(CROISSANCE AFRIQUE)- Au Mali, le Colonel major Souleymane Dembelé, chef de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA), a organisé un point de presse le mardi 17 juin 2025, visant à contrecarrer les fausses informations sur notre armée.
Cet événement s’est tenu dans un contexte tendu, marqué par une recrudescence des attaques contre les forces armées maliennes (FAMa) ainsi que celles des autres pays de la confédération des États du Sahel.
Le Colonel a expliqué que l’une des raisons de cette intensification est la réaction des Groupes armés terroristes (GAT), qui se manifestent, entre autres, par la rupture de liens avec leurs anciens partenaires stratégiques au Mali, au Burkina Faso et au Niger.
Il a mis en évidence le choix de la coopération stratégique par nos autorités et la dynamique de la confédération, qui, notamment sur le plan défense et sécurité, suscite des jalousies. Selon lui, le soutien et la solidarité que reçoivent ces trois pays à travers l’Afrique et au-delà, sont des éléments essentiels pouvant interrompre cette dynamique de violence.
Le Colonel a également affirmé que les sponsors du terrorisme, qui ont agi durant des années dans notre espace, se dévoilent de plus en plus, en reconstituant, réarmant et finançant les GAT pour intensifier la terreur. Il a évoqué des recrutements massifs et divers soutiens visant à instiller la panique et le désordre au sein de notre société. Actuellement, nos armées ne livrent pas seulement une lutte contre le terrorisme, mais se battent également contre les manœuvres de ceux qui cherchent à déstabiliser la confédération, qui affiche des acquis probants, notamment en matière opérationnelle, que les grandes armées n’ont pas pu réaliser en dix ans et plus.
D’un point de vue opérationnel, le Colonel a précisé que les terroristes tentent de délocaliser le centre de gravité de cette guerre vers le sud du Mali, simultanément sur les théâtres Est et Centre, avec l’aide de leurs sponsors. Il a cité plusieurs localités, telles que Diouara, Boulkelssi, Tombouctou, Tiby et hier à Djafarabé, où les GAT ont utilisé des drones camouflés, des EEI et mené des tirs de harcèlement contre nos forces, sans toutefois atteindre leurs emprises.
Conscient des défis inhérents à cette guerre, le Colonel a appelé à une communion de cœur et d’esprit pour ceux qui ont perdu la vie. Il a assuré que les FAMa ont accompli beaucoup et continueront d’agir. À l’approche des fêtes, il a souligné que les FAMa ont réussi à contenir de nombreuses menaces terroristes, arrêté des individus suspects dans certaines villes, y compris dans le Nord, et appréhendé des terroristes qui se faisaient passer pour des vendeurs de moutons ou des personnes déséquilibrées.
En guise de bilan, il a noté que les opérations aéroterrestres ont permis de détruire plus de 30 sanctuaires logistiques et de neutraliser plusieurs terroristes à l’échelle nationale. Il a aussi mentionné l’opération « Dougoukolo », qui a succédé à « Maliko », développée lors du dernier conseil supérieur de la défense pour mieux s’adapter à l’évolution du terrain, avec un accent sur le redéploiement des FAMa sur l’ensemble du territoire et le retour de l’administration et des services sociaux.
Le Colonel a exprimé le souhait d’une meilleure compréhension de la part de la population, soulignant que la force et l’engagement des FAMa viennent de la résilience et du dévouement du peuple malien. Il a affirmé : « Nous sommes des militaires, engagés dans l’armée pour mener la guerre, et nous la poursuivrons jusqu’au sacrifice. »
Notons qu’il a rassuré que les FAMa comptent sur le soutien de la population, précisant qu’aucune forme de collaboration avec les terroristes ne doit être tolérée. Il a aussi appelé à la prudence face à la désinformation et exhorté le public à ne pas partager d’images de nos soldats sur les réseaux sociaux, incitant les médias à faire preuve de discernement dans la diffusion d’informations sensibles.
Kadidia Doumbia