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Burkina Faso : le trésor public encaisse 161,35 milliards de FCFA sur le marché financier de l’Umoa 

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Burkina Faso, la direction générale du trésor et de la comptabilité Publique a annoncé avoir réalisé une levée de fonds impressionnante de 161,35 milliards FCFA, équivalant à 246 millions d’euros, pour soutenir le financement de son économie, le 23 Avril 2025.

Initialement, l’objectif de cette opération était fixé à 151 milliards FCFA, à travers une émission simultanée de Bons et d’Obligations Assimilables du Trésor (BAT/OAT). L’opération comprenait un BAT d’une maturité de 364 jours, ainsi que trois OAT avec des maturités de 3, 5 et 7 ans. 

Un fait marquant est que les soumissions ont largement dépassé les attentes du Trésor public burkinabè, atteignant un total de 162,16 milliards FCFA, ce qui représente un taux de couverture de 107,4%.

 En réponse à l’intérêt soutenu des investisseurs, témoignant d’une confiance renouvelée envers l’économie burkinabè, Ouagadougou a choisi de retenir 161,35 milliards FCFA, affichant un taux d’absorption de 99,5%.

En ce qui concerne les détails de l’opération, l’émission à court terme, le BAT, a validé 35,31 milliards FCFA, avec un taux marginal de 8,95% et un rendement moyen pondéré de 9,41%.

 Pour les OAT, 54,43 milliards et 58,52 milliards FCFA ont été retenus pour les maturités respectives de 3 et 5 ans, avec des prix marginaux de 9 050 et 9 100 FCFA, et des rendements moyens pondérés de 8,01% et 7,69%. Par ailleurs, l’OAT de 7 ans a admis 23,07 milliards FCFA, avec un prix marginal de 9 000 FCFA et un rendement moyen pondéré de 7,98%.

Notons que les offres retenues émanent de six des huit États membres de l’Union, comprenant le Burkina Faso (103,93 milliards FCFA), le Bénin (16,24 milliards FCFA), la Côte d’Ivoire (14,84 milliards FCFA), le Sénégal (14,6 milliards FCFA), le Togo (8,24 milliards FCFA) et le Niger (3,4 milliards FCFA).

 Moussa KONÉ 

Sénégal: le trésor public obtient 99 milliards FCFA sur le marché de la dette souveraine de l’UMOA

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Sénégal, la direction générale du trésor et de la comptabilité Publique a mené avec succès une opération sur le marché des titres publics, levant un montant initial de 90 milliards FCFA, lors de la clôture des émissions le 18 Avril 2025.

Cette adjudication a été très bien reçue par les investisseurs, se traduisant par un taux de couverture impressionnant de 144,4 %, avec des offres de souscription atteignant 129,96 milliards FCFA. 

L’analyse des soumissions montre un intérêt marqué pour le Bon assimilable du Trésor (BAT) à 328 jours, qui a attiré 106,57 milliards FCFA en propositions. Les Obligations assimilables du Trésor (OAT) de 3 et 5 ans, en revanche, ont suscité des offres plus modestes, s’élevant respectivement à 14,74 milliards FCFA et 8,64 milliards FCFA. 

À l’issue du processus d’adjudication, le Trésor public sénégalais a décidé de retenir une partie des offres sur le BAT, pour un montant final de 98,96 milliards FCFA, tandis que toutes les propositions sur les deux OAT ont été rejetées, ce qui porte le taux d’absorption global à 76,15 %. 

Il est important de noter que le rendement moyen pondéré pour la seule maturité retenue (BAT 328 jours) a légèrement augmenté par rapport à la dernière opération du Sénégal sur la même échéance, atteignant 7,14 % pour cette levée de fonds, contre 6,81 % lors de l’opération menée le 14 mars dernier. 

Notons que les participants à cette émission provenaient principalement de deux pays, avec la Côte d’Ivoire en tête, contribuant à hauteur de 49,55 milliards FCFA, suivie de près par les investisseurs sénégalais, qui ont totalisé 49,4 milliards FCFA.

Daouda Bakary KONÉ

Télécoms: hausse de 14,9% à 108,4 milliards de FCFA du résultat net de la Sonatel au 1er trimestre 2025

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(CROISSANCE AFRIQUE)-La SONATEL, un acteur majeur de la BRVM, continue de démontrer sa solidité avec des résultats très satisfaisants pour le premier trimestre 2025. Le groupe annonce un résultat net de 108,4 milliards FCFA, en hausse de 14,9 % par rapport à la même période en 2024, où il s’élevait à 96,6 milliards FCFA. 

Cette performance illustre une gestion disciplinée et une exécution stratégique efficace. Le chiffre d’affaires atteint 471,6 milliards FCFA, marquant une augmentation de 10,9 % par rapport à l’année précédente, soutenue par une dynamique commerciale robuste et des investissements structurants. 

La marge opérationnelle progresse également de 14,4 %, témoignant d’une rentabilité accrue pour le groupe. Cette performance repose sur l’expansion continue de ses activités stratégiques. Le parc d’abonnés mobile a atteint 42,1 millions de clients, tandis que les utilisateurs de données mobiles ont enregistré une augmentation de 14,8 %, totalisant 21 millions.

 De plus, le nombre de clients actifs 4G a crû de 23,9 %, et la base de clients en fibre optique a connu une hausse impressionnante de 44 %, atteignant 489 400 abonnés. Enfin, le segment Orange Money continue de croître avec 12,9 millions d’utilisateurs actifs, en hausse de 8,7 %, témoignant de l’ancrage des services financiers mobiles dans les habitudes quotidiennes de ses clients. 

Après avoir atteint l’un de ses sommets en février 2025, suite à la publication des résultats annuels, le titre SONATEL a ensuite traversé une phase de correction progressive. Cependant, la récente publication des résultats du premier trimestre a ravivé l’intérêt des investisseurs, entraînant une hausse de 2,08 %, le cours atteignant ainsi 24 500 FCFA. 

Notons que le RSI s’établit actuellement à 25,17 %, indiquant une situation de survente. Ce niveau suggère une forte pression vendeuse, mais pourrait également présager un potentiel rebond si des signaux techniques ou fondamentaux positifs se manifestent.

 Abdoulaye KONE 

Marché des Métaux: hausse de 3500 dollars pour une seule onces dor, un sommet historique

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(CROISSANCE AFRIQUE)- Le prix de l’or a atteint un sommet historique sur les marchés financiers, dépassant les 3 500 dollars pour une seule once (environ 28 grammes), le mardi 22 avril 2025.

Bien qu’il ait légèrement baissé quelques minutes plus tard, il demeure près de ce niveau record, indiquant l’inquiétude persistante sur les marchés. Cette hausse remarquable s’explique par plusieurs facteurs.

Les Bourses, en particulier Wall Street, sont affaiblies par les critiques répétées de Donald Trump à l’encontre de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), ce qui contribue à un climat d’incertitude. Les tensions continues entre les États-Unis et la Chine alimentent également les appréhensions d’une escalade de la guerre commerciale, Pékin ayant réaffirmé son opposition à tout accord qu’il considérerait comme désavantageux face à Washington.

Dans cette atmosphère d’instabilité, les investisseurs se tournent vers les valeurs refuges, avec l’or en tête de liste. Depuis le début des tensions commerciales en avril, la demande pour l’or a crû, stimulée par la crainte d’une inflation accrue et d’une dépréciation du dollar, deux conséquences potentielles des droits de douane.

Le métal précieux se révèle être une protection efficace contre la dévaluation de la monnaie américaine. De plus, les prévisions assombries du Fonds Monétaire International (FMI) ne font qu’accentuer cette tendance vers les actifs refuges. Dans son rapport d’avril 2025, le FMI a revu à la baisse ses prévisions de croissance mondiale tout en annonçant une inflation plus élevée que prévu.

Dans ce contexte d’incertitude généralisée, Bitcoin a également bénéficié de la situation, atteignant 90 000 dollars, un niveau jamais vu depuis près de deux mois. Pour de nombreux investisseurs, la cryptomonnaie se classe désormais parmi les actifs refuges, au même titre que l’or, en temps de volatilité économique et de tensions géopolitiques.

Notons qu’il est également à noter que le dollar se trouve actuellement à son plus bas niveau face à l’euro depuis trois ans, un signe qui confirme les préoccupations des investisseurs concernant la solidité de la monnaie américaine. Pour finir, le 23 avril, le cours de l’or a été enregistré à 3 200 USD.

Moussa KONÉ

Banques: 686 milliards de FCFA de bénéfice net enregistrés par la BCEAO en 2024

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(CROISSANCE AFRIQUE)-La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a annoncé un bénéfice de 686 milliards de FCFA pour l’exercice 2024, ce qui équivaut à environ 1,166 milliard de dollars.

Ce résultat financier impressionnant, qui reflète une gestion rigoureuse et une stratégie adaptée aux défis économiques du moment, a été confirmé par les états financiers audités par le Commissaire Contrôleur de cette institution d’émission. 

Basée à Dakar, la BCEAO ne se contente pas de superviser la politique monétaire, mais joue également un rôle crucial dans le développement économique des huit pays membres de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA), à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. Ces pays, unis par des politiques économiques et monétaires communes, profitent des bénéfices de la BCEAO pour soutenir leurs projets de développement infrastructurel et social. 

En outre, cette performance financière exceptionnelle est le fruit d’une conjoncture économique favorable, renforcée par l’augmentation des échanges commerciaux intra-régionaux et l’attirance d’investissements étrangers directs. Les pays membres, grâce à une gestion prudentielle des ressources financières et à des réformes structurelles audacieuses, ont vu une amélioration notable de leurs recettes fiscales. 

Cette dynamique positive va bien au-delà des simples chiffres : elle témoigne d’une volonté politique commune de transformer la région en un hub économique dynamique. Les initiatives soutenues par la BCEAO, telles que le financement des infrastructures de transport et d’énergie, sont essentielles pour réduire les disparités économiques et améliorer la qualité de vie des populations. 

Notons que la BCEAO valorise son rôle de facilitateur dans la coordination des politiques monétaires, contribuant ainsi à une intégration économique plus forte et résiliente face aux aléas mondiaux.

Pour rappel, cette solide performance financière est également le reflet d’une gouvernance améliorée et d’une transparence accrue, renforçant la confiance des citoyens et des investisseurs dans les institutions de la région. 

Daouda Bakary KONÉ 

Au Mali, le FGSP annonce des revenus fiscaux s’élevant à 30 milliards de FCFA avec 80 000 emplois préservés

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, le Fonds de Garantie pour le Secteur Privé (FGSP S.A.) a annoncé avoir investi près de 1 200 milliards FCFA dans l’économie malienne en l’espace de 18 mois, des informations émanant de l’État.

Ainsi, les bénéficiaires de ce fonds sont présents dans toutes les régions, tant en milieu urbain que rural, et l’initiative a permis de créer ou de maintenir près de 80 000 emplois tout en générant 30 milliards FCFA de recettes fiscales. Ces chiffres témoignent de l’impact significatif du fonds sur l’économie nationale.

Dans un contexte mondial incertain et face à la rareté des financements internationaux, le Mali a choisi de s’appuyer sur un outil innovant et souverain : le Fonds de Garantie “RÉSILIENCE”. Ce mécanisme, piloté par le FGSP S.A. avec le soutien stratégique de l’État, a permis de mobiliser plus de 1 200 milliards FCFA de crédits bancaires en seulement 18 mois, renforçant ainsi la résilience de milliers d’entreprises et préservant près de 80 000 emplois.

En juin 2023, pour atténuer les effets combinés de la crise post-COVID, des sanctions économiques et de la conjoncture mondiale, le Gouvernement de Transition a alloué 28,5 milliards FCFA pour renforcer le FGSP S.A. avec le Fonds “RÉSILIENCE”. L’objectif est de garantir des crédits au secteur privé, mobilisant ainsi au moins 600 milliards FCFA de financements bancaires, tout en évitant d’alourdir la dette publique.

Au 31 décembre 2024, le rapport du Comité de suivi-évaluation met en lumière des résultats exceptionnels : 5 600 opérations de crédits garantis, 1 200 milliards FCFA de financements mobilisés, et 13 institutions partenaires, comprenant 12 banques et 1 institution de microfinance.

Au-delà des conditions actuelles, ce mécanisme s’affirme comme un levier clé pour le financement de l’économie. Le FGSP S.A. s’affirme comme un partenaire de confiance pour les banques et les entreprises, jouant un rôle essentiel dans la stratégie de développement du secteur privé. Le soutien constant de l’État malien, inscrit dans la Loi d’orientation du secteur privé, témoigne d’une vision stratégique claire : faire de la garantie un pilier fondamental du financement privé au Mali.

Notons que les performances du Fonds “RÉSILIENCE” illustrent l’efficacité d’un modèle basé sur la collaboration public-privé, l’innovation financière et l’ancrage institutionnel. C’est une démarche à pérenniser pour instaurer une croissance plus inclusive, durable et résiliente.

Moussa KONÉ

Interview Croissance Afrique avec Imen CHAANBI, Experte géopolitique, géostratégie et veille stratégique,-(Exclusive)

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Imen chaanbi est directrice de 5WE consulting et de Strategik.IA plateforme de veille stratégique. Experte en géopolitique et géostratégie, elle nous a accordé un entretien pour évoquer les enjeux géopolitiques et sécuritaires dans une Afrique en pleine mutation économique. Dans cet interview Imen chaanbi décrypte l’actualité du Sahel et son environnement régional. A lire

« Sur le plan financier, les monnaies africaines restent très vulnérables aux fluctuations des devises internationales »

Que pensez de la nouvelle situation géopolitique et géo-financière de l’Afrique ?

Iman Chaanbi : L’Afrique est au cœur d’un basculement géopolitique où de nouveaux acteurs redéfinissent les rapports de force. Alors que les puissances occidentales, notamment l’Union européenne et les États-Unis, voient leur influence s’éroder, des acteurs comme la Chine, la Russie, la Turquie, l’Inde et les Émirats arabes unis accroissent leur présence, souvent par des investissements stratégiques (infrastructures, énergie, télécommunications).

La Chine, par exemple, détient aujourd’hui une part importante de la dette de plusieurs États africains et pilote des projets à haute valeur stratégique comme la ligne de chemin de fer Addis-Abeba-Djibouti. Cette dépendance financière crée des zones de tension, mais elle offre aussi à certains pays africains des marges de manœuvre face à l’hégémonie occidentale. Sur le plan financier, les monnaies africaines restent très vulnérables aux fluctuations des devises internationales, ce qui rend le continent sensible aux décisions des grandes banques centrales comme la Fed ou la BCE.

« Si l’architecture technologique reste entre les mains de GAFAM ou d’acteurs chinois comme Huawei, alors oui, l’intelligence économique africaine est fragilisée »

Avec l’arrivée massive des logiciels d’intelligence artificielle en Afrique, l’intelligence économique est-elle menacée ?

Iman Chaanbi : L’introduction massive de l’IA en Afrique est ambivalente. D’un côté, elle permet une amélioration de la collecte, du traitement et de l’analyse des données stratégiques. Des pays comme le Rwanda ou le Kenya s’appuient déjà sur des technologies d’analyse prédictive dans l’agriculture ou la santé.

Mais le risque est réel : l’IA est largement dominée par des logiciels et plateformes développés hors du continent. Cela signifie que des données sensibles peuvent être collectées, hébergées et analysées ailleurs, affaiblissant la souveraineté informationnelle des États africains. Si l’architecture technologique reste entre les mains de GAFAM ou d’acteurs chinois comme Huawei, alors oui, l’intelligence économique africaine est fragilisée, car la maîtrise des flux informationnels est une composante centrale de la puissance.

« La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) représente une opportunité majeure »

En tant qu’experte en géopolitique, selon vous, l’Afrique pourra-t-elle se sauver de la nouvelle donne qui menace le commerce mondial ?

Iman Chaanbi : Le commerce mondial est de plus en plus fragmenté, avec une montée du protectionnisme, des tensions entre puissances et des chaînes d’approvisionnement plus vulnérables. Dans ce contexte, l’Afrique peut se repositionner, mais à condition de renforcer son intégration régionale.

La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) représente une opportunité majeure. Si elle est mise en œuvre de manière cohérente, elle permettra aux États africains de réduire leur dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs. Mais cela suppose d’harmoniser les politiques douanières, d’améliorer les infrastructures logistiques et de créer de véritables chaînes de valeur africaines. Sans cela, les déséquilibres structurels (faible industrialisation, dépendance aux exportations de matières premières) continueront d’exposer le continent aux chocs extérieurs.

« renforcer les capacités de négociation des États africains dans les grandes enceintes internationales comme l’OMC »

Avec des nouvelles taxes de l’administration Trump qui ont bouleversé les bourses mondiales et le commerce international, quelles analyses faites-vous pour éclairer les dirigeants et acteurs du commerce intra-africain ?

Iman Chaanbi : La politique de Trump a renforcé les logiques de repli national, de guerre commerciale, et de désengagement vis-à-vis du multilatéralisme, laissant des traces durables sur le commerce international. Elles ont montré que les marchés pouvaient rapidement se déstabiliser sous l’effet de décisions unilatérales. L’Afrique doit en tirer plusieurs leçons.

D’abord, ne pas sur-dépendre des marchés extra-africains. Ensuite, investir dans la production locale pour réduire la vulnérabilité aux politiques tarifaires extérieures. Enfin, renforcer les capacités de négociation des États africains dans les grandes enceintes internationales comme l’OMC. Le Nigeria, par exemple, doit équilibrer ses engagements internationaux avec les besoins de son marché intérieur. Une diplomatie commerciale offensive est indispensable.

« La Libye post-Kadhafi a amplifié la circulation des armes vers le Niger, le Mali, le Burkina Faso »

Quelle explication donnez-vous à la question sécuritaire en Afrique ? Quels rôles doivent jouer les dirigeants du continent ?

Iman Chaanbi : La question sécuritaire en Afrique est multiforme. Elle combine conflits identitaires, enjeux liés aux ressources, défaillances étatiques, et interférences extérieures. Le Sahel est aujourd’hui l’épicentre de cette instabilité, avec des groupes armés qui prospèrent sur la faiblesse des États. La Libye post-Kadhafi a amplifié la circulation des armes vers le Niger, le Mali, le Burkina Faso.

Les dirigeants africains doivent assumer une stratégie de sécurité continentale. Cela passe par une réforme de l’Union africaine sur les questions de défense, une mutualisation des forces (comme les forces unifiées des Etats l’AES « Alliance des Etats du Sahel« , fondée par le Mali , le Niger le Burkina Faso, qui ont été déjà matérialisée et qui seront bientôt opérationnelle), mais aussi une politique de renseignement et de cybersécurité à l’échelle régionale. Par ailleurs, la sécurité ne peut être dissociée du développement. Tant que les populations locales seront marginalisées ou perçoivent l’État comme une entité prédatrice, les groupes armés continueront d’apparaître comme des alternatives crédibles.

Réalisée par Daouda Bakary KONE

TRIBUNE: ET SI L’HEURE DE L’AFRIQUE AVAIT SONNÉ POUR DIRIGER LE SAINT-SIÈGE ?

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La démocratie n’est pas uniquement un principe politique ; elle est aussi une exigence d’équilibre sociétal, d’équité et de reconnaissance de la dignité humaine sous toutes ses formes.

Dans ce sens, la représentation des peuples et des cultures dans les plus hautes sphères du pouvoir — qu’il soit temporel ou spirituel — est un enjeu fondamental.

Le Saint-Siège, bien qu’institution religieuse, est aussi un État. Il entretient des relations internationales, influence les débats mondiaux, prend des positions sur des questions cruciales. À ce titre, il est redevable des mêmes exigences de justice et de représentativité que tout autre État de la planète.

C’est en tant que citoyen du monde que je m’autorise cette réflexion. Je n’ai pas vocation à intervenir dans les affaires doctrinales, mais je m’intéresse à la dimension géopolitique, institutionnelle et symbolique du Vatican.

Et je me permets de poser une question : comment expliquer qu’aucun Africain n’ait jamais accédé à la papauté ? Est-ce un simple concours de circonstances ou le reflet d’un inconscient collectif mondial qui n’est pas encore prêt à admettre une figure noire à la tête d’une telle institution ?

Dans ce débat, on parle beaucoup de l’Afrique, mais trop souvent de l’Afrique électrice, rarement de l’Afrique élue — comme si les Africains avaient vocation à voter pour les autres, mais jamais à être choisis eux-mêmes.

L’Afrique est aujourd’hui un bastion mondial de la foi.

Contrairement à bien des régions où la spiritualité est reléguée au second plan par le matérialisme ou le modernisme, l’Afrique continue de porter haut les couleurs du monothéisme. Qu’il s’agisse du christianisme ou de l’islam, le religieux structure profondément la société, l’éducation, la morale et la culture.

Sur les grandes questions sociétales actuelles, l’Afrique s’est aussi illustrée par sa clarté.

Dans les débats récents sur l’homosexualité, les mouvements LGBT ou la redéfinition du couple, de nombreuses voix africaines – chrétiennes, musulmanes ou simplement attachées à la tradition – se sont élevées pour défendre les repères fondamentaux de leurs civilisations.

Dignement. Fermement. Sereinement. L’Afrique ne suit pas le monde, elle ose encore dire non. Et cela, dans un monde en perte de repères, est une force.

Alors pourquoi ne pas considérer aujourd’hui un pape africain ?

Ce ne serait ni une faveur ni un privilège, mais un acte de reconnaissance.

Reconnaissance d’un continent debout dans sa foi. Reconnaissance d’une terre où la religion n’est pas accessoire.

Reconnaissance d’un peuple prêt à assumer des responsabilités globales, y compris spirituelles.

L’Afrique ne demande pas, elle mérite. Et le monde a tout à gagner à l’écouter.

Magaye GAYE
Économiste international

Marché Financier de l’UMOA: le Mali enregistre un succès fulgurant en mobilisant 80,72 milliards de FCFA 

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique continue de consolider sa position en tant qu’acteur incontournable sur le marché régional des titres publics de l’UMOA (Union Monétaire Ouest Africaine). 

Cette attractivité renouvelée s’explique par une politique volontariste visant à offrir aux investisseurs des rendements attrayants, proches de 10 %, tout en garantissant une sécurité et une transparence accrues dans la gestion des émissions.

 Ainsi, lors des opérations conduites entre le 14 et le 18 avril 2025, le Mali a brillamment réussi à mobiliser un montant total impressionnant de 80,72 milliards FCFA sur le marché financier régional, dépassant largement son objectif initial fixé à 60 milliards FCFA. 

Cette réussite illustre non seulement la confiance soutenue des investisseurs institutionnels et particuliers, mais aussi l’efficacité des mécanismes de souscription mis en place. Les deux émissions simultanées enregistrées durant cette période ont permis de proposer une gamme diversifiée d’instruments financiers, adaptés aux différentes stratégies des investisseurs.

 D’une part, les BAT à court terme, avec un rendement attractif de 9,75 % sur 364 jours, répondent idéalement aux besoins de liquidité et de placement à court horizon. D’autre part, l’OAT à moyen terme, offrant un rendement fixe de 9,12 % sur 3 ans, séduit les investisseurs recherchant une performance durable dans un contexte de stabilité macroéconomique.

Par ailleurs, ce positionnement stratégique sur la courbe des taux régionale, combiné à une gestion rigoureuse des émissions et à une politique de communication transparente, renforce la crédibilité du Mali sur la scène financière ouest-africaine et renforce son rôle de locomotive économique au sein de l’UMOA.

Selon les données communiquées par l’UMOA-Titres au 16 avril 2025, la première phase de cette opération a permis de lever 66 milliards FCFA, avec un taux de couverture exceptionnel de 120,58 %, signe d’une demande dépassant largement l’offre. Les rendements proposés, oscillant entre 8,10 % et 9,68 %, témoignent de l’équilibre judicieux entre attractivité financière et maîtrise des coûts pour l’État. 

Aussi, la seconde phase, réalisée le 18 avril, avec une levée complémentaire de 14,72 milliards FCFA, a confirmé cette dynamique positive, atteignant un taux de couverture et d’absorption parfait de 100 %, ce qui souligne un appétit constant pour les titres maliens et une confiance renouvelée dans la solidité du cadre macro-financier national. 

Au-delà des chiffres, cette stratégie de financement structuré reflète la volonté du Mali de diversifier ses sources de ressources financières, tout en soutenant ses projets de développement économique et social. 

En effet, ces émissions permettent de renforcer la capacité de financement des infrastructures clés, tout en maintenant un équilibre budgétaire prudent. Cette dynamique vertueuse illustre également la maturité croissante du marché régional des titres publics, qui voit dans le Mali non seulement un émetteur fiable, mais aussi un catalyseur d’innovation et de stabilité au sein de l’UMOA. 

Notons que  la qualité de la gestion budgétaire malienne, conjuguée à une politique économique prudente, rassure les investisseurs internationaux qui cherchent des opportunités alliant sécurité, performance, et perspectives de croissance durable dans une région en pleine mutation.

Daouda Bakary KONÉ

Mali : Bamako abrite une rencontre des acteurs des prévisions saisonnières organisée par Mali-Météo 

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Du 21 au 25 avril, le Forum Régional des Prévisions Saisonnières Agro-Hydro-Climatiques pour les zones sahélienne et Sahel, édition 2025, s’est tenu au siège de l’Agence nationale de la Météorologie du Mali (Mali-Météo), situé à Sénou.

 Cette importante cérémonie d’ouverture a été présidée par Mme Tandia Fanta Traoré, Directrice générale de Mali-Météo. Organisé par le Centre Régional Climatique pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (AGRHYMET), cet événement s’appuie sur les résultats de l’atelier du Forum régional sur les prévisions saisonnières des caractéristiques agro-hydro-climatiques de la saison des pluies pour les zones sahéliennes et sub-sahéliennes de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel (PRESASS), afin de renforcer les capacités régionale en matière de prévisions saisonnières.

Lors de son intervention d’ouverture, Abdou Ali, représentant du Directeur général d’AGRHYMET, a salué l’engagement des responsables de Mali-Météo dans ce processus. La Directrice générale, Mme Tandia Fanta Traoré, a quant à elle souligné l’importance de la mise en œuvre, du renforcement des capacités et de l’opérationnalisation du Centre Climatique Régional pour le Sahel et l’Afrique de l’Ouest. Elle a également remercié les délégations des pays membres, ainsi que les représentants des services météorologiques et hydrologiques des États de la région Sahel-Afrique de l’Ouest, présents à cette rencontre.

Ont participé à cette rencontre, entre autres, le Centre Régional AGRHYMET du CILSS, l’ACMAD, les services nationaux de météorologie et d’hydrologie (SNMH) des États membres du CILSS, les organismes des bassins fluviaux, les agents et personnels de Mali-Météo, ainsi que diverses organisations de la société civile.

Aliou Badra DOUMBIA