus criard./.


S M C

Banque: : SWIFT, que signifie-t-il ?

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(CROISSANCE AFRIQUE)-;Le vendredi, 7 mars 2025, l’opinion nationale est informée de la mise sous mandat de dépôt de deux agents d’Ecobank-Mali. C’était, selon plusieurs sources, suite à une affaire d’émission de messages « SWIFT » relatifs à des garanties bancaires.

Dès lors, beaucoup cherchaient à comprendre ce que signifie ce terme bancaire.
En effet, l’affaire des deux agents d’Ecobank-Mali avait mis en haleine tout le Mali. Sous la pression du syndicat des banques, qui a observé un grève de 72 heures, les deux mis en cause ont bénéficié d’une liberté provisoire.

L’affaire était relative à de fonds destinés au développement d’un projet de la société Énergie du Mali (EDM-SA). Les deux banquiers avaient été accusés d’avoir émis de messages « SWIFT » liés à des garanties bancaires. Pour le syndicat national des banques, établissements financiers, assurances, commerce, pétrole ((SYNABEF), tout comme le groupe Ecobank et l’association professionnelle des banques et établissements financiers du Mali (APBEF-MALI) avaient affirmé que les transactions effectuées respectent la règlementation bancaire en vigueur dans le pays.

Cette affaire a révélé que le terme *SWIFT  » est méconnu du grand public.
Le Swift est utilisé dans plus de 200 pays
SWIFT est un sigle qui signifie “Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication” qui veut dire en langue française “Société de télécommunications financières interbancaires mondiales”.

C’est un réseau de messagerie sécurisé utilisé par les banques et institutions financières du monde entier pour envoyer et recevoir des instructions de paiement international de manière rapide et fiable. Créé en 1973, SWIFT est une coopérative basée en Belgique. Il ne réalise pas de transactions elle-même, mais facilite la communication entre banques pour assurer la sécurité et la fluidité des transactions financières.

Le code SWIFT est utilisé dans plus de 200 pays et par plus de 11 000 institutions financières. Appelé également numéro SWIFT, il est utilisé pour identifier les banques et les institutions financières dans le monde entier. Le terme « Code d’identification des banques » (BIC) est utilisé de façon interchangeable avec le terme Code SWIFT et leur signification est identique. Il est composé de huit (8) à onze (11) caractères qui identifient votre banque, votre pays, votre emplacement et votre succursale.

Les quatre premières lettres représentent la banque et consistent généralement en une version abrégée du nom de la banque : c’est le code bancaire. Les deux lettres suivantes indiquent le pays dans lequel la banque est située : code pays. Quant au Code d’emplacement, il est composé de deux lettres ou chiffres qui désignent l’emplacement du bureau principal de la banque. Il y a enfin trois chiffres qui identifient une succursale spécifique « XXX » ou le siège social d’une banque: c’est le code de succursale.


Le Swift facilite les transferts d’argent
Le code SWIFT facilite les transferts d’argent entre les banques et est nécessaire pour les transferts internationaux et les paiements SEPA. Lorsqu’une banque envoie de l’argent à une autre banque dans un pays différent, elle ne le fait pas directement. Elle utilise Swift pour envoyer un message standardisé contenant les instructions de paiement. Le client envoie un ordre de virement à sa banque locale.

La banque émettrice envoie un message Swift via le réseau à la banque destinataire. La banque destinataire reçoit l’instruction et crédite le compte du bénéficiaire. Chaque banque est identifiée par un code BIC/Swift, un identifiant unique permettant d’assurer que l’argent arrive à la bonne institution. Swift utilise un système de messages standardisés pour chaque type de transaction : MT103 pour les virements internationaux pour particuliers ; MT202 pour les virements entre banques ; MT940 pour les relevés de compte bancaire ou encore, ce qui est en cause chez nous, le MT799 qui est un message bancaire pour garantir une transaction (utilisé en finance et commerce international).


Il est important de signaler qu’en 2022, selon le journal « Mali Tribune », plusieurs banques russes ont été exclues du réseau Swift en réponse à l’invasion de l’Ukraine, rendant les transactions internationales plus complexes pour ces banques. Certains pays développent leurs propres alternatives pour les paiements domestiques : SPFS en Russie, CIPS en Chine, FedNow aux Etats-Unis d’Amérique ./.


Sidi Modibo COULIBALY


Ancien Conseiller à la communication de l’APBEF-MALI


( Association Professionnelle des Banques et Établissements Financiers du Mali)

Commission Bancaire de l’UMOA: la BCEAO inflige une sanction disciplinaire à Banques Burkinabés pour fraude

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(CROISSANCE AFRIQUE)-La 146ᵉ session de la Commission bancaire de l’UMOA (Union monétaire ouest-africaine) s’est tenue les 20 et 21 mars 2025. Lors de cette réunion, des sanctions disciplinaires et pécuniaires ont été prononcées contre plusieurs établissements financiers de la région, en réponse à des manquements notables aux textes légaux et réglementaires en vigueur pour les établissements de crédit et de monnaie électronique.

Au Burkina Faso, deux banques ont été particulièrement visées par ces sanctions. La première a reçu un blâme en raison de faiblesses dans sa gouvernance et sa gestion des risques, ainsi qu’une amende de 300 millions de FCFA pour des infractions identifiées dans les deuxièmes et troisièmes catégories, selon l’Instruction n° 006-05-2018.

La seconde banque, en revanche, a été seulement avertie pour des lacunes dans sa lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, tout en faisant face à une sanction pécuniaire de 151 millions de FCFA pour des infractions de la troisième catégorie.

Aussi, ces mesures disciplinaires visent non seulement à punir les établissements négligents, mais aussi à rappeler l’importance cruciale d’une régulation solide dans le secteur bancaire, qui est le moteur économique de la région. Un cadre de gouvernance rigoureux est essentiel non seulement pour protéger les intérêts des consommateurs, mais aussi pour maintenir la stabilité financière de l’ensemble de la zone UMOA.

Outre les sanctions immédiates, la Commission a exprimé son intention de surveiller de près l’évolution des pratiques de gestion dans ces institutions, afin de prévenir de futures violations et d’encourager une culture d’intégrité et de responsabilité. Cette démarche proactive est essentielle dans un contexte économique en constante évolution, où la confiance des investisseurs et des consommateurs reste primordiale.

En Côte d’Ivoire et au Niger, une banque dans chaque pays a également reçu des sanctions pour des problèmes similaires, tels que des faiblesses en matière de gouvernance, de gestion des risques et de dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux. Ces banques ont été blâmées et condamnées à une amende de 300 millions de FCFA, conformément à l’Instruction n° 006-05-2018.

Quant au Sénégal, un établissement de monnaie électronique a été pénalisé par un avertissement et une amende de 38 millions de FCFA en raison de manquements dans la gouvernance, la gestion des risques ainsi que le respect des normes prudentielles et des dispositifs de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Ces décisions ont été prises en accord avec l’Instruction n° 002-03-2019.

Zangouna KONÉ

CLARIFIER LE RÔLE DES DÉLÉGUÉS MÉDICAUX POUR RENFORCER L’ÉTHIQUE HOSPITALIÈRE

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Dans de nombreux hôpitaux africains, une scène devenue banale interroge de plus en plus : celle du malade qui attend, pendant qu’un délégué médical s’entretient longuement avec le médecin.

Cette situation, si elle est tolérée depuis des années, mérite aujourd’hui une réflexion sérieuse. Non pas pour condamner le métier de délégué médical — qui joue un rôle important dans la diffusion de l’innovation thérapeutique — mais pour clarifier les règles du jeu dans un souci d’éthique, de transparence et de respect du patient.

  1. Un rôle utile mais à encadrer

Le délégué médical a pour mission de présenter aux médecins les nouveaux médicaments de son laboratoire. Il apporte de l’information, des études cliniques, et parfois des échantillons utiles à la prescription. Ce travail est utile à la science médicale, à condition qu’il ne se fasse ni au détriment du temps de soin, ni dans une logique de pression ou de promotion commerciale excessive.

  1. Pendant ce temps le malade attend et s’interroge

Il devient problématique que, dans certains établissements, ces représentants soient reçus avant les malades, parfois même pendant les heures de consultation. Le message envoyé est doublement négatif :

Le patient, pourtant souvent en souffrance, se sent relégué au second plan.

La relation de confiance entre le système de santé et les usagers s’érode.

Cette situation n’est pas forcément le fait des délégués eux-mêmes, mais plutôt d’un vide organisationnel et réglementaire qui laisse la porte ouverte à des pratiques inadaptées.

  1. Des modèles à méditer pour une réforme équilibrée

Sans importer de modèle, plusieurs bonnes pratiques observées ailleurs pourraient inspirer des ajustements :

En Europe, de nombreux médecins ne prescrivent plus le nom commercial du médicament, mais la molécule active (par exemple : paracétamol au lieu de Doliprane).

Cela neutralise l’influence des laboratoires et redonne au pharmacien la possibilité de proposer le générique le plus accessible, sans compromettre la qualité du traitement

Quelques solutions possibles

A Planifier les visites de délégués médicaux en dehors des heures de consultation ;

B Encadrer légalement les relations entre laboratoires et professionnels de santé, en garantissant la transparence ;

C Former les médecins sur l’éthique du lien avec l’industrie pharmaceutique.

D De plus, renforcer la prescription par nom de molécule (DCI) et encourager le rôle du pharmacien dans la substitution peuvent permettre de limiter les influences commerciales au profit de l’accessibilité et de l’efficacité thérapeutique.

  1. Un débat apaisé pour une réforme nécessaire

Il ne s’agit pas de jeter l’opprobre sur les délégués médicaux, ni sur les médecins qui les reçoivent. Il s’agit d’organiser l’interaction dans le respect de la déontologie médicale et de la dignité du malade. Cette clarification est une étape nécessaire pour moderniser nos systèmes de santé, renforcer la confiance, et remettre le patient au centre.

Niger: la Banque Mondiale annonce 400 millions USD pour renforcer la résilience des infrastructures routières

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(CROISSANCE AFRIQUE)- Au Niger, la Banque mondiale a annoncé l’approbation d’un financement de 400 millions de dollars par l’Association internationale de développement (IDA), qui se compose de 380 millions de dollars en crédit et de 20 millions de dollars en subvention, le 19 mai 2025.

Ce financement soutiendra un nouveau projet visant à renforcer la résilience des infrastructures routières et à exploiter le potentiel économique du sud du Niger grâce à des améliorations logistiques.

Le Projet d’intégration et de connectivité du sud du Niger se concentrera sur la réhabilitation du tronçon Maradi-Zinder de la route nationale 1 (RN1) ainsi que sur la modernisation de 525 km de routes de desserte et rurales pour les rendre conformes aux normes de résilience climatique. Ces investissements permettront d’assurer une connectivité tout au long de l’année, facilitant ainsi l’accès aux marchés, aux établissements de santé, aux écoles et aux opportunités d’emploi.

En outre, le projet accompagnera des réformes visant à garantir la durabilité du réseau routier, en améliorant la gestion des actifs routiers et en planifiant l’entretien pluriannuel. Dans le cadre de la vision à long terme du Niger, qui consiste à renforcer la connectivité et à améliorer l’accès aux services et à l’emploi, le projet financera également des études visant à préparer de futurs investissements dans les infrastructures et les chaînes de valeur au sein du bassin de la RN1.

« La RN1 entre Maradi et Zinder est le moteur économique du pays. Avec son réseau de routes secondaires, elle dessert plus de 16 millions de personnes au Niger et au Nigéria », a déclaré Han Fraeters, responsable des opérations de la Banque mondiale pour le Niger. « Cet investissement permettra au Niger de poser les bases nécessaires à la création d’emplois à grande échelle, tout en stimulant la circulation des produits agricoles et la création de nouvelles entreprises dans un pays qui abrite la population la plus jeune du monde. »

Actuellement, le Niger accueille environ un million de personnes déplacées de force, dont 10 % se trouvent dans le bassin de la RN1, dans la région de Maradi. Ces populations déplacées ont des taux de pauvreté plus élevés, représentant environ 75 % de femmes et d’enfants. En conséquence, le projet accordera une attention particulière à ces communautés vulnérables et à leurs voisins.

« Grâce à la réduction de l’insécurité alimentaire, à l’amélioration de l’accès aux services essentiels et à la création d’opportunités d’emploi, ce projet contribuera significativement à l’amélioration de leurs conditions de vie », a souligné Guillermo Diaz-Fanas, chef d’équipe du projet à la Banque mondiale.

« Les habitants de cette région possèdent le potentiel de devenir un moteur de développement pour le bassin de la RN1. » La durée prévue du projet est de six ans, avec 10 % des fonds mobilisés via le guichet pour les réfugiés et les communautés d’accueil de l’IDA.

Abdoulaye KONE

Niger: Qui pour reprendre les actions du Français Orano qui a subi un déclin notable dans l’exploitation de l’uranium ?

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Depuis 2023, la relation entre le Niger et Orano, anciennement connu sous le nom d’Areva, a subi un déclin notable. Désireux de se défaire d’une dépendance historique envers les acteurs étrangers dans le secteur stratégique de l’uranium, le gouvernement nigérien a progressivement atténué l’influence de l’entreprise française.

En décembre 2024, Orano a perdu le contrôle opérationnel de ses principales filiales au Niger, marquant une étape significative dans une longue période de tensions et de méfiance croissante.

La fermeture de Cominak en 2021 avait déjà été un point de rupture, entraînant une réduction de ses activités, notamment l’arrêt des opérations à Somaïr et le retrait de son permis d’exploitation pour le gisement d’Imouraren, dont les réserves sont parmi les plus prometteuses au monde, estimées à 200 000 tonnes.

Au centre de ce conflit se trouve une cargaison de 1 300 tonnes de concentré d’uranium, évaluée à près de 250 millions d’euros, actuellement bloquée au Niger. Pour Orano, la situation représente un double défi, tant financier que stratégique, dans un contexte où les sources d’approvisionnement en matières premières essentielles deviennent de plus en plus rares pour les pays européens.

Face à l’impossibilité de récupérer ces ressources, le groupe a engagé des procédures d’arbitrage international contre l’État nigérien, une démarche récente datant de janvier 2025, visant à contester la perte de contrôle sur Somaïr. Cette décision judiciaire souligne une impasse : sans moyens d’action sur le terrain, Orano hésite à conclure ce chapitre sans une compensation adéquate.

Alors que cette situation de tension persiste, Orano a récemment exprimé sa volonté de céder les parts restantes qu’il détient dans ses filiales nigériennes, où il conserve encore une majorité de plus de 60 %.

L’entreprise a indiqué avoir reçu des marques d’intérêt pour ses actifs au Niger tout en restant ouverte à d’éventuelles offres de rachat. Cependant, sa priorité immédiate reste la poursuite des actions juridiques. Cette position contraste avec celle des autorités nigériennes, déterminées à rompre la tutelle économique exercée par la France, en favorisant des partenariats qu’elles jugent plus respectueux de leur souveraineté, notamment avec des pays tels que la Russie ou l’Iran.

Ce changement de cap du Niger s’inscrit dans un cadre régional plus large, où plusieurs pays réévaluent leurs alliances stratégiques, surtout dans le secteur énergétique. En choisissant de se dissocier d’un partenaire historique comme Orano, Niamey cherche à reprendre le contrôle de ses ressources et à rétablir un équilibre dans les rapports de force traditionnels.

Bien que l’avenir de l’industrie de l’uranium au Niger demeure incertain, il est évident que le modèle de coopération franco-nigérienne qui a prévalu pendant des décennies est en déclin. Orano, tout en se déclarant « ouvert au dialogue », s’efforce de faciliter sa sortie. Toutefois, ce retrait, bien que inévitable, est déjà perçu comme un signe d’échec dans une région dont les équilibres évoluent rapidement.

Daouda Bakary KONÉ

Algérie: la BID annonce 3 milliards de dollars pour soutenir les secteurs stratégiques de l’économie

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(CROISSANCE AFRIQUE)- La Banque islamique de développement (BID) a annoncé l’octroi d’un montant important de 3 milliards de dollars à l’Algérie.

Cette somme, prévue pour être allouée sous forme de prêts sur une période de trois ans, a été révélée par le président de la BID, Muhammad Sulaiman Al Jasser, lors d’une interview diffusée sur Ennahar TV le lundi 19 mai. Cette annonce a suscité un grand intérêt tant au niveau national qu’international. Ces fonds constitueront une injection majeure dans l’économie algérienne, dédiée principalement au soutien de projets de développement essentiels.

Parmi ces projets clés, le renforcement du réseau ferroviaire algérien occupe une place centrale, en accord avec le plan de développement établi par le président Abdelmajid Tebboune. Ce colossal projet d’infrastructure a pour but d’améliorer la connectivité entre les différentes zones économiques du pays, facilitant ainsi le commerce, la mobilité des citoyens et le développement économique à l’échelle nationale.

Cette initiative s’inscrit dans une vision à long terme, promettant de dynamiser la croissance des infrastructures et de stimuler l’économie algérienne, tout en consolidant les connexions indispensables au progrès national. En effet, moderniser le réseau ferroviaire ne se limite pas à des considérations logistiques ; c’est également une avancée significative pour réduire les inégalités régionales.

Aussi, cela permettra un accès plus facile aux marchés pour les entreprises locales et favorisera la création d’emplois. Par ailleurs, cette avancée pourrait renforcer la position de l’Algérie en tant que hub régional, offrant à ses voisins la possibilité d’accéder à des infrastructures de transport de qualité, et ouvrant ainsi la voie à des collaborations commerciales et économiques au sein de la région.

Dans cette dynamique, l’engagement de la BID illustre une volonté de coopération proactive et soutient les ambitions de l’Algérie de devenir un acteur clé en Afrique du Nord et au-delà. En plus de son appui au réseau ferroviaire, ces fonds poseront les bases d’une transformation économique inclusive, incitant au développement d’autres secteurs stratégiques tels que l’énergie et le tourisme. La BID prévoit d’orienter son soutien vers des projets qui favorisent la création d’infrastructures durables et génèrent des opportunités économiques, en particulier pour les jeunes, qui représentent une part significative de la population algérienne souvent touchée par le chômage.

De plus, ce financement envoie un signal fort aux investisseurs étrangers, susceptibles d’être attirés par les perspectives de croissance qu’entraîne cet élan infrastructurel. En collaborant avec des entreprises locales, la BID contribue à renforcer l’autonomie économique du pays et à sa capacité d’attirer davantage d’investissements. En résumé, l’allocation de ces 3 milliards de dollars ne constitue pas seulement une aide financière, mais s’affirme comme un levier stratégique pour insuffler un renouvellement dynamique à l’économie algérienne.

Notons que cet engagement pourrait, à terme, permettre à l’Algérie de devenir un modèle d’innovation et de développement durable sur le continent africain, illustrant ainsi les valeurs de la Banque islamique de développement, qui se consacre à l’élimination de la pauvreté et à l’amélioration du bien-être des peuples.

Moussa KONÉ